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vendredi 30 septembre 2016

Mensonge

Une équipe d'experts internationaux a démontré très clairement que ce sont les Russes qui ont abattu le vol de la Malaysian Airlines MH17. Mais, bien entendu, les Russes nient l'évidence et accusent l'enquête de biais politiciens. Ceci me pousse à m'interroger sur cette invasion du mensonge en politique. On a pu entendre Donald Trump nier les faits les mieux avérés comme on entend encore Nicolas Sarkozy se proclamer victime de trahison et de calomnie notamment dans l'affaire Bygmalion, dire qu'il ne connaît pas la personne qui a organisé tous ses meetings en 2012 — des meetings dont le coût est notamment lié à la mise en scène de l'enthousiasme des foules en train d'agiter des drapeaux français —. Cette dénégation de la réalité à grande échelle est-elle une caractéristique de la politique aujourd'hui ? En tout cas le mensonge en politique prend des proportions rarement atteintes auparavant. Les médias ont-ils une responsabilité dans cette inflation de dénégation du réel ? Le monde politique est-il devenu complètement schizo ?

jeudi 29 septembre 2016

Anvers

Il y a bien longtemps que je n'ai plus évoqué mes rêves de la nuit. C'est vrai que, si on ne fait pas l'effort de se souvenir de ses rêves immédiatement après le réveil, il est plus difficile de les retrouver plus tard dans la journée. Mon rêve de cette nuit mettait en scène le droguiste du boulevard d'Anvers à Strasbourg, un homme tout-à-fait charmant, à qui je rendais visite, il m'ouvre la porte, il est entièrement nu, et court jusqu'au bout du couloir... juste auparavant, dans le même appartement, je recueille un tout petit chat noir qui, curieusement, va se blottir dans le giron de Zuky, notre grand chat de Lisbonne. Il semblerait que le mot important de ce rêve soit "Anvers" qui, bien "entendu", pourrait fort bien être "envers", ou même "en vers", ce qui rendrait compte de mes préoccupations poétiques du moment. A l'Hôpital Santa Maria où je suis allé hier me faire ausculter par la proctologue, j'avais emmené L'Arrière-pays d'Yves Bonnefoy, en prévision du temps passé en salle d'attente. J'ai retrouvé cette phrase magnifique que j'ai déjà citée, je crois, dans ce blog : "Saccades, inachèvements, lenteurs, élans aussi, rythmes qui se précipitent et se dénouent, c'est la terre même, à Amber, qui se prête aux mains qui trouvent le rythme, aux mots qui veulent la paix du coeur. C'est elle qui incite à chercher pourquoi c'est dans la durée qui se brise que se délivre parfois une saveur d'éternel." (p.55) C'est cette dernière phrase que j'ai déjà citée dans ce blog, le 6 avril dernier, sous le titre "Wisconsin". Mais, en reprenant le livre pour la recopier, je tombe sur la phrase précédente qui évoque Amber, cette ville située en Inde, qui s'appelle Jaipur depuis 1727, et dont la photo ci-dessus peut servir de fond d'écran, d'arrière-pays, quoi, pour les drogués d'informatique.

mercredi 28 septembre 2016

Relativisme

C'est étonnant de lire les commentaires du débat de lundi soir entre les deux candidats à la présidence des USA. Les partisans de Trump disent que c'est lui qui a gagné (on se demande quoi, d'ailleurs). Les partisans de Clinton l'ont trouvée meilleure que lui, évidemment.
Est-ce la configuration de notre cerveau — telle qu'elle résulte de notre histoire personnelle, de nos expériences heureuses et malheureuses, de nos déboires et de nos tourments intérieurs, de nos croyances, etc. — qui dicte la vision que nous avons des choses ?

Je viens de lire quelques informations sur Huibers, ce Hollandais créationiste et millionnaire qui a construit l'Arche de Noé, telle qu'elle est décrite dans la Genèse et qu'il a remplie d'animaux en plastique grandeur nature. Décidément la foi soulève des montagnes. C'est ce que mes parents nous disaient. Mais, me demandais-je, pourquoi faudrait-il soulever les montagnes ?

mardi 27 septembre 2016

Renifler

Difficile d'échapper ce matin aux résultats du débat qui a opposé hier soir les deux candidats à la Maison Blanche. J'ai pu voir quelques extraits et entendre les reniflements fréquents de Trump, le pauvre. J'imagine que cela devait être très dur pour lui d'avoir à renifler sans cesse au lieu de sortir un mouchoir. Quelle détresse : "Shit ! I've forgotten my handkerchief" s'est-il dit. Trop tard évidemment. Impossible de demander à son adversaire du moment : "Crooked Hillary, pourriez-vous me passer un mouchoir, please, oooh, please ?" Comme Hillary s'était très bien préparée à cette confrontation, il est possible qu'elle ait emmené deux mouchoirs, un pour elle et un pour Trump, au cas où... C'est une femme manifestement pleine de ressources.

lundi 26 septembre 2016

Pervitin

Ce matin, le ciel est d'une couleur étonnante : de grandes trainées rose-vif, presque oranges, traversent un bleu violacé qui devient mauve à l'ouest, comme si le soleil allait se lever là-bas plutôt qu'à l'est.


Je viens de lire un article passionnant sur le livre, Blitzed, dont la traduction vient de paraître chez Penguin. L'auteur, Norman Ohler, s'est intéressé à l'usage des drogues par les dignitaires Nazis et en particulier Hitler lui-même grâce à son médecin personnel le Dr Theodor Morell. Même l'armée était droguée aux méthylamphétamines pour que les soldats puissent marcher plusieurs jours sans avoir besoin de dormir. Le nom même de l'une de ces drogues, "pervitin" est suggestif. Cela fait penser à du venin de serpent me dit Isabel.


On trouvera l'article du Guardian à cette adresse :
https://www.theguardian.com/books/2016/sep/25/blitzed-norman-ohler-adolf-hitler-nazi-drug-abuse-interview?utm_source=esp&utm_medium=Email&utm_campaign=GU+Today+main+NEW+H+categories&utm_term=192030&subid=13292981&CMP=EMCNEWEML6619I2

dimanche 25 septembre 2016

Ronchon

Nous sommes allés à la fête d'anniversaire de Tissa, une grande amie d'Isabel, qui célébrait ses cinquante ans, hier soir. Beaucoup de monde. Mais j'ai du mal à me connecter avec qui que ce soit. Il y a l'obstacle de la langue et du bruit. Dans ce genre de fête, il est difficile d'être attentif. C'est peut-être aussi lié à l'âge. Les conversations sans but m'ennuient. Isabel a l'air de penser que je suis dans un état dépressif. Je n'en ai pas l'impression moi-même. Vais-je devenir un vieux ronchon solitaire ? Qui, en plus, ne serait pas conscient de son propre état ronchonneur ? Comme William Turner dans le film de Mike Leigh ?


Je tombe peu après sur ce poème de Philippe Jaccottet dont je ne cite que les premiers vers :

"Un homme qui vieillit est un homme plein d'images
raides comme du fer en travers de sa vie,
n'attendez plus qu'il chante avec ces clous dans la gorge.
Autrefois la lumière nourrissait sa bouche,
maintenant il raisonne et se contraint."

samedi 24 septembre 2016

Taïga


Je viens de terminer le dernier roman de Andreï Makine, L'archipel d'une autre vie, Paris, Seuil, 2016. Très beau roman qui met en scène la taïga, ces paysages de Sibérie, sauvages et désolés qui ont servi de prison pendant l'ère soviétique et qui, dans le texte de Makine, deviennent le décor d'une belle histoire d'amour, à peine esquissée mais très prenante qui se termine dans l'archipel des Chantars.

L'auteur à été élu tout-à-fait récemment, à l'Académie française. Il a parfois de magnifiques images. Il est connu depuis qu'il a gagné le prix Goncourt et le prix Médicis la même année (1995) avec Le Testament français, livre que j'ai acheté lors de mon dernier voyage à Luxembourg mais que je n'ai pas encore lu. J'ai d'ailleurs laissé le livre dans ma chambre à l'internat du Lycée Ermesinde.

Aujourd'hui, en revenant des courses avec Isabel, notre voiture est tombée en panne. Il a fallu qu'Isabel appelle notre assurance pour qu'on vienne remorquer la voiture jusqu'au siège de Toyota. Une panne assez grave apparemment. Cela va nous handicaper un peu bien que depuis que je me suis remis à la marche, je fais beaucoup de mes déplacements dans Lisbonne à pied.

vendredi 23 septembre 2016

Curcuma

De retour à Lisbonne, je laisse toujours passer un jour avant de reprendre mon jus de légumes du matin : rizhome de curcuma frais, gingembre, carotte, concombre, citron, persil, épinards, fanes de céléri branche, etc... Je suis allé voir sur internet comment se présentait la plante dont je mangeais la partie souterraine appelée curcuma et j'ai trouvé ceci. Cela donne des fleurs très jolies.

Je viens de recevoir également les photos que Eric de Oliveira a prises lors de l'Accoustic Evening en juin dernier à Luxembourg.

Hier j'ai revu Z. Très en forme. Cela fait plaisir.

jeudi 22 septembre 2016

Coupure

Le ciel est brumeux ce matin, à Lisbonne et vers 7h15, les brumes sont devenues roses comme des peaux de bébé.

En coupant mon citron vert en deux pour en extraire mon jus matutinal, je me suis coupé le doigt. Il faut dire que la peau de ce citron vert était aussi dure qu'une écorce d'arbre. Ma blessure va compliquer ma douche du matin.

Sinon tout va bien. J'ai terminé Odile, hier dans l'avion. C'est une petit roman intéressant.

J'ai rendez-vous à l'Ambassade à 8h30 pour renouveler ma carte nationale d'identité.

mercredi 21 septembre 2016

Access Bars


J'ai longuement parlé avec ma fille Célia, hier soir, sur Skype. Elle avait l'air très en forme et m'a parlé d'une nouvelle façon d'accéder pleinement à la conscience : les Access Bars de Gary Douglas, l'un de ces nouveaux mages de la modernité. Il faudra que j'explore un peu plus les sites consacrés aux innovations de Gary Douglas dont je publie ici l'une des photos trouvées sur internet.

mardi 20 septembre 2016

Odile

L'un des trois romans autobiographiques de Raymond Queneau, écrit en 1937. J'en lis quelques pages avant de m'endormir. Je l'ai acheté à cause du titre : Odile, qui est le prénom de la jeune fille avec laquelle j'ai connu mes premiers émois sensuels. Elle était deux ans plus âgée que moi. Je me souviens très bien de sa bouche, très étroite et souriante comme si elle était un peu moqueuse. D'ailleurs, il est bien possible qu'elle l'ait été, moqueuse. J'allais chez elle le soir avec le chien qu'il fallait sortir. Je montais aussitôt dans sa chambre mansardée au dernier étage. Nous dansions un peu. Puis, nous nous embrassions. Ce sont de bons souvenirs.

lundi 19 septembre 2016

Bichat

Partis de la place d'Orléans à Paris vers 15h45, nous sommes arrivés vers 19h15 à Luxembourg : un voyage assez tranquille avec cependant, au volant, quelqu'un d'assez brusque, ce qui est très désagréable pour les passagers, surtout ceux qui essaient de passer le temps en lisant. Vers 11h, nous avons amené Eliott à la Gare de Lyon. Ensuite, Fianna et Fabien m'ont amené au "Bichat", un petit restaurant très bohème mais aussi très sympathique situé rue Bichat (pas loin de là où ont eu lieu les attentats de Paris) où j'ai déjeuné avec Sasha. Nous devions également voir Balthazar mais malheureusement, il ne s'est pas réveillé ce qui fait que ce sera pour une autre fois.

De retour à Luxembourg, donc, le cœur un peu serré à cause des souvenirs des bons moments passés avec Charlotte en ces lieux. Et ce sentiment d'un échec aussi bien pour elle que pour moi.

dimanche 18 septembre 2016

Sasha

Belle et longue discussion hier vers midi avec Claude et sa fille Sarah qui nous a rejoint après le déjeuner. Après quoi je suis allé faire quelques courses : des livres bien sûr, mon savon liquide de l'Occitane, et des probiotiques que finalement je n'ai pas trouvés. Il faudra que je les commande sur internet.

Le soir, j'ai eu l'immense plaisir de voir Sasha qui est venue dîner chez Fabien. Grande discussion là encore sur l'individuation en Occident. Il faudrait lire Simondon sur cette question très fondamentale. Et reprendre Shackle, sans doute.

samedi 17 septembre 2016

Un trou

J'ai dîné avec Martine et Duncan, hier soir.  Un délicieux dîner avec une pintade farcie, des girolles et une sauce parfaite, le tout arrosé d'un excellent vin.  Des discussions très animées. Duncan est à Paris pour trois mois, je crois. Il a son bureau à l'Hôtel de Lauzan, le bureau dans lequel Charles Baudelaire a écrit Les fleurs du mal.

Avec Martine, nous avons évoqué quelque chose que je voulais mentionner dans mon blog. J'avais même un titre en tête mais comme on peut le constater, j'ai oublié cela même que je remplace par ce titre : "un trou".  Cela me reviendra peut-être au cours de la journée. Peut-être que Martine s'en souviendra et qu'elle me rappellera l'idée.

Nous avons parlé un peu de ce blog et de cette sorte d'obligation que je ressens de ne pas rompre cette écriture quotidienne. Ce blog a été conçu pour donner des nouvelles de ma maladie à quelques personnes de ma famille et à quelques amis. Ensuite, cela a évolué. C'est devenu quelque chose comme une présence de proximité avec ces quelques lecteurs, comme si je continuais, à travers cette écriture quotidienne, à vivre avec eux, à être là. L'écriture est devenue l'indice d'une présence, plutôt que la preuve d'une absence. C'est pour cela que si je manque à ce rite quotidien, cela risque de faire un trou dans ce tissage des proximités.

vendredi 16 septembre 2016

Corée

Excellent documentaire, hier en fin d'après-midi sur TV5 Monde, consacré à la guerre de Corée qui s'est déroulée entre 1950 et 1953. Je me souviens des échos que cette guerre avait eus pour un petit immigré belge de 8 ans. Je ne lisais pas encore les journaux mais je présume que mon père nous en parlait de temps en temps, le soir, au moment du dîner. Le général américain MacArthur, qui avait repoussé les armées communistes —chinoise et coréenne— bien au delà du 38e parallèle, préconisait l'usage de la bombe atomique pour en finir une bonne fois pour toutes.

In Korea, MacArthur organized a brilliant amphibious attack behind enemy lines at Inchon, nearly allowing the United States to win the war in the fall of 1950. However, MacArthur badly underestimated the threat of Chinese intervention, and was caught completely off-guard by the Chinese advance of November 1950. His forces thrown into retreat, MacArthur demanded a massive retaliation—possibly involving nuclear weapons—against China itself. President Truman denied his request, fearing such an escalation would lead to World War III.

Je m'envole pour la France tout à l'heure, au moment même où Isabel va présenter son projet à Oeiras. J'espère qu'elle pourra me téléphoner de bonnes nouvelles juste avant mon départ.

Enfin, parmi mes expériences de traduction, j'ai oublié de citer les traductions (du français vers l'anglais) que j'ai faites avec des étudiants de l'Université de York (GB) des conférences italiennes de Jacques Lacan. C'est à ce moment-là que j'ai vraiment ressenti la rencontre, pas toujours aisée, entre deux langues.

jeudi 15 septembre 2016

Steiner

George Steiner, Après Babel. Une poétique du dire et de la traduction, Paris, Albin Michel, 1978. Je reprends ce livre en vue de l'article que je devrai bientôt écrire avec Joëlle sur la traduction comme enquête. La traduction est un thème passionnant et difficile. J'en avais eu un aperçu quand j'ai lu Georges Mounin, et surtout quand je me suis moi-même mis à traduire différents textes de l'anglais : Needham, Feyerabend, Collins, Hacking, Pickering...

Ce matin, en conduisant Charlotte à l'école, elle me parle spontanément de son cours de français. "C'est compliqué", me dit-elle. Puis, un peu plus tard dans la voiture, je lui demande quels textes ils avaient étudiés en classe de français. Elle me répond : "Des poèmes de Baudelaire, entre autres...
— Lesquels, par exemple ? — "Le Corbeau", en tout cas, la traduction par Baudelaire du poème d'Edgar Poe, "L'Albatros" de Baudelaire aussi, "Le Crapaud" de Victor Hugo, je présume... C'est à ce moment-là que je lisais les commentaires d'Yves Bonnefoy sur les traductions du poème de Poe par Baudelaire et Mallarmé.

Coïncidences ? Un mot qu'il faudrait écrire comme ceci : coïncidanses !

Comme cette autre : Avant-hier, je consulte un livre que m'a prêté Z. il y a quelque temps. Il s'agit du livre d'Anthony Rudolf, Silent conversations. A reader's life, Seagull Books, 2013. Cet auteur est un grand ami de Z., traducteur d'Yves Bonnefoy entre autres. Il cite Z. à plusieurs reprises, et notamment son livre sur Pessoa. Or, avant-hier également, Anthony écrit à Z. pour lui faire part d'un poème qu'il a écrit sur lui, il y a quelques années dans un train. Le voici :

Z. KOTOWICZ READING BACHELARD IN A TRAIN

Half-awake
in the empty carriage
he almost sets
his jacket alight
with a cigarette.

Half-asleep, he sees,
in the window, someone
swift, nervous,
striking him:
ah, it is he himself
on the other side

gesturing
in the twilight:
the tiny flame
pinpoints a space
for reverie.

mercredi 14 septembre 2016

Coupe

Hier après-midi, je suis allé chez mon coiffeur habituel, un Brésilien qui, selon Isabel, réussit à me couper les cheveux comme il faut. Pourtant, à mon avis, le résultat cette fois-ci, était moins bon que d'habitude (c'est la troisième fois que je vais chez lui). J'y suis allé à pied ce qui m'a fait une belle ballade dans Lisbonne, jusqu'à cette partie de la ville où les arbres sont particulièrement majestueux : Principe Real.

J'ai également lu un article magnifique d'Yves Bonnefoy sur la traduction, et plus particulièrement, la traduction de poèmes. Il prend l'exemple du poème "Le Corbeau" d'Edgar Poe qui a été traduit une première fois par Baudelaire, puis, un peu plus tard, par Mallarmé. Mais selon lui, la traduction en français ne rejoint pas la poésie. Ce serait plutôt dans d'autres poèmes originaux de Baudelaire et de Mallarmé, que le poème de Poe pourrait se trouver "traduit" poétiquement.

mardi 13 septembre 2016

Surenchère

Nicolas Sarkozy a compris semble-t-il la leçon de Trump : la surenchère paye. Plus on va loin dans les imprécations absurdes, plus on se fait remarquer par les médias qui, du coup, parlent de vous, même si c'est pour dénoncer votre extrémisme. Je me souviens de cet article en ligne d'Alternet qui avait interviewé plusieurs partisans du GOP en leur demandant "qu'est-ce que Trump devrait faire pour vous ôter l'envie de voter pour lui ?" L'enquêteur donnait des exemples : viol ? trahison ? assassinat ? escroquerie ? Le résultat était surprenant. La plupart des personnes interviewées disaient que rien ne pourrait les décider à ne pas voter pour leur candidat ; aucun crime imaginable ne pourrait les détourner de leur soutien à leur favori.

Cela donne à réfléchir. Beaucoup de gens admirent ceux qui se mettent au dessus des lois et du droit, ceux qui échappent à tout jugement et qui, dès lors, peuvent se permettre littéralement n'importe quoi. Cela génère une sorte de fascination analogue à celle qu'enfant, on peut avoir pour Superman, Tarzan, Hulk, ou même Tintin. Qu'ils soient de bonne nature ou diaboliques ne change rien à l'affaire, ils sont à part. Ce sont des "surhommes". Mais notre fascination porte sur quoi exactement ? La puissance ? L'exceptionnalité ? Ou bien n'est-ce qu'un effet secondaire de la "servitude volontaire" dont parle La Boétie ? Ce qui est étonnant, c'est que l'appel à la raison pour combattre cette fascination est totalement inopérant. Ne serait-ce pas en tant que symptôme de l'impuissance de la raison, que le phénomène de la surpuissance nous interroge ?

lundi 12 septembre 2016

Gestion

C'est de la gestion du matin qu'il est question. Elle n'est pas encore stabilisée par l'habitude. Charlotte m'a demandé de la conduire à l'école à 7h30. Je l'avais réveillée une heure auparavant et j'espérais pouvoir entamer ma ballade du matin vers 7h. Du coup, j'ai préparé mon jus de légumes juste après ma douche. Et, en revenant du lycée, je n'ai fait qu'un tout petit tour du quartier avec Annie qui promenait son chien. Or je pense qu'il est important que je continue à marcher au moins une heure par jour, mais au milieu de la journée, il fait vraiment très chaud et la lumière n'est pas aussi belle que le matin. Peut-être devrais-je adopter un autre rythme et faire mon heure de marche avant le repas du soir ? Mais souvent, c'est moi qui m'occupe de préparer ce repas. Et je trouve qu'à ce moment-là il y a trop de monde dans les rues. La solution : me réveiller à 5 heures. Et faire ma ballade de 5h30 à 6h30. Mais c'est moins drôle parce qu'il fait encore nuit à cette heure-là. Bref, je ne sais pas trop comment je vais pouvoir m'organiser.

Je ne sais pas trop non plus pourquoi je mentionne ces préoccupations ici ? Il serait peut-être temps que je lui trouve une raison, à ce blog quotidien.

dimanche 11 septembre 2016

Lépisme argenté

Quand je sors de la chambre, vers 6h, le chat est derrière la porte. Il m'attend car il sait que, juste après mon pipi du matin dans la salle de bains en face, je lui donnerai sa ration de croquettes. Il me suit dans la salle de bains sur le carrelage bleu de laquelle, s'égayent dans toutes les directions, quelques lépismes argentés, surpris par la brusque lumière. Le chat pose l'une de ses pattes sur l'un de ces petits insectes, si vifs dans leurs mouvements, et, après quelques secondes, le croque goulûment. Voilà pourquoi sans doute il y en avait de moins en moins. Mais ce matin, j'en ai vu un qui, à cause de la brusque lumière, s'était réfugié sous la semelle de l'une de mes chaussures. Je déplace la chaussure sous le regard intrigué de Zuky qui se précipite sur le petit poisson d'argent et, bien entendu, le mange. En fait, j'ai regretté mon geste. C'était comme si j'avais trahi le secret de cette petite bête qui ne fait de mal à personne et qui, au contraire, est bien utile dans la maison. En effet elle se nourrit de tout ce qu'elle rencontre : cheveux, poils, rognures d'ongles, poussières, peaux mortes, papiers, etc.  Cette petite bête a surgi il y a environ 400 millions d'années et a une durée de vie d'environ deux ans. Il faut la protéger.

samedi 10 septembre 2016

Polenta

Délicieux plat préparé par Charlotte hier soir : de la polenta avec sauce tomate, feta et quelques restes de ratatouille + une couverture de parmesan gratinée au four. Nous nous sommes régalés avec l'invité de Charlotte, Marco.

Ce matin, j'ai fait une heure et demi de marche. Je suis allé jusqu'au quartier qui se trouve derrière le lycée de Charlotte : Campolide.

En rentrant à la maison, je vois que nous avons reçu une lettre de la MGEN. C'était ma nouvelle carte vitale.


vendredi 9 septembre 2016

Lotte ?

Il faisait assez frais ce matin vers 6h. J'ai pris mon jus de citron vert, ma douche et suis parti à l'aventure, vers l'Est. J'ai fait un grand tour qui m'a ramené, au bout de trois quarts d'heure, au Marché du 31 Janvier, où j'avais acheté mes trois délicieux petits bars il y a deux jours. J'avais très envie d'en racheter à nouveau, mais je me suis dit que c'était trop tôt et qu'il ne fallait pas exagérer les plaisirs. J'étais très intéressé par une immense lotte, mais la marchande refusait d'en couper un morceau. Il aurait fallu prendre le poisson en entier ce qui nous aurait fait manger de la lotte pendant trois jours.

jeudi 8 septembre 2016

Marche

J'ai conduit Charlotte à son lycée ce matin vers 7h30. Je comptais faire ma ballade ensuite en allant dans un nouvel endroit en voiture. Malheureusement, ce n'est pas si facile. J'ai dû faire au moins un quart d'heure en voiture avant de trouver une place de stationnement commode pour faire un tour du côté de l'Ambassade de France. En fait, je voulais me promener le long du Tage, mais je n'ai pas pris la bonne direction ce qui m'a fait faire des détours imprévus. Bref il faut que je m'organise un peu mieux, si je veux continuer à me promener pendant au moins une heure tous les matins. Comme me l'a écrit ma soeur Françoise, il n'y a rien de mieux que la marche à notre âge.

mercredi 7 septembre 2016

Clarté

En principe, la température va baisser un peu aujourd'hui. Le soleil n'est pas encore levé. L'air n'est pas clair. Une sorte de brumaison estompe les horizons.

J'ai profité de ma ballade matutinale pour aller au marché où j'ai acheté trois petits bars aux yeux brillants que l'on mangera à midi j'espère.

Actuellement, je lis La métaphore vive de Paul Ricœur. Quelle clarté.

mardi 6 septembre 2016

Trop chaud

Hier, la journée a été trop chaude : 39° au milieu de la journée ce qui fait que, même dans notre appartement dont l'isolation a été bien faite, c'était difficilement supportable.


Ce matin, je suis sorti pendant une heure et demi environ. J'ai été jusqu'à la place Egas Moniz où j'ai vu trois adeptes de Qi Gong en pleine danse lente et tranquille du matin. Je les ai contemplés pendant quelques minutes en me disant que c'est quelque chose que je pourrais commencer peut-être. Leurs mouvements sont gracieux comme des pensées. L'un, manifestement mieux
entraîné que les autres, était habillé d'une tunique chinoise jaune pâle avec de légers pantalons assortis. Il était très beau.
J'ai photographié une fresque de rue assez étrange. La voici :

lundi 5 septembre 2016

Rentrée

C'est la rentrée pour Charlotte mais elle est restée au lit avec 39 de fièvre ce matin. Hier je lui avais proposé de l'accompagner au lycée à pieds mais elle avait refusé. Cela me faisait une petite ballade et cela lui donnait de l'exercice. Bon ! mais je l'aurais volontiers conduite en voiture, également, pour le premier jour.
Elle a très mal à la gorge, elle a un torticolis, mal aux épaules, et grelotte alors qu'il fait déjà très chaud dehors. Bon, j'espère qu'elle sera bientôt guérie. Le médecin ne va pas tarder.

Je ne me suis mis en route pour ma promenade quotidienne qu'à 8h15 et j'ai pris la direction du lycée de Charlotte. Je voulais voir combien de temps il fallait pour y aller à pieds. J'ai mis un peu moins d'une demi-heure pour aller de la porte de mon appartement à la porte du lycée. Et pour revenir, j'ai mis vingt minutes environ. La descente est plus rapide en effet tout en sollicitant tout autant les muscles de mes jambes.

Hier après-midi, je suis allé à Gulbenkian voir une exposition rétrospective. Avec Isabel et à pieds. Le jardin est toujours aussi beau avec des arbres superbes, comme ce peuplier échevelé qui oublie de prier.

dimanche 4 septembre 2016

Stabilité

Au sommet du parc Edouard VII, on découvre une statue. C'est une femme assise qui tient un enfant sur ses genoux. J'ai pris plusieurs photos en tournant autour d'elle, comme m'y invitaient ses chairs de pierre, fermes et courbes, baignées par le soleil levant. Tout occupé à tourner autour de cette planète féminine, j'ai complètement oublié de m'informer sur l'auteur de cette sculpture remarquable. Je ne manquerai pas d'y retourner et de publier cette information dans un prochain article.

J'avais emmené un livre avec moi : L'encre serait de l'ombre par Philippe Jaccottet, livre qui m'a été offert par Eric Heilmann, pour mes 70 ans je crois. Il y a de très beaux textes dans cet ouvrage. Comme moi, cet auteur est fasciné par les arbres (p. 168) :

"Du monde confus, opaque
des ossements et des graines
ils s'arrachent avec patience

afin d'être chaque année
plus criblés d'air"

samedi 3 septembre 2016

Coqs

Je suis retourné à l'aube dans le quartier que nous habiterons peut-être un jour, Campo dos Martires da Patria, et suis tombé en arrêt devant ces deux coqs, eux-mêmes en arrêt l'un devant l'autre, apparemment prêts à combattre, absolument immobiles pendant un long moment, puis, l'un d'eux a bougé pour s'ébrouer les plumes en les gonflant orgueilleusement et a poussé son tonitruant appel au réveil, tandis que l'autre s'est approché des feuilles de chou qu'une âme sensible avait éparpillées pour nourrir la volaille du petit parc.

*   *   *

En descendant notre future rue, la Calçada de Santana, vers Rossio, je suis de nouveau tombé en arrêt devant une devanture où apparaissaient ces têtes de jeunes filles coiffées chacune d'un
foulard. Je n'ai pas réussi à comprendre ce que vendait cette échoppe —les foulards, sans doute—, mais j'ai trouvé cette vitrine suffisamment étrange pour que je la prenne en photo. 



vendredi 2 septembre 2016

Jose Fontana


Il s'est suicidé le 2 septembre 1876, à l'âge de 35 ans.

D'origine suisse, il fut l'un des fondateurs du parti socialiste portugais. La ville de Lisbonne l'a honoré d'une place, pas très loin de chez nous, où je me suis promené aujourd'hui matin après d'assez longs détours du côté de l'Avenue de la République.
Ci-contre, une branche de l'un des beaux arbres du petit parc qui se trouve au milieu de cette place.
Je ne me suis pas dirigé vers cette place en connaissance de cause. Je ne savais même pas qui était Fontana avant d'en revenir et de m'informer sur ce qui lui avait valu l'honneur d'une si belle place à Lisbonne.

jeudi 1 septembre 2016

Riboud

Le photographe Marc Riboud est mort. Il nous laisse les fragments de son regard et de ses pensées sur le monde qu'il a connu. Notre monde. Mon collègue de Paris VII et ami Richard Millet a dû vraisemblablement le connaître assez bien. Quel dommage de ne pouvoir en parler avec lui.

Ce matin, je me suis dirigé vers le quartier de Principe Real. J'ai marché pendant une heure et quart environ. J'ai pris encore quelques photos de ces arbres magnifiques qui habitent là-haut.

J'ai lu hier le premier roman de Georges Perec qui vient d'être publié au Seuil, L'attentat de Sarajevo, écrit hâtivement en 1957 alors qu'il avait 21 ans, et refusé par l'éditeur à cette époque. Cela se lit, mais je ne trouve pas qu'il y a chef d'œuvre.

Je lis Avez-vous lu Char ? par Georges Mounin, l'auteur de cet ouvrage, Les problèmes théoriques de la traduction, qui m'avait vivement intéressé à l'époque où j'écrivais ma première thèse sur la vulgarisation scientifique. Mounin était un linguiste éminent, grand ami de René Char. Il écrit ceci : "Les vrais lecteurs des poètes le savent bien, les poèmes ne se lisent pas, on les fréquente, on les sait par cœur, à son insu même. (...) ... la création du poème par le lecteur est une opération parallèle à celle du poème par le poète." (p.44)

Après avoir lu L'écharpe rouge de Bonnefoy, qui représente notamment une méditation du poète sur ce qu'est la poésie, après avoir lu René Char qui s'interroge lui aussi sur ce qu'est la poésie, tout comme Francis Ponge et bien d'autres encore, je m'étonne de ne jamais avoir lu des réflexions de mon père, poète lui aussi, sur cet art.