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mercredi 30 novembre 2016

Réhabilitation...

... par l'Assemblée nationale des insurgés de la Commune de Paris qui ont été passés par les armes en mai 1871. Ils étaient entre 10 et 20.000 à avoir été ainsi exécutés. Mais le temps des massacres ne s'est pas terminé à ce moment-là. Dans cent ans, le gouvernement syrien réhabilitera-t-il les insurgés d'Alep ?

J'ai commencé La Maladroite d'Alexandre Seurat.

mardi 29 novembre 2016

Qu'entends-je ?

Ce matin sur France Inter, Patrick Buisson, interviewé par Patrick Cohen, prétend que seul Mélenchon est vraiment à l'écoute des tourments du peuple français. Etrange.

Nous avons enfin reçu des papiers qui ressemblent à une autorisation de procéder à nos travaux. Bon, il faudra vérifier, mais ce serait une excellente nouvelle.

J'apprends également la mort de François Roustang, auteur de ce livre remarquable, Un destin si  funeste, aux Editions de Minuit. Il avait 93 ans. La psychanalyse, à travers son œuvre, rencontre l'intelligence.


lundi 28 novembre 2016

Diplomatie

Je n'ai fait aucun commentaire sur la primaire de la droite en France, ni sur la mort de Fidel Castro, ni sur celle de David Hamilton. Sur Fidel Castro, je suis mitigé. C'est vrai que sur l'éducation et la santé, Fidel Castro a été très efficace mais je ne lui pardonne pas d'avoir privé les Cubains de leur liberté de penser pendant cinquante ans. Il n'y a rien de pire que de supprimer cette liberté-là et c'est ce que fait aujourd'hui Erdogan en Turquie. Cela me désole de voir que les malheureux exemples des dictatures du passé ne soient pas pris en compte par ces gens avides de pouvoir. Hier soir, j'ai vu sur Arte le film Diplomatie qui traite de la fin de la 2e guerre mondiale et de la menace de destruction qui pèse sur la ville de Paris selon les ordres du Führer. L'intervention du Consul de Suède, Raoul Nordling auprès du général allemand Dietrich von Choltitz, gouverneur de Paris pour le compte de l'occupant, a été déterminante pour que l'une des plus belles villes du monde ne soit pas détruite. Tout était prêt, semble-t-il, pour que Paris soit rayé de la carte.

dimanche 27 novembre 2016

Pitchipoï

"Les enfants internés à Drancy à partir de juillet 1942 ont un surnom pour la destination inconnue des convois, Pitchipoï." Cette phrase est tirée du livre que je suis en train de lire L'Administrateur provisoire d'Alexandre Seurat qui raconte comment il retrouve les traces de son arrière-grand-père, Raoul H. qui était "administrateur provisoire" pendant la guerre. Cela veut dire que c'est lui qui administrait les biens dont les Juifs étaient spoliés au nom des lois anti-sémites du régime de Vichy.
Ce livre est très prenant car on sent l'authenticité des sentiments et des émotions qu'il rapporte. Entrecoupé des rêves de l'auteur, le récit décrit une enquête angoissante, celle qui cherche à dire la vérité sur le passé de sa famille à partir des archives. C'est un livre très intense qui nous épargne toutes les fioritures stylistiques possibles.

vendredi 25 novembre 2016

Chiasme

Des rêves où je reprenais mes propres travaux sur la vulgarisation scientifique. Décidément, c'est un thème que j'ai du mal à oublier. J'ai aussi beaucoup réfléchi au séminaire que je dois animer le 16 décembre au CELSA sur l'écriture alphabétique. Je vais reprendre le livre de David Abram et reprendre cette question dont il traite à la suite de Merleau-Ponty sur le chiasme optique. Il faudrait aussi que je retravaille un peu les résultats de Stanislas Dehaene sur la neurophysiologie de la lecture.  Je vais également tenter de préparer un PowerPoint — j'avais fait un lapsus calami en écrivant ce dernier mot ! j'avais écrit PoxerPoint, ce qui n'est pas loin de BoxerPoint, hahaha !— et je m'aperçois également que l'usage de l'expression lapsus calami n'est pas vraiment appropriée quand on tape un texte sur l'ordinateur. Bref que de dérapages en ce merveilleux Black Friday que beaucoup de gens terminent dans le rouge. J'espère que ce ne sera pas mon cas.

jeudi 24 novembre 2016

Les 4 R

Refuser, réparer, réutiliser et recycler, ce sont les quatre "r" d'Isabel pour changer nos habitudes de consommation. Refuser les sacs en plastique dans lesquels on enveloppe vos achats alimentaires. Je suis allé au marché et en effet, on m'a donné un sac en plastique pour que je puisse transporter la viande que je venais d'acheter. Puis un autre sac en plastique pour transporter les soles portugaises que nous mangerons ce soir. C'est la catastrophe du plastique.

mercredi 23 novembre 2016

Steve Bannon

Je viens de lire dans Libé le portrait de Steve Bannon, l'un des conseillers récemment nommés le plus proche de Trump. J'avoue qu'il s'agit là d'une personne bien peu recommandable si l'on se fie à ce qui en est dit. Mais on peut aussi soupçonner cet homme de cultiver le vice et le mal — the dark side of life — pour des raisons esthétiques. Après tout, il s'agit d'un homme des médias qui s'est fabriqué lui-même à Hollywood. L'élitisme cynique et esthétique, tel semble être sa doctrine. Sera-ce le "Goebbels" de Trump, comme le prédisent certains critiques. Pour cela, il faudrait que Trump s'hitlérise de façon beaucoup plus radicale, ce qui n'est pas le cas pour le moment. La situation, en tout cas, est vraiment intéressante même si l'on peut craindre une évolution qui la rendrait désastreuse.

mardi 22 novembre 2016

L'indessinable

Ce qu'on lit dans la presse à propos de la victoire de François Fillon donne une idée assez nette de l'"état mental" de la France aujourd'hui : une France de droite, réactionnaire, catholique et conservatrice, la France de l'ordre moral, celle d'Auguste Comte et des antidreyfusards... bref une France arrogante et égoïste. Cela ne veut pas dire que je suis opposé à toutes les mesures préconisées par Fillon qui est quand même un peu plus crédible que Sarkozy mais je suis quand même inquiet par ses positions surtout en ce qui concerne la politique étrangère. La France de Fillon va-t-elle soutenir Bachar el-Assad ? s'acoquiner avec Poutine ? Le dessinateur Sfar se plaint que Fillon est indessinable, car trop marqué par l'ennui qu'il inspire. C'est peut-être un bon point ?

lundi 21 novembre 2016

Polar

Dans l'avion qui me ramenait à Lisbonne, j'ai lu un petit polar —La vérité et autres mensonges de Sascha Arango, un auteur allemand qui a pas mal de succès — assez bien fait même si je lui reproche certains défauts et notamment celui de multiplier les situations énigmatiques, les mystères. Je pense qu'il faut maintenir une certaine réserve avec ce genre de situations dont on s'aperçoit trop clairement qu'elles sont construites artificiellement pour maintenir l'intérêt du lecteur. Du coup, le livre n'est plus intéressant du tout.

dimanche 20 novembre 2016

Une tache

Il pleut doucement sur la colline qui attend, immobile sous les nuages, comme un animal aux aguets, sa fourrure couleur d'automne, qu'aucun souffle ne fait frémir.

Je viens de petit déjeuner avec J-P qui m'a parlé de physique de la fusion. Je comprenais quelques bribes mais certainement pas toute la physique qu'il y avait derrière son évocation du travail qu'il a fait pendant la plus grande partie de sa vie. Le village de Beringen, ce dimanche matin, est parfaitement calme. Presque sinistre.

Ce matin, en prenant ma douche, je remarque l'apparition d'une petite tache rouge sur le côté droit de mon genou droit. Je me demande ce que c'est.

samedi 19 novembre 2016

Rêve indien

Cela se passait en Inde, dans une ville comme Calcutta, des logements très petits, les uns à côté des autres, je cherchais une place pour dormir. Cela me faisait penser à un documentaire que j'ai vu, il y a très longtemps à Paris, Bilal de Sourav Sarangui, un réalisateur indien dont le film était remarquable, l'histoire d'un petit garçon indien dont les parents sont aveugles dans une grande ville de l'Inde.

vendredi 18 novembre 2016

Inachevé

Ils sont venus, ils sont tous là... les membres du CEIP du lycée Ermesinde à Luxembourg, sauf Eric, Uli et Payacotta. Nous sommes là pour la vingtième séance de notre comité.

Je n'ai pas retrouvé cette évocation du bleu dans mon petit paragraphe d'hier soir ce qui donnait à mon texte un air inachevé qui ne me plaisait pas. Cette idée m'a donné la solution que voici :

Oh le ciel, un mur infranchissable
le bleu inachevé
avec des bouffées de lierre
pour les âmes grimpantes

Dans le Guardian, ce matin, Barack Obama accuse Facebook et son directeur Mark Zuckerberg de s'être fait l'écho partisan des nouvelles pour chacun des deux grands partis, polarisant ainsi de manière beaucoup plus radicale le débat politique.

“If everything seems to be the same and no distinctions are made, then we won’t know what to protect. We won’t know what to fight for. And we can lose so much of what we’ve gained in terms of the kind of democratic freedoms and market-based economies and prosperity that we’ve come to take for granted,” he said.
These comments come after Facebook CEO Mark Zuckerberg rejected the “crazy idea” that fake news on the social network swayed voters in the US presidential election. That’s in spite of analysis by BuzzFeed that showed that fake news on the site outperformed real news in the run-up to polling day."



jeudi 17 novembre 2016

Oh le ciel...

Oh le ciel, un mur infranchissable
avec bouffées de lierre
pour les âmes grimpantes

C'est ce qui me reste d'un rêve qui m'a paru durer très longtemps cette nuit. C'est assez mystérieux. Il y avait également une expression contenant le mot "bleu", mais je ne me souviens plus exactement de ce qu'elle disait.
Le grand avion de Luxair qui m'a amené à Luxembourg était à moitié vide. Voyage très agréable.

mercredi 16 novembre 2016

DiDonato

Merveilleuse chanteuse américaine qui vient de donner un récital à l'Opéra Garnier à Paris. Je vous recommande d'écouter ce morceau :
https://www.youtube.com/watch?v=g1WkMieDaeg
Lascia ch'io pianga
La voix est magnifique.

Je repars à Luxembourg demain matin pour une réunion du CEIP.

mardi 15 novembre 2016

Huawei

Il a fallu que je change de téléphone. Celui que j'avais acheté avec Fabien, un Microsoft, ne se rechargeait plus. Je le rapporterai à la FNAC des Champs Elysées la prochaine fois que je serai à Paris. J'ai acheté un Huawei Y6II, un téléphone chinois qui a intégré aussitôt la carte mémoire du Microsoft ainsi que mes deux cartes Sim (Portugal et France).

lundi 14 novembre 2016

Conversion 2

Ce matin, je me suis fait un œuf à la coque et, contrairement à mon habitude, je l'ai ouvert par le petit bout, ce qui veut dire que je suis en train de quitter le clan des "gros boutiens" pour rejoindre celui des "petits boutiens". Pourquoi ce changement ? Je me suis aperçu qu'effectivement l'accès au jaune de l'œuf n'était pas immédiat quand on l'ouvre par le petit bout. Il y avait une épaisseur de blanc plus importante à franchir. Mais une fois cette épaisseur vaincue, le jaune apparaît intact alors que, souvent, quand on ouvre l'œuf par le gros bout, le jaune risque d'être entamé et de se mettre à déborder le long de la coquille.

dimanche 13 novembre 2016

Sur l'AVC

J'ai vu hier soir, sur ARTE, un programme sur l'AVC. Cela peut venir à n'importe quel moment et je pensais à ma sœur Martine qui en a déjà subi un et qui se retrouve souvent seule dans sa grande maison à Leamington Spa. J'espère que tout va bien et que cela continuera à aller bien pour longtemps.


Hier également, nous avons fait une balade à Nazaré, qui est le site des vagues de 30 m, justement appréciée des surfeurs venus du monde entier pour affronter ce geste océanique, cette caresse appuyée des côtes portugaises tout à côté de l'une des plus belles plages que j'ai jamais vues. 

Nous y avons déjeuné dans un petit restaurant en hauteur avec vue sur la mer. Mais la photo que je publie ici à droite a été prise sur internet. En fait, je voulais depuis longtemps aller à Nazaré pour voir cette vague que je n'ai malheureusement pas pu apercevoir hier.

samedi 12 novembre 2016

La Voix Humaine


Texte de Jean Cocteau. Musique de Francis Poulenc. Un opéra en un acte interprêté par Lucia Lemos avec Joao Paulo Santos au piano dans une mise en scène très particulière. Un grand écran sur la scène avec, en gros plan et en noir et blanc, pendant tout l'opéra, le visage de l'interprète en train de chanter sous des angles très différents les uns des autres : les cheveux de dos, le profil, les yeux, le nez, les lèvres déformées par le chant, les yeux encore, vus d'en bas, d'en haut, de droite et de gauche, les narines, la bouche tordue... Je n'ai pas pu ne pas repenser au chapitre de ma thèse d'Etat qui concerne précisément le visage de la mère dont l'un des paragraphes s'intitule 'Le visage ou la voix" (pp 91-101). Autrement dit, cet opéra nous plonge dans la situation archaïque où nous nous sommes trouvés un jour, infans, à devoir "choisir" entre une présence maternelle associée à sa voix ou une présence associée à son visage. Est-ce la voix de ma mère qui me rassure sur sa présence ou bien est-ce son visage aimant, qui apparaît et... disparaît ? Cocteau et Poulenc, dans cet opéra, s'adresse à l'une de nos expériences les plus archaïques de notre vie. C'est tout-à-fait fascinant.

vendredi 11 novembre 2016

So Long...

... Leonard. Après cette Marianne à laquelle il s'adressait dans l'une de ses chansons les plus célèbres et qui est morte en juillet dernier, Leonard Cohen nous a quittés. J'aimais bien le calme de sa musique très "zen".

Trump continue de faire parler de lui. Les gens sont dans la rue pour exprimer leur colère à l'avoir lui, comme président tandis que beaucoup d'autres gens, se croyant les grands vainqueurs, ont commencé à mettre en œuvre le programme annoncé : racisme, sexisme et tout le reste. On peut craindre la fin de l'histoire. En réalité, il n'y a pas grand chose à dire. J'ai évidemment très peur d'un durcissement radical de la politique israélo-américaine vis-à-vis de la Palestine.

jeudi 10 novembre 2016

Contraste

J'ai été frappé hier par le contraste entre la liesse qui s'exprimait sans retenue chez les Républicains, une liesse légitime certes, mais qui, pour moi, fait problème, et la tristesse exprimée par les Démocrates et qui avait été saisie de façon saisissante par les photos publiées hier matin dans Libération. La liesse d'abord : on les voit sauter de joie, brandir des panneaux "Trump", crier de toutes leurs forces, gesticuler, s'embrasser... et pourquoi ? quels sont les enjeux ressentis par cette foule qui peuvent justifier de tels débordements ? est-ce la tension préalable ? la libération d'un stress insupportable ? est-ce la perspective d'un avenir bien meilleur ? c'est étrange quand même, que l'on puisse ressentir si profondément une victoire associée aux votes d'une foule anonyme... Le fait d'avoir voté la même chose que 50 autres millions de gens, vous autorise-t-il une telle explosion émotionnelle si singulièrement subjective ? en oubliant qu'une cinquantaine d'autres millions de gens ont voté différemment...


Hier j'avais rendez-vous avec l'ophtalmologue. Il m'a prescrit des lentilles qui seraient mieux adaptées aux défaillances de ma vision. L'hôpital où nous sommes allés était superbe mais, en sortant, j'ai été interpelé par des azulejos très beaux certes, mais qui me semblaient avoir été conçus de façon assez étrange pour orner les murs d'un magnifique escalier de marbre. Le sol des scènes représentées n'était pas horizontal mais était parallèle à la pente des escaliers eux-mêmes. Cela donnait une drôle d'impression optique justement. 


mercredi 9 novembre 2016

Comment voir ?

S'agit-il plus de la victoire de Donald Trump ou de la défaite d'Hilary Clinton ? Je pose cette question parce que ces deux visions ne reviennent pas exactement au même. Je ne suis pas mécontent d'une défaite d'Hilary Clinton malgré la valeur symbolique que sa victoire aurait pu avoir pour l'histoire des femmes et des Etats Unis et que je souhaitais vraiment. Qu'une femme puisse devenir présidente des USA aurait été formidable. Mais je ne crois pas que c'eût été suffisant pour que nous changions de monde. Par ailleurs, je ne partage pas la peur qu'inspire en général la victoire de Donald Trump. Il a gagné cette élection de manière détestable mais y avait-il une autre manière de gagner ? Si Bernie Sanders avait pu continuer son combat pour les démocrates, je crois qu'il aurait eu des chances de gagner contre Trump mais l'histoire en a décidé autrement. Je crois que Trump est capable de se connecter avec les gens par le cœur et les tripes, ce qu'Hilary Clinton ne réussissait pas à faire. Cela peut nous conduire à un désastre si Trump se révèle aussi méchant qu'Hitler. Mais cela peut aussi nous forcer à voir l'organisation du monde autrement. Ce qui, au fond, est souhaitable. Trump n'est pas un homme de parti. Il aura dumal à gouverner contre les Républicains ET contre les Démocrates, et ça, c'est peut-être une chance.

Je termine aujourd'hui Le Testament français d'Andreï Makine et je trouve ce livre absolument merveilleux. Je présume que Samantha le connait déjà et je me réjouis beaucoup d'en parler avec elle à Noël. Comment la langue française peut exister au sein d'un environnement complètement russe, c'est très beau.

Pascal est à Lisbonne et nous sommes très heureux de l'avoir avec nous. Nous attendons Pierre-Yves. Quand rejoindra-t-il son mari ?

mardi 8 novembre 2016

Gorge rauque

Je me réveille ce matin et je m'aperçois, au détour d'un grognement, que ma voix a changé. Elle est devenue rauque et a baissé d'une octave au moins. Je ne reconnais plus qui dit ce que je dis. En réalité, je ne dis pas grand chose puisque je suis tout seul dans ma chambre et dans ce couloir de l'internat. Ma gorge est légèrement douloureuse. Ce soir, je serai de nouveau à Lisbonne mais je réussirai peut-être à acheter d'ici là, des extraits de pépins de pamplemousse, produit qui, généralement me fait du bien.

J'ai retrouvé Le testament français de Makine dans ma chambre à Luxembourg. Belle écriture.

lundi 7 novembre 2016

Neige ?

Il ne neige pas encore mais la mine froncée du ciel lui donne vraiment l'air de s'y préparer. La météo avait prévu de la neige dans le nord est de la France, et même en basse altitude. C'est bizarre parce que les arbres n'ont pas encore perdu toutes leurs feuilles. Va-t-il neiger quand même ? Ma formulation est maladroite parce qu'elle me donne l'air de croire que ce sont les feuilles qui décident de la neige ou pas.

Demain, c'est le grand jour des élections aux Etats Unis. Ce n'est pas encore complètement gagné pour Hilary Clinton. J'ai discuté aujourd'hui avec plusieurs enseignants des effets qu'aurait une victoire de Trump. Retour à l'isolationnisme de l'Amérique. Cela pourrait peut-être secouer l'Europe qui devrait dès lors, assumer ses responsabilités politiques mondiales. Bon, il vaut mieux ne pas rêver d'un scénario de ce type.

Je viens de me faire une tisane au romarin. Cela devrait calmer ma toux. J'ai trouvé deux brins de romarin au cours d'une réception au Kirchberg sur la manière dont les écoles devraient promouvoir l'esprit "entrepreneur". La conférence principale n'était guère convaincante. Par contre le buffet était bien. C'est là que j'ai trouvé le romarin de ma tisane qui dégage un parfum délicat et très agréable.

dimanche 6 novembre 2016

Deux degrés

Deux petits degrés à Luxembourg. J'ai apprécié ce froid de saison. Comme dirait Isabel, c'est mon côté "viking". Je me suis bien couvert pour affronter ce froid délicieux. Dans l'avion j'ai lu L'heure présente d'Yves Bonnefoy. Il y a de très beaux passages. Je me suis posé beaucoup de questions sur la poésie. Ça ne sert à rien, me disais-je. Comme le dit Badiou, ni communication ni connaissance mais simplement : pensée. Comme la dimension réflexive n'y est pas vraiment, on ne peut plus savoir qui pense dans cette aventure. Mais quand on écrit un petit texte comme celui que j'ai écrit hier, il se passe quelque chose dans la tête, ma tête en l'occurrence. Ça a commencé à fonctionner quand je regardais la mer avec Isabel dans la voiture. Je n'ai pris aucune note et ce n'est que le lendemain que j'ai écrit ce qui a été pensé. Un tour de langue, pourrait-on dire.
Badiou reprend la manière dont Platon chasse les poètes de la cité. Incompatibilité avec la politique.

samedi 5 novembre 2016

Chiens blancs

Isabel et moi sommes allés voir et entendre la mer tout près de Carcavelos hier après-midi. Il s'agit d'une petite aire de parking où il y a de la place pour quatre ou cinq voitures. Les gens restent à l'intérieur de leur voiture, fenêtres ouvertes. On regarde la mer; on se laisse absorber par le bruit rythmé des vagues. On surplombe la plage qui fut celle de l'enfance d'Isabel. Elle est déserte. Le lieu est suffisamment à l'écart pour que l'on ne soit pas dérangé par les voitures circulant sur la "marginale", cette route qui longe la rive du Tage, de Lisbonne aux plages balayées par le vent de Guincho, au delà de Cascais.

Une mer d'encre jette ses chiens blancs sur la plage
Où ils se couchent et meurent
Par hordes entières
Entre rocs et balises
De bèton.
Un ciel sombre a éteint tous les oiseaux
Dans la nuit qui, pourtant, s'amuse
A faire briller des lignes de pensées.

Par ailleurs, excellent article de Charles Falconer dans le Guardian, ici :
https://www.theguardian.com/commentisfree/2016/nov/04/assault-uk-judges-brexit-press-judiciary-constitution?utm_source=esp&utm_medium=Email&utm_campaign=GU+Today+main+NEW+H+categories&utm_term=198253&subid=13292981&CMP=EMCNEWEML6619I2

Plus tard, dans l'après-midi.
Je viens de terminer Vous n'aurez pas ma haine d'Antoine Leiris. C'est un livre très émouvant, d'une écriture sobre au service de celui qui a écrit. Une écriture utile pour pouvoir respirer à nouveau, après le deuil. Les mots réparateurs, qui ne réparent rien vraiment, mais peuvent aider.

vendredi 4 novembre 2016

Curiosité

Parfois, un lecteur (ou une lectrice) de mon blog m'envoie un message. Non pas une réponse à ce que j'ai écrit, mais juste un signe qui témoigne de leur lecture. J'avoue que cela me fait généralement plaisir car, écrire dans le vide, sans aucune certitude d'être lu, n'est pas toujours facile. C'est ce que font les auteurs de journaux intimes, cependant, encore que, dans leur cas, l'espoir d'une lecture reste présent au moment de l'écriture. Comme Winston Smith, le héros d'Orwell, qui s'adressait aux générations du passé et de l'avenir pour justifier l'écriture de son journal intime. Certes je ne suis pas dans la situation de Winston. Mais l'époque et les annonces que l'on entend de plus en plus souvent ne laissent pas d'inquiéter : la mise en fiches de 60 millions de Français, par exemple ou l'arrivée de Donald Trump au pouvoir du pays le plus puissant de la planète. Ce n'est pas encore fait, d'accord, mais sa proximité d'une victoire est en elle-même inquiétante. Quoiqu'il ne soit pas du tout sûr qu'il puisse faire tout ce qu'il a dit qu'il ferait. Il y a beaucoup d'impuissance dans les pouvoirs qui émergent dans les démocraties d'aujourd'hui. Et c'est heureux.
Je dois aussi avoir quelques lecteurs anonymes, des lecteurs qui tombent par hasard sur l'une de mes pages en "googlant" une notion, un mot ou un nom que mon blog aurait évoqué antérieurement. Il devrait être possible de faire connaissance, bien que ce ne soit pas évident. C'est l'aiguillon de la curiosité qui me pousse à évoquer des retours de ce type.  

jeudi 3 novembre 2016

Mitterand

Isabel a reçu comme cadeau pour son anniversaire les Lettres à Anne de François Mitterand. Il faudrait également acheter le Journal pour Anne de 1964 à 1970 qui est un livre beaucoup plus gros avec des collages et beaucoup de références à l'actualité de l'époque. Mais il s'agit d'un livre énorme et très cher. J'ai feuilleté les Lettres, hier. On y trouve évidemment beaucoup de déclarations d'amour mais aussi de petits poèmes assez légers, sans prétention certes mais qui donne le sentiment d'un homme attentionné. Est-ce le cas ? Peu importe d'ailleurs. Mitterand devait avoir beaucoup de charme quand il était jeune : un séducteur sans doute.

mercredi 2 novembre 2016

Snowden

Nous sommes allés voir le film d'Oliver Stone sur Edward Snowden hier soir. "Nous" c'est Isabel, Charlotte et moi. J'ai trouvé ce film intéressant et finalement assez sobre sur l'histoire héroïque de ce lanceur d'alerte hors du commun qui, semble-t-il, est maintenant obligé de vivre à Moscou. Après le film, nous sommes allés manger une entrecôte à la sauce moutarde dans un restaurant où nous nous faisons une fête d'aller de temps en temps.

Quand on tape "Snowden" sur Google maintenant, il n'y en a plus que pour le film. L'homme qui a fait trembler la NSA n'apparaît plus, éclipsé complètement par son double cinématographique. Il est possible que cela puisse le satisfaire car, manifestement, ce n'était pas un homme en quête de gloire ou de pouvoir. Que son image soit aujourd'hui celle de l'acteur jouant son rôle dans un film est peut-être une bonne occasion pour lui de continuer à vivre plus ou moins normalement, s'il est effectivement possible de vivre "normalement" à Moscou tout en étant la cible d'une armée d'espions et d'agents secrets... c'est ce qu'on imagine, évidemment.

Hier soir, avant de m'endormir, j'ai lu plusieurs poèmes de Celan. Même en traduction, c'est une expérience émotionnelle importante. Cela me fait penser à ce que dit Alain Badiou dans son essai "Que pense le poème ?" et que je viens de relire avec beaucoup d'attention et de plaisir. Je le cite au hasard : "La pensée du poème ne commence qu'au-delà d'une complète désobjectivation de la présence. C'est pourquoi on peut dire qu'au plus loin d'être une connaissance, le poème est, exemplairement, une pensée qui s'obtient dans le retrait, la défection, de tout ce qui supporte la faculté de connaître." (p.22) Je reviendrai certainement sur ces propos qui me semblent très fondamentaux.