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samedi 31 octobre 2015

Pinhao

Un gros village sur les rives du Douro. C'est ici que nous allons célébrer les cinquante ans d'Isabel. Nous sommes nombreux, venus de différents coins du monde, pour honorer mon épouse. Nous allons remonter le fleuve en bateau et visiter une cave de Porto. J'espère que le soleil sera aussi de la fête. Mais cela ne semble pas être le cas. Pluie et vent se sont invités ce week end. Mais cela n'enlèvera rien à la chaleur de l'atmosphère que nous fabriquons dans le tissu de l'amitié.


Après notre navigation sur le Douro sous un soleil magnifique, nous avons eu droit à une dégustation de plusieurs vins de Porto dans la Quinta do Bomfim. Notre guide, Cindy, a été passionnante. Elle nous a tout expliqué, notamment sur la fabrication du porto, un vin dont on stoppe la fermentation après quatre jours environ avec de l'alcool à 70°. La dégustation comportait un vin blanc, absolument délicieux, deux vins rouges très charpentés et puissants et trois Porto, dont j'ai particulièrement apprécié le dernier, un Tawny âgé de 10 ans.

La photo ci-contre nous montre les fûts et tonneaux des vins de Porto, Dow.

vendredi 30 octobre 2015

Poisson

Je me suis réveillé avec un goût amer dans la bouche. En effet, je venais, dans mon rêve, de manger tout vivant, un petit poisson aux reflets verts et bleus, dont les écailles craquaient sous mes dents et je me demandais, très sérieusement, comment j'allais faire pour dévorer la tortue qui se trouvait dans le même lot gastronomique. Heureusement, je me suis réveillé avant.

Je suis revenu en train de Cascais en compagnie de Lui Lam et des trois chinoises qui participaient à cette conférence internationale de "Science Matters". L'une d'entre elles parlait un anglais tout-à-fait acceptable et compréhensible. Le thème de cette conférence était l'interdisciplinarité. Et bien entendu, la plupart des participants fondaient la nécessité de l'interdisciplinarité sur la complexité des objets auxquels nous avons affaire dans la nature et qui ne peuvent s'aborder d'un point de vue unique. C'est alors que je leur ai fait remarquer que cette complexité des objets n'était rien en comparaison de celle des sujets qui les étudient, ce qui implique que le plus grand obstacle à l'interdisciplinarité ne réside pas tant dans les objets que dans les communautés scientifiques, très différentes les unes des autres, et qui, entre elles, se comprennent mal en raison des composantes tacites des savoirs qu'elles élaborent et qui diffèrent grandement d'une communauté à l'autre.

Le ciel de Lisbonne s'éclaircit doucement et fait apparaître plusieurs épaisseurs de nuages aux couleurs différentes : certains ont des bordures d'argent, d'autres, à l'arrière-plan, rosissent, d'autres encore sont vraiment très sombres.

jeudi 29 octobre 2015

Muxacho

C'est le nom de l'hôtel où nous "colloquons" à Guincho. Pendant toute la nuit, le vacarme des vagues pénétrait par la fenêtre grande ouverte de ma chambre donnant directement sur ce déferlement continu de l'océan qui semble se retirer lentement, comme à regret et non sans protester bruyamment, de cette immense plage qu'une mouette est en train de traverser tranquillement. A part elle, la plage est absolument déserte. La colline de Sintra est brumeuse. Tapis en bout plage, les rochers apparaissent comme de grosses bêtes endormies blotties dans les draps de l'écume rageuse de l'océan. Que vois-je au loin ? Oui, un être humain, qui remonte la pente du sable comme s'il venait du grand large. Il s'arrête de temps en temps. Il repart vers les bordures humides de la marée basse. Il s'en va.

Je suis seul dans cet hôtel alors que c'est le jour des cinquante ans d'Isabel. Je la rejoins tout-à-l'heure, après ma propre intervention devant une petite assemblée d'intellectuels et de philosophes qui discutent de l'interdisciplinarité, vieux sujet qui préoccupe surtout les vieux.

mercredi 28 octobre 2015

Zigzag bleu

Un zigzag bleu traverse les nuages à Lisbonne. Je dois aller à Cascais pour faire mon intervention sur le thème "science and literature". J'ai préparé mon topo mais je crains que les notables qui m'écouteront poliment ne soient pas tout-à-fait prêts à m'entendre. Il faut dire que j'ai abordé le problème — y a-t-il un "problème" ? —sous un angle qui n'a pas beaucoup d'importance : l'acte qui consiste à écrire, soit de la science, soit de la littérature. La discussion que j'ai eue à ce sujet avec Jean-Patrick a été très instructive. Je me souviendrai toujours de ces deux pages qui, apparaissant hors de propos dans l'oeuvre de Laplace, furent déchirées pour ne pas ternir, avec cette "erreur", l'image du maître. Or il se trouve que ces deux pages anticipaient l'une des grandes découvertes du XXe siècle : les trous noirs dont La place avait semble-t-il trouvé la formule, sous une forme simplifiée, qui a rendu Swartzchild célèbre. Les explications de Jean-Patrick étaient lumineuses.

Je me rends compte que le titre de ce paragraphe m'a été inspiré par la vue du ciel de Lisbonne, certes, mais aussi, par une photo de Fred Dijs, que j'ai particulièrement appréciée. A voir ici :
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10205254977150098&set=a.4254561078394.2148675.1116835040&type=3&permPage=1

mardi 27 octobre 2015

Brouillard

La rangée des feuillages en face de ma fenêtre donne la limite de cette page grise du ciel qui s'étend à l'infini et qui a effacé le paysage, les collines, le petit village de Beringen, les routes, étouffant le bruit des voitures... Les arbres deviennent une sorte de protection contre cet infini si proche qu'on peut craindre de s'y perdre soi-même, de s'y diluer dans le gris, d'y couler jusqu'à des profondeurs grises insondables. L'absence de visibilité me fait craindre un retard pour l'envol de mon avion qui doit partir vers midi. J'espère que la page grise sera tournée à cette heure-là.

Hier : bonne discussion avec Jeannot et Philippe. Je défends avec la plus grande énergie le fait qu'il ne faut pas que le projet soit totalement distinct de ce qui se fait déjà à Ermesinde et qui doit, à mon avis, aller plus loin. Déjà, il n'est pas exclu que l'on puisse, avec l'accord de la direction, réduire les cours à deux unités de 100 minutes par jour au lieu de trois, ce qui augmenterait le temps disponible pour les Centres. Grande résistance des professeurs de langue paraît-il.

Enfin, j'ai appris ce matin que "le pigment qui donne sa couleur rouge à la rhubarbe" était un anti-cancer efficace :

"...le "physcion" ou "pariétine" (qui donne la couleur rouge à ses tiges) pourrait inhiber une protéine : le "6PGD", appartenant à une voie biologique de croissance tumorale. (...) Cela serait lié à son action sur l'inhibition de la "6-phosphogtluconate déshydrogénase (6PGD)", une enzyme responsable de la voie de croissance tumorale connue sous le nom de "PPP" (pentose phosphate pathway). Selon l’étude l'inhibition du "6PGD" atténue la prolifération cellulaire et la croissance tumorale."

J'ai enfin compris pourquoi je suis un grand amateur de tarte à la rhubarbe.

lundi 26 octobre 2015

Sans GPS...

...c'est plus difficile de voyager la nuit, avec du brouillard au milieu d'un trafic intense. J'avais pourtant acheté une carte d'Allemagne. Mais Charlotte ne pouvait pas lire cette carte car cela la rendait nauséeuse. Cette carte ne m'a donc guère été utile. Il a fallu se fier à mon intuition tout d'abord, et aux indications plantées le long des routes sur de petits panneaux jaunes que je demandais à Charlotte de déchiffrer car je n'y réussissais moi-même qu'au dernier moment, ce qui n'est pas pratique quand il faut changer de direction. Ceci dit, notre week end chez Célia a été chaleureux. Nous avons bien mangé. Et hier après-midi nous sommes allés dans un parc pour tirer à l'arc et tester notre équilibre avec les dispositifs installés dans ce but. Le ciel était vraiment gris. Je n'aurais pas aimé tomber en panne le long de ces routes qui serpentent au milieu de forêts sombres, sombres.

dimanche 25 octobre 2015

Harpe

J'écris pendant que Célia enchante mes oreilles avec les sons de la harpe celtique. Elle a fait de la harpe classique jusqu'à 12 ans. Le geste revient. Son ancienne professeure disait qu'elle était faite pour la harpe mais il aurait fallu que nous en achetions une, ce qui était au dessus de nos moyens à cette époque. Mais se remettre à la harpe avec cet instrument plus petit est une excellente solution.

Notre voyage s'est bien passé et nous sommes arrivés sans encombre et sans GPS à la Glasstrasse à Erhenfeld, un vieux quartier de Cologne qui est maintenant habité par un ensemble varié de groupes différents : des jeunes branchés, des créatifs, une communauté turque, des boutiques "hip", etc. C'est un quartier agréable et chaleureux avec des rues étroites et pleines d'enseignes modernes, de cafés, avec des librairies, des magasins bio, des vêtements d'occasion...

Cette nuit, j'ai été réveillé brutalement par ce qui m'a semblé être un coup de feu. Coup de feu dans la Glasstrasse. Je me suis rendormi en imaginant les pires scénarios : un homme assassiné dans la Glasstrasse dans le quartier Erhenfeld à Köln. La police est venue sur les lieux. L'inspecteur Greischütz (d'où vient-il celui-là ?) procède aux entretiens avec les riverains. J'en fais partie et mon témoignage sera minimaliste. A quelle heure avez-vous entendu ce coup de feu ? Vers 6 heures, apparemment.

samedi 24 octobre 2015

10 ans

On voudrait rajouter "déjà", "dix ans déjà" pour le lycée Ermesinde de Luxembourg qui a organisé hier une "séance académique" pour fêter l'événement. Plusieurs discours entrecoupés de chansons fort bien exécutées par de jeunes demoiselles luxembourgeoises, assez douées ma foi. De l'émotion avec Mady Delvaux, l'ancienne ministre de l'Education nationale au Luxembourg qui a soutenu très courageusement le projet de Jeannot et a permis la création de ce lycée public et autonome. Mes collègues du CEIP, le "P" final indiquant la vocation pédagogique de ce comité, sont venus. Après le chapelet des discours, nous avons eu droit à un magnifique dîner concocté par les chefs d'Ermesinde. Au milieu de cette foule d'enseignants locaux, évoluant très à l'aise dans ses nouvelles bottes, ma fille Charlotte, plaisir de la voir avec ses nouveaux amis, ses nouvelles amies, son nouveau monde...

vendredi 23 octobre 2015

Conducteur...

...d'autocar dans un endroit très sauvage où il n'y avait plus de route. L'autocar s'était arrêté à mi-pente et il fallait soulever des pierres pour que le véhicule puisse passer. L'endroit était montagneux, escarpé, sablonneux ; je risquais l'ensablement à tout moment. Il me semble que l'on arrive en Sibérie. Des gens s'étirent sur une route boueuse, toute droite dans une forêt de bouleaux. Je voudrais leur parler, mais on me dit qu'ils ne comprendraient rien. Ils parlent russe. Je fais marche arrière pour emprunter un autre chemin qui me mène droit vers un commissaire du peuple. Je suis au volant. Mon frère me bloque le bras gauche ce qui m'empêche de conduire correctement.




Je suis allé en ville hier après-midi avec Charlotte. Je lui ai acheté des bottes noires très élégantes avec un talon de quatre centimètres environ. Nous y sommes allés en train et pour le retour, nous avons acheté deux gâteaux chez Oberweiss, l'un des meilleurs pâtissiers de Luxembourg.



Le matin, j'avais assisté au cours de pâtisserie de Charlotte au Lycée Ermesinde. Les élèves préparaient les petites gâteries qui seraient servies en conclusion de la "séance académique" organisée pour le dixième anniversaire du Lycée Ermesinde, séance à laquelle je participerai avec un discours. Les élèves préparaient des petits choux à la crème qui se révélèrent absolument délicieux. Il y avait également des macarons verts confectionnés par Charlotte.




jeudi 22 octobre 2015

Aéroport

Jeannot est venu m'accueillir à la sortie des voyageurs. Charlotte n'était pas là. Elle m'attendait en haut, toute seule, lisant (un livre en anglais) dans un fauteuil au bout d'une rangée de fauteuils vides. Je la vois de loin et elle me voit, elle se précipite, court dans l'espace très dégagé qui nous séparait et me saute littéralement dans les bras, les yeux brouillés de larmes, comme moi, sans doute. Bref beaucoup d'émotion dans ces retrouvailles après plus d'un mois de séparation. Cela faisait du bien de se retrouver, de se serrer très fort, de parler.

mercredi 21 octobre 2015

Les paroles du Bouddha

Comme tous les jours, j'ai reçu ce matin "les paroles du Bouddha". Elles me sont envoyées depuis que j'ai fait Vipassana à Dhamma Mahi, en Bourgogne en septembre 2013, si je me souviens bien. D'habitude, je lis ce petit message et je suis généralement déçu parce que c'est toujours la même chose : le sage doit mener une vie honnête et pure, il ne faut pas se mettre en colère, il faut s'abstenir de juger, il faut bien manger, bien dormir, etc., etc. Même si, généralement, j'adhère aux principes qui sont ainsi énoncés en pâli et avec la traduction, je trouve ces leçons de morale un peu lassantes et manquant souvent de subtilité. Cependant, aujourd'hui, le message reçu me semble pertinent. Le voici.

Certains reclus et brahmanes, ainsi nommés,
Sont profondément attachés à leurs propres points de vue ;
Ceux qui ne voient qu’un seul aspect des choses
S’engagent dans des querelles et des disputes.

Chanté en pâli, cela donne ceci :

Imesu kira sajjanti,
Eke samaṇabrāhmaṇā;
Viggayha naṃ vivadanti
Janā ekaṅgadassino.  


A part cela, je vais ce matin préparer ma valise pour retourner à Luxembourg. Je me réjouis beaucoup de ce retour qui me permettra, non seulement de revoir Charlotte, mais aussi de revoir les membres du CEIP invités au dixième anniversaire du Lycée Ermesinde qui sera marqué par une "séance académique" où je suis censé faire une intervention.

mardi 20 octobre 2015

Christopher

Hier, grâce à Izilda, j'ai fait la connaissance de Christopher, l'ami d'Antonio dont j'avais fait la connaissance la semaine dernière. Nous avons été invités à son séminaire sur "art et science" à la Faculté des Sciences et Techniques qui se trouve à Caparica, c'est à dire sur l'autre rive du Tage. Ce fut une séance très joyeuse, avec un artiste qui parlait de son art et de la pensée bouddhiste, des interventions d'étudiants très vivantes et à la fin, la lecture d'un poème de Pessoa. Christopher est un vieil ami qu'Izilda a connu quand elle vivait aux Etats Unis. Le séminaire a été conduit dans les trois langues : anglais, portugais et français et Christopher passait de l'une à l'autre constamment. C'était un discours "babelique", comme il le disait lui-même, avec en plus quelques mots grecs pour corser le tout, si je puis dire, sans que le corse y soit pour quelque chose évidemment. Il m'a offert ensuite deux de ses livres et un article que je me réjouis de lire. Tous les étudiants sont des étudiants en science. Isabel me disait qu'ils devaient certainement être un peu perdus par ces incursions linguistiques si variées et le foisonnement d'idées qui en découlait.

lundi 19 octobre 2015

Lamborghini

Une voiture de rêve, dans mon rêve ! Entièrement plaquée or. Je ne sais plus pourquoi j'en avais besoin. Peut-être qu'il s'agissait de louer une voiture pour aller de Mersch à Cologne le prochain week end avec Charlotte. Mes démarches me font espérer la location d'une Audi 80 au départ de Mersch, ce qui serait inespéré. Bon ! Espérons que cela marche.

Je suis très préoccupé depuis dimanche. Pas trop inquiet, mais soucieux.

Lors de l'un de mes derniers messages à Laurent Loty, je lui faisais part de la manière dont le réseau professionnel dont on a fait passionnément partie pendant des années, vous abandonne peu à peu. On glisse imperceptiblement dans l'oubli. C'est une drôle de sensation. Une sorte de prélude presque musical, à la disparition complète.

dimanche 18 octobre 2015

Boudewijn

Ce n'est qu'hier soir qu'Isabel, s'apercevant que l'on était arrivé au 17 octobre, me souhaite "une bonne fête". Tiens ? dis-je, et pourquoi ? Parce que c'est la Saint Baudouin. Ah ?! Ooooh ! Bof !
Cette réaction mitigée ne nous a pas empêché de manger trois huîtres chacun suivies de deux coquilles Saint-Jacques, chacun également, le tout arrosé d'un excellent "espumante" portugais. Mais, ce n'est pas anodin, cette histoire. Pendant toute mon enfance dans une famille belge très catholique, alors que mes frères et soeurs avaient toujours deux occasions par an pour être célébrés, leur anniversaire et la "fête" associée à leur prénom, en ce qui me concerne, mes parents m'avaient dit qu'il n'y avait pas de Saint Baudouin. Faute d'une occasion à quelque autre endroit du calendrier, mon père décida de me fêter doublement le jour anniversaire de ma naissance. Ce "doublement" était un peu vague mais il est possible que j'aie eu droit à une double part du "gâteau de la tante Henriette" que notre mère préparait conformément à la tradition. Ce n'est qu'à l'âge de 14 ou 15 ans, que j'appris par hasard qu'il y avait bien un saint Baudouin dans le calendrier, le 17 octobre. Ce qui, du coup, me dégageait de l'obligation d'en faire exister un à travers un comportement exemplaire. Baudouin est un prénom flamand et s'écrit  "Boudewijn" en néerlandaisNe me demandez pas comment cela se prononce. Bien qu'ayant appris le flamand pendant un ou deux ans à l'école primaire en Belgique, il ne m'en est rien resté. Wikipédia m'apprend qu'il y a trois saints, deux empereurs de Constantinople, cinq rois de Jérusalem, un roi des Belges et un nombre impressionnant de Comtes de Flandre, dont le plus célèbre était souvent évoqué pour me donner du courage — Baudouin 1er, dit Bras de Fer —qui ont porté ce prénom que, personnellement, je n'aimais pas. Il y a aussi beaucoup d'autres comtes et, plus intéressant, les moteurs Baudouin, une entreprise qui fabrique des Diesels destinés à la propulsion marine, dont le siège se trouve à Cassis et qui a été rachetée par des Chinois.

samedi 17 octobre 2015

Serpent

Je savais que ma fille Charlotte avait le serpent comme signe chinois mais de là à imaginer une telle affinité pour la bête réelle... Enfin, bon ! moi aussi je suis serpent et Isabel aussi. Alors ce n'est peut être qu'une question d'atavisme ! En tout cas, le Lycée Ermesinde lui aura permis de se familiariser encore plus avec ces animaux si affectueux. Au téléphone, elle m'a déjà demandé l'autorisation d'apprivoiser un serpent qu'elle garderait dans sa chambre. D'accord, ai-je dit.

J'ai terminé hier le livre de Marcello Fois et, finalement, je l'ai trouvé très bien. En tout cas je me promets d'en lire d'autres du même auteur. Il semblerait qu'il ait aussi écrit des polars.

Enfin, hier soir j'ai vu l'entretien que Bruno Latour a donné dans les locaux de Médiapart à propos de son dernier livre Face à Gaya, que, du coup, j'ai très envie de lire. Ce que disait Bruno était vraiment passionnant. Nous sommes en guerre, dit-il, mais nous ne savons pas très bien qui combattre parce que les territoires en jeu ne sont pas bien définis. Je conseille vivement la lecture de ce livre à tous mes lecteurs.
Voici le site où l'on pourra retrouver la vidéo de cet entretien :
http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/141015/bruno-latour-sur-le-climat-nous-devons-comprendre-qui-est-lennemi-de-qui?utm_campaign=2952136&utm_medium=email&utm_source=Emailvision

vendredi 16 octobre 2015

Sobibor

L'aurore aux doigts de rose a caressé Lisbonne. La ville abandonne ses langueurs nocturnes. Les avions font un boucan d'enfer. Une scie à métaux en action dans le voisinage. Et des lombaires qui ont du mal à s'aligner correctement. Chaque matin a ses propres humeurs, imprévisibles.

Hier soir, j'ai vu le film de Claude Lanzmann, Sobibor, 14 octobre 43, 16 heures avec Yehuda Lerner qui nous raconte la fameuse révolte de ce camp où il avait été conduit environ six semaines auparavant. Film remarquable, sans le moindre artifice avec cette personne qui raconte ce qui s'est passé, son récit entrecoupé par quelques images rares sur les lieux tels qu'ils sont aujourd'hui. Aucune reconstitution. Seul le récit de Lerner. Il se souvient et l'on partage aisément la manière dont son propos lui fait revivre les événements. Sa joie quand il abat sa hache sur le crâne de ce géant nazi, Greischütz je crois, venu essayer son manteau dans l'atelier des tailleurs du camp, sa sortie du camp, son assoupissement dans la forêt sombre, sombre que Lanzmann nous montre, la dernière image du film. Il faudra maintenant que je reprenne le livre de Jean Molla que j'avais acheté avant l'été et que je n'ai pas encore lu. Après Marcello Fois, ce sera Jean Molla. 

jeudi 15 octobre 2015

Remédiation

Avant d'évoquer la remédiation, je voudrais dire quelques mots sur un rêve très bref que j'ai fait cette nuit, juste avant de me réveiller. J'étais avec une femme, I., qui me dessinait pendant que moi-même je la dessinais. C'était une sorte d'autoportrait mutuel ou plutôt de "portrait mutuel". A un moment donné, I. me dit : "Tes rides sont plus profondes ou, en tout cas, se voient mieux quand tu es sérieux que quand tu souris ou que tu ris." Je me réveille et je poursuis la réflexion entamée par le rêve. Et, en effet, on peut comprendre : les rides de la vieillesse deviennent celles du sourire et, de ce fait, font disparaître la vieillesse. Alors que quand on est sérieux, les rides sont exclusivement celles de l'âge. Bref, mon conseil à tous les gens de mon âge : souriez, vous ferez disparaître les marques du temps.

En ce qui concerne la "remédiation" — qui est un terme utilisé dans le monde de l'éducation pour désigner des politiques visant à faire échec à l'échec scolaire — je me disais que le terme lui-même avait des connotations bien malheureuses. Comme si l'ignorance était une maladie dont l'enseignement serait à même de nous guérir. On est bien mal parti avec ce genre d'idées. Les enseignants seraient alors à considérer comme les médecins de l'âme. Je me demande si ce n'est pas Platon qui a induit ce type d'association. Il faudra que je vérifie.

mercredi 14 octobre 2015

Caparica

Hier je suis allé avec Izilda à Caparica, de l'autre côté du Tage, rendre visite à un collègue de la Nova Universidade, qui donne un enseignement STS tous les ans aux étudiants scientifiques de la Faculté des sciences de cette université. C'est ainsi que j'ai rencontré Antonio, un chimiste spécialisé dans le génie chimique et qui, maintenant, se consacre principalement à l'histoire des sciences. En fait, je devrais dire "à l'histoire des scientifiques" car, manifestement, pour lui, la science est faite par les quelques génies — prix Nobel — qui en marquent les avancées. Mais l'homme qui nous a reçus, Izilda et moi, est absolument charmant et très au fait des travaux STS. Il m'a parlé de Dominique Pestre, de Bernadette Bensaude-Vincent, de Gago à la mémoire duquel il va prochainement rendre hommage au cours d'une conférence à l'université. Malheureusement, je n'ai pas pu faire connaissance avec son ami Christopher, qui n'était pas là et à qui Izilda voulait particulièrement me présenter car il est plus engagé dans l'histoire des idées du monde contemporain. En tout cas, ce fut une belle journée qui m'incite à retravailler ces questions en vue d'une collaboration avec Antonio et Christopher.

mardi 13 octobre 2015

Imbuvable

Je ne parle pas ici d'une personne bien que cela puisse arriver de rencontrer quelqu'un d'imbuvable. Mais on ne comprend cet adjectif que si on a déjà eu affaire à de l'imbuvable au sens propre, ce qui m'est arrivé ce matin avec mon jus habituel de légumes auquel il manquait malheureusement le citron, le persil et le céléri. Mes ingrédients furent : carottes, curcuma, gingembre, épinards, concombre, fenouil et aloe vera. J'ai rajouté deux petites pommes car je me doutais que l'absence de citron allait vraiment changer tout. Résultat : je n'ai jamais mangé quelque chose d'aussi amer. Après les premières gorgées, je me suis dit qu'il fallait améliorer et j'ai rajouté une cueillerée de miel. Rien n'y fit. C'était l'un des pires médicaments que j'aie jamais osé avaler, un peu comme le chlorure de magnésium mais en bien plus amer. Je crois que cette amertume venait de l'aloe vera frais que m'avait apporté Gracioza. Aujourd'hui, je me ravitaillerai en citrons, c'est sûr.

Pour le moment je lis un roman traduit de l'italien de Marcello Fois C'est à toi (Seuil) sur mon Kindle. L'auteur est originaire de la Sardaigne et cela se passe en Sardaigne en effet. Evaluation d' Amazon : cinq étoiles. Décidément, leurs évaluations ne sont guère informatives. Le roman est bien, oui, mais lent, très lent — un homme jeune va retrouver ses racines dans le village de Nuoro et il traverse le paysage —. OK. C'est un paysage très long à traverser parce qu'il y a des broussailles et les sentiers sont pleins de cailloux. OK. Et il fait une rencontre toutes les vingt pages mais comme les gens là-bas sont très silencieux, il ne se passe pas grand chose. OK. J'avais lu une critique de cet auteur dans Le Monde et cela m'avait incité à y aller voir de plus près, mais de là à lui donner cinq étoiles, c'est très exagéré.

lundi 12 octobre 2015

Silencieux

Muni d'un silencieux — un long tube noir — le révolver était braqué sur moi. J'étais à l'entrée d'un studio qui avait l'air d'une caverne. Je venais d'augmenter le volume de la musique en disant : "Ce genre de musique doit s'écouter à s'en faire éclater les tympans." Mais l'homme se ravise et me dit : "Où est Steimer ?" A l'intérieur, dis-je. Justement Steimer arrive. L'homme le traîne violemment dans un lieu voisin. Nous entendons un coup de feu et nous nous précipitons. Steimer est bien vivant. Son visage maigre est tout pâle. "J'ai vomi," dit-il. Nous revenons dans le studio où Anne a déposé le berceau où dort son bébé, malgré la musique tonitruante.
Voilà. Ça s'arrête là. Je me suis réveillé en regrettant d'abandonner un polar qui commençait aussi bien !

Hier nous avons longuement parlé avec Charlotte grâce à skype-téléphone. J'ai mis l'ordinateur dans la cuisine pendant que je réchauffais la soupe et mettais les steaks dans la poêle. Bruits d'ambiance. Elle était un peu avec nous. Elle finissait un travail qu'elle doit faire pour Julia. Il était tard pour elle surtout qu'elle doit se lever à 6h45. Mais c'est à elle de gérer son temps.

Les nouvelles du monde ne sont pas réjouissantes. J'espère en tout cas qu'Erdogan n'obtiendra pas la majorité qu'il voulait. Le conflit israélo-palestinien s'envenime avec les armes blanches. Al-Baghdadi a été visé par les avions irakiens. Bokoaram continue à massacrer les gens. Etc, etc. Pendant que la planète, elle, se réchauffe doucement.

dimanche 11 octobre 2015

Arte

J'ai passé l'après-midi d'hier à voir la fête de la science sur Arte : trois documentaires passionnants. Le premier sur les fourmis de feu, Solenopsis invicta, qui envahissent les Etats-Unis et l'Australie et que l'on combat avec une mouche minuscule, les Phoridae, qui introduit dans le corps de la fourmi un petit œuf. La mouche accomplit cela en une fraction de seconde. Le petit œuf devient une sorte d'asticot qui voyage dans le corps de la fourmi jusqu'à la tête, plus exactement jusqu'à son cerveau dont elle s'empare pour se développer et devenir à son tour une petite mouche prête à se réimplanter dans un corps de fourmi de feu. Quand elle est arrivée dans la tête de la fourmi, le vermisseau, qui a pris les commandes de l'animal, se débarrasse du reste de son corps en procédant à une décapitation.
Le deuxième documentaire concernait les chenilles processionnaires qui s'attaquent aux pins. Elles font des nids qui ressemblent à des boules de coton que l'on peut voir au bout de certaines branches des pins attaqués. Là également, il s'agit d'un prédateur qui peut venir à bout d'une forêt de pins. Le prédateur le plus connu de ces prédateurs qui se déplacent en de longues processions, c'est la mésange qui est l'un des seuls oiseaux à pouvoir percer avec son bec le cocon de ces chenilles pour se régaler de tout ce qui bouge à l'intérieur.
Le troisième documentaire nous montrait des araignées. Voilà un animal bien utile pour nous débarrasser des mouches et autres insectes. Contrairement à l'opinion commune la plupart des araignées sont parfaitement inoffensives pour les humains.

Hier soir nous sommes allés manger chez Paula à Oeiras. Paula est une biochimiste des plantes. Elle fait tourner un laboratoire de la Fondation Gulbenkian. C'est une femme superbe et pleine d'énergie.

samedi 10 octobre 2015

Ohlala...

Non ce n'est pas le nom de l'auteur du dernier livre que j'ai lu, ce n'est que le cri que j'ai poussé en regardant par la fenêtre, à travers les gouttes qui perlaient sur le carreau, cette ville toute mouillée qui semble se terrer sous un ciel gris penché le plus bas possible comme s'il voulait la recouvrir toute entière d'une lourde couverture d'eau.
Mais hier, j'étais content parce que j'ai fait ma petite marche habituelle — que je ne fais pas tous les jours, malheureusement — pour faire quelques courses — j'ai acheté un délicieux foie de veau que j'ai cuisiné le soir même — et, je fus très étonné de voir que ma jambe de fumeur... ne fumait plus, non ce n'est pas ce que je voulais dire; je voulais dire qu'elle ne me faisait pas souffrir au bout de dix minutes comme d'habitude. J'en étais tout étonné et je suis presque sûr que ce sont les moxas d'Izilda qui m'ont fait du bien. Il faut dire que la séance que j'ai eue avec elle jeudi dernier a été particulièrement efficace.
Bon ! Nous verrons aujourd'hui si cette amélioration se confirme mais j'avoue que je n'ai guère envie de mettre le nez, ou toute autre partie de mon corps, dehors.

vendredi 9 octobre 2015

Statines

Un ciel magnifique aujourd'hui au dessus de la ville. Le soleil se lève et sème ses paillettes d'or sur les immeubles de la colline. Il va faire très beau pendant toute la journée.

Hier j'ai visionné un programme sur internet, celui du Prof Even qui expliquait ce qu'était le cholestérol du point de vue biochimique, pourquoi c'était un élément essentiel des cellules de notre corps et pourquoi les fameuses statines que l'industrie pharmaceutique fait avaler à des millions de gens soi-disant menacés d'infarctus ou d'arthrose ou de bien d'autres maladies, soit ne servent à rien soit mettent même en danger la santé de ceux qui les prennent. Parmi ces malades : moi-même à qui on a justement prescrit des statines alors que mon taux de cholestérol est tout-à-fait acceptable. J'ai décidé de ne plus en prendre. La vidéo de l'intervention du professeur Even se trouve ici :
https://www.youtube.com/watch?v=dlfV6WMCFeg
Il est également l'auteur d'un livre qui a l'air intéressant et il conseille à tous les médecins de lire la revue Prescrire. Sans être médecin je savais déjà que c'était l'une des meilleures revues médicales.

jeudi 8 octobre 2015

Baignoires

Un joli rêve érotique cette nuit avec Isabel. Je ne donnerai pas les détails mais cela se passait dans un nouvel appartement qui avait une particularité étonnante. Il avait un long couloir courbé qui faisait également office de salle de bains, avec plusieurs baignoires, les unes derrière les autres ce qui permettait à plusieurs personnes de prendre leur bain en même temps, chacun ou chacune dans sa propre baignoire. C'était pratique parce que l'on pouvait discuter de baignoire à baignoire. D'ailleurs quand je sors du bain, je m'aperçois que toutes les serviettes sont humides ce qui m'énerve un peu car j'ai un rendez-vous à 8h30 et que mon rêve érotique m'a déjà retardé. Voulant mettre mon nouveau pantalon de velours retouché par Isabel, je vois qu'il est impossible que je sorte avec ça : l'entrejambe m'arrivait au genou et il était tellement serré aux chevilles que j'ai eu du mal à l'enlever, surtout à cause des aiguilles qui s'y trouvaient encore.

Ce rêve est fabriqué d'éléments de ma vie bien réelle actuelle. J'ai en effet rendez-vous à 8h30 chez Izilda qui va me mettre des aiguilles d'acuponcture un peu partout. Il y a d'ailleurs pleins de petits détails qui ont trait à de petits événements vécus dans la journée d'hier. J'ai eu notamment un examen à l'hôpital hier matin qui m'a confirmé que tout allait bien sur le terrain de mon cancer : apparemment plus aucune trace du crabe. Je dois encore voir mon oncologue en novembre.

mercredi 7 octobre 2015

Traduction

Je viens de terminer la traduction de l'article de Z. sur les conceptions du temps de Bachelard et leur parenté avec de nombreux aspects de la philosophie bouddhiste. Je suis assez content de mon travail mais je ne sais pas ce qu'il va en penser. Voici un extrait de l'avant-dernier paragraphe de cet article :
"Nous trouvons aussi dans la pensée des bouddhistes une réponse précise au pourquoi de la différence entre leur vide et le néant source de frayeur. L’angoisse, la frayeur, la peur sont des états qui indiquent une menace pesant sur le je ; le sens du soi-même est en danger. Il existe des prémonitions du néant de la mort ; elles font écho à l’absence de fondements de l’existence humaine. « Quand on a détruit la croyance erronée au je, on peut surmonter la mort », et donc, angoisse, frayeur ou peur n’ont plus de raison d’apparaître ; c’est ce que procure le vide. « La première pensée claire est celle du néant », nous dit Bachelard dans La Dialectique de la durée, ce néant n’est pas cause de frayeur, il enchante la pensée ; il s’agit du vide duquel peut émerger une Décision." (Z. Kotowicz)
Comme prévu, je suis entièrement d'accord avec ces idées-là.

mardi 6 octobre 2015

Masque de bois

Dans le rêve de cette nuit, je vivais dans une région pré-alpine, des montagnes couvertes d'herbe, des moutons. Je vois mon frère Jean-Pierre près d'une sorte de fontaine, ou plutôt un abreuvoir au bord d'un pré, je m'approche de lui en courant — je m'étonne de courir si facilement sans que me jambe de fumeur ne me gêne — et m'aperçois qu'il porte un masque de bois. Le bois est ancien, gris. Je prends plusieurs photos. Dans la ferme les poules sautent les unes sur les autres comme les voitures dans les Alpes maritimes à la suite des orages d'avant-hier. Nous sommes nombreux. Je continue à prendre des photos mais mon flash ne fonctionne pas bien.

Je continue ma traduction du papier de Z. sur l'instant chez Bachelard. J'ai beaucoup de plaisir à retrouver cette activité de traducteur et me réjouis d'avoir la possibilité —peut-être — de traduire Jack Goody.

Hier, il a plu toute la journée. Des flots d'eau sur Lisbonne. Je ne suis pas sorti de la maison.

lundi 5 octobre 2015

Simultanéité

5h45 à Lisbonne, 6h45 à Luxembourg : Charlotte et moi, nous nous réveillons ensemble, elle pour aller au lycée, à deux pas de l'internat, moi pour écrire mon blog. Enfin... en principe, car, ces derniers temps, je me réveillais certes assez tôt mais souvent pour me rendormir aussitôt. J'ai reçu deux messages écrits de Charlotte et je les ai trouvés très mûrs et très sûrs : des phrases bien construites, des remarques pertinentes, une conscience très lucide de l'aventure dans laquelle elle s'est lancée.

J'aime beaucoup le travail de traduction que je suis en train de faire pour Z. Cela me replonge dans cette pratique qui risque de m'occuper encore plus dans l'avenir puisqu'il est question que je traduise un livre posthume de Jack Goody. En outre cela me remet les idées en place en ce qui concerne l'écriture et ses conséquences socio-cognitives sur les communautés humaines. J'ai plusieurs choses à écrire sur ce thème et j'hésitais à me remettre au travail, à reprendre des lectures anciennes, à réajuster, en fonction de tout ce qui a été publié depuis, les raisonnements qui traversent ma thèse d'Etat. Avec ce travail en perspective j'en ai pour un bon moment.

Soirée "élections portugaises" hier soir avec les parents de Sarah. La droite — le parti au pouvoir —obtient environ 43% des voix, le PS 36% (environ), le "Bloc de Gauche" 8%, les communistes, je ne me rappelle plus et, en voulant vérifier les chiffres dans la presse de ce matin je m'aperçois que le Guardian par exemple, un journal sérieux s'il en est, ne mentionne pas les élections portugaises. Pas un mot. En tout cas, si le parti de droite a gagné ces élections, les partis de gauche sont, ensemble, majoritaires. Ils pourraient former une coalition susceptible de gouverner le pays.

dimanche 4 octobre 2015

Enard

Comme je l'avais mentionné peu après mon départ de Lisbonne pour aller en Belgique et en France, j'avais oublié mon Kindle sur mon bureau, ce qui m'avait obligé d'abandonner la lecture de Mathias Enard, Boussole, que j'ai reprise récemment. Et depuis, c'est une véritable fête. Malheureusement je n'ai pas beaucoup de temps pour lire en ce moment, mais chaque fois que je me replonge dans ce livre, c'est vraiment un plaisir dont j'ai du mal à me détacher. L'auteur lui-même nous prescrit le temps de la lecture : 90 secondes par page ce qui doit pouvoir meubler une nuit d'insomnie analogue à celle que nous fera vivre l'orientaliste viennois Franz Ritter, le héros de ce roman fabuleux. Je le conseille à tous mes lecteurs. Je choisirai un passage pour vous donner l'envie de lire ce beau livre.

Je rajoute quelque chose d'important : je reçois des messages magnifiques de ma fille Charlotte qui se trouve à Luxembourg. Cela me rend très joyeux.

samedi 3 octobre 2015

Dorian Gray

J'ai remarqué quelque chose en me rasant ce matin devant le miroir de la salle de bains. Le visage que je vois en me rasant est acceptable : quelques rides, certes, mais, en gros, comme me le disent les gens que je rencontre, je ne fais pas tout-à-fait mon âge. Les amies de Charlotte au Portugal me donnaient entre 50 et 60 ans. Elles sont généreuses et n'y connaissent pas grand chose. Il y a peut-être aussi cette habitude de se voir, ce qui fait que les détails disparaissent au profit d'une vision globale du visage. Mais, je n'ai pas besoin d'aller au grenier pour voir mon visage réel. Il suffit que j'appelle quelqu'un, ma fille par exemple, sur Skype et là, tous les détails de mon entrée dans la vieillesse apparaissent d'une façon extrêmement crue, je vois la profondeur de mes rides, tous les défauts de la peau, les grosseurs ici et là, tous les grains de laideur qui abîment la peau, etc. Skype réflexif fonctionne comme le portrait de Dorian Gray.

J'ai commencé la traduction de l'article de Z.

vendredi 2 octobre 2015

Téléphone

Dans mon rêve cette nuit, j'entends sonner mon téléphone et je me réveille pour m'apercevoir que c'était la respiration légèrement sifflante d'Isabel qui sous-tendait les sonneries. Je me rendors. Le "téléphone" sonne à nouveau. Du coup, je suis allé travailler un peu avant de me rendormir pour de bon dans un silence complet.

Hier nous sommes allés, avec beaucoup d'autres, célébrer les 35 années de carrière en tant que journaliste de Nicolau Santos, sous-directeur de L'Expresso, un journal très important au Portugal. Il y avait un concert de jazz avec d'excellents musiciens, deux chanteuses très différentes, et Nicolau lui-même disant ou chantant ses propres poèmes ainsi que ceux de poètes contemporains. Le tout en portugais évidemment. L'orchestre de jazz était magnifiquement performant.

J'ai reçu, comme d'habitude, Z. à déjeuner hier à midi et je lui ai préparé des crevettes-tigre du Mozambique, grillées au four avec de l'aneth et du citron, puis au sortir du four, flambées au Ricard, le tout accompagné de riz. C'est la première fois que je cuisine ce genre de crevettes. Le temps de préparation est un peu long mais après, elles sont prêtes en dix minutes. Z. me semble avoir apprécié. Nous avons fait ensuite honneur à l'aguardiente dont il m'avait fait cadeau la semaine dernière. Il m'a demandé de lui traduire l'un de ses articles sur Bachelard. Cela va me prendre un certain temps mais je suis content de lui rendre service.

jeudi 1 octobre 2015

Affolement

Ce n'était qu'un rêve mais il avait un air de réalité auquel il était difficile d'échapper. J'avais reconduit un ami et Isabel m'accompagnait. Un autre ami était avec nous. Bizarrement, j'emmène aussi mon ordinateur. Quand nous revenons, je m'aperçois que j'ai oublié mon ordinateur dans la voiture. Je demande à I. où elle a garé la voiture. Elle me dit en haut, dans la rue habituelle à gauche, en face du magasin de vêtements. Je me précipite, pieds nus, me disant qu'évidemment, on m'aura volé l'ordinateur. Je cherche la voiture mais je dois me rendre à l'évidence : la rue indiquée par Isabel avait disparu. Là où elle était, il y a maintenant un mur. Affolement. Je reviens à la maison, je me trompe de porte, la porte de gauche avait une clé à demi entrée dans la serrure. La voisine sort pour prendre ses valises. Toujours dans mon rêve, je réveille Isabel qui, en fait, n'était pas encore couchée. Je lui dis : Allons-y ensemble. D'accord dit-elle.

Hier, la MGEN m'a proposé une assurance obsèques qui ne vaut que jusqu'à 75 ans. Très chère. Et, comme me le faisait remarquer très aimablement ma correspondante de la mutuelle, même si ma voix au téléphone semblait témoigner de ma bonne santé, les choses peuvent se gâter très vite à votre âge. Ce qui est étrange c'est que cette assurance ne fonctionne plus à partir de 75 ans. C'est pourtant après cette limite qu'une assurance serait utile.