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mardi 31 décembre 2013

Avant le jour de l'an, juste avant

C'est le moment de le dire : 2013 fut pour moi l'année du cancer, du blog, de la lecture de Benet et du destructionnaire. C'était aussi l'année du Serpent dans le cadre de l'horoscope chinois. Pas encore tout-à-fait terminée. Je signale les choses qui m'ont sans doute changé un peu, ou plutôt, qui ont un peu changé certaines de mes perspectives sur le monde. Mais c'est tous les ans, pareil ! Il y aura bientôt l'année de la nouvelle maison. Je dis "bientôt" parce que je l'espère vivement. Dans deux ans peut-être. Si je trouve l'argent.
Je me suis fait une réflexion assez surprenante ce matin. J'ai fait des tas de rêves cette nuit qui m'ont fait halluciner beaucoup de personnages de ma vie, surtout de ma vie professionnelle. Et je discutais avec eux. On pourrait croire que, dans le rêve, tous les personnages ne sont rien d'autre qu'une partie de vous-mêmes. Un peu comme dans un roman, les personnages créés par le romancier ne peuvent guère avoir l'autonomie d'une altérité radicale par rapport à l'auteur. Puisqu'ils viennent tous de sa propre imagination. Bien sûr, beaucoup d'auteurs ont témoigné du fait que leurs personnages acquièrent à un moment donné une autonomie qui les surprend eux-mêmes. C'est peut-être ce qui s'est passé dans le rêve de cette nuit. Les rencontres que j'ai faites dans mon rêve ne semblaient en aucun cas venir de ma propre imagination. Les personnes avaient gardé toute leur indépendance d'êtres autres que moi. Elles me présentaient des arguments qui ne pouvaient pas venir de moi et auxquels je me sentais tenu de répondre avec toute mon énergie argumentative personnelle. D'ailleurs, la même remarque vaut pour moi-même. Dans le rêve, je ne suis pas le moi que je crois être dans la vie "réelle". C'est quelqu'un d'autre qui m'apparaît. Le "je" de mon rêve n'est pas plus moi que celui de la veille. Comment dès lors sais-je que c'est de moi qu'il s'agit, quand je dis "je" dans le rêve ?
Tout cela est très évident mais mes réflexions de ce matin avaient une évidence plus nette que celle qui vient de la simple conscience du phénomène.

Zuky, depuis que j'ai changé son alimentation grâce aux conseils skypés d'Anouk, semble plus alerte. J'ai trouvé du "Gourmet - Gold" qu'il semble apprécier. Hier, il a pris son temps avant de s'y mettre. Lui qui n'avait connu que les croquettes de vétérinaire dans sa vie, était visiblement surpris d'un changement si brusque. Mais ce matin, quand je lui ai donné sa boîte de "Gourmet - Gold", il y a été de bon coeur. Il s'est presque mis à ronronner, lui qui ne ronronne pratiquement jamais, si ce n'est d'une manière si discrète qu'on ne s'en rend pas compte.

Cette nuit, 2014 commence. Actuellement Lisbonne est dans le coton d'un gros nuage pluvieux et froid. Pas très engageant. L'appartement est très froid. Mes pieds sont gelés, je vais aller prendre ma douche. Ce soir nous avons invité une vingtaine de personnes pour fêter le passage de 2013 à 2014. Je souhaite une bonne et heureuse année aux lecteurs de ce blog !

lundi 30 décembre 2013

30 décembre

Irène et Pierre s'envolent aujourd'hui pour Strasbourg avec une étape à Bordeaux. Peu à peu, notre appartement se vide de ses invités de Noël. Il nous reste quatre personnes, dont deux s'en iront le 1er janvier, après la fête du Nouvel An que nous organisons. Une petite fête avec quelques invités portugais. Louis et Ruben seront encore là.
Le travail va reprendre et le rythme quotidien nous emmener vers de nouvelles aventures. Celle de la maison, pour commencer. Il faut vraiment que nous puissions entamer les travaux.
Beaucoup de rêves cette nuit, entrecoupés de réveils qui ne duraient pas longtemps.
Hier également j'ai "Skypé" Anouk qui m'a donné plein de renseignements intéressants sur les chats. Je vais essayer de changer son régime et de le faire redevenir carnivore et non plus "croquettivore" comme il l'a été depuis qu'il est avec nous. Je lui ai donné deux petites boulettes de viande de boeuf haché auxquelles il n'a pas touché hier soir. Ce matin, je lui ai remis quelques croquettes sur la viande d'hier et, manifestement, poussé par la faim sans doute, il a mangé quelques croquettes et goûté à la viande ce qui n'avait pas l'air de lui déplaire. Mais je vais lui acheter quelques pâtés "Gourmets Gold" avant de lui laisser un cou de poulet cru dans son bol. Je suis sûr qu'il va retrouver la santé avec une alimentation un peu plus conforme à ce qu'il est, un chat !

samedi 28 décembre 2013

Journée spéciale

Hier a été une journée très spéciale. Ca a commencé avec la machine à café. La pompe ne voulait plus se réamorcer. La veille, le broyeur ne fonctionnait plus. Puis, ce fut au tour de la boîte internet qui n'assurait plus notre ouverture sur le monde. L'imprimante déclarait également forfait, faute d'une cartouche couleur. Et le rêve que j'ai fait cette nuit était lui aussi très spécial : je devais présenter une pièce de théâtre que j'avais écrite et montée avec Charlotte. Malheureusement, j'avais complètement oublié mon texte. Je me mettais à balbutier des propos sans queue ni tête. Evidemment, la lecture du livre de Pascal Mercier, Le Silence de Perlmann, n'était pas totalement innocente dans la fabrication de ce rêve très vif, avec une sensation très marquée de la réalité des événements rêvés. Mais je reviendrai certainement sur cet ouvrage passionnant.

vendredi 27 décembre 2013

Sami

Le brouhaha des fêtes de Noël s'atténue. Hier nous avons fait une ballade organisée par Pierre. Ce fut magnifique : la mer, les falaises, une large bande d'écume éblouissante, une lumière brumeuse, blanche avec des nuances de gris, un piquenique au bord du chemin suivi d'une marche très tranquille avec des compagnons ou des compagnes différentes à différents moments de la ballade, bref une belle journée de 26 décembre. Au retour, nous avons pris un "raccourci" qui nous a plongé dans une forêt broussailleuse où le chemin se perdait. Il a fallu passer sous des arbres tombés, dans des amas de branches inextricables, fouettés au visage par de souples brindilles qui se remettent en place après le passage du marcheur précédent, perdant parfois l'équilibre en enjambant les troncs... nous suivions Charlotte, Julien et Joaquim qui, plus petits, se faufilaient beaucoup mieux que nous dans cette petite jungle improvisée. Nous avons finalement retrouvé un espace plus dégagé que nous avons reconnu pour y être passés à l'aller. Une fois rendus dans notre appartement, Fabien s'est attaqué à la cuisson des volailles que nous avions achetés : trois faisans farcis aux champignons et trois faisans farcis aux pommes et aux olives accompagnés d'une délicieuse polenta. Un festin dans une atmosphère familiale très joyeuse.

Sami m'a fait un très beau cadeau : un agrandissement d'une de ses photos que j'avais particulièrement appréciée. Je vous envoie une reproduction de cette oeuvre.


Aujourd'hui, 21 juillet 2015, après presque deux ans, je tiens ma promesse. Voici la photo que Sami m'a offerte le 26 décembre 2013. Nous l'avons faite encadrer.

jeudi 19 décembre 2013

Le Cavalier Bleu

Je suis à Luxembourg et nous avons eu une longue discussion hier sur la manière dont on pourrait implanter le système de l'école mutuelle au Lycée Ermesinde. C'était tout à fait passionnant.
Aujourd'hui, je dois travailler avec Jeannot sur notre "destructionnaire". Plusieurs personnes se piquent au jeu et nous envoient des entrées possibles. C'est un travail assez passionnant. Il faut absolument que je contacte Le Cavalier Bleu pour voir quelles seraient les chances de le voir publié par cette maison d'édition, plus ou moins spécialisée dans ce genre de texte.

samedi 14 décembre 2013

14/12/13 : Ecrire ou ne pas écrire ?

Je suis allé cherché l'ordinateur de Charlotte qui a maintenant un disque dur de 500 GBs ! Elle va pouvoir mettre en boîte tous les films qu'elle voudra !

Je pars demain pour Paris et ensuite Luxembourg. Je ne reviendrai que le 21. Certains membres de la famille seront déjà là. Tant mieux !

Je continue à rédiger les entrées de notre "destructionnaire". Il me semble que ça commence à tenir debout.

A part ça, je n'ai pas grand chose à écrire. Ce n'est pas faute de pensées évidemment ! Mais il y a des choses qu'on ne peut pas vraiment écrire. Bizarre de dire cela après avoir été si peu regardant quant à mon intimité physique. Mais justement, ce n'est pas une question d'intimité.

vendredi 13 décembre 2013

13/12/13***La lecture et le visage

Je viens de conduire Charlotte à l'école. Il fait gris sur Lisbonne, le ciel caresse les collines et gomme le graffiti des grues. Tout est calme, même cette sombre rumeur de ville qui intègre les bruits d'avion à l'arrivée et que secouent parfois d'intempestifs klaxons. La ville repose encore dans les lenteurs, les langueurs du matin. Même les grondements sont calmes comme des souffles sonores, amortis par cette couche de ciel gris dans laquelle la ville se blottit encore, dans une sorte de demi-sommeil tardif.

Il est probable que ce soir, nous retrouvions Zuky. D'après la vétérinaire, il a bien supporté les actes médicaux qui doivent le remettre sur pied. Notre appartement va récupérer son chat.

Hier, Josiane me signale une émission de France-Culture, en fait une conférence de Stanislas Dehaene, enregistrée à l'Ecole Normale Supérieure, sur la lecture et le cerveau. Il y a trente ans, je travaillais sur les mêmes questions et mes intuitions semblent avoir été largement corroborées par les techniques d'imagerie cérébrale que le laboratoire de Dehaene utilise. Ce qui me frappe le plus, c'est la connexion entre la lecture et la reconnaissance des visages. J'en parlais déjà à l'époque, à partir d'une spéculation sur l'importance du visage et de la voix de la mère pour le nouveau-né, une spéculation nourrie par la lecture d'un article de Lacas. Dehaene et son équipe n'en sont pas encore arrivés à cette hypothèse de l'existence de ce qui, rétroactivement – c'est-à-dire au moment où l'enfant apprend à lire – se pose comme un choix entre le visage et la voix, ce qui entraînerait, selon mes idées de l'époque, une différenciation des stratégies cognitives associées à des modalités de lecture distinctes. Attendons ! Nous y arriverons peut-être !



jeudi 12 décembre 2013

12/12/13

Isabel et Charlotte sont allées rendre visite à Zuky hier vers midi. Il avait mangé et bu et se portait beaucoup mieux. Il n'est pas complètement sorti d'affaire mais son état est de plus en plus rassurant. Il reviendra peut-être chez lui vendredi soir, si tout va bien.

Une épaisse couche de nuages sombres couvre Lisbonne ce matin. Il fera sans doute un peu plus chaud, sous cette couverture qui nous promet quelques moments humides.

J'ai repris le livre d'Anne Querrien sur l'école mutuelle en vue d'intégrer certains éléments dans notre destructionnaire. C'est un livre très bien fait et dont l'écriture, simple, sobre et précise est remarquable. On a rarement l'occasion de lire des essais qui ont un contenu important dans une forme parfaite. En tout cas j'apprécie. Je connais l'auteur qui est une femme discrète et intense. Je la reverrai peut-être au séminaire d'Andrée et Gabrielle, en 2014. Je l'espère en tout cas.

Je ne suis toujours pas complètement rassuré sur le fonctionnement de mes tripes qui parfois me lâchent.
Cela devient presque agaçant alors que je devrais remercier le ciel d'avoir si bien récupéré jusqu'ici.

mercredi 11 décembre 2013

11 décembre***Zuky

Notre chat, Zuky, est très malade. Il est à la clinique vétérinaire et il y restera sans doute trois jours s'il survit à sa maladie. Pendant trois jours, il n'avait ni bu ni mangé. Je l'ai amené chez la vétérinaire qui a immédiatement diagnostiqué une vessie beaucoup trop gonflée. En fait il n'avait pas uriné depuis trois jours et c'est ça qui le rendait malade. On lui a mis un cathéter pour qu'il puisse enfin se débarrasser de ça. La vétérinaire m'a dit qu'il avait beaucoup souffert pendant ces trois jours. Mais il ne se plaignait pas. Il était couché près du radiateur électrique dans la chambre de Charlotte, la tête reposant sur le tapis de côté, l'air un peu absent, déprimé comme le mentionnait son vétérinaire. Charlotte est très affectée. Elle ira le voir à la clinique vétérinaire aujourd'hui à midi. J'espère que nous le retrouverons bientôt chez nous, en bonne santé. Mais il semblerait que les chats aient les reins fragiles. La maladie de Zuky est assez courante chez les félins.

A part le fait de m'être occupé de Zuky, j'ai aussi amené Charlotte chez l'ostéopathe pour son coccyx. Il semblerait que ça aille beaucoup mieux. Elle va pouvoir reprendre ses cours d'éducation physique à l'école et ses cours de gymnastique. Son ostéopathe est un homme charmant malgré des idées politiques très conservatrices et libérales. Il défendait les riches, le pauvre – qui, entre nous, n'inspirait guère la pitié de ce côté là –. Pour lui, tout le monde devrait être imposé à 10% de ses revenus, les riches comme les pauvres. Il faut traiter tout le monde de la même manière. Je crois qu'il n'a pas apprécié l'expression sceptique que je devais avoir.

mardi 10 décembre 2013

10 décembre

Hier soir j'ai eu O.D., D, et Z. à dîner. J'avais préparé un gigot d'agneau assez énorme et il n'en reste plus rien. C'est dire qu'il était bon ! Piqué à l'ail avec petites pommes de terre nouvelles et tomates-cerises + haricots verts. Tout le monde a apprécié. Soupe de carottes en entrée selon recette internet.
O. voudrait acheter un appartement à Lisbonne pour sa retraite. Il prospecte. Si ça continue comme ça, Lisbonne va devenir une ville de retraités, un peu comme Nice ! En tout cas, c'est assez chouette de voir venir les amis.

Hier également j'ai commandé et payé pour l'arbre de Noël. Arbre vivant que l'on rendra à l'entreprise après les fêtes. Il sera alors replanté avec ses copains et je suis sûr que tous ces arbres replantés auront des tas de choses à se dire après avoir passé 15 jours dans des familles portugaises différentes.

Hier également j'ai commencé à lire une collection d'articles sur l'éducation de Dewey. Passionnant. Je me demande d'ailleurs si parfois, on ne devrait pas donner la parole à des auteurs comme ça dans le "destructionnaire". J'en parlerai à Jeannot la semaine prochaine.

lundi 9 décembre 2013

L'air d'un crime

J'ai rêvé toute la nuit de la famille comme si j'anticipais leur arrivée à Noël. Et quand j'ai réveillé Charlotte, elle m'a dit la même chose. Elle avait rêvé de la famille.
Une couverture de nuages presque transparents ont blanchi le ciel de Lisbonne. Il fait encore très beau mais toujours assez froid. Mais cela peut changer d'ici Noël.
Hier j'ai relu "L'air d'un crime" de Juan Benet. C'est, semble-t-il le seul roman policier qu'il ait écrit. L'écriture est magnifique qui dénote un sens inouï de la description. C'est souvent le détail que personne ne songerait à insérer dans la description qui rend celle-ci particulièrement éloquente. Ce que Barthes appelait "l'effet de réel". Il y a en effet une énigme à résoudre mais c'est à peine si on la reconnaît comme une énigme quand elle est posée. En tout cas ce n'est qu'à la fin que l'on comprend quelle était l'énigme. Entretemps, nous battons la campagne de Region en compagnie du capitaine Medina à la recherche de deux évadés. Nous sommes très loin du polar traditionnel. Je vais également relire "Le Chevalier de Saxe" du même Benet.

J'ai voulu comparer le polar de Benet avec un polar traditionnel. J'ai choisi "Mort sur le Nil" d'Agatha Christie. Les deux expériences de lecture sont complètement différentes en effet. Dans le polar d'Agatha Christie, on finit par oublier complètement la forme pour s'attacher à l'action et au raisonnement d'Hercule Poirot. L'écriture doit se faire oublier comme écriture précisément. Elle doit opposer le moins d'obstacles possibles à une lecture qui ne s'intéresse pas du tout à elle. Chez Benet, c'est le contraire : l'écriture se fait sentir en tant qu'écriture à la lecture et c'est pour cela que l'on communique vraiment avec celui qui écrit. On est avec lui dans le processus même d'écrire. L'écriture est là pour surprendre la lecture, pour l'obliger à ne rien manquer. Le contraste est frappant.

dimanche 8 décembre 2013

8 décembre

Alors, voilà ! Il faut se préparer à recevoir toute la famille avec les "ex" et leurs conjoints. Quand je raconte ça à des amis (intimes et peu nombreux, évidemment) au Portugal, au Luxembourg ou en France, c'est généralement une surprise. On se demande comment ça peut marcher. Comme dirait Fabien : "Pas de problème !" Nous serons 17 au plus fort de cette période de Noël et Irène a pris l'organisation des repas à cuisiner en mains. J'espère qu'il fera beau. En tout cas je me réjouis de vous recevoir tous.

samedi 7 décembre 2013

7 décembre : Aïe, aïe, aïe, l'école !

Une légère insomnie cette nuit, ce qui m'a permis de travailler entre 2h30 et 4h30. J'ai rajouté quelques milliers de signes à notre "destructionnaire" qui a maintenant 100.000 signes. Nous avançons rapidement. Certains articles sont vraiment bien écrits et me semblent frapper juste là où il faut. Quand je pense qu'en France on est en train de mettre en chantier la "refonte des programmes", j'ai l'impression que cela ne s'arrêtera jamais. On bricole le système mais on ne touche pas aux principes organisateurs de l'école (les programmes, les manuels, l'inspection, les horaires, les classes, la multiplication des enseignants et des éducateurs, bref tout ce qui a été à la base du système créé au XIXe siècle et que l'on continue à faire fonctionner à peu près comme avant, sauf que ça ne marche plus !) C'est difficilement croyable. Sans doute que le système s'étant étendu à toute la planète, il est difficile de penser qu'il n'est pas bon. Et PISA d'invoquer le magnifique succès de la Corée et du Japon qui ont remporté la palme des performances en mathématiques. Ce sont les premiers de la grande classe dans laquelle se retrouvent tous les adolescents du monde. Auguste Comte doit s'en réjouir dans sa tombe ! Il ne pouvait rêver mieux.

vendredi 6 décembre 2013

Les dents de Charlotte

Ce matin, je vais avec Charlotte chez le dentiste qui doit lui enlever les fils de l'opération qu'elle a subie vendredi dernier. Elle va donc manquer l'école pendant toute la journée puisque son coccyx l'empêche également de faire de la gymnastique et de l'éducation physique. J'emmènerai l'ordinateur de Charlotte pour voir pourquoi sa batterie, qui est neuve, ne fonctionne pas. L'informaticien chez qui j'ai acheté cette batterie n'est pas trop loin du dentiste.
L'atmosphère s'est pas mal réchauffée à Lisbonne et il y a toujours grand soleil. C'est très agréable. J'espère que ça va durer au moins jusqu'à Noël !

jeudi 5 décembre 2013

5 décembre : Rien à dire

J'ai présenté ma communication hier au Colloque du CFCUL. Z. était président de séance. Je pense que je me suis fait comprendre. Il y avait pas mal de monde. J'ai eu droit à deux ou trois questions mais le temps était court. 20 minutes pour parler et 5 minutes de questions. De là, je suis allé directement à l'Hôpital Santa Maria pour me faire faire une prise de sang. Je suis revenu au Colloque pour participer à la session sur Bachelard présentée par Z. avec plusieurs interventions en portugais mais je comprenais le sens général de ce qui se disait. Et puis, Bachelard n'est pas un auteur qui m'est totalement inconnu. Ensuite, nous sommes allés voir Isabel à la "loja" puis nous avons dîner ensemble avec une soupe et des tartines comme dans mon enfance à la maison. Ce matin je vais voir le Dr Quintela à 9 heures et donnerai des nouvelles ce soir sans doute. Charlotte a de nouveau passé une nuit tranquille, sans peurs et sans réveil au tout petit matin. Elle est d'ailleurs plutôt de bonne humeur quand elle ouvre les yeux ce qui n'est pas dans son habitude.
La journée s'annonce magnifique avec un grand grand soleil. Je crois aussi qu'il fera plus chaud aujourd'hui.

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Comme prévu, le Dr Quintela nous a reçus aujourd'hui matin. Il a consulté attentivement les résultats des divers examens effectués auparavant : IRM, TAC et analyse de sang. En tout cas je n'ai rien aux poumons, rien à l'abdomen et on ne voit plus rien non plus dans la région pelvienne. Mon nodule prostatique n'a pas disparu mais il n'a pas augmenté non plus. Nous attendons toujours un rendez-vous avec un urologue de l'hôpital. Isabel pense que le mieux serait d'avoir une consultation privée avec l'un des urologues de l'hôpital pour faire démarrer la machine. En tout cas le Dr Quintela était content. Il prévoit de me faire enlever mon cathéter dans six mois, disant que si j'avais quelque chose à la prostate, de toute manière cela ne se soignerait pas de la même manière. 
Voilà ! Pour le moment donc, tout va bien.

Au moment où le médecin regardait les résultats en fixant l'écran d'ordinateur qu'il avait devant lui, on ne peut pas s'empêcher d'essayer de "lire" les expressions de son visage, de scruter des signes... Le moindre froncement de sourcils, le moindre changement d'expression du regard, la moindre tension, font l'objet d'une interrogation intérieure : "Que voit-il ?". Je le voyais en train de voir. Et il doit effectivement savoir que ses patients le scrutent ainsi avec une attention particulière. J'avoue que le Dr Quintela est particulièrement impassible mais j'ai quand même l'impression que, conscient du regard scrutateur de ses patients, il doit parfois modifier son expression juste pour voir l'effet que ça peut produire sur le regard du patient. Parce qu'effectivement, cette modification, aussi ténue soit-elle – on pourrait même dire que plus elle est ténue, presque imperceptible, plus elle suscite une vague inquiétude – donne envie de poser des questions : "Que voyez-vous, docteur ? Que voyez-vous dans ces images qui vous montrent l'intérieur de mon corps ? Vous ne dites rien ? Pourtant c'est mon corps qui vous offre ces signes qui vous font tiquer ? Alors, dites-moi..." 
"Rien à dire ! " nous dira-t-il à la suite de son examen de l'écran, "tout est bien". 

mardi 3 décembre 2013

3 décembre : TAC

Hier, je suis allé à l'hôpital me faire faire un (ou une) TAC (tomographie axiale calculée) qui doit compléter l'IRM de la semaine dernière. Le corps entier se trouve enfilé dans un anneau assez large comme pour l'IRM sauf qu'avec l'IRM ça ressemble plus à un tube qu'à un anneau. Il faut être à jeun depuis six heures. On vous fait boire trois grand verres d'un liquide laiteux légèrement sucré qui est censé améliorer les contrastes des images qui seront recueillies et analysées ensuite. On vous injecte également de l'iode ce qui provoque des rougeurs sur la peau. A un certain moment, on ressent une chaleur interne qui vous monte à la tête. Heureusement qu'ils préviennent avant car cela m'aurait sûrement un peu inquiété s'ils n'avaient rien dit. Je n'ai pas pris de photo de l'appareil qui est assez impressionnant.

Demain, je me fais faire une analyse de sang juste après la communication que je dois faire au Centre de Philosophie des sciences de l'Université de Lisbonne. On me donne 20 minutes pour cette communication. J'ai l'impression que le temps d'intervention s'est raccourci avec l'usage des Powerpoint. Comme disait l'autre, une image en dit cent fois plus que tout ce qu'on pourrait en dire. Mais comme je n'utilise jamais ces moyens informatiques, je me sens quelque peu handicapé pour tenir un raisonnement en vingt minutes. En fait, cela devrait suffire largement pour lancer une ou deux idées. Mais je ne suis pas sûr que les idées soient vraiment ce que recherchent les participants à ces Colloques. Je me sens vraiment ringard à ne pas me servir de Powerpoint mais, bon ! je crains que je ne m'y ferai jamais. En plus, j'ai l'impression que j'ai le droit de ne pas m'y faire. L'âge sans doute ! En d'autres temps et d'autres lieux, j'aurais sans doute été traité d'iconoclaste. Pour quelqu'un qui vient de se faire faire des images IRM de son corps, c'est un peu fort !

lundi 2 décembre 2013

2 décembre

Hier soir nous sommes allés à Alcochete, au delà du Tage, pour acheter ce dont Charlotte, qui grandit, a besoin : une doudoune d'un rouge éclatant qui lui va très bien, des bottes fourrées pour ne pas avoir froid aux pieds cet hiver et les "Converse"dont elle rêvait depuis qu'elle a huit ans. Nous avons mangés là-bas. Et sommes revenus par le Pont Vasco de Gama qui m'émerveille à chaque fois que je le prends. Cette nuit, Charlotte nous a réveillés à plusieurs reprises. Elle a peur dans sa chambre. J'espère qu'elle n'est pas hantée. Je lui ai mis autour du cou la protection du Dalaï Lama que Jigmé m'avait donnée pour elle à Luxembourg. Elle s'est finalement rendormie.

dimanche 1 décembre 2013

1er décembre

Bon ! Je viens de faire un commentaire du 28 novembre disant que je ne réussissais plus à écrire de nouveaux posts. Or, tout à coup, ça s'est débloqué. La semaine qui s'annonce va être mouvementée. Le 4 décembre, j'interviens dans le colloque international du Centre de recherche en Philosophie des sciences de Lisbonne, le 5, je vois le Dr Quintela qui me fera un commentaire de l'IRM que j'ai fait faire jeudi dernier. J'espère aussi pouvoir aller à la Fabrica cette semaine avec Z. J'expliquerai ce que c'est après y avoir été.

Vendredi, je retourne chez le dentiste avec Charlotte pour qu'il puisse enlever les fils. Charlotte a bien supporté l'opération. Elle a encore une petite gêne mais cela semble se cicatriser rapidement. L'opération n'a pas été facile parce que la dent de Charlotte qu'il fallait remonter au niveau des autres était vraiment très loin, il a fallu creuser beaucoup pour la faire remonter. Enfin, maintenant, c'est fait. J'espère que les choses ne pourront plus que s'améliorer.

Je viens de terminer "A Chinese Life" par Li Kunwu et Philippe Ôtié. C'est une longue bande dessinée qui retrace la vie de Xiao Li depuis la révolution de 1949 jusqu'à aujourd'hui. Livre passionnant dont les dessins sont d'un style très déconcertant mais très parlant en même temps. Le traitement des événements de la place Tienanmen est très discret mais le nom est prononcé. Aucune illustration cependant de cet événement qui marque les représentations occidentales de la Chine moderne. Mais la révolution culturelle donne lieu à d'importants commentaires. Il doit exister une version française.



jeudi 28 novembre 2013

28 novembre

Il fait toujours beau mais aussi toujours froid. Ce matin je me suis réveillé avec un rêve tout au bord de ma conscience. Il était là, à proximité, juste derrière... derrière quoi ? je ne sais. C'est étrange ce sentiment que ce à quoi on veut penser est là, tout près, à portée de conscience pourrait-on dire. Mais dès qu'on veut attraper ce qui est là tout proche, la chose s'éloigne et on a le sentiment qu'elle s'éloigne pour de bon et qu'on ne pourra jamais plus s'en saisir. C'est une sensation étrange.

mercredi 27 novembre 2013

27 novembre : Travail

Ce matin, Charlotte me dit : "J'ai rêvé de toi, cette nuit. – Ah ? Raconte ! – J'ai rêvé que tu étais mort." Impossible d'avoir plus de détails. Mais c'est déjà pas mal car généralement, Charlotte ne se souvient pas de ses rêves. Voilà ! Je lui ai prouvé que j'étais bien vivant en lui faisant son jus d'orange et en lui apportant une tartine grillée avec une bonne couche de Nutella, comme elle les aime ! Après quoi je l'ai amenée en voiture à l'école. Il faisait très beau et il fait encore très beau. Beau mais assez froid. Nous avons allumé nos radiateurs électriques à huile. J'ai beaucoup de travail en ce moment. Je dois préparer mon intervention au Colloque international de philosophie des sciences du Centre de Philosophie des Sciences de l'Université de Lisbonne, je continue la rédaction de notre "destructionnaire", je corrige le texte de la dernière thèse de doctorat dont je suis responsable (beaucoup de problèmes avec cette thèse peu ordinaire), j'essaye de reprendre les cours de Portugais que j'avais eu l'an passé, je commence à retravailler la communication que Joëlle et moi avons présentée au Colloque sur Benet en mai dernier, j'ai un autre texte à écrire pour le bulletin de l'Escale de recherche dont je m'occupe à Luxembourg, etc., etc., bref peu de temps pour la lecture de "Wool" de Hugh Howey, malheureusement.

mardi 26 novembre 2013

Le canapé de Patrick

Voilà bien un long silence. J'espère que les quelques lecteurs qui me suivent encore ne m'en voudront pas. A Strasbourg, j'ai ouvert le colloque qui célèbre les 40 ans du GERSULP/IRIST avec l'évocation des premiers temps de l'équipe et surtout la manière dont je justifiais l'importance de la parole dans le projet d'une anthropologie des sciences, projet qui a été repris en mains par Catherine avec beaucoup de tact et de fermeté. J'ai pu aussi travailler un peu avec Joëlle sur notre papier sur Benet. Travail efficace et, je dois dire, assez enthousiasmant. Puis, samedi soir, un dîner de famille avec Patrick, Françoise et la fille de Patrick, Julie, très en forme et joyeuse. Cela m'a beaucoup plu. Nous avons aidé Patrick à remettre son canapé Empire en place. Nous étions tous très contents d'être passé à l'action. Au cours de la semaine passée, j'ai lu ce mauvais Goncourt de Pierre Lemaître. Très décevant. Par contre j'ai bien aimé le polar de Jérémie Guez "Du vide plein les yeux". Beaucoup d'action et une écriture rapide. J'ai aussi fini "Gilead", nom d'un petit village de l'Iowa où un vieux Révérend tient son journal en s'adressant à son fils pour réfléchir à sa propre vie entièrement vouée à la religion. Une vie calme certes, mais pas du tout dépourvue d'inquiétudes majeures. Un beau livre, plein de compassion. De retour à Lisbonne avec la joie de retrouver Isabel et Charlotte. Charlotte grandit très vite. Elle prend son travail à l'école à coeur et ses résultats sont bons. Il faut absolument que je me procure le film "Comment j'ai détesté les maths" de Peyon. Un film très poétique apparemment dont je viens de voir la bande-annonce et qui donne vraiment envie. J'ai commencé "Wool" de Hugh Howey (traduit en français sous le titre de "Silo", une dystopie assez pessimiste qui fait suite à "1984" d'Orwell et "Le meilleur des Mondes" de Huxley. Les dystopies constituent un genre très apprécié des adolescents aujourd'hui semble-t-il. Cette nuit j'ai fait un joli rêve érotique que je ne raconterai pas.

lundi 18 novembre 2013

Au revoir Lemaître

J'ai presque terminé "Gilead" de Marilynne Robinson. Mais j'ai également entamé le dernier Prix Goncourt de Pierre Lemaître, "Au revoir là-haut" qui, jusque maintenant, me déçoit beaucoup. Surtout après avoir lu "La Chambre des officiers" de Marc Degain. Il y a d'ailleurs d'étranges similitudes entre Pierre Lemaître et Marc Degain et je compte bien regarder cela de plus près.

samedi 16 novembre 2013

16 novembre : Le gratin, dauphinois et lisboète

Aujourd'hui, ce fut la célébration de l'anniversaire de Lucia, une chanteuse d'opéra. Nous sommes arrivés avec un gratin dauphinois que j'avais préparé ce matin et où j'avais mis, en plus du fenouil, des copeaux de céléri rave, mélangé aux pommes de terre. Avec ail et noix de muscade bien entendu. Ce fut très apprécié. Beaucoup de monde, des gens très sympathiques. J'ai notamment rencontré un ancien chanteur allemand avec qui j'ai bu discuter de la caverne de Platon. Il m'a confirmé l'intérêt de la "scola da ponte" dont m'avait déjà parlé Ana. Une école qui me paraît très semblable au lycée Ermesinde. Il faudrait vraiment que j'aille voir. Demain à la première heure, je prends l'avion pour Paris puis le train pour Luxembourg. Il semblerait qu'il fasse très froid là haut. Je prendrai toutes les précautions vestimentaires qu'il faut.

vendredi 15 novembre 2013

15 novembre

Une chambre de rêve dans un hôtel de rêve au bord d'une rivière avec foie gras et glaces à volonté pour 300 euros par nuit... dans le rêve de cette nuit, justement. Charlotte voulait qu'on la prenne mais j'ai préféré chercher ailleurs. Malheureusement c'était le seul hôtel à proximité de l'endroit où l'on devait être. Et je me suis réveillé ! J'ai fini hier "Confiteor" de Jaume Cabré. Pas mal, sans plus. Un peu trop sentimental et pleurnichard dans les 200 ou 300 dernières pages. C'est plus l'histoire d'un objet, ce violon du XVIIe siècle, le Vial, que celle de la vie du héros. En tout cas tout ce qui se passe autour de cet objet est plus intéressant que ce qui se passe autour d'Adrià. J'ai enfin reçu "Gilead" de Marilynne Robinson qui m'a été vivement recommandé par PB.

jeudi 14 novembre 2013

La plainte

Une bande dorée illumine les immeubles à droite de ma fenêtre. Pas un nuage dans le ciel. Encore une belle journée en perspective, pas trop chaude mais très ensoleillée. Dans trois jours je m'envole à nouveau pour Paris. Puis trois jours à Luxembourg et trois jours à Strasbourg pour fêter le quarantième anniversaire de l'IRIST-GERSULP, une équipe dont j'ai été le responsable pendant une vingtaine d'année entre 1976 et 1997. J'y retrouverai sans doute des collègues que je n'ai pas vus depuis longtemps, vieillis comme moi sans doute, certains bonifiés par l'âge, d'autres aigris et amers, pestant contre les dérives... les dérives ? quelles dérives ? Mais voyons, toutes les dérives... Serions-nous dans un monde dérivant ? Rien ne va plus, mon bon monsieur : les jeunes ne sont plus jeunes, les vieux ne sont plus vieux, les femmes ne sont plus femmes, quant aux hommes... bref, bref, bref. On peut se lover dans la plainte, se calfeutrer dans ce ton et ces yeux aux couleurs délavées comme un ciel pollué. Heureusement qu'il y a aussi ceux qui restent bien vivants, à l'écoute des battements du monde et qui pensent ne pas encore avoir vécu toute leur vie.

mercredi 13 novembre 2013

Confiteor

Hier, j'ai commencé "Confiteor" de Jaume Cabré, un auteur catalan. Livre intéressant qui, comme Deville dans "Peste et Choléra", mélange les temps. Deville mélangeait les temps biographiques de Yearsin, Cabré mélange les époques historiques tout en poursuivant la même trame romanesque. C'est un peu déconcertant quand, dans un même paragraphe, au détour d'une phrase, on passe d'Auschwitz à l'Inquisition avec des personnages qui se superposent de manière relativement appropriée, ou plutôt, compréhensible. Au fond, ce sont des romans qui défendent une conception du temps très particulière. Le temps n'existe pas en soi. L'histoire lui donne une forme, celle de la successivité des événements et parfois, de leur causalité. Ici, par contre, le temps est bien celui de la lecture et rien d'autre. Il n'y a plus que les instantanés qu'elle fait exister. Pourtant, derrière ce mélange des contextes historiques, il reste une trame temporelle, celle de la biographie d'Adrià, justement, le héros surdoué du récit, qui fait l'objet d'une description chronologique relativement cohérente ce qui n'était pas le cas chez Deville avec Yearsin. Mais j'aime bien le héros de Cabré : linguiste polyglotte et violoniste distingué qui, par dessus tout, aime lire. Aujourd'hui, nous allons à l'hôpital Santa Maria pour prendre mes rendez-vous avec l'IRM afin d'examiner plus attentivement, mon nodule prostatique. J'espère encore que ce n'est rien de grave mais je reste un peu inquiet. Sinon, je n'ai toujours pas retrouvé une sérénité sphinctérienne totale. J'espère beaucoup que cela s'améliorera encore, car ce n'est pas tous les jours facile. Je continue le "destructionnaire" de préjugés. Je ne sais pas si cela donnera finalement quelque chose. Beaucoup de mes tentatives d'écriture n'ont finalement pas abouti. Même les articles que j'ai publiés me semblent généralement inachevés. Comme s'il y avait quelque chose qui me retenait de conclure. Il ne s'agit pas de peur comme on pourrait le croire. Il s'agit plutôt d'une insatisfaction maladive. Je ne crois pas non plus à ce perfectionnisme que Martine me reproche gentiment de temps en temps. C'est autre chose. Une sorte de conscience que l'inachèvement fait intrinsèquement partie de la vie et qu'il est normal que ce soit ainsi. Il faudra que je revienne sur cette question.

lundi 11 novembre 2013

Les derniers champignons du 11 novembre

J'aime bien cette date, dernier marquage du temps avant les fêtes de Noël. Elle était faite de grisaille et de feuilles mortes quand j'habitais Strasbourg. Souvent du brouillard. Comme c'était férié, c'était aussi l'une de nos dernières sorties aux champignons dans les Vosges. L'humus de la forêt dégageait des odeurs fortes, surtout quand, presque rampant sous les broussailles, j'avais le nez à terre, comme un truffier, sans les truffes évidemment. Mais au détour d'un vague sentier, parfois, un groupe de coulemelles rassemblées comme pour prendre leur envol. Je devinais le pas lent des pieds de mouton un peu plus loin, les pépites de girolles, et plus loin encore, dans un autre coin, les trompettes de la mort que l'on faisait sécher sur un fil qui traversait les pièces de l'appartement. Le soir, après identification des spécimens inconnus grâce à plusieurs livres qui n'étaient pas forcément d'accord avec les couleurs, on passait au choix des recettes : des golmottes glacées au champagne, des russules verdoyantes au four, des agarics des bois à la casserole, avec leur léger parfum d'anis... Le tout bien arrosé de vins différents et d'amitiés chaleureuses.

dimanche 10 novembre 2013

Kessel

Je reviens de chez Leroy-Merlin où j'ai acheté des prises de courant pour refaire une installation dans la cuisine. J'ai évidemment fait sauter les plombs. Je devrai attendre demain pour faire ce petit travail ménager. Je relis "Le Lion" de Kessel pour pouvoir aider Charlotte dans ses devoirs. Ce n'est pourtant pas de la grande littérature mais, ça passe. C'est mieux que des livres traduits de l'anglais comme Harry Potter par exemple. Aujourd'hui, Isabel ne se sent pas bien. Je crois qu'elle a attrapé une grippe. Elle a mal au dos et aux articulations. Elle prétend ne pas avoir de fièvre mais cela ne devrait pas tarder. Bien entendu, nous risquons de l'avoir tous. J'espère que non ! Je continue le fameux "destructionnaire". Je dis fameux alors qu'il est loin d'être terminé et publié. J'anticipe sans doute sur le succès qu'il aura. Mais c'est assez intéressant d'écrire un destructionnaire, même si je trouve le titre un peu trop négatif. Il faudrait faire en sorte qu'il y ait quelque chose de positif d'emblée. J'ai une idée que je soumettrai prochainement à Jeannot.

jeudi 7 novembre 2013

Données effacées

Hier je suis allé chez iServices, la boutique Apple qui a réparé mon ordinateur. J'avais un problème avec le scanner de mon imprimante HP. Malheureusement, l'informaticien qui m'a servi (et finalement m'a aidé à résoudre mon problème) a éteint mon ordinateur avant que j'aie pu sauvegarder mon travail des derniers jours. Ce qui fait qu'à nouveau un certain nombre de données ont été effacées. Décidément, j'ai pas mal de malheurs avec cet ordinateur. Ce que j'ai perdu représente plusieurs heures (voire journées) de travail sur le "destructionnaire de préjugés" dont je rédige les entrées avec Jeannot. Je suis vraiment embêté. En tout cas, cela définit mon programme de la journée : tenter de ré-écrire les entrées qui ont disparu. Je sais que c'est un peu de ma faute. J'aurais du sauver le texte avant d'aller voir cet informaticien. Mais, voilà ! on est distrait. On ferme l'ordinateur sans se rendre compte que tout n'a pas été sauvé et la catastrophe survient. Je pense cependant que je vais pouvoir retrouver certaines des idées que j'avais consignées. Leur formulation sera différente. Peut-être meilleure qu'auparavant. C'est avec cet espoir que je me remets au travail. Bonne journée !

mercredi 6 novembre 2013

Mercredi 6 novembre : Merci, Tom Wolfe !

Donc, hier, comme prévu, j'ai fini The Bonfire of the Vanities de Tom Wolfe, fresque remarquable de la société new yorkaise des années 90. J'ai notamment beaucoup apprécié les observations linguistiques du romancier sur les différents accents des différentes communautés cohabitant dans cette immense ville de 8 millions d'habitants (à l'époque). C'est également passionnant en ce qui concerne le système judiciaire américain, le rapport aux avocats, le "grand jury", les accords tacites entre professionnels d'une même spécialité, les différences de classe, de quartier, la manière dont les "Britts" se retrouvent au Leicester, leur alcoolisme, très distinct de n'importe quel autre alcoolisme, les intérieurs de maisons de riches, les réceptions, le Bronx évidemment, tout dans ce livre est instructif. Je sais qu'il est déjà relativement ancien mais je le recommande à tous ceux qui ne l'auraient pas encore lu. A part cela, Lisbonne est grise ce matin, très grise. Je dois aller aujourd'hui essayer de faire débloquer mon iPhone. La première fois que j'y suis allé ils m'ont demandé de payer 174 euros alors que je ne fais que changer d'opérateurs après une période de fidélisation de deux ans. En tout cas, il n'est pas prévu que je paye cela. Ce débloquage du téléphone devrait être complètement gratuit.

lundi 4 novembre 2013

Brunch portugais

Beaucoup de monde chez nous, hier, pour un brunch qui a commencé à 12h et s'est terminé vers 19h. Ce fut très gai et j'ai fait la connaissance d'une philosophe extrêmement sympathique qui enseigne la philosophie aux enfants. Elle est très amie avec un philosophe portugais, qui a travaillé longtemps au Brésil et qui organise des réunions sur l'éducation avec rien que des gens extérieurs à l'éducation : des physiciens, des chimistes, des historiens, etc. mais pas un seul pédagogue. Elle va me dire quand auront lieu les prochaines réunions et je me promets d'y aller. Je pense que cela pourra être intéressant. Il semblerait que ce philosophe aient des idées très semblables à celles de Jeannot. Il faudra organiser une rencontre. Z. était là, bien sûr, avec toute sa gentillesse habituelle. Nos invités nous ont apporté plein de choses délicieuses à manger. Beaucoup de gâteaux mais l'un des amis d'Isabel avait apporté une grande casserole où mijotait un plat angolais qui fut très apprécié de tout le monde. Et beaucoup de bons vins qui furent eux aussi, très appréciés !

dimanche 3 novembre 2013

Tom Wolfe

Je suis complètement pris par le monde mis en place par Tom Wolfe dans The Bonfire of the Vanities. C'est un roman très passionnant avec des détails sur la vie à New York, les "Brits" dans cette ville qui les fascine, le Bronx, Wall Street, les associations, les Porto-Ricains, les Noirs, les "Wasps", les Juifs, le monde de la justice, de la finance, des religions... C'est une fresque littéraire détaillée et très prenante. Aujourd'hui, un grand brunch à partir de midi avec une quarantaine d'invités, pour l'anniversaire d'Isabel. Au niveau santé, j'ai de nouveau des ennuis avec mes nerfs sciatiques. J'ai du mal à me lever après être assis longtemps dans certains fauteuils, notamment le canapé du salon, dont il est difficile de s'extraire quand on y est resté à lire pendant deux ou trois heures. Peut-être devrais-je arrêter de lire pour me guérir de ces douleurs sciatiques ?

samedi 2 novembre 2013

Le 2 novembre

J'ai longuement parlé au téléphone hier en fin d'après-midi avec une lectrice de mon blog qui se trouve en Grèce. J'étais très heureux d'apprendre qu'elle continuait à le lire malgré les interruptions nombreuses et plus ou moins longues de cet été. Elle m'a recommandé "l'Histoire d'une vie" d'Aharon Appelfeld. Je le lirai en anglais. Actuellement je lis The Bonfire of Vanities de Tom Wolfe. Il est cité par Feyerabend dans le livre que je viens de traduire. Je viens de le commencer et c'est vraiment intéressant. Belle écriture. De la nuit, je retiens un rêve qui consistait en une seule image, celle d'un visage immobile, venu de Prague, immobile et silencieux pendant longtemps, c'est-à-dire, si je repense à ce que je disais hier à propos de Bachelard, pendant juste un instant, pas plus, ce qui peut être très long, en réalité. Il suffit de penser à l'instant de la mort. Mais Bachelard le disait déjà semble-t-il, l'instant peut très bien être l'éternité. Je suis tombé hier également sur un site qui a capturé mon attention pendant quelques instants (!). Le site est Y-Jésus. Il s'exprimait notamment sur la conscience que le Jésus historique pouvait avoir de sa propre divinité. Mais il y avait beaucoup d'autres aspects évoqués. Notamment le problème de la résurrection : quels sont les éléments qui militent en faveur de la réalité de l'événement, aussi incroyable puisse-t-il figurer à nos yeux ? Devant moi, une matinée de courses à Macro en vue du brunch que nous aurons demain en l'honneur de l'anniversaire d'Isabel.

vendredi 1 novembre 2013

Hors-temps

C'est râlant ! Je viens d'écrire deux longs paragraphes sur mon blog et ils ont disparu. J'y racontais notamment le rêve de la nuit avant-dernière. Un rêve curieux. Charlotte m'avait déjà réveillé deux fois cette nuit-là et finalement je me rendors pour rêver qu'elle vient encore une fois me réveiller, ce qui me fâche vraiment. J'essaye de la frapper mais ma main s'arrête au moment de la toucher. Je n'y arrive pas. Cette nuit, c'était différent : j'étais dans un hôpital où j'aidais les malades d'une manière ou d'une autre. Je les conduisais à leur lit, je les rassurais au moment de la piqûre, je les aidais à marcher. Une vieille femme arrive, toute petite mais surchargée d'habits de dentelles, de châles, chapeau, manteau, etc. et je m'aperçois que pour l'aider vraiment, le seul moyen serait de la porter sur mon dos, ce que je fais. J'ai l'impression qu'elle me dit des choses à l'oreille mais je ne comprends pas ce qu'elle dit. Elle est ici pour sa fille et j'ai du mal à passer avec elle à travers des portes étroites, surtout dehors, à travers ce qui m'apparaît comme un labyrinthe de jardins ouvriers. Juste auparavant, dans une grande salle j'avais aperçu mes vieux amis et notamment Henri Millot, médecin-poète avec qui j'échangeais des réflexions sur la poésie quand j'avais 16-17 ans. Tout cela pour me conduire, hier en fin d'après-midi, au cours du séminaire de Z. sur Bachelard, à une réflexion qui faisait suite à la remarque d'un autre participant, psychiatre retraité de Coïmbra, qui avait fait la remarque que le rêve est un instantané hors-temps. Or, cela correspondait tout-à-fait à la description que Z. nous avait présentée de "l'instant bachelardien" tel qu'il apparaît dans l'ouvrage "L'intuition de l'instant". Bachelard aurait certainement refusé une telle assimilation. L'instant est un moment de conscience, soulignait Z. Certes, mais le rêve est aussi quelque chose de conscient et nous savons aujourd'hui qu'il est à la fois instantané, malgré l'apparence qu'il revêt dans le récit qu'on en fait, et qu'il est précisément "hors-temps". A suivre.

mercredi 30 octobre 2013

Riz au canard

Il fait très beau à Lisbonne malgré un vent du Nord, très froid qui m'oblige à mettre un pull. Je n'ai rien de spécial à écrire aujourd'hui. Demain, je rencontre, avec Z., un étudiant brésilien qui veut faire une thèse sur Feyerabend. Il nous a envoyé un premier document intéressant. Je me réjouis de la discussion que nous allons avoir. Hier soir, nous avons fêté l'anniversaire d'Isabel. Sa soeur Elsa et ses deux cousines germaines étaient là. Isabel avait préparé un "riz au canard" absolument délicieux à qui tout le monde a fait honneur. A refaire pour Noël, de la même manière si possible.

mardi 29 octobre 2013

Salade liégeoise

J'ai rêvé que je faisais de l'escalade dans un décor de carte postale. Mais j'ai aussi rêvé à deux rentrées d'argent. J'avais des billets dans ma poche. Ils étaient faux mais si on se présentait dans un magasin Globe et qu'on achetait quelque chose, ils pouvaient avec de la chance, devenir vrais. C'était une publicité. Hier, j'ai fait une salade liégeoise, malheureusement sans haricots verts. C'est très difficile de trouver des haricots verts au Portugal. Même en boîte. On trouve des petits pois, des carottes, des asperges, mais pas les haricots très fins qui sont cultivés souvent en Afrique et qui sont délicieux. Nous avions une invitée qui connaissait très bien la salade liégeoise ayant vécu à Liège pendant longtemps. Aujourd'hui, anniversaire d'Isabel. Merci Françoise d'y avoir pensé. La journée s'annonce ensoleillée. Mais on vient de découvrir que cette nuit, une voiture a embouti l'arrière droit de notre voiture, y laissant une bosse en creux assez importante. La voiture roule mais il y en a pour au moins 500 euros de carrosserie sinon plus. Nous allons voir si notre assurance couvre ce genre de dégâts. En tout cas c'est une mauvaise nouvelle.

lundi 28 octobre 2013

S'étonner

Un long silence, m'a écrit Martine. En effet, à Luxembourg, j'ai été très pris et je n'ai pas repris mon blog. Puis, à Paris, je ne m'y suis pas remis. Vendredi dernier, j'ai lu de petits livres très intéressants : un livre sur l'écrivain japonais Mishima écrit par Marguerite Yourcenar, une conférence de Giorgio Agamben sur la philosophie du commandement et un roman d'un auteur que je ne connaissais pas du tout, Marc Dugain, "La chambre des officiers", roman qui traite des "gueules cassées" de la guerre 14-18. A Paris j'ai aussi acheté deux livres de Henry David Thoreau, une sorte d'anarchiste libertaire du XIXe siècle, qui a écrit des choses intéressantes sur la nature, les bienfaits de la marche, etc... J'ai retrouvé Lisbonne avec plaisir. Il faisait très beau et, avec Charlotte, sa petite cousine Beatrice et sa mère Elsa nous sommes allés visiter le Pavillon de la Connaissance, où les enfants ont pu manipuler des tas de dispositifs conçus à leur intention. C'est effectivement très amusant. Mais l'attitude des enfants dans ce genre d'environnement dit "scientifique" est assez déconcertante : ils vont d'un dispositif à l'autre, très vite, sans s'étonner des phénomènes qu'ils mettent en oeuvre si facilement en tirant une manette, poussant un bouton, abaissant un levier, etc. Il y avait un lit de fakir notamment : les enfants s'allongent sur une planche et grâce à un levier qu'ils actionnent tout en étant couché, un tapis de pointes aigües soulève leur corps sans les blesser évidemment. Il y avait aussi une petite Mongolfière qui s'élevait jusqu'au plafond en augmentant la chaleur de l'air qu'elle contenait, un ballon suspendu dans les airs grâce à une soufflerie, etc., etc. Mais les enfants ne s'étonnent pas. Ils sont habitués aux "miracles" des technologies de notre temps. On peut se demander ce qui pourrait les étonner vraiment.

dimanche 20 octobre 2013

Orwell

Je viens d'arriver à Mersch, dans ma petite chambre d'internat. Tout va bien. J'ai lu pendant tout le voyage ce qui fait que celui-ci a passé très vite. Je suis sûr qu'il doit y avoir des tas de champignons dans les forêts autour de Mersch mais malheureusement je crains ne pas avoir suffisamment de temps pour faire une petite escapade dans les bois. Dans l'avion j'ai relu Nineteen Eighty-Four d'Orwell, en vue de la première séance thématique du Centre d'anglais au lycée. C'est moi qui ai suggéré ce thème et il semblerait qu'une quinzaine d'élèves se soient inscrits. Tout cela sera sans doute très passionnant. J'aimerais aussi m'impliquer dans le Centre de français et dans celui des sciences mais il faut que je négocie avec les responsables.

samedi 19 octobre 2013

Le mur, quel mur ?

Je viens d'amener Charlotte à son cours d'escalade. Elle ira avec son groupe et son professeur à Cascais où, parait-il, il y a de bons parcours d'escalade. Charlotte fait partie des "bonnes", celles qui grimpent bien ; c'est la digne fille de son père qui se contentait, il faut le dire, de grimper aux arbres et de se faire appeler "laid singe" par son cousin germain qui devait avoir 22, 23 ans quand lui n'en avait que 10 ou 12. Je viens de lire un article de "médecine-fiction" qui prévoit qu'à partir de 2050, il sera possible de vivre jusqu'à 120, 130 voire 150 ans. En bonne santé, bien entendu ! Voilà les paradoxes de notre temps : l'humanité va dans le mur mais les individus peuvent nourrir l'espoir de vivre beaucoup plus longtemps. Après avoir escaladé le mur, sans doute. Ou l'avoir troué quelque part.

vendredi 18 octobre 2013

Gratin dauphinois (façon Andrieu)

Hier, j'ai fait la cuisine. J'ai préparé un gratin dauphinois avec pommes de terre et fenouil. Délicieux paraît-il. J'ai aussi préparé une soupe d'épinards. Charlotte et Isabel ne sont revenues qu'un peu avant huit heures du soir. C'était la troisième fois que je faisais ce gratin d'après une recette de Julie Andrieu. Je la recommande à tous mes lecteurs. Au lieu d'utiliser le lait qu'elle recommande (les pommes de terre et le fenouil doivent bouillir pendant huit minutes dans un litre de lait avec une gousse d'ail écrasée et du sel) j'ai pris du lait de riz. C'est plus léger. De même, juste avant d'enfourner le plat où j'ai mis les pommes de terre et le fenouil égoutté, j'ai arrosé d'une crème végétale (crème de riz) avec de la noix de muscade et du sel fin. Puis, au four pendant 45 minutes. Ça change un peu des champignons à la crème que j'avais l'habitude de cuisiner les week ends d'automne à Strasbourg ! Et, quant au blog, ça change un peu des rêves que j'ai l'habitude de raconter ici.

mardi 15 octobre 2013

Relire

Je recycle un texte que j'ai écrit, il y a environ deux ans. Je viens de le relire. Or, il s'agit bien de ça : "relire". Cela vient de réflexions qui se sont exprimées au cours d'une séance du séminaire "Le chaos des écritures". Voilà.
"Est-il possible de lire ce qu'on écrit au moment même où on est en train de l'écrire ? L'un des conseils que les professeurs de français donnent à leurs élèves, c'est évidemment de se relire après le point final de leur dissertation. "Relire" : ceci implique qu'ils se sont déjà lus auparavant et que cette première lecture était sans doute contemporaine de, conjointe à l'acte même d'écrire.
J'écris. Ma main trace chaque lettre. Suis-je en train de lire ces traits noirs sur fond blanc que ma main trace ? Certes, à peine ai-je écrit une phrase, que je me mets aussitôt à la lire. Exprime-t-elle correctement l'idée qui s'est présentée à mon esprit ? Cette idée était légèrement indistincte, un peu vague et je m'aperçois que sa formulation concrète nécessite quelque précision supplémentaire. Les mots eux-mêmes, tout en en disant plus que ce que j'en attendais, en disent également moins. Il faut que je complète, que je revienne sur eux, que j'en sélectionne d'autres qui me semblent plus adéquats, mais par rapport à quoi peut-on juger de leur adéquation plus ou moins parfaite, plus ou moins correcte ? Je relis ce que je viens d'écrire, non pas ce que je viens de lire mais bien ce que je viens d'écrire. Étrange ! Est-ce bien de cela qu'il est question ? Ne vais-je pas déchirer l'ordinateur, le chiffonner rageusement et le jeter dans la corbeille en maugréant en moi-même : non, ce n'est pas encore ça. Au fond, j'écris et j'espère que, quand je me relirai justement, j'accepterai ce que j'ai écrit comme quelque chose qui valait la peine d'être écrit. Mais pour qui ? D'abord pour moi en tant que lecteur ou auteur ? Cette acceptabilité change-t-elle selon la posture que je prends : auteur ou lecteur ? 
L'écriture peut-elle être réflexive ? Peut-elle s'approprier elle-même en tant qu'écriture ou bien est-elle obligée, irrévocablement obligée, de passer par la lecture pour se repenser dans un après-coup qui autorise toutes les petites trahisons de détail qui font qu'il ne s'agira jamais plus de ma pensée, mais d'autre chose. 
Au moment même où je me relis, je deviens un autre, un lecteur plus ou moins impitoyable pour l'auteur qui vient d'agir. Ce lecteur est déjà un étranger. Il se demande ce que cet auteur a bien pu vouloir dire quand il a écrit. Mais il s'agit là d'une illusion. Mon premier lecteur c'est-à-dire moi-même, n'est pas un étranger. Certes ce qu'il a écrit va lui paraître quelque peu étrange. Autrement dit, l'étranger, en l'occurrence, c'est l'auteur, celui qui meurt aussitôt après avoir écrit, celui qui se cache derrière le texte. Le texte est son tombeau. 
Écrire c'est disparaître."

lundi 14 octobre 2013

Pas Derrida

Je retrouve mon ordinateur pour continuer mon blog. Evidemment, toutes mes données antérieures ont été perdues. J'avais un disque dur sur lequel j'avais fait des sauvegardes environ un an avant la panne. Ce qui veut dire que tout ce que j'ai fait entretemps a été vraisemblablement perdu. Ce qui ne me chagrine pas outre mesure. Comme je l'ai déjà dit, beaucoup des textes perdus étaient inachevés. Je suis le roi de l'inachèvement. Je le dis d'autant plus volontiers que je viens d'achever la traduction de "La Tyrannie de la science". Je relis cette traduction pour la troisième fois et je trouve encore de petites fautes de détail. C'est prodigieusement agaçant. Hier nous sommes allés faire une petite ballade du côté de Sesimbra au Cabo d'Esbichel où il y a une église dont le "plafond" a été peint avant le tremblement de terre de 1755. La vue sur la mer est magnifique du haut de ces falaises où l'on peut découvrir des traces de pas de grands dinosaures (nous ne les avons pas vues d'ailleurs parce qu'il aurait fallu marcher beaucoup trop loin ce qui nous aurait fait renoncer à une petite sieste sur une plage très agréable à proximité). Nous y retournerons peut-être à Noël. En tout cas l'endroit est magnifique et j'ai mangé d'excellentes palourdes au déjeuner. Sur Feyerabend encore : Dans "La philosophie de la nature", Feyerabend cite Claude Levi-Strauss avec beaucoup de respect. Dans son "Autobiographie" il cite également André Leroi-Gourhan, de manière également très positive. Il cite aussi Latour, en passant, avec Schaffer, Shapin, Galison, Pickering, Biagioli, etc. Dans la dernière page de son autobiographie il cite encore une fois Derrida. Je vous recopie le passage : "Je recommande vivement à tous les auteurs qui veulent informer leurs concitoyens de se tenir à l'écart de la philosophie, ou du moins de cesser d'être intimidés et influencés par des gens qui vous égarent comme Derrida, en lisant plutôt les essais populaires de Schopenhauer ou de Kant." C'est sa dernière recommandation. A méditer !

dimanche 13 octobre 2013

Feyerabend et la France

J'ai relu "Tuer le temps" de Feyerabend et la France est étrangement absente de sa biographie. Il a été militaire de la Wehrmacht en Bretagne pendant l'occupation mais il y est allé à contre-coeur. Il voulait rester en Allemagne pour "nettoyer les casernes". Son séjour en Bretagne, à Quelrne-en-Bas, près de Brest, ne lui a guère laissé de souvenir : "C'était une vie monotone", écrit-il. Une vie marquée par des corvées pendant la semaine et les week ends à Brest "pour le sexe et l'alcool". Mais il ne partage pas ces virées avec ses camarades : "Je restais chez moi. En partie par frime, en partie par paresse. (...) Je pouvais dormir et lire les livres que j'avais emportés avec moi." A part cela, la France n'existe pratiquement pas. Il cite Derrida à un moment donné, en particulier dans le livre que je viens de traduire où on lui pose la question de savoir si sa position philosophique ne ressemble pas à celle du déconstructionisme de Derrida. Sa réponse montre qu'il ne prend pas la question très au sérieux. Je crois que Paris n'est pas cité une seule fois dans sa biographie alors que l'on retrouve presque toutes les capitales européennes. Quand il parle des réactions à "Contre la méthode" il parle des "intellectuels" de la façon suivante : "Il s'agit là d'une communauté très spéciale. Ils écrivent d'une manière spéciale, ils ont des sentiments spéciaux et semblent se considérer eux-mêmes comme les seuls représentants légitimes de la race humaine, ce qui veut dire en fait, d'autres intellectuels. Les intellectuels ne sont pas des scientifiques ; mais ils peuvent s'extasier devant les réalisations de la science. Ce ne sont pas non plus des philosophes... (...) Cette communauté commence maintenant à me trouver quelqu'intérêt, ce qui veut dire qu'elle m'a élevé à sa hauteur, m'a contemplé brièvement pour me laisser tomber aussi sec. Elle m'a rendu apparemment plus important que je n'ai jamais pensé l'être, a énuméré mes points faibles pour me remettre à la place que j'avais au départ." (.186)
Quand j'ai traduit "Contre la méthode", traduction qu'il faudrait refaire à partir de la dernière édition qui a beaucoup changé par rapport à la première, j'ai écrit à Feyerabend pour lui demander quelques précisions sur des points que je n'avais pas bien compris. Il m'a répondu trois lignes en éclaircissant brièvement les points obscurs. Ensuite, je l'ai invité au GERSULP à Strasbourg, invitation qu'il s'est empressé de décliner en disant qu'il n'aimait pas les intellectuels avec leurs discussions stériles. Je me suis senti visé par ce mépris. Il ne me connaissait pas. Je pense qu'à travers moi, il visait l'intelligentsia française. J'ai pensé que c'était très injuste pour cette intelligentsia dont je ne me sens guère représentatif. Mais l'accueil qu'il a eu en France avec ma traduction de CM était mitigé. On était à la fin des années 70 et ce fut l'époque de la montée en puissance des études STS, Bruno Latour en tête de peloton. Je crois que Bruno ne prenait pas Feyerabend au sérieux. Il ne le cite pas (ou, en tout cas, très peu). Et je pense qu'une certaine concurrence s'est implicitement installée entre STS et la critique feyerabendienne des sciences à un moment où il fallait faire un choix entre lui et cette communauté naissante qui cherchait à se faire reconnaître dans sa spécificité française. Tout s'est passé comme si, aux yeux des Français justement, Feyerabend avait usurpé un rôle frondeur et critique, dont les intellectuels français se piquent d'avoir une sorte de monopole implicite. D'où cette espèce de désamour dont il a été victime, de manière très injuste à mon avis. 

samedi 12 octobre 2013

Inachèvements

Plusieurs rêves cette nuit. L'un d'eux avec du feu, des torches allumées. Assez beau. Je ne me souviens pas des autres.

Aujourd'hui, je vais aller chercher mon ordinateur enfin réparé. Mais je me suis tellement habitué à l'iPad que je vais peut-être avoir du mal à me remettre à l'ordinateur. Le réparateur va faire une dernière tentative pour récupérer mes données mais il craint que ce ne soit pas possible. Je suis bien embêté. Il y avait des projets, des débuts d'articles, des interventions orales, bref, pas mal de choses que j'aurais bien voulu garder. Des choses inachevées. Je suis un peu un spécialistes de textes inachevés. Ou qui demanderaient des développements toujours à venir. Mais je ne suis pas le seul dans ce cas là.
Actuellement, après avoir relu "Tuer le temps" de Feyerabend dans ma traduction (un très bon livre, par ailleurs), je lis actuellement sa "Philosophie de la nature" qui doit paraitre au Seuil en même temps que "La Tyrannie de la science" dont je viens d'assurer la traduction. Je suis absoument convaincu que Feyerabend est l'un des philosophes de l'avenir. On parle beaucoup aujourd'hui de biodiversité. On craint une homogénéisation galopante des formes de vie dans le monde actuel. Disparition d'espèces animales, disparition des langues, disparition des savoirs artisans, disparition des cultures, etc. Or ce fut le grand combat de Feyerabend. Très ignoré des Français, on se demande pourquoi ! J'ai ma petite idée là-dessus.

vendredi 11 octobre 2013

Examen de chimie

Je devais passer un examen de chimie. J'avais déjà rempli une partie du dossier, répondant aux questions (des formules dont il fallait juger la validité) un peu au hasard, même si, une camarade, en voyant mes réponses, m'a dit que j'avais fait beaucoup de progrès. Dans les questions, ou plutôt, dans les réponses préinscrites il y avait souvent le mot "aile". J'avais dû m'absenter un moment et quand je suis revenu dans la salle d'examen il ne restait plus qu'une demi-heure. Je n'avais guère de temps pour terminer l'épreuve. En plus, mon dossier avait disparu. Il avait circulé parmi les autres étudiants – qui étaient surtout des étudiantes d'ailleurs – sauf que dans l'aile droite de cet amphi un peu étrange – il y avait quelques vieux messieurs qui passaient l'épreuve également, en s'appliquant avec tout le sérieux que l'âge peut donner dans ce genre de situation ! Moi, je n'étais pas très sérieux. J'étais habillé comme en plein hiver alors que les étudiantes autour de moi étaient vêtues de T-shirts très légers. Elles voulaient m'aider. Mais je n'avais que des ennuis. Pour pouvoir continuer, j'avais besoin d'une autre feuille blanche et j'allais chez l'appariteur qui était de très mauvaise volonté pour me donner cette feuille. J'étais désespéré. Mais les étudiantes m'encourageaient et cherchaient mon dossier – il était curieusement tronqué, la partie supérieure du dossier manquait – avec moi. J'avais peur que quelqu'un ne présente mon dossier comme étant le sien. À un moment donné, c'est fini, et je vois arriver un vieux flic, très petit de taille, sorti tout droit d'un numéro de L'lllustration du XIXe siècle. Il avait une de ces touches ! Moustachu, avec un casque style "première guerre mondiale" voire guerre de 70, avec un uniforme brun (de la même couleur que le casque, d'ailleurs). Il portait une immense matraque avec laquelle il comptait sortir les étudiants récalcitrants. Il avait aussi une sorte de mallette de vieux cuir légèrement rayé. Dans mes recherches du dossier, je tombe moi aussi sur un cartable vide en cuir, abandonné sur l'étagère sous un banc. Passerai-je l'épreuve ? J'ai l'impression que oui, malgré tous les ennuis que j'ai eus pour la passer.

En faisant le récit de ce rêve et en le relisant, je m'aperçois que j'ai omis plein de petits détails dont la description m'entraînerait dans un flot d'écritures beaucoup plus important. C'est d'ailleurs étrange cette sensation. Je n'écris que pour pouvoir me remémorer le rêve. Je choisis les images à mettre en mots pour que ces mots puissent me remettre les images en tête avec tous leurs détails non mentionnés. Pour n'importe quel autre lecteur que moi, ce rêve a l'air assez détaillé et même précis. Je présume qu'il donne une idée, mais de quoi ? Pour moi, les mots ne sont fidèles au rêve qu'à la condition de faire revenir les images, ce qui est impossible pour un lecteur autre que moi. Par exemple : le dossier est en matière plastique, comme ces dossiers modernes dans lesquels on glisse des feuilles volantes. Il y a des images sur les dossiers. L'un d'eux représente un tableau de Toulouse-Lautrec, avec un homme très maigre, assis, de profil, tout noir parce que dans l'ombre, et qui porte un chapeau haut de forme. Il y a comme ça beaucoup d'autres détails très riches, qui découragent toute verbalisation. Autre exemple : la mallette du policier. Son image est ultra-précise dans ma tête. Elle se ferme grâce à un rabattant en cuir qui couvre toute la mallette. Mais je ne pourrais pas la décrire avec un autre point de vue que celui qui me l'a fait voir telle qu'elle apparaît dans le rêve. Je pourrais aussi me perdre dans la description du bureau de l'appariteur, avec ses tiroirs, ou plutôt ses casiers multiples en bois d'une certaine couleur. Etc., etc. 

Bref, ce n'est vraiment pas simple d'écrire le récit d'un rêve d''après le souvenir qu'on a des images qui le constituaient dans une succession qui, là aussi, est très problématique. La séquence adoptée pour mon récit n'est pas tout-à-fait la même que celle qui, selon moi, faisait se succéder les images du rêve. Par exemple, le rêve a clairement une fin. Mais le début est beaucoup plus estompé dans ma mémoire, comme si, en fait, il n'y avait pas de début du tout. 

D'après Freud, les rêves d'examen ont quelque chose à voir avec la castration. OK. So what ?! Cela ne m'avance guère. 

Cela me fait penser à Annette Lavers, une amie littéraire que j'avais connue à Londres et qui a écrit ses rêves pendant des années dans le cadre d'une autoanalyse extrêment fouillée dont elle m'avait parlé. J'étais sceptique. Son mari, australien, ressemblait un peu à l'appariteur de mon rêve. Je pense assez souvent à lui, parce qu'il avait une façon incroyable de marcher dans la rue. Il longeait les murs, comme s'il voulait disparaître dans ces murs qu'il longeait, les bras écartés du corps, le long des murs, comme s'il voulait en faire partie.  Il portait un costume bleu. Aussi maigre que le personnage de Toulouse-Lautrec. 

jeudi 10 octobre 2013

Matins lisboètes

Je viens d'aller conduire Charlotte à l'école. Le ciel est d'un bleu légèrement doré sur ses bords au bout de l'horizon. Les yeux de la ville, dirigés vers l'Est, explosent de lumière. Les matins lisboètes sont poétiques.

L'introduction que je dois écrire pour le livre dont je viens de finir la traduction me travaille. J'en ai trouvé la première phrase qui n'aura que deux mots. Suspense ! En tout cas, cela donnera le ton de tout le reste. Et c'est ce qu'il faut. À découvrir quand l'ourage sera publié au Seuil.

Je dois également préparer mon voyage à Luxembourg. J'ai proposé un débat au Centre d'anglais, un débat sur Orwell, "1984". L'affiche qu'ils ont imaginée n'est pas mal. Voyez ! 

mercredi 9 octobre 2013

Source

Aujourd'hui, un long rêve étrange. J'étais avec Philippe B. et nous avions décidé d'ouvrir les vannes. En fait, j'avais découvert une source d'eau dans un petit bois derrière la rue du Ballon à Strasbourg. Le bois était plein de broussailles quasi-inextricables mais la source était bien là. Depuis que je l'avais trouvée, l'Etat s'en était occupé et avait installé toute une tuyauterie pour, sans doute, en régler le débit.  Philippe B. et moi nous décidons d'aller ouvrir les robinets. Du coup, il y a inondation. Il y avait déjà des constructions en bois dans la ville, comme des espèces de fortifications labyrinthiques, qui nous avaient donné du mal, Philippe et moi, pour arriver au petit bois où il y avait cette source d'eau. Mais au retour du bois, c'était encore pire. Je suis avec Charlotte et nous essayons de passer à travers une multitude d'obstacles, de pans inclinés, de fossés remplis d'eau qui faisaient penser à la Petite France de Strasbourg, etc. La répartition des tâches entre Philippe B. et moi était très claire : moi j'avais trouvé la source, lui, devait ouvrir les vannes.

Hier soir, j'ai terminé la traduction de Feyerabend. En tout cas le premier jet. J'ai aussitôt entrepris la traduction des notes, et la correction de certains détails. Mais il faudra encore le relire une fois ou deux avant de l'envoyer. 

Question santé, ça va, sans plus. Il faut que je prenne rendez-vous chez le dentiste. Et j'attends le RV avec l'urologue mais j'ai été prévenu que cela pourrait durer des mois. Bon ! j'espère que Duduche va se tenir tranquille. 

lundi 7 octobre 2013

Forêt de Lousa

Nous avons passé la journée d'hier dans la forêt de Lousa près de Coimbra où nous sommes allés samedi soir pour dire bonjour à Elsa. Nous avons mangé du cabri dans un restaurant au milieu d'un tout petit village adorable qui n'a qu'un seul habitant à l'année. Les autres maisons sont occupées le week end et pendant les vacances. Nous avons fait une ballade et trouvé quelques champignons sur le chemin. Des agarics. Mais en si petite quantité que je me demande si cela vaut la peine de les cuisiner. A la fin de notre promenade, nous avons tous trempé notre visage dans un bassin d'eau claire. J'ai pris une photo que je vais essayer de mettre sur mon blog.


Là, vous voyez Isabel et Charlotte, s'apprêtant à plonger leur visage dans cette eau magnifique !
A l'arrière-plan Giovana (italienne, de dos) et Ernano (colombien) tous deux anthropologues et amis d'Elsa. 





vendredi 4 octobre 2013

Hochaya

Je me suis réveillé vers 6h50 pour conduire Charlotte à l'école. Des lambeaux de rêve se traînaient encore, vauges et confus, à travers mes forêts de neurones. Notamment le mot "hochaya" qui  désigne, dans mon rêve, une attitude devant la vie. Cela se passait au Japon et il y avait controverse jouée théatralement dans une sorte d'épicerie japonaise. Dans cette controverse, il y avait une femme qui "faisait hochaya", c'est-à-dire qui agissait sans tenir compte du contexte, en comptant exclusivement sur elle-même et ses propres ressources. Bref, c'est une attitude de dénégation de toute influence du contexte dans le cours de nos actions. Je ne me souviens plus très bien de l'autre camp. Ce rêve me fait penser non seulement au restaurant japonais où nous sommes allés manger hier soir après avoir vu une exposition de portraits de Fernando Pessoa à la Casa Fernando Pessoa, mais aussi à la suggestion d'Isabel, au cas où mes traitements à l'Hôpital n'aboutiraient pas. Elle me disait : "Tu pourrais aller te faire traiter dans la clinique de Yoko au Japon ! Tu y resterais un mois et tu reviendrais guéri." La clinique de Yoko est une clinique de traitement du cancer par l'intermédiaire de vaccins qui sont spécialement conçus et fabriqués à partir des particularités du système immunitaire de chaque patient. Il existerait également une clinique de ce type en Allemagne où le traitement coûterait environ 80.000 euros. Cette somme serait nécessaire pour continuer à financer la recherche dans ce domaine de traitement du cancer.

jeudi 3 octobre 2013

Dudule parti, bonjour Duduche !

Mon téléphone vient de sonner pour me rappeler mon RV avec Quintela, rendez-vous que je n'avais aucunement l'intention d'oublier d'ailleurs. Je vous en dirai plus tout-à-l'heure. Actuellement, j'arrive au bout de ma traduction du livre de Feyerabend. Après, je devrai traduire la dernière discussion (assez longue) et les notes, réviser le style des premières pages dans la mesure où ce n'est qu'après un certain temps que l'on réussit (peut-être) à donner un style particulier à l'ensemble. Je m'aperçois par exemple qu'au fil des pages, j'ai acquis une sorte de flexibilité qui, je pense, améliore le français de la traduction. En tout cas, j'aime beaucoup ce travail de traducteur.

J'ai donc vu mon oncologue. J'étais avec Isabel et il a confirmé que mon nodule avait disparu. Mais il a examiné très attentivement, dans un très long silence, les images et surtout les descriptions qui les accompagnaient, issues du dernier examen IRM. Il écrivait sur sa fiche, sans rien dire. Au début il fredonnait vaguement quelque chose : "Pom, pom, popom..." Puis, il se mit à être plus attentif à son écran, écrivant toujours, devant nous, silencieux. Bien que pouvant passer pour impassible, j'observais son regard et les expressions qui passaient sur son visage comme des nuages dans un ciel bleu. Finalement, il nous annonça qu'il fallait faire d'autres examens. Les descriptions IRM mentionnaient une prostate gonflée (ce qui est normal à mon âge, nous a-t-il aussitôt précisé - ouf !) avec un petit nodule accroché à l'organe (je ne sais pas si le terme "accroché" est médicalement juste - j'essaye quand même de me représenter ce qui se passe en moi), nodule qui nécessite que je me fasse examiner par un urologue, avec de nouvelles analyses. Le médecin n'avait pas l'air de penser que c'était quelque chose de sérieux mais son éthique médicale sans doute, lui recommandait de me faire examiner, pour en avoir le coeur net, et ma prostate, pareil, nette également. En tout cas, il a minimisé la chose. Je lui ai demandé si cela pouvait être une métastase. Il a répondu à Isabel que si c'en était une, cela lui donnerait l'occasion d'écrire un article ! Il nous a également fait part de l'état de mes intestins qui, selon lui, portaient les marques du traitement que j'avais subi. Des cicatrices de brûlures, a-t-il précisé. Je n'ose pas trop laisser partir mon imagination sur l'état de cette tuyauterie si précieuse et qu'aucun plombier ne peut remplacer. Isabel me disait en sortant : "On devrait faire la fête, ton cancer est guéri !" Oui ! C'est vrai, Dudule s'est carapaté vite fait quand il s'est fait bombarder de rayonnements. Mais il faut croire que la médecine technologique qui s'occupe de nous, ne peut pas nous lâcher si vite. Comme elle voit tout, elle voit aussi les moindres petits défauts de nos intérieurs. Les médecins sont sur la piste. Ils cherchent, et quand ils cherchent, ils trouvent. Isabel l'a trouvé très rassurant et plutôt optimiste. Ce n'est peut-être rien du tout, dit-elle, en répétant ce que le médecin semblait lui dire. Bon ! espérons ! En attendant, je n'ai pas fini d'aller à l'Hôpital Santa Maria. Je ne suis pas trop inquiet et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas du genre hypochondriaque angoissé. Mais je ne suis pas non plus entièrement rassuré. Prochain rendez-vous avec le médecin : le 5 décembre. Entretemps, je fais un autre examen IRM, des prises de sang, et un rendez-vous avec l'urologue. Le blog continue. Avec ce nouvel extra-terrestre mais intra-moi que l'on appellera Duduche. A croire que ma prostate s'est sentie jalouse de mon rectum. Ah ! ces vies intérieures, quelle complication.

mardi 1 octobre 2013

Pensée avec corps

J'ai trouvé la raison qui m'a fait écrire une autre version pour introduire ma recension du livre de Laurent Loty et Eric Vanzieleghem, Esprit de Diderot. En fait l'une des singularités de la pensée de Diderot est précisément qu'il n'oublie jamais l'attachement de la pensée au corps. Les pensées peuvent certes se détacher les unes des autres, mais elles sont toujours l'expression d'un état du corps, des nerfs qui s'excitent, des muscles qui se contractent, des coeurs qui battent, des peaux qui se tendent, des mains qui tremblent et des tempêtes de neurones dans la tête. Diderot est un penseur incarné. Cela le distingue de la plupart des philosophes qui, le plus souvent, pensent sans corps.
Pour moi, c'était important d'évoquer la présence physique de ceux qui ont choisi, et bien choisi, il faut le dire, les citations de Diderot qui pouvaient inviter les lecteurs à aller plus loin. Evidemment, de les asseoir à une table ronde à trois pieds pour une séance de spiritisme, cela peut sembler exagéré. Mais la difficulté est grande. Comment faire exister physiquement, ces personnes ? Par quel artifice pouvais-je leur donner une présence physique ? 

lundi 30 septembre 2013

30 septembre***Esprit de Diderot

Je viens d'envoyer mon papier sur Diderot. Il devrait paraître en décembre dans la revue Hermès. On n'est jamais tout-à-fait content de ce qu'on a écrit. En se relisant on repère les maladresses, les répétitions qui alourdissent, les longueurs malgré la brièveté de l'article. Après l'avoir envoyé j'ai pensé que j'aurais dû commencer comme suit :
La table était ronde et avait trois pieds. Laurent L. et Eric V. étaient assis sur de jolies chaises canelées. Ils m'invitèrent à m'asseoir, moi aussi, avec eux. Lumières tamisées, vieilles dentelles, l'endroit était propice. Les lettres, inscrites en noir sur d'anciennes cartes de visite retournées, étaient déjà disposées en cercle, près du bord de la table. Un verre au milieu, prêt à se mouvoir presque tout seul sur le bois qui, à l'évidence, venait d'être ciré. La flamme des bougies vacillait doucement. Ce fut Laurent qui entama la séance en clamant, d'une voix forte et décidée : "Esprit, es-tu là ?" comme il l'avait écrit avec Eric dans son introduction. Nous avions tous les trois posé un doigt sur le verre retourné qui se mit à bouger. Je me suis demandé, toujours un peu sceptique, qui le poussait aussi fortement vers le "o", placé juste en face de moi. Le "u" suivit, puis le "i". J'entendais presque les battements de mon coeur et je voyais les veines se gonfler sur la tempe gauche de Laurent. Ce n'est pas tous les jours qu'on va à la rencontre de Diderot, de son esprit. Mais qui, mieux que lui, aurait pu ainsi répondre à l'appel de l'alphabet ?
Il ne faut pas, avec Diderot, s'attendre à des réponses programmées par un système quelconque. 
Etc., etc. 
Je vais peut-être modifier mon texte pour y inclure une introduction de ce type. 

dimanche 29 septembre 2013

29 septembre : Où l'on parle de bureaux

Un ciel bourré de nuages ce matin, débordant sur les collines, peignant tout en gris, un ciel à gros bouillons de pluies à venir, un ciel où trempe le doigt des grues comme pour y goûter, un ciel sans ciel, pour tout dire, sans lumière et sans direction.

Hier soir, j'ai vu avec Isabel le film The Great Gatsby, avec Di Caprio dans le rôle de Gatsby. J'ai été frappé par la fidélité du film au roman. A part quelques détails, qui n'en sont peut-être pas d'ailleurs -- notamment l'ambiguïté des sentiments du narrateur pour Jordan Baker, cette championne de golf qui dispute au narrateur son rôle de médiateur et qui, dans le film, disparaît dans une insignifiance peu conforme au roman --, le film reprend mot à mot le fil du roman donnant à voir, souvent de manière un peu trop crue, ce que le lecteur ne pouvait qu'imaginer. Il faudrait maintenant que je voie les autres versions filmées du roman. Il doit y en avoir une demi-douzaine. Un programme pour quand je n'aurai plus rien à faire ! Pour ma retraite quoi ! 

Demain, prise de sang en prévision de mon RV du 3. Chaque fois que je retourne à l'Hôpital Santa Maria, je passe par le service de radiothérapie. Je vois ces gens qui attendent. J'étais l'un d'eux. Je me sentais concerné, comme eux. Maintenant, je passe. Je ne fais que passer. Des gens me regardent passer, d'un pas vif, le pas de ceux qui savent où ils vont. J'enfile les couloirs sans hésiter. Je me sens loin de celui que j'étais encore il y a trois mois. Sans même savoir si je suis vraiment guéri. Je fais tout comme. Sans doute est-ce aussi un peu pour me rassurer moi-même. 

Je viens de terminer le livre de Jenni dont j'ai parlé hier. Un peu déçu par les relâchements de l'écriture à la fin, dans les dernières pages. Mais le roman lui-même est magnifique.

samedi 28 septembre 2013

28 septembre : L'intime et le rêve

J'ai presque fini L'art français de la guerre. Je l'aurai terminé ce soir sans doute. Très beau livre.

J'ai eu une petite insomnie à partir de 4h15, ce matin. Je me suis levé et j'ai écrit une lettre à M.S. Je lui raconte un rêve dont il est le personnage principal, en croyant que, de ce fait, le rêve allait l'intéresser. C'est comme si je pouvais m'intéresser aux rêves que mes amis où les membres de ma famille pourraient faire en m'accordant un rôle sur la scène de leurs spectacles oniriques nocturnes. Mais je me dis aussitôt que oui, cela pourrait m'intéressser. Je ne sais pas très bien en quoi. Seule l'expérience de tels récits, et surtout, la collection qui pourrait s'ensuivre, est susceptible de m'apprendre de quoi se nourrirait cet intérêt. 
Rentre-t-on dans l'intimité d'une personne en lisant le récit de ses rêves ? Personnellement j'en doute. C'est peut-être pour cette raison que je n'hésite guère à raconter mes propres rêves. Souvent de façon détaillée. Les rêves sont des productions de l'inconscient, certes. Mais que peut-il y avoir d'intime dans l'inconscient ? L'intime est le camp retranché du "je", de la conscience. L'inconscient est impersonnel. Ce n'est que ça. Et ça, sans être à tout le monde, n'est pas à moi. Certes je peux en être affecté. Et certains rêves m'affectent en effet. Mais dès qu'on en fait des récits, dès que l'on peint ces tableaux nocturnes avec des mots qui sont parfois ceux du rêve, mais pas toujours, les rêves changent de nature. Le moi s'en empare, y cherche des clefs. Celles-ci, me semble-t-il, ne seront jamais les clefs de l'intimité. 

vendredi 27 septembre 2013

26 septembre : Jenni

R et E sont partis hier matin dans leur jolie Clio blanche. Ils comptaient aller jusqu'à la frontière France Espagne. Une longue étape. Nous avons eu beaucoup de plaisir à les voir et à discuter le soir avec eux.

Aujourd'hui, après un premier réveil à 6h...19, je me suis rendormi en me promettant de me réveiller à 6h30. Et, voilà, mon horloge interne, si habituellement exacte et précise, m'a fait défaut : je me suis re-réveillé à 6h55. Charlotte était toute affolée mais tout s'est très bien passé. Elle a eu son jus d'orange. Elle a pu même réviser ses leçons. Et elle était devant l'école à 7h45. Comme quoi, elle peut très bien ne se réveiller qu'à 7h pour aller à l'école. Ce serait largement suffisant. Mais je comprends aussi qu'elle veuille prendre son temps le matin. Etre tranquille. Surtout pour pouvoir dormir un quart d'heure de plus quand je la réveille à 6h30. 

Cette nuit, j'ai fait un drôle de rêve. Je devais déblayer mon bureau. Ce que j'ai fait en me débarrassant de beaucoup de papiers mais en mettant de côté de vieux instruments de cuisine en fonte que j'avais conservés : un hachoir mécanique, ou même deux, que j'ai mis de côté pour Isabel. Il y avait aussi un appareil ancien de visionnage de diapos munis de deux roues avec des pneus. Le tout très encombrant et légèrement rouillé. J'ai même retapissé mon bureau avec une tapisserie à motifs roses et mauves, du plus mauvais goût. Dans un rêve suivant, je retrouve mon bureau envahi par une foule de gens qui veulent m'aider et je vois l'une de ces personnes sur une échelle en train d'arracher ma tapisserie. Je n'étais pas content. J'ai l'impression qu'il s'agit là d'un second rêve, celui que j'ai fait entre 6h19 et 6h45 ! 

Hier aussi, j'ai entamé la lecture du livre d'Alexis Jenni, L'art français de la guerre qui a eu le prix Goncourt en 2011. Tout-à-fait passionnant. Je le recommande chaleureusement à tous ceux qui ont envie de lire un livre intelligent et dont l'écriture est magnifique. 

mercredi 25 septembre 2013

Parler du cancer

Ma fatigue chronique s'atténue un peu. Je prends les capsules d'Arginine que C. m'a données et qui semblent avoir de l'effet. Je prends ça avec une ampoule d'Argénor, avec un quart de verre de jus de Mangoustan. Et je prends aussi mes fameuses noix du Brésil. J'adore en croquer deux ou trois en guise de petit déjeuner. Avec, comme toujours du thé vert japonais, du Sencha, que j'achète ici à Lisbonne dans un magasin bio.

Je n'ai toujours pas retrouvé mon ordinateur qui est en réparation. J'utilise l'iPad avec ce nouveau clavier que j'ai acheté à Paris. 

Actuellement, R. et E. sont avec nous. Ils se promènent dans Lisbonne pendant que je continue ma traduction. Ils sont adorables tous les deux et nous avons beaucoup de plaisir à discuter à la fin du repas du soir. Hier soir, on parlait de superstitions, ou plutôt des croyances variées qui définissent l'environnement mental de beaucoup d'êtres humains. Nous avons aussi parlé des maladies qui nous affectent de temps en temps. Le cancer notamment qui est une maladie idéale pour lancer les gens dans des histoires extraordinaires : des guérisons inattendues, des disparitions incroyablement rapides, le courage fantastique de certains malades, etc., etc. De quoi parlerions-nous si nous n'avions pas le cancer ? J'imagine qu'à certaines époques l'enfer devait être un sujet de discussion propre à passionner les gens après un bon repas !!! 

Aujourd'hui, je vais écrire l'article que l'on m'a demandé pour la revue Hermès. Un compte-rendu du petit livre publié par Laurent Loty et Eric Vanzieleghem. 

lundi 23 septembre 2013

23 septembre

Je m'aperçois que l'alcool a décidément un effet néfaste sur le fonctionnement de mes organes intérieurs. Hier, nous sommes allés célébrer l'anniversaire d''une amie d'Isabel et bien sûr il y avait, vins, champagnes et autres boissons assez tentantes. Mais je me suis borné à l'eau, pétillante au début, et incroyablement plate ensuite. Du coup, j'ai pu tenir sans problème. Cela me paraît maintenant tout-à-fait évident.

Le rêve de cette nuit dont je me souviens tournait autour du personnage de Marc H. Nous étions tous les deux à vélo et il nous fallait descendre un chemin très abrupt jusqu'à la rivière. Quelqu'un d'autre était avec nous. Je me disais que plus la pente était raide plus nous aurions de chances de décoller pour finir en chute libre. C'était une sorte de raisonnement un peu abscons qui concernait les forces de la gravité et qui occupait toutes les forces de ma pensée... de rêveur ! Le rêveur peut-il être amené à dire "je" et à l'assumer devant les pensées qui l'assaillent quand il dort ? Certes le rêveur inclut souvent une représentation de lui-même qu'il baptise "je" dans son récit. Mais il s'agit la plupart du temps d'un "je" très étranger à lui-même. Un inconnu. Pas forcément sympathique. Un drôle de type, parfois bien peu recommandable.

samedi 21 septembre 2013

21 septembre

Retour à Lisbonne avec un nouveau clavier pour l'iPad que j'ai été chercher dans un magasin Mac avec Fabien. Je tape mon message avec ce clavier auquel il faut évidemment s'habituer avan que je n'atteigne les vitesses de frappe que j'avais sur mon ordinateur. J'irai lundi voir ce qu'il en est des deux MacBook Air que j'ai laissés là-bas.

Je viens de lire The Great Gatsby de Fitzgerald. Une écriture magnifique. Plusieurs films ont, parait-il, été tournés à partir de cette oeuvre qui dégage une atmosphère très prenante, un peu sombre certes, mais qui donne une idée assez précise des années 30 à New York. 

Question santé, je ne suis pas encore sorti de l'auberge, si je puis m'exprimer ainsi. Les séquelles du traitement sont encore là. Je n'ai pas à me plaindre car le traitement a été tout-à-fait efficace, semble-t-il. Bon ! Il me faudra encore patienter jusqu'au 3 octobre. Je vais quand même demander que l'on m'envoye les résultats de l'IRM avant cette date.  


vendredi 20 septembre 2013

20 septembre : Le tigre et la moto

Premier rêve : nous sommes à Paris et je vais faire un tour à moto. Je découvre un joli coin et je m'arrête pour visiter un hôtel particulier. Il y a de nombreux tapis et beaucoup de monde. À un moment donné je croise un tigre de la même couleur que le costume roux du rêve d'hier. Pas de problème ! Mais je reviens sur mes pas pour visiter une chambre et je vois mon tigre s'acharner sur ma moto qui entretemps est devenue miniature. Le tigre l'a démolie entièrement et je mets toutes les pièces du moteur dans mes poches dans l'intention de la réparer. Mes poches sont devenues très pesantes. Je demande mon chemin à Michel Crozon ou à un autre scientifique. Il me conseille la ligne 4 du métro mais je préférerais la ligne 5 qui va Gare du Nord. Je me dis que je reviendrai avec Isabel pour lui montrer le mobilier de cet hôtel particulier.

Deuxième rêve : rue Richard Brunck, je me lève tard et je suis encore en pyjama quand je descends dans la cuisine où le déjeuner est en train d'être préparé. Je note la présence de Fabien N. qui me semble bien petit. Je dis à tout le monde que je vais prendre une douche au deuxième étage. Charlotte dort dans le couloir et j'aperçois son sexe tout gonflé. Je vais dans la douche mais bientôt Charlotte me rejoint et m'empêche de prendre cette douche puis arrivent Maurin, Gaspard et Iréne... On est vraiment trop nombreux dans cette douche minuscule. J'ai une serviette autour du cou dont je veux me débarrasser. Irène me dit de la déchirer et de lui en passer la moitié.

jeudi 19 septembre 2013

19 septembre***Colorado

Je me suis réveillé tout-à-l'heure (il devait être 6h42 !) avec un long rêve à raconter. Je me suis réveillé alors que j'étais en train de le raconter à C. dans un bistrot. C'est d'ailleurs à ce moment-là qu'intervient le mot "Colorado" qui désigne la région où se trouve la prochaine ville où je dois aller habiter et où je pourrai, dans mes enseignements faire état de mon expérience à S., une grande ville du Nord, ou une ville slave (je ne sais pas) où se déroule le rêve dont je faisais le récit à C. Dans mon rêve. 
Alors nous avions déménagé à S. et nous avions trouvé une grand appartement. Je dis "nous" parce que j'étais avec J. et L., deux chimistes. Nous devions partager cet appartement très grand qui était un ancien magasin en pleine ville. Nous avions des chambres très exposées et dans celle qui m'avait été attribuée, la tête du lit était contre une vitrine à moitié défoncée d'ailleurs. L'appartement était en piteux état et dehors, des tas de planches et de meubles cassés étaient accumulés ce qui exigeait que  l'on fasse pas mal de travail pour se débarrasser de ces tas encombrants. Mes amis décident d'aller visiter un peu la ville. Quant à moi, je leur dit que je vais visiter le quartier. Je prends mon vieux vélo que je tiens à la main plutôt que de l'enfourcher. Je m'aperçois que juste derrière chez nous il y a un fripier. J'entre, avec mon vélo, et je regarde les vêtements qui pendouillent de tous les côtés : il y a de vieux blousons de militaires, toutes sortes d'habits. Je suis attiré par un costume roux à carreaux, qui avait l'air en bon état, mais je trouvais que ce n'était pas mon style. Je me dit qu'il faut rentrer et je veux cadenasser mon vélo à l'intérieur du magasin. Je vise une chaîne toute rouillée qui pendouille dans un coin et je me dis que je vais pouvoir en replier le bout autour de mon cadre fermer mon cadenas sur deux chaînons. Mais au moment où j'allais procéder, mon attention est attirée ailleurs où il y a un attroupement. Je vais voir ce qui se passe. Quand je reviens vers mon vélo, je m'aperçois qu'il a été volé. Mon vieux vélo volé ! Bon ! Ce n'est pas trop grave. Et je retrouve mes amis, qui eux aussi sont de retour après avoir visité la ville en Mercédes. L. me propose de m'aider à faire mon lit. Je lui raconte ce que j'ai vu et notamment, une chose qui m'a stupéfié : dans cette ville du Nord où il fait très froid, les gens n'hésitent pas, en cas de nécessité, à se jeter dans l'eau tout habillés pour aller d'un point à un autre. J'ai ainsi vu deux personnes traverser un pont inondé en nageant le crawl tout habillés. Je lui raconte aussi qu'en revenant à l'appartement, j'ai vu une sorte de tremblement de terre. En fait, je ne l'ai pas vu, je l'ai ressenti. J'ai vu la terre, dans ce qui m'apparaissait comme une mare, disparaître dans la mare et cela m'a donné mal au coeur.
Mais comme dit auparavant, il fallait aller débarrasser la rue devant notre appartement de toutes ces planches encombrantes dont je me dis qu'elles pourraient être bien utiles pour les brûler dans la cheminée. Dans ce tas, je découvre une selle de cheval, décorée d'une peinture style xviiie que j'ai bien envie de m'approprier mais J. la roule en disant qu'il faut d'abord demander si on peut la garder.  C'est alors que je me retrouve en présence de C. et que je commence à lui raconter mon rêve mais elle m'invite à venir le raconter à R. qui a un comptoir pas loin. Nous y allons et je continue mon récit en leur disant d'ailleurs, qu'ils pourront vérifier mon récit quand ils liront mon blog ! C'est au cours du trajet qui nous fait aller chez R. que je me dis que je pourrai tenir compte de toutes mes expériences à S. dans les enseignements que je devrai assurer dans le Colorado. 

mardi 17 septembre 2013

17 septembre *** Les trois lamas

C'est le titre du rêve que j'ai fait cette nuit, à Paris, après l'HDR de Sylvie et le dîner délicieux que nous avons eu après, dans un petit restaurant parisien. Ces trois lamas étaient très dignement couchés dans le hall de notre appartement de l'allée Spach à Strasbourg. Ils attendaient d'être saignés par papa, le père de famille. Saignés et éventuellement mangés. Mais il y a aussi une histoire d'amour. J'aime ce mulâtre avec lequel je me retrouve dans la mansarde. Je traverse le jardin et le bâtiment qui me sépare de l'autre côté du jardin. Des portes et des volées de trois ou quatre marches à monter ou descendre dans un espace sombre. 

Je suis maintenant à Luxembourg. J'ai retrouvé les chercheurs de l'Escale. Du plaisir à les voir, parler avec eux. Du plaisir à revoir tout ce monde que j'ai quitté il y a environ six mois pour me consacrer au traitement. Malgré un temps plus que maussade, exécrable : pluie, vent glacé, nuages bas, absence de lumière...