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mercredi 31 août 2016

Alegria

Parti de la rua da Sociedade Farmaceutica à 7h30 ce matin, me voilà de retour à 9h45 après tout un tour qui m'a d'abord fait revisiter la Praça da Alegria, une jolie petite place avec de beaux grands arbres dont nous avions exploré les possibilités d'achat immobilier avant de jeter notre dévolu sur l'immeuble de la Calçada da Santana. Ensuite je suis descendu jusqu'au Tage et la place du Commerce, pour remonter ensuite par la rua Sao José et la rua Santa Marta.

Praça da Alegria, j'ai également pris cette photo où l'on nous promet un ami dans chaque coin... de Lisbonne. Il s'agit en fait d'un extrait de la chanson Grandola de J. Afonso, qui a déclenché les opérations ayant abouti à la révolution des Œillets le 25 avril 1974. A mon âge cependant, c'est de plus en plus difficile de se faire des amis. C'est pourquoi, tous les matins, je vais aux quatre coins de Lisbonne.

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Pour passer à autre chose : j'ai terminé hier la lecture de L'écharpe rouge d'Yves Bonnefoy. Il y a beaucoup de remarques fulgurantes sur ce qu'est, pour lui (mais aussi pour moi tant il réussit à dire quelque chose que l'on ne fait que pressentir à la fois vaguement et timidement) la poésie. J'aimerais citer encore d'autres passage de ce livre étonnant. En voici u
n : "Nombreuses sont les situations de la vie qu'un enfant au seuil encore de la pensée ne peut déchiffrer, et il n'y a plus aujourd'hui de mythes pour le nantir d'explications rassurantes ; et la parole pour rien, celle qui vaquera à l'exister quotidien sans désir d'intellection vraie ni d'échange, se répand alors dans la société, causant, entre autres périls, l'hypertrophie de la pensée conceptuelle. Car ce qui a découragé, c'est de croire que les mots sont sans prise crédible sur ce qu'ont d'inconnu les êtres proches, sans force pour en éclairer les besoins ou aider à en partager les désirs : alors qu'en cette carence de l'intellection de la vie le concept, peu enclin à ce qui n'est pas mesurable, peut explorer librement le simple dehors du monde. Il incite à des sciences qui parlent de la matière, nullement du temps vécu, de ses moments de malheur ou d'inquiétude, ou de joie." (p. 239)

L'écriture de Bonnefoy est très particulière. Je l'avais déjà remarqué en lisant L'arrière-pays dont j'ai parlé il y a quelque temps dans ce blog. C'est la syntaxe qui fait de son écriture un poème. Une syntaxe qui me fait penser au latin que j'apprenais au lycée Fustel en lisant Tacite notamment.

Enfin : je viens de recevoir le livre de mon ami Zbigniew Kotowicz. Bachelard, A Philosophy of the Surreal, qui vient de sortir aux University Press d'Edinburgh (2016). Sur la quatrième de couverture, on lira notamment : "This work will be of as much interest to the French as to the Anglophone reader. Kotowicz comes to Bachelard with a fresh look. What he has to say about Bachelard's views on history, atomism and time, as well as his closeness to a Buddhist way of thinking, will come as a surprise. A tremendous read." Baudouin Jurdant

mardi 30 août 2016

Martires da Patria


Je suis allé me promener ce matin dans notre futur quartier, au Campo dos Martires da Patria, avec ce petit parc magnifique où l'on peut admirer une grande variété d'arbres venus de tous les coins du monde. Une douzaine (voire plus encore) de coqs y circulent en toute liberté, lançant chacun leur adhan pour réveiller la ville. C'est là que se trouve la Faculté de Médecine de l'Université de Lisbonne. C'est un très joli quartier, susceptible de rivaliser dans quelque temps avec Principe Real. Je me réjouis beaucoup d'y habiter. Ma ballade a duré plus d'une heure. Je m'aperçois que de circuler à pied dans la ville nous fait voir les choses bien différemment qu'en voiture. Alors, je prends des photos.



lundi 29 août 2016

Poésie


Ce matin, je me suis levé vers 6h. Après mon jus de citron vert et ma douche je suis allé me promener pendant une heure. Je suis monté jusqu'au sommet du parc Edouard VII d'où j'ai pris quelques photos. Une fois rentré vers 8 heures à la maison, j'ai fait mon jus de légumes, vidé la machine à laver la vaisselle, nettoyer quelques éléments de la vaisselle d'hier, fait le thé, grignoté quelques graines comme un oiseau.

Mais je n'ai pas encore trouvé la formule d'une routine durable qui intègre une promenade d'environ une heure tous les matins. Quelle serait la séquence idéale ?

Sinon, j'ai poursuivi hier la lecture d'Yves Bonnefoy, L'écharpe rouge. Son écriture me fascine. En conclusion de la présentation du livre en quatrième de couverture, on lit : "L'écrit d'à présent, autobiographique, découvre dans les strates d'un texte qu'avait dicté l'inconscient comment le regard d'un fils sur ses parents, sur leurs frustrations, leurs silences, décida de sa vocation à la poésie, cette parole qui se veut la réparation du mal que fait à la vie le langage" (mes italiques). Peut-on trouver plus belle définition de la poésie ?

dimanche 28 août 2016

Goldstein

On se retrouvera est le témoignage écrit par Madeleine Goldstein (avec Serge Filippini) sur sa vie et plus particulièrement sur les mois qu'elle a passés à Auschwitz. Entrée dans la Résistance avec son mari Jacques, ils sont pris, envoyés à Drancy ensemble et séparés à leur arrivée au camp de l'enfer. Le hasard fait qu'ils vont survivre tous les deux aux épreuves et qu'ils se retrouveront à l'Hôtel Lutetia, après la Libération.

Aujourd'hui, je lis un article intéressant dans le Guardian par Nicola Slawson. C'est la question que je me posais il y a quelque temps. Le Brexit requiert-il un vote du Parlement pour pouvoir être mis en œuvre avec l'article 50 ?

Dans L'écharpe rouge d'Yves Bonnefoy (Mercure de France, Paris, 2016), je lis :
"Mais qu'est-ce alors que le père sinon celui qui rentre le soir de ce dehors encore inconnu, avec dans son discours une autre façon de dire, de vivre ? Le travail qu'il fait l'oblige à l'emploi de la pensée conceptuelle, il doit en parler l'abstraction, ses mots le privent d'avoir avec l'arbre proche, ou la barrière grinçante sur le chemin, ce rapport d'immédiateté qui est à la fois toucher, voir, respirer, sentir. Et quelle que soit l'affection que le petit enfant éprouve pour lui, ne sera-t-il pas pour celui-ci, qui s'inquiète, l'intrus dont il peut craindre qu'un jour il ne mette fin à son être au monde d'à présent ? Le père est le représentant de la connaissance analytique, celle qui ne sait rien de l'existence particulière, et quand la porte s'ouvre et qu'il entre, c'est une cause d'effroi, et c'en est peut-être une d'hostilité. Il est l'envahisseur, celui qui dans l'espace de l'être donne à percevoir le non-être, ombre qui maintenant se glisse dans même la lumière des jours d'été." (p. 68)

Toujours L'écharpe rouge, "Un tableau de Max Ernst" (pp. 125-138).
"Mon père avait resurgi, dans La Révolution la nuit, ou Pietà, et même sous le signe d'un souvenir. Car, petit enfant encore, j'étais tombé, une après-midi, dans l'escalier de la maison de Toirac, un grand espace de pierre, j'avais roulé de marche en marche, et mon père qui me suivait m'avait relevé, pris dans ses bras, mais aussi s'était affolé, il avait crié "Mon fils est mort!". Mort, je ne l'étais pas davantage que le jeune homme dans l'œuvre de Max Ernst, j'écoutai ce cri qui me prouvait l'affection. Et je remarque aujourd'hui qu'il y a dans le tableau, en bas sur la droite, les marches d'un escalier." (p. 137)

samedi 27 août 2016

Crue

Un roman de Philippe Forest (NRF, Paris) dont Le Monde a parlé récemment et que j'ai pu acheter sur mon kindle. L'article en disait grand bien mais j'ai été très déçu. Et notamment par une écriture très plate, qui ne permet pas vraiment d'imaginer ce que le romancier voudrait qu'on imagine. Mais, me dira-t-on, c'est justement là son propos : tout disparaît. L'auteur a-t-il vraiment voulu que l'on ne puisse rien mettre derrière ses propres mots ?

Ce matin je suis allé faire une ballade à partir de 5h20 du matin. J'ai marché pendant une demi-heure environ. D'un bon pas. Il faudrait que je fasse ça tous les jours. Il faisait encore nuit. Peu de monde dans les rues. Des Français avec leurs valises, sur le départ apparemment, pour revenir de leurs vacances à Lisbonne. Des personnes isolées, marchant rapidement. Un couple de femmes bruyantes. Un jeune homme solitaire assis sur un banc. Quelques voitures. En fait, entre 5h30 et 6h30, c'est l'heure la plus silencieuse du jour. Les noctambules sont rentrés et les matinaux ne sont pas encore dehors.

vendredi 26 août 2016

Artères

Je suis allé à la poste ce matin pour envoyer une lettre à la MGEN. Je ne signale cet événement —qui n'a vraiment rien d'exceptionnel— que pour évoquer le fait qu'en remontant les rues pour revenir à la maison (deux rues dont les pentes sont assez fortes), je n'ai presque pas senti ma "jambe de fumeur". Généralement, sur ce trajet, j'arrive à la maison avec de fortes douleurs dans la jambe gauche. Aujourd'hui, rien ou presque. Il faudrait maintenant identifier plus précisément ce qui fait que mes artères semblent s'améliorer : est-ce mon jus de légumes matinal ? et surtout quel ingrédient dans ce jus de légumes ? le persil ? le céléri ? le curcuma ? le gingembre ? le citron vert ?

Voici maintenant un extrait du livre que j'ai mentionné hier et qui m'avait été recommandé par Fred. Il s'agit d'un spécialiste dans la construction des avirons de course tels qu'on les utilise aux jeux olympiques. Et voici ce qu'il dit sur la question du bois dont sont fabriqués ces avirons :

« Joe grew mesmerized. It wasn’t just what the Englishman was saying, it was the way he talked about the wood, as if it was holy and sacred. He told of how the trees had grown in all sorts of conditions, endured lightning strikes and windstorms and infestations. Pocock said the wood taught us about survival, about overcoming difficulty, but it also taught us about the reason for surviving in the first place. Something about infinite beauty, about things larger and greater than ourselves. » (de The Boys in the Boat : The True Story of an American Team's Epic Journey to Win Gold at the 1936 Olympics, par Daniel James Brown)

jeudi 25 août 2016

Boat

Fred m'a envoyé la référence intéressante d'un livre que j'ai aussitôt téléchargé sur mon kindle : le livre de Daniel James Brown, Boys in the Boat, qui raconte l'aventure de cette équipe américaine d'avironistes qui ont eu la médaille d'or aux XIes Olympiades à Berlin en 1936, au grand désespoir du dénommé Hitler. Le livre est fabuleux. Merci, Fred.

mercredi 24 août 2016

Berlin, 1936

Aujourd'hui matin, je vais voir notre médecin de famille pour essayer de comprendre pourquoi j'ai mal aux deux aines. A priori, l'échographie que j'ai faite n'a rien donné.

Hier je suis allé faire des courses avec Charlotte. Elle avait emmené le gyropode que son ami lui avait prêté et j'ai été surpris de voir l'efficacité de cet engin, notamment dans les montées à Lisbonne. En outre, dans les supermarchés, ça fonctionne vraiment très bien : on va d'un rayon à l'autre à la vitesse grand V.

Hier soir également j'ai vu deux films documentaires, l'un sur TV5 monde, l'autre tout de suite après, sur Arte, portant tous les deux sur les jeux olympiques d'Hitler à Berlin en 1936, avec des documents qui nous montrent tous les dignitaires du nazisme, en particulier Goering et Goebbels, en train de pavoiser avec les hommes politiques du moment. Les deux films étaient très intéressants.

mardi 23 août 2016

Gyropode

Charlotte est revenue à la maison hier après-midi avec un gyropode : deux roues motorisées électriquement sur lesquelles on se tient debout et qui avancent ou reculent, tournent ou accélèrent, toutes seules, juste avec le mouvement intuitif du corps. Elle ne "court" plus dans notre immense appartement, elle roule... de façon parfaitement silencieuse. J'ai essayé et j'avoue que c'est assez extraordinaire. Avec un poids de dix kilos, on a un engin qui semble pouvoir vous mener où vous voulez à une vitesse maxi de 15 ou 18 km/h. J'aimerais bien essayer Airwheel ou Solowheel également, qui sont des appareils qui fonctionnent avec une seule roue beaucoup plus grande que les petites roues du gyropode que Charlotte avait amené chez nous et qui ressemblait à l'engin ci-dessous.

lundi 22 août 2016

Maudits écrans

Isabel est rentrée de l'Algarve hier en fin d'après-midi, après une semaine de vacances dans un bon hôtel au bord de la mer.

Avec tous ces écrans devant lesquels nous passons beaucoup de temps, nous oublions notre contact avec le monde autour de nous. Tel est l'un des messages de David Abram dans son dernier livre. Et je suis de plus en plus persuadé qu'il a raison. Que nous perdons le contact avec le monde réel, celui-ci s'éloignant de plus en plus à travers cette "cascade de médiations" qui sont censées nous y faire accéder mais qui, en réalité nous en séparent de plus en plus. Il en découle de graves conséquences pour l'éducation.


« Among educators, it requires that we begin to rejuvenate the arts of telling, and of listening, in relation to the geographic place where our lessons actually happen. For too long we have incarcerated the potent magic of linguistic meaning within an exclusively human space of signs. Hence an American youth may attend a high school in New England or California, or perhaps a small boarding school at the edge of the Rockies—yet this will make little difference, since she’ll be taught largely the same things in each location. Since truth has come, over the centuries, to reside on the printed page, knowledge (it now seems) floats entirely free of place. Even if we research our facts via the latest search engine, surfing from webpage to webpage as we assemble our assignment, still this knowledge has little to do with the animate terrain hollering outside the window. The wildness of where we are remains muzzled, the local earth still mostly a mute and passive backdrop against which human happenings unfold. Can we renew in ourselves an implicit sense of the land’s meaning, of its own many-voiced eloquence? Not without renewing the sensory craft of listening, and the sensuous art of storytelling. Can we help our students to carefully translate the quantified abstractions of science into the qualitative language of direct experience, so that those necessary insights begin to come alive in their felt encounters with cumulus clouds and bleaching corals, with owls and deformed dragonflies and the intricate tangle of mycelial mats? So that the potent evidences steadily emerging from the sciences are no longer employed mostly by profiteering corporations for whom the land is strictly a set of numbers, but by people, young and old, mobilizing to halt such reckless developments? Most important: Can we begin to restore the health and integrity of the local earth? Not without restorying the local earth. The replenishment of oral culture would thus bring a new realization of the primacy of place and proximity, a recognition that genuine community is not, first and foremost, something we create online with those who share our specific values, but something that must be practiced on the ground with our actual neighbors. This would be a tall order for many modern persons, given the contemporary passion for insularity, for tall fences and electronic gates. » (de Becoming Animal: An Earthly Cosmology, par David Abram)

dimanche 21 août 2016

Corbeau

J'ai mis beaucoup de temps à lire Becoming Animal de David Abram, que je viens de terminer après une lecture fragmentée, abandonnée souvent et reprise, interrompue par d'autres lectures, recommencée parfois, comme si je ne voulais pas la terminer. Quand l'auteur m'en avait parlé, il avait évoqué Gilles Deleuze, et ses réflexions sur l'animal. Mais je crois que le livre d'Abram n'a pas grand chose à voir avec la pensée philosophique de Deleuze. On est ici dans un autre monde, un monde où l'intelligence n'est rien sans intégrer ses zones sensibles ou sensitives. On est plus sur les traces de Merleau-Ponty et, sans doute, de Spinoza. Il y a toute une séquence auprès d'un shaman de l'Himalaya qui est littéralement fantastique : quand l'auteur apprend effectivement à se couler lui-même dans le corps d'un corbeau, à devenir corbeau. Fascinant.

samedi 20 août 2016

4,1

C'est le degré sur l'échelle de Richter qu'a atteint le séisme qui a secoué la région de Lisbonne hier, un peu après l'heure de midi. Il semblerait que certaines personnes aient ressenti ce tremblement de terre. En tout cas, en ce qui me concerne, je n'ai rien perçu du tout. Qu'étais-je en train de faire, qui m'occupât l'esprit au point de ne pas même sentir la terre trembler sous mes pieds ? Il faut dire que l'épicentre était à 80 km à l'ouest de Peniche, une ville côtière au nord de Lisbonne.
Cette occupation de l'esprit par autre chose que ce qui l'entoure me fait penser à cette citation de Henry David Thoreau que j'ai trouvée dans le livre de David Abram et que je me suis envoyée par mail à partir de mon kindle : “What business have I in the woods if I am thinking of something out of the woods?”
A méditer soigneusement.

vendredi 19 août 2016

Grisaille

Lisbonne s'est réveillée aujourd'hui sous la grisaille d'un ciel tourmenté.
Fabienne, l'adorable amie luxembourgeoise de Charlotte est partie ce matin. Nous n'avons pas cessé d'avoir des invités dans la maison depuis le début des vacances. Ouf ! Ce n'est pas évident même si, en principe, je les laisse très libres de s'organiser comme ils veulent.
Lola, me dit Charlotte, revient demain de Marakeche.
Hier à midi, j'ai revu Z. Son livre sur Bachelard vient de paraître et j'en attends un exemplaire qui devrait arriver aujourd'hui.
Après avoir conduit Fabienne à l'aéroport, Charlotte et moi avons fait quelques courses urgentes : les croquettes et une réserve de sable pour le chat, du savon pour la machine à laver la vaisselle et pour la vaisselle faite à la main, des citrons, du curcuma frais, du lait, etc.
Il faudrait que je termine mon papier sur "science and literature" qui, malheureusement, n'est pas encore tout-à-fait au point. Cela me préoccupe beaucoup.

jeudi 18 août 2016

Le juif Süss

Encore sur Arte, j'ai vu un documentaire sur la manière dont Goebbels a commandité le film intitulé Le Juif Süss (1940), d'après le roman historique de Lion Feuchtwanger, paru en 1925. Il s'agissait d'un film de propagande nazie pour inciter les Allemands à la haine des Juifs. Le film se focalise sur l'acteur choisi par Goebbels pour incarner le personnage principal, Ferdinand Marian, (en veste blanche sur la photo ci-jointe, avec Goebbels au premier plan) dont la performance sera saluée par le peuple allemand mais qui ne pourra pas éviter les tourments d'une culpabilité latente en tant qu'instrument de propagation de l'antisémitisme en Allemagne. Le personnage principal fait référence à la réalité historique de Joseph Süss Oppenheimer, qui, au milieu du XVIIIe siècle, rencontre le futur duc de Wurtemberg, et réussit ainsi à exercer une influence déterminante sur les affaires de l'Etat. Après le film j'ai eu droit à un documentaire sur les films maudits du IIIe Reich. En effet, sous l'impulsion de Goebbels et Hitler, le IIIe Reich a été très prolixe en matière cinématographique, produisant de nombreux films de propagande, dont la diffusion aujourd'hui est limitée et contrôlée.

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A propos de ce que j'ai écrit le 16 août (Cf "Kubrick") concernant la dévotion religieuse, je voudrais citer ce passage du livre de David Abram, Becoming Animal, que je continue à lire régulièrement :
"Prayer, in its most ancient and elemental sense, consists simply in speaking to things—to a mapple grove, to a flock of crows, to the rising wind—rather than merely about things. As such, prayer is an everyday practice common to oral, indigenious peoples the world over. In the alphabetized West, however, we've shifted the other toward whom we direct such mindful speech away from the diverse beings that surround us to a single, all-powerful agency assumed to exist entirely beyond the evident world. Still the quality of respectful attention that such address entails—the steady suspension of discursive thought and the imaginative participation with one's chosen interlocutor—is much the same. It is a practice that keeps one from straying too far from oneself in one's open honesty and integrity, a way of holding oneself in right relation to the other, whether that other is a God outside the world or the many-voiced world itself."

mercredi 17 août 2016

Natan

J'ai enfin récupéré mon MacBook Air. Avec son nouvel écran. Très cher évidemment. Il présente une sorte de lueur de fond, légèrement bleutée, qui imprègne tout ce qu'il fait voir. Même les caractères ne sont pas vraiment noirs. Ils sont gris-bleus. Mais je suis sûr que je vais m'habituer très rapidement.

Hier soir, j'ai vu un documentaire de David Cairns et Paul Duane sur Bernard Natan (né Natan Tannenzaft), "l'oublié de l'histoire", ce Juif roumain qui a émigré en France à l'âge de 19 ans et qui est devenu dans les années 20/30 un acteur incontournable du triomphe de l'industrie cinématographique en France et dans le monde avant la deuxième guerre mondiale. Accusé d'escroquerie, pour avoir créé des sociétés fictives afin de sauver Pathé, il sera condamné à la prison et livré, en septembre 1942, aux forces d'occupation qui l'envoyèrent à Auschwitz où il mourut peu après.

mardi 16 août 2016

Kubrick

Revu L'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick sur Arte. Le film est sorti en 1968. c'est intéressant de voir comment les gens du passé voyaient l'avenir. Le film a-t-il vieilli ? certes, mais pas tellement au niveau des effets spéciaux qui sont restés très impressionnants pour quelqu'un comme moi, mais plutôt dans les scènes de la fin, où les décors exhibent une sorte de luxe suranné, vieillot, daté. Ce qui est remarquable dans ce film, c'est son extrême lenteur et ses longs moments de silence, le silence de l'espace.

La journée du 15 août est aussi un jour férié. C'est l'Assomption. On célèbre la montée de la Vierge au ciel. Rien que d'énoncer un tel événement me fait apparaître ridicule à mes propres yeux. Qu'est-ce que c'est que cette histoire loufoque ? À Liège, on se met en procession autour de la Vierge Noire. La statue, portée par des scoots en uniforme, tremble un peu sur leurs épaules. D'où vient la couleur noire de cette vierge ? De la fumée des bougies que l'on allume autour d'elle pendant toute l'année. Certes, je suis impressionné par la dévotion de ces milliers de personnes qui, à Lourdes ou à Banneux, se mettent humblement à genoux pour prier et honorer la sainte. Cet élan mystique vers le sacré mérite considération et respect. Mais il y a aussi une sorte d'indécence dans l'expression publique et, oh combien convenue, de cette foi enracinée dans le terreau d'angoisses et de tourments incroyablement personnels.

lundi 15 août 2016

Sommeils d'ados

Nos amis parisiens sont partis hier en fin d'après-midi. Isabel est allée en Algarve avec sa sœur son beau frère et sa nièce. Je suis resté à Lisbonne avec Charlotte et ses deux amis Luxembourgeois, Eric et Fabienne. Il fait vraiment très chaud à Lisbonne.
Il est midi et mes trois ados dorment encore.

En principe, je devrais pouvoir récupérer mon Macbook Air demain matin. Je m'en réjouis.

dimanche 14 août 2016

Feux portugais

Quand je suis allé conduire Charlotte chez le dentiste hier vers midi, j'ai eu une vue très large sur Lisbonne et le Tage et je me suis aperçu que la ville était plongée dans une sorte de brume qui n'était pas humide, un peu comme une bouffée de pollution vague qui voilait l'horizon. Je me suis vite rendu compte qu'il s'agissait en fait des fumées générées par les feux de forêts qui font rage actuellement au Portugal et notamment dans les environs de Lisbonne.

samedi 13 août 2016

Nouveau sourire


Voilà, ça y est : Charlotte peut à nouveau sourire de toutes ses dents magnifiques. Hier, en début d'après-midi, le dentiste lui a enlevé les bagues de métal qu'elle avait dans la bouche depuis plusieurs années. Elle est très heureuse. C'est tombé le jour où, par pur hasard, nous revoyons des amis parisiens que nous avons connus parce que nos enfants se sont retrouvés dans la même école maternelle, rue Legouvé, dans le 10e arrondissement. Donc nous avons revu Ana, l'une des grandes amies de Charlotte, qui, bien sûr, a grandi comme Charlotte, mais qui a le même visage, les mêmes fossettes, bref, la même expression que celle qu'elle avait entre 6 et 10 ans. C'est tout-à-fait charmant.

vendredi 12 août 2016

Phœnix

Tel le Phœnix, mon Macbook Air va peut-être renaître aujourd'hui. En tout cas, il semblerait que la panne ne concerne que l'écran et qu'en remplaçant celui-ci (pour 500 euros environ), mon ordinateur sera "comme neuf", disait Nuno, la personne que je suis allé voir à iServices. Toutes mes données seront conservées, m'a-t-il encore assuré. Mais il vient de m'appeler pour me dire que mon Mac ne serait pas prêt avant mardi.

Hier en fin d'après-midi, je suis allé à la poste, chercher un paquet. Et, à ma grande surprise, c'était ce "petit quelque chose" que mon ami Fred m'avait annoncé il y a plus d'un mois déjà. Il s'agissait d'un livre magnifique : The Global City. On The Streets Of Renaissance Lisbon, ouvrage collectif dirigé par Annemarie Jordan Gschwend et K.J.P. Lowe, avec de splendides illustrations du Lisbonne de la Renaissance.


Je voulais également mentionner notre visite du Musée de l'École Publique avant-hier, à Saint-Clar. Un petit bijou d'histoire avec, à la fin du parcours, une vraie classe du XIXe siècle, avec des bancs d'école tout griffonnés et même gravés des mots de l'ennui. J'ai pris quelques photos où l'on voit tout d'abord Jean-Marc en train de manipuler un compas pour faire une figure géométrique complexe. Isabel essaye de suivre avec son porte~plume trempé dans l'encre violette du passé sous l'œil vigilant du squelette qui se tient debout dans le fond de la classe à gauche de l'entrée.



Ce petit musée est très sympathique. Je n'ai pas résisté à cette image de mon "premier alphabet". J'en ai encore rêvé cette nuit en pensant à l'intervention que je devrais faire en décembre prochain au Celsa, dans le cadre du séminaire Chemins d'écriture, organisé par Emmanuel Souchier et Anne Zali. Il faut d'ailleurs que je donne mon assentiment à Emmanuel dans les plus brefs délais.





jeudi 11 août 2016

Caput

Juste avant de partir de Mauroux, au moment même où je voulais insérer la photo du palmier qui se trouve juste devant la fenêtre de la chambre de Samantha, mon très fidèle et très cher MacBook Air semble avoir rendu l´âme. J'écris pour le moment sur l'ordinateur d'Isabel à partir d'un clavier portugais ce qui rend l´écriture plus difficile. En tout cas, l'écran du Mac est devenu tout-à-coup bleu-grisâtre, d'une couleur à vomir. Je vais essayer de récupérer le maximum mais je crains le pire, notamment pour ce qui concerne mes travaux en cours.

mercredi 10 août 2016

En route

Nous sommes allés au marché de Fleurance hier matin, où nous avons fait quelques provisions de produits français difficiles à trouver à Lisbonne.
Car ce matin, ce sera le grand départ. Environ 1200 km et 12 heures de voiture. Avec sans doute une étape à Valladolid qui se trouve à peu près à mi-chemin.

mardi 9 août 2016

Hypatie

Sur l'invitation de Jean-Marc, nous sommes allés voir le film Hypatie, qui était programmé dans le cadre du 26e festival de Fleurance, un film très intéressant, un peu "peplum" certes, mais qui nous donne une idée de ce qu'a pu être la vie d'une femme, mathématicienne et athée, dans la ville d'Alexandrie, à la fin du IVe siècle après Jésus-Christ, époque très tumultueuse qui voit s'affronter les fanatismes religieux aussi cruels et délirants les uns que les autres : chrétiens, païens et juifs. Ce que les djihadistes musulmans font aujourd'hui, les chrétiens d'Alexandrie l'ont fait bien avant. Les religions du Livre ne peuvent que se combattre quand les livres sont différents.

Après le film nous avons mangé dans une brasserie de Fleurance. Ensuite nous sommes allés regarder la lune et les étoiles avec une lunette qui nous permettait de voir les cratères de la lune, tels que Galilée a pu les observer en 1610, aussi bien que les anneaux de Saturne. Superbe.

lundi 8 août 2016

Retour à Mauroux

Nous avons quitté les Broussilloux vers 17 heures après une belle journée passée avec Claude, Sarah, Frédéric, Gilles et Stéphane.
Evitant les autoroutes, nous nous sommes dirigés lentement vers Mauroux où nous devrions rejoindre Jean-Marc et Roselyne à la ferme des étoiles. Nous resterons trois jours à Mauroux dans la jolie maison de Samantha. Nous avons fait connaissance avec ses voisins, Chantal et Jean-Marie, un couple belge qui s'est installé ici il y a plus de 10 ans, dans une maison en ruines qui a été entièrement retapée par Jean-Marie.
Dans la voiture nous avons nous avons écouté tout d'abord l'audio-livre de Pierre Lemaître, Trois jours et une vie qui a d'abord été publié chez Albin Michel et qui était lu par Philippe Torreton, l'auteur de Mémé que j'avais beaucoup aimé. Le roman de Pierre Lemaître est très attachant et bien meilleur que celui qui a été primé par le Goncourt il y a deux ou trois ans, Au revoir là-haut, que j'avais trouvé médiocre, surtout par rapport à La Chambre des officiers de Marc Dugain (1999).

dimanche 7 août 2016

Broussilloux

La veille de notre départ, j'ai voulu immortaliser —enfin, bon ! le mot est un peu fort— mon amour des arbres, et ceci, malgré mon entorse qui me fait encore souffrir. Cela a donné la photo suivante, prise par Hendrik. La hauteur dans l'arbre n'y est pas mais, par contre et pour compenser, le moral reste assez haut. Cet arbre se trouve dans le jardin de la villa que nous avions louée et que l'on aimerait bien relouer l'année prochaine.
Le lendemain, jour du départ, nous sommes allés au marché de Préfailles où il y avait un monde fou. Nous avons déjeuné de galettes et crêpes bretonnes délicieuses.

Nous avons quitté Préfailles hier vers 15 heures. Nous avons fait une halte à Parthenay pour rendre visite à Rebecca qui vient d'acheter tout un immeuble dans cette petite ville, juste en face de l'église. C'est là qu'elle va créer son entreprise de pratique du yoga.
Nous sommes allés ensuite aux Broussilloux, chez Claude M., qui nous attendait avec un délicieux fromage, un bon verre de vin, sa fille Sarah, cette contrebassiste extraordinaire dont j'ai déjà parlé dans ce blog, sa petite fille Stéphane, Fred et un ami guitariste adorable, qui s'était cruellement blessé à la main gauche.

vendredi 5 août 2016

Concert

Avant hier soir, nous sommes allés au concert "Ségal" au restaurant "L'Entre-potes" à Préfailles. Georges au piano, Virgile à la trompette et Benjamin au trombone à coulisse, avec les voix de Célia, Isabel et Alba. C'était magnifique. Ils ont remis ça hier soir chez nous.

Hier j'ai lu le roman de Tonino Benacquista, Quelqu'un d'autre. Je dirais : "Bof". L'intrigue est trop artificielle. On ne peut pas vraiment y croire, ne fut-ce qu'un moment. Assez décevant finalement.

Hier à l'apéritif avec les Ségal nous avons mangé les délicieuses pissaladières d'Isabel avec un ou deux verres de cidre, devant la mer.

mercredi 3 août 2016

Sains et saufs

Ils sont revenus, hier vers 14 heures, sains et saufs ! Après avoir passé la nuit, serrés les uns contre les autres, dans cette petite crique qu'ils ont trouvée et où ils avaient fait un feu magnifique. Ils ont surmontés leurs peurs : Théo avait peur d'éventuelles incursions étrangères, Julien avait peur de la mer à marée haute, Charlotte avait peur d'un serpent entrevu peu avant. C'est la seule, semble-t-il qui ait dormi pendant toute la nuit.
Le soir, au moment du repas, Isabel a offert à chacun un petit bracelet brésilien en souvenir de leur épopée préfaillaise. Belle initiative, très appréciée.

Hier, je n'ai pas pu écrire mon mot quotidien parce que Fabien était rentré pour une journée à Paris et que c'est de lui que dépend ma liaison à Internet.

Je termine actuellement un livre de John Le Carré que j'ai trouvé dans la villa où nous sommes : La constance du jardinier. J'avais vu le film à l'époque où il est sorti. Le livre est bien mais un peu long. J'aurais dû le lire en anglais sur mon Kindle, mais bon !

lundi 1 août 2016

L'aventure

Ils sont partis à l'aventure, ils dormiront à la belle étoile dans leurs sacs de couchage, ils bivouaqueront dans les rochers au bord de la mer... Charlotte, Théo et Julien, que l'on voit ici juste avant le grand départ, dans le jardin de la Villa San Rafael où nous passons de magnifiques journées à entendre le bruit des vagues juste devant chez "nous".

Isabel et moi sommes allés faire des courses chez Leclerc. J'y ai acheté le livre d'Yves Bonnefoy L'écharpe rouge. Cette œuvre m'intéresse. Mon père avait écrit un roman dont le titre était La fille à l'écharpe rouge. Je suppose que le livre d'Yves Bonnefoy n'a rien à voir avec le roman de mon père si ce n'est cette évocation de l'écharpe rouge, justement.