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vendredi 30 novembre 2018

L'or

Il est question, comme nous le savons depuis quelque temps, d'une "montagne d'or" en Guyane, dans un endroit protégé mais qui a déjà donné lieu à l'octroi d'une concession par le gouvernement français. L'exploitation de ce filon exige une déforestation massive ainsi que l'usage d'une quantité considérable d'arsenic. Il existe un mouvement en Guyane qui s'oppose à cette exploitation très dommageable pour l'environnement. Il y a là une chance unique à saisir pour le gouvernement, la chance de renoncer à cette montagne d'or. Ce serait là un geste inouï dont la portée symbolique marquerait un changement profond de cette humanité cupide qui était, et est encore, au fondement de toutes les exploitations les plus iniques de l'histoire. Renoncer à l'or, à la richesse, au capital. Renonçons aux crimes que cela annonce. Sans doute impossible, inconcevable. Et pourtant tellement nécessaire si l'on veut survivre. L'or est là, à notre portée... Laissons-le là. N'y touchons pas. Laissons la forêt tranquille. 

jeudi 29 novembre 2018

Lacan

Je suis allé déjeuner avec Isabel S. aujourd'hui à midi. J'y suis allé à pieds : 4,1 km en trois quarts d'heure. En tout, aujourd'hui, j'ai marché sur une distance de 6,8 km, j'ai monté 5 étages et j'ai comptabilisé 9.436 pas. Presque 10.000 ! 

Hier soir, j'ai commencé le roman de Yukio Mishima, Une soif d'amour (NRF, 1982,  traduit de l'anglais par Léo Lack). Je ne suis pas sûr que je réussirai à le terminer ce soir dans la mesure où je vais aller à une conférence de José Martinho sur Jacques Lacan. J'en dirai sans doute plus à mon retour.

mercredi 28 novembre 2018

Kadaré

Le roman d'Ismail Kadaré m'a captivé jusqu'à la fin. C'est un roman un peu sombre qui oppose à la modernité les traditions de la montagne autour du château d'Orosh en Albanie. Ces traditions, le kanun, ensemble de règles fondées sur la "reprise du sang", ou, pour le dire plus simplement sur la persistance et la nécessité de la vendetta, servies par un code d'honneur très rigoureux, font règner une sorte de terreur latente sur "le Plateau", la terreur de vivre. En face de cette terreur constante, il y a le monde moderne amolli par des préoccupations psychologiques sentimentales qui ne mènent qu'à l'angoisse et à la névrose. 

*  *  *

Sur Arte, hier soir, j'ai un programme sur l'esclavage moderne qui affecterait, selon ce programme, 45 millions d'humains : marins birmans jamais payés pour leur travail, enfants soldats en Afrique, ouvriers en Arabie Saoudite, etc., il n'y a jamais eu autant d'esclaves dans le monde qu'à l'heure actuelle. 

mardi 27 novembre 2018

Contrastes

A l'heure où un vaisseau de la NASA "atterrit" sur la surface poussièreuse de la planète Mars, on découvre que la station internationale en orbite autour de la terre depuis quelques années subit un début d'invasion de punaises. Incorrigibles humains qui vont semer leurs merdes partout, sous la forme de microbes, de parasites, de débris technologiques, de plastiques, etc. 

Hier soir je me suis mis à lire un livre d'Ismail Kadaré, Avril brisé, Fayard, 1982-97, Traduction de l'Albanais de Jusuf Vrioni. Encore un livre que je n'avais pas terminé à l'époque où je l'ai acheté et que je vais lire jusqu'au bout, promis.

Enfin, à 77 ans, Bertolucci vient de mourir. Un des grands réalisateurs italiens du XXe siècle.

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Ce matin je suis allé sur le chantier avec Isabel. J'ai pris cette photo du haut de la terrasse qui, maintenant, est bien dégagée. 

lundi 26 novembre 2018

Le non-être

Quand j'ai terminé un livre bien avant d'aller me coucher, je cherche dans ma bibliothèque un ouvrage qui me permettra, après quelques pages, de m'endormir en toute sérénité. Hier soir, mon choix est tombé sur Barbara Cassin, L'effet sophistique, livre dans lequel on peut prendre connaissance du "Traité du non-être" de Gorgias, texte fascinant sur lequel je reviens de temps en temps. Ce n'est pas un texte facile. Mais il ne m'a pas empêché de m'endormir, bien au contraire. En fait je me suis endormi en repensant à l'amnésique de Collegno et aux nombreuses questions auxquelles l'enquête n'a pas voulu répondre à l'époque et qui pourtant exigent des réponses si l'on veut y voir clair. Mais le veut-on ?

Embrassant l'azur
Hébété par l'au-delà
Un avion s'en va

Sombre samedi
Aux lèvres de néon rouge
Bons baisers de rue

dimanche 25 novembre 2018

René Guénon

[Je n'avais mis que le titre de cet article qui est resté coincé comme "brouillon" —daté du 22 novembre— sur mon site. Je voulais répondre à une question qui m'avait été posée par Elsa P. sur... Henri (sic) Guénon. Je présume qu'elle évoquait René Guénon, auteur assez prolixe dont les écrits étaient fortement influencés par la philosophie orientale. Je n'ai presque rien lu de lui, si ce n'est, son interprétation du Tao de Lao Tseu. Enfin... disons que je crois me souvenir qu'il a publié quelque chose sur Lao Tseu, que j'avais d'ailleurs apprécié à l'époque. ]

Heinrich Böll

J'ai repris la lecture, interrompue il y a bien longtemps, du roman de Heinrich Böll, La grimace, Seuil, 1964. Mon livre date sans doute de cette époque. Les pages ont pris la couleur et l'odeur des vieux papiers. Je trouve que c'est un grand livre dans le sens où il nous fait deviner un auteur dont la personnalité devait être très attachante. J'aime bien les livres qui, implicitement, parlent de ceux qui les ont écrits. On pourra me rétorquer que tous les livres trahissent leur auteur. Je ne crois pas. Peut-être aussi qu'il existe des auteurs dont il n'y a rien d'intéressant à dire en dépit des livres qu'ils écrivent. Je pense à Sylvain Tesson par exemple, peut-être injustement d'ailleurs. Ce n'est certainement pas le cas de Heinrich Böll.

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"Dans toute gare d'une certaine importance des milliers de gens qui viennent travailler en ville débarquent chaque matin, tandis que des milliers d'autres quittent la ville pour aller travailler ailleurs. Pourquoi tous ces gens-là ne permutent-ils pas simplement leurs lieux de travail ? Sans parler du cauchemar de ces longues files de voitures qui, aux heures de pointe, se croisent interminablement. Permutation des lieux de travail ou de résidence, et le tour serait joué : supprimée cette puanteur superflue et supprimée aussi l'obligation pour tous ces pauvres flics de ramer comme des galériens. Le trafic serait si réduit aux carrefours que les agents pourraient jouer au jacquet." (p. 113) Cette remarque d'Heinrich Böll devrait plaire à mon fils Fabien.

samedi 24 novembre 2018

Der Vorleser

Ce terme allemand a été traduit par "liseur", mot qui, en français, est plutôt rare et qui vient de l'opération qui consiste à "analyser un dessin pour tissu mis en carte, afin de procéder au perçage des cartons". Hum ! On utilise également le terme pour dire de quelqu'un qu'il lit beaucoup. Au féminin, ce mot désigne mon kindle. C'est enfin le titre du roman que je viens de terminer Der Vorleser de Bernhard Schlink, paru en allemand en 1995 et traduit l'année suivante par Bernard Lortholary pour les éditions Gallimard. Il semblerait qu'en allemand, le terme soit mieux ajusté à une lecture à haute voix. En tout cas, j'ai trouvé ce roman magnifique, plein de retenue et de décence dans le traitement d'un sujet difficile mais qui, je crois, a dû être à l'origine de grands tourments chez les Allemands après la guerre. On en a tiré un film que j'ai sans doute vu mais dont je n'ai rien retenu. Par contre le roman ne peut pas laisser indifférent. Certes, pas plus que le film, mais il y a quand même une différence. Les images d'un film nous jettent dans l'émotion. Celle-ci, à moins de rester marginale dans la tête d'un critique professionnel, tend à prendre toute la place et se perd assez vite dans les brumes du passé. Un livre est moins immédiatement émotionnel. Il tient plus longtemps dans les plis de la mémoire, ceux de la mienne sûrement.

Hier, j'ai discuté longuement avec Christine Dal Bon, l'auteure du livre sur l'amnésique de Collegno, pour la version italienne duquel je dois écrire une préface. Je lui ai demandé plusieurs documents complémentaires. Les idées viennent. Cela me plaît même s'il s'agit d'un défi car ma préface s'adressera à des lecteurs italiens et je dois absolument en tenir compte. 

Comme en écho à ma lecture de Le Liseur, de Schlink, j'ai quelques souvenirs du rêve qui m'a occupé juste avant de me réveiller. Je ne le mentionnerais pas si je n'avais ressenti quelque chose d'assez curieux : je testais de petites lunettes de lecture à monture rouge. Il fallait que je les mette le plus près possible de mes yeux pour que je puisse en apprécier l'efficacité. Je voyais alors ce que saisissait mon regard devenir plus net. Je passais du flou au net et revenais au flou dès que j'enlevais les lunettes. Inquiétante étrangeté.

jeudi 22 novembre 2018

Mort

La mère d'une amie d'Isabel, qui fut son employée à Trocarte, a quitté le monde des êtres et des choses il y a trois jours. Nous sommes allés exprimer notre compassion à cette amie qui s'appelle Sara, adorable Sara, qui fait actuellement une thèse en sciences de l'éducation. Le cercueil de sa mère était ouvert et nous avons pu voir une dernière fois cette femme dynamique et courageuse qui n'avait que 68 ans, très pâle dans la blancheur des tissus sur lesquels elle repose. Les choses ont vraiment changé lors des deux dernières générations. Il y a 50/60 ans, tous les membres de la famille et tous les amis auraient été habillés en noir. L'atmosphère aurait été pesante et l'expression de nos condoléances aurait été organisée : les membres de la famille en grand deuil et en rang, attendant le défilé des gens, avec chapeau pour les hommes et voilette noire baissée sur le visage des femmes, nous serions passés l'un après l'autre, de l'un à l'autre, les yeux baissés, lentement, avec un mot à chaque étape et parfois une embrassade pleine d'émotion suscitant un sanglot étouffé. Aujourd'hui, chacun arrive quand il peut, après avoir sans doute, de plus en plus énervé, tourné dans les rues pour trouver une place de stationnement, habillé comme d'habitude, cherchant des yeux les amis qui pourraient être déjà là, se préoccupant aussi des courses à faire avant de rentrer. Comment ne pas se sentir un peu coupable de cette agitation vaine de la vie, dont il est difficile de ne pas se sentir heureux, devant le calme souverain du mort ?

mercredi 21 novembre 2018

Smemorato

Je viens de relire le livre de notre chère amie Christine Dal Bon Oublier son nom. Histoire d'un cas. L'Amnésique de Collegno, Imago, 2014, en vue de la Préface qu'elle m'a demandé d'écrire pour la version italienne de son ouvrage. C'est une histoire absolument fascinante dont la plus grande partie se déroule pendant la disctature de Mussolini. Je suis en particulier frappé par l'écho médiatique que ce cas a pu avoir auprès des journalistes, et donc, auprès du peuple italien. J'ai quelques idées pour écrire cette préface mais j'aimerais lire l'ouvrage que Sciascia a consacré à l'affaire. Je vais voir si je peux le télécharger sur mon kindle.

mardi 20 novembre 2018

Chimio n°9

Dans mon rêve, je recevais mes collègues dans le cadre d'une réunion importante. Il fallait que j'achève la construction d'une banquette et de chaises confortables. Recouvertes de velours rouge. Mais il n'y avait pas assez de places et j'étais moi-même obligé de manger ailleurs, avec deux autres invités. Une table plus petite avait été installée dans une ruelle reculée de Strasbourg. Nous y étions très bien mais, évidemment, nous n'avions pas droit aux mêmes magnificiences gastronomiques servies à l'autre table. Ce rêve m'a sans doute été inspiré par la lecture d'une des pièces de théâtre de Yasmina Reza, Trois versions de la vie. Mais la pièce que je cherchais c'est Art, une pièce ancienne de la même auteure, qui a été reprise récemment à Paris et que j'aimerais beaucoup lire et voir. 

*  *  *

Hier, j'ai subi ma chimio n°9. 

lundi 19 novembre 2018

Antoine

C'est le nom du coq que l'on voit ici sur la photo prise dans le salon de la nouvelle maison de Jeannot. C'est un coq magnifique qui, selon son maître, est aussi familier qu'un chat. En tout cas il s'occupe bien de son harem de poules. Jeannot m'a fait cadeau de six œufs tout frais que j'ai ramenés, sans casse, de Luxembourg. J'en ai mangé un ce matin et il était vraiment parfait. La fraîcheur est essentielle. Après l'avoir mis dans l'eau froide, il s'est mis aussitôt tout au fond de la casserole ce qui n'arrive pas souvent avec les œufs du commerce, même les "bio". Quand j'étais à l'internat, Jeannot m'avait donné aussi un œuf un peu différent : il était verdâtre. Il avait un goût particulier, plus onctueux que les autres, d'une saveur plus délicate. La gastronomie des œufs frais est à inventer.

*  *  *

Malgré le peu de sympathie que j'ai pour Dehaene, je dois dire que son livre —terminé hier— m'a appris pas mal de choses sur le fonctionnement du cerveau des enfants qui apprennent des choses notamment à l'école. J'ai apprécié la définition qu'il donne de ce qu'il appelle les quatre piliers de l'apprentissage : 
"– l'attention, qui amplifie l'information sur laquelle nous nous concentrons ;
– l'engagement actif, un algorithme qu'on appelle également "curiosité", et qui incite notre cerveau à évaluer sans relâche de bouvelles hypothèses ;
– le retour sur erreur, qui compare nos prédictions avec la réalité et corrige nosmodèles du monde ;
– la consolidation, qui automatise et fluidifie ce que nous avons appris, notamment pendant le sommeil." (p. 208).
Il a ébranlé certaines de mes convictions, celle notamment d'une singularité subjective des modalités d'apprentissage selon les milieux de naissance, l'histoire particulière des enfants, leur culture, la langue qu'ils parlent, etc. Dehaene affirme que, neurophysiologiquement parlant, nous nous ressemblons beaucoup plus que nous avons tendance à le penser. Mais il a aussi confirmé certains aspects tels que l'importance de l'erreur (à condition qu'elle soit corrigée), de l'engagement (principe qui se trouve à la base du lycée Ermesinde), de l'attention, de la répétition (à condition qu'elle soit scandée dans des rythmes adéquats), etc...

dimanche 18 novembre 2018

Dehaene

J'ai continué à lire l'ouvrage très savant de Stanislas Dehaene, Apprendre. Dès qu'il aborde le thème de la maturation du cerveau, de son anatomie fonctionnelle, des différentes zones neuronales qui constituent son architecture, de sa plasticité étonnante mais aussi des lésions irréversibles dont il peut être victime, notamment faute d'aliments appropriés, de ses immenses capacités linguistiques au début de son développement, de son vieillissement, etc., le livre devient très instructif. Quand cependant, l'auteur fait de l'école, un amplificateur fantastique des capacités d'apprentissage de l'être humain, l'argumentation est moins convaincante. Il connaît bien le cerveau mais, manifestement, il ne connaît l'école qu'à travers les lunettes d'un premier de classe assis au premier banc et qui n'a d'yeux que pour le prof. C'est l'école certes, mais l'école d'une infime minorité de la population. 

samedi 17 novembre 2018

Champignouf

C'est l'époque des champignons et alors que je demandais à l'une de mes collègues du Lycée Ermesinde s'il y en avait dans le coin, elle m'a répondu qu'elle s'y était mise il y a quelque temps et que, oui ! il y avait plein d'espèces de champignons dans les environs du lycée. Elle m'a aussi informé de l'existence d'un logiciel de reconnaissance des champignons. Mais oui, bon sang, c'est évident : comme il existe des logiciels de reconnaissance des plantes, il existe des logiciels de reconnaissances des champignons. Au bout de mes recherches avec mon iPhone, je suis tombé sur "Champignouf". On prend une photo du champignon dont on veut connaître l'identité et le logiciel vous fournit une réponse avec plusieurs candidats possible parmi lesquels il devient très facile de reconnaître celui dont vous avez fait la photo. J'ai fait l'essai avec la photo de petits champignons aperçus sur le bord du chemin et j'ai eu très vite la réponse : il s'agissait de Coprinellus disseminatus, sans intérêt culinaire mais très fréquent sur des débirs boisés. 

vendredi 16 novembre 2018

Haroche

Pour me reposer des banalités pédagogiques de Stanislas Dehaene dans son livre Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines, Odile Jacob, 2018, j'ai acheté à Paris le petit recueil de nouvelles de Raphaël Haroche, Retourner à la mer (Folio, 1917) qui a obtenu le prix Goncourt de la nouvelle en 1917. [C'est de lui que je montre la photo et non de Dehaene.] Ce sont des nouvelles très courtes, écrites très simplement qui capturent des événements de la vie, des personnages qui pourraient être nous dans la manière dont ils se laissent réfléchir par les choses du monde, qui ressentent des émotions dont ils devraient se sentir légèrement coupables, mais non, pourquoi ? puisqu'elles sont et qu'il est possible de continuer à vivre à travers elles. Dans la nouvelle dont le titre est justement "Retourner à la mer" on fait connaissance avec un homme voyageant avec sa mère et dont il a un peu honte au début, puis vraiment honte ensuite, parce qu'elle est d'autant plus encombrante qu'elle veut l'être moins, disparaissant derrière son sourire qui ose exister dans le contexte de sa mauvaise humeur à lui, et puis, finalement "...j'ai à nouveau envie de la serrer dans mes bras et de m'excuser pour tout depuis le début, lui dire que c'était un malentendu et que je l'aime aussi, que ma colère n'était pas contre elle mais contre moi-même, qu'elle ne m'a pas donné le mode d'emploi et que j'ai été incapable de découvrir quoi que ce soit dans cette vie." (p. 174) 

jeudi 15 novembre 2018

Bondrée

Bondrée par Andrée A. Michaud (Payot & Rivages, 217), qui m'avait été recommandé par une libraire charmante de la rue Dunkerque à Paris. J'ai lu ce roman avec un intérêt concentré sur l'écriture de cette auteure canadienne. Le récit lui-même —une sorte de thriller— ne m'a pas vraiment convaincu. L'écriture par contre, par son rythme, ses tics terminologiques, ses échappées anglophones fréquentes nous rappelle constamment l'origine canadienne de cette écrivaine. Le thème de la forêt y est très présent avec un lac et des cabanes... Ceci dit, je ne recommande pas la lecture de ce long roman un peu mièvre. "Bondrée" vient de l'anglais boundary. C'est le nom de la région où l'action se passe. J'ai trouvé intéressant de donner à un pays ce nom de "frontière". 

mercredi 14 novembre 2018

Rues de Paris

Hier, j'ai parcouru les rues de Paris en trottinette. J'avoue que pour aller d'un point à un autre, la trottinette électrique est sans doute le moyen le plus rapide. J'ai d'abord été de Madeleine à l'Hôtel de Ville, puis je suis remonté vers le Nord en passant par République pour aller rue Gerando, dans le 9e pour redescendre peu après vers Jacques Bonsergent où j'ai déjeuné. Après mon repas, je suis allé à la librairie "Compagnie" pour revenir enfin à Madeleine dans l'après-midi. C'est quand même assez cher mais beaucoup plus rapide que le métro, voire même que le vélo ou le scooter. C'est peut-être aussi plus dangereux encore que, une chute à trottinette serait sans doute moins grave qu'à vélo ou en scooter.  J'ai traversé la place de la Bastille où il y avait beaucoup de travaux et donc, des embouteillages monstrueux. En tout cas, j'ai pu constater que la trottinette se faufilait partout avec plus d'aisance que les vélos ou les motos. Ce qui est très agréable, c'est de pouvoir laisser la trottinette à n'importe quel endroit. En trente secondes tout est règlé. J'ai également vu des gens sur des monoroues électriques, eux aussi très à l'aise dans le trafic parisien. 


mardi 13 novembre 2018

Bêtise

Hier, déjeuner très agréable avec Richard, Pascaline et l'une de ses collègues des éditions Nathan. Vue sur l'intérieur des politiques d'une grande entreprise qui, manifestement, n'a pas l'air de prendre les bonnes décisions. Quand on lutte contre la bêtise, c'est toujours la bêtise qui gagne. Pourquoi ? Sans doute que la bêtise pèse plus lourd et qu'elle ne s'embarrasse que d'elle-même pour fonctionner. 

Hier après-midi, je me suis promené avec Richard pour aller voir, notamment, les caryatides tout près de République. Magnifiques sculptures. Nous sommes ensuite allés dans le coin de Pigalle pour acheter une veste de travail comme j'en rêve depuis longtemps. Malheureusement, le magasin était fermé et je compte bien y retourner aujourd'hui. Le soir, dîner chez Claude avec Marc que j'ai été bien content de revoir et qui avait l'air en bonne forme. Plus tard encore, longs échanges avec Charlotte qui me demandait quelques conseils pour le commentaire de texte qu'elle devait remettre ce matin. C'était un texte de Simone de Beauvoir iré du Deuxième sexe, un texte que j'ai trouvé un peu caricatural.  Enfin, bon...

lundi 12 novembre 2018

Sarah

Samedi soir, je suis allé à un concert de jazz/musique contemporaine donné par la fille de Claude au Plateau, une toute petite salle, à proximité de l'appartement de Claude. Il s'agissait d'œuvres originales composées par Sarah, justement, et c'était magnifique. J'ai vaiment beaucoup aimé cette musique. Il s'agissait d'un quatuor avec comme instruments la contrebasse (Sarah), un saxophone, un tuba, et le piano. J'ai été impressionné par le tuba qui donne à la musique une respiration à la fois profonde et formidable. C'est çà : une respiration formidable qui nous remplit de vie. Étonnant.

Hier à midi, je suis allé déjeuner chez Martine et Duncan et nous avons parlé longuement de tous les sujets qui nous venaient à l'esprit : la famille, les amis, la santé, Trump, Bolsonaro, le Brexit, Erdogan, etc.

Le soir, j'ai retrouvé le petit studio à côté de chez Fabien qui avait préparé un délicieux repas. Malheureusement il était très affecté par une rage de dents particulièrement douloureuse.

samedi 10 novembre 2018

Zlatka

Au fond du carreau
Dans un étau de transparence
L'arbre se débat

Nous avons été voir Zlatka hier après-midi. Zlatka est celle qui, il y a deux ans, m'a initié à l'art du haïku et c'est en l'honneur de nos retrouvailles que j'ai écrit ces lignes maladroites. Elle nous a raconté certains aspects de son voyage en Chine et des quelques jours qu'elle a passé au Vietnam. Nous avons mangé des pommes cuites dans son petit salon obscur, bien installés sur un divan de cuir blanc tandis qu'elle nous parlait du haut de son fauteuil à bascule. Un après-midi de novembre, tranquille et sombre, et la voix douce de Zlatka, nous racontant ses aventures. Nous y sommes allés, et en sommes revenus, en scooter électrique. Isabel derrière moi, me faisant des recommandations de conduite. 

vendredi 9 novembre 2018

Antisémitisme

Notre premier ministre dénonce une montée de l'antisémitisme en 2018, une augmentation de 69% d'actes antisémites. Je suppose que, conformément aux consignes insupportables du gouvernement français, il inclut dans cette comptabilité toutes les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien, notamment à travers le mouvement BDS, dont Israël mesure enfin la portée et dont il craint qu'il puisse s'étendre encore à travers le monde. Quelles sont les intentions politiques d'une telle annonce le jour anniversaire de la nuit de cristal en 1938 ? Ne faut-il pas craindre que cette annonce fondée sur un malentendu honteusement exploité, n'accentue les manifestations de haine ? En vue de justifier de  nouvelles répressions de la solidarité populaire avec les migrants ou les Palestiniens ? Tout le monde n'a pas l'art de Krzyzanowki (voir le 16 août dernier, "Oderint", sur ce blog) pour contrôler et utiliser l'énergie physique de la haine pour le bien de l'humanité !

*  *  *

J'ai lu hier le dernier roman de Maylis de Kerangal, Un monde à portée de main, Gallimard, Verticales, 2018 : une écriture toujours aussi brillante et rapide pour décrire la passion du trompe-l'oeil, la reproduction de la texture de tous les marbres possibles, et pourquoi pas, d'une écaille de tortue avec, au final, le fac-similé des chefs d'œuvre préhistoriques de Lascaux. Cela se lit d'un trait, vite. Avec, vers la fin, une sorte d'autoportrait improvisé : "La femme a relevé ses cheveux avec des peignes en écaille, elle a des lèvres pleines, les joues plates, le front large avec une implantation en pointe, le cou fort, les iris semblables à deux gouttes de whisky — un visage de déesse romaine." (p.238) 

jeudi 8 novembre 2018

Laurent

Il était très présent dans mon rêve. Beaucoup plus jeune. Il devait avoir 9 ou 10 ans. D'une gentillesse extrême et soucieux des désaccords que je pouvais avoir avec Irène, venue m'aider dans la restauration d'une maison que j'avais achetée en ruines à Paris, dans un ruelle ressemblant à une ruelle de village provençal. Il y avait une seule pièce en haut avec un large vitrage. Cela devait être notre chambre à coucher. Maurin était là également et il y avait quelqu'un qui passait pour installer l'électricité dans toutes les maisons de cette ruelle très ensoleillée. Je me demandais si la chambre de Charlotte serait suffisamment grande. En réalité, il y avait beaucoup de monde et la grande pièce mansardée du premier et unique étage avait belle allure. Mais, au centre de ce rêve, il y avait Laurent.

*  *  *

Je suis en train d'écouter l'interview de Steven Pinker, psychologue en exercice à Montréal, dont on vient de traduire (Edition Les Arènes) le livre Enlightment Now, qu'on a envie de connaître. Je vais tenter de le télécharger sur mon Kindle. Il reprend les théories de Chomsky sur la grammaire universelle, a écrit un livre sur le style et défend les lumières de la raison d'une manière optimiste sans tomber dans le gouffre d'une apologie de l'intelligence artificielle ou le transhumanisme. Intéressant.

*  *  *

J'entends les protestations contre l'évocation de Pétain par Emmanuel Macron lors de son périple commémoratif dans le nord et l'est de la France. Ces protestations sont-elles justifiées ? Elles sont liées à l'idée que l'homme de Verdun est le même que l'homme de Vichy, que l'homme de la Victoire est le même que celui de la trahison. Ou, en tout cas, même s'il peut y avoir eu changement, l'homme de la trahison supplante celui de la victoire, comme si Vichy était capable d'effacer Verdun, pas plus que Verdin ne peut effacer Vichy, évidemment.

mercredi 7 novembre 2018

Manichéisme

Malgré la victoire des démocrates à la chambre des représentants aux Etats Unis, ces élections de mi-mandat sont désastreuses. Comme l'a souligné mon fils hier dans son blog (Voir ici), on va vers une accentuation d'un manichéisme dévastateur : le bien contre le mal, alors que, comme l'a souvent dit Feyerabend, il y a toujours du mal dans le bien et souvent du bien dans le mal. Surtout, il ne s'agit pas de valeurs absolues. La polarisation outrancière du peuple américain comporte de grands risques car ce sont des conflits et des luttes qui s'annoncent et, malheureusement, les batailles renforcent la dimension manichéenne des situations. L'affrontement n'oppose pas d'ailleurs le Bien au Mal, mais plutôt l'égoïsme à la générosité, l'affirmation du bien-fondé de notre force à la conscience de notre faiblesse humaine, la volonté d'aveuglement de la foi à la prudence de la raison, l'obsession de la victoire à l'acceptation des défaites possibles, etc. Comme on le voit, il est bien difficile de sortir du manichéisme quand on touche à des problèmes moraux.  

mardi 6 novembre 2018

Chantier

Je suis allé voir le chantier aujourd'hui avec Isabel. Le toit n'est pas tout-à-fait terminé mais presque, et cela fait plaisir de voir les tuiles neuves recouvrir notre futur logis.  La terrasse est presque entièrement dégagée de ses gravats. Il va y avoir un problème très prochainement. Il faut évidemment raccorder notre maison aux égoûts de la ville et cela ne pourra pas se faire sans que l'épicerie ne ferme ses portes pendant environ trois mois. Il va falloir négocier mais, comme me le faisait remarquer Isabel, l'épicier est vraiment de bonne composition. On lui proposera sans doute de rester un peu plus longtemps dans nos murs (six mois de plus, par exemple). Il nous serait vraiment difficile de compenser financièrement son manque à gagner. À part ça, tout va bien. 

lundi 5 novembre 2018

Dernière minute

C'est, comme d'habitude, à la dernière minute que Charlotte s'est mise au travail pour écrire sa dissertation littéraire sur la place d'Hernani de Victor Hugo et du romantisme dans la littérature française. Je connais bien ce comportement pour l'avoir eu moi-même. Ce qui conduit à faire les choses à la hâte. Cette hâte peut parfois être productive, surtout si elle est précédée d'une longue préoccupation sur le sujet à traiter, ce qu'on appelle la période de gestation. Je savais, bien sûr, ce qui allait arriver. J'avais donc relu Hernani —qui ne m'avait laissé que de très vagues souvenirs— en pensant à l'avance à la collaboration qui me serait demandée au dernier moment. À plusieurs reprises, j'ai pressé Charlotte de se préparer, de lire la pièce de Hugo, de se documenter, de me prévenir de ce qu'elle aurait à faire et pour quand. Et ce n'est qu'hier soir qu'elle me sollicite, sans s'être véritablement préparée à l'avance. Nous avons travaillé ensemble jusqu'à 1h du matin. Nous aurions dû reprendre ensemble la préface à Cromwell dans laquelle Hugo expose ses idées sur le renouveau de la créativité littéraire, mais nous n'avions pas le temps. 
Je pense que Charlotte a beaucoup de mal à s'imaginer qu'un travail sur une pièce du XIXe siècle pourrait être intéressant. Pour imaginer cela, il faut s'abstraire quelque peu des soucis du présent, oublier son téléphone, ouvrir une parenthèse mentale et temporelle pour se concentrer sur un truc qui, a priori, n'a n'a aucune urgence vitale. 
Ce qui m'étonne chez Charlotte, c'est le calme avec lequel elle se met au travail : aucune anxiété, aucun signe de ce sentiment d'urgence qui, moi, me mettait dans des états voisins de la panique.  C'est certainement un atout. Mais ça ne peut sans doute pas résoudre tout les problèmes quand elle sera en situation d'examen. 

dimanche 4 novembre 2018

9 - 3 ÷ 1/3 + 1

Cette opération arithmétique a été publiée, comme problème à résoudre, sur le site Quora que je regarde avec intérêt assez souvent, à vrai dire. Ce qui est étonnant c'est que l'opération a donné lieu à une multiplicité étonnante de réponses : 1, 9, 4, 56, 19, 4, -3, 33/4, 3, 21, 1,5, 11, 5 ... En tout : plus d'une cinquantaine de réponses qui, comme on le voit, ont été très variées ! Au lieu de considérer cette variété avec l'arrogance de celui qui, du haut de son QI, n'y verra qu'une expression commune de la bêtise et de l'ignorance, je propose de compléter notre réflexion en essayant de retrouver les raisonnements qui ont conduit à chacune de ces réponses. C'est assez drôle et pas toujours aussi facile qu'il paraît. 

samedi 3 novembre 2018

Pension

J'ai reçu hier un formulaire envoyé par le International Pension Center de Wolverhampton et que j'ai reçu en retard. Il semblerait que le même service m'ait envoyé un formulaire analogue une première fois en juillet. Je ne l'avais pas reçu. Notre changement d'adresse en est sans doute la cause. Ce formulaire est destiné à prouver à ce service de retraites britannique que je suis encore vivant et que, donc, ils peuvent continuer à me payer la minuscule pension que je dois aux quelques années que j'ai passées à travailler en Grande Bretagne, à York plus précisément. Il me faudra un témoin. Zbyszek était mon témoin l'année dernière comme j'étais moi-même son témoin tant qu'il fut vivant. Je vais demander ce service à Richard, car, évidemment, les membres de ma famille ne peuvent pas porter un tel témoignage. 

Ce matin, j'ai écouté l'émission Répliques d'Alain Finkielkraut, qui avait invité Adam Nossiter, correspondant du New York Times et Géraldine Smith, auteure d'un livre qui présente l'avenir de la France sous les couleurs de l'Amérique, pour discuter du "politiquement correct" et des différences culturelles entre la France et les Etats Unis. J'ai été frappé par l'indignation d'Alain Finkielkraut devant l'hostilité des réactions à l'introduction d'une innovation dans l'enseignement secondaire proposée par le ministre Blanquer. Celui-ci propose d'instaurer des obligations de lecture d'un certain nombre d'œuvres littéraires. Finkielkraut voyait dans le déclenchement des réactions hostiles à ce projet le symptôme d'un refus d'une culture commune. J'ai quand même l'impression qu'il y a ici un malentendu sur ce qu'est une culture. Pour moi, une culture c'est précisément ce qui, dans les communautés humaines, est appelé à gérer les différences entre les humains sans faire appel à une forme quelconque de violence. Autrement dit, la culture n'est pas ce qui fait se ressembler les hommes les uns aux autres —cette quête de ressemblance identitaire est généralement source de conflits et de violences—, mais plutôt ce qui permet à leurs différences de se cotoyer dynamiquement, voire même —si je peux me permettre ce terme amphigourique— créativement. Faire lire les même textes à tous les jeunes ados scolarisés en France en vue de faire exister une culture commune fondée sur le partage des mêmes contenus me semble abherrant. 

vendredi 2 novembre 2018

Dix

Hier soir, nous avons reçu Monika et Jean-Marie, les parents de Liliana, la meilleure et plus ancienne amie de Charlotte. Elles se connaissent depuis le berceau, ont fait l'école maternelle ensemble, et une part (petite) de leur scolarité primaire. Monika est d'origine polonaise et Jean-Marie d'origine corse. Ils habitaient rue de Lancry, à deux pas du Passage des Marais. Deux de leurs amis sont venus avec eux et la sœur de Liliana était là également, en tout : dix personnes. J'avais préparé des morceaux de poulet qui avaient mariné quelque temps dans un jus de citron vert avec du thym,  accompagnés de champignons (shitaké, pleurotes et champignons de Paris) à la crème d'épeautre. Isabel avait fait un délicieux potage. Cette soirée, très plaisante, m'a empêché de terminer L'Arbre monde, de Richard Powers que je terminerai aujourd'hui, après mon rendez-vous avec Isabel Serra, à l'Université en vue du Colloque que nous voulons organiser en hommage à Kotowics. Voici quand même un passage du livre que j'ai relevé :
"Mais les humains n'ont aucune idée de ce qu'est le temps. Ils croient que c'est une ligne, qui commence à se dérouler trois secondes derrière eux pour disparaître tout aussi vite dans les trois secondes de brouillaurd devant eux. Ils ne voient pas que le temps est un cercle en expansion qui en enveloppe un autre, en s'étendant toujours, jusqu'à ce que la plus fine peau de l'Aujourd'hui dépende pour exister de l'énorme masse de tout ce qui est déjà mort." (p. 382)
Et voici un autre passage intéressant :
"Nous autres scientifiques, on nous apprend à ne jamais chercher l'humain dans d'autres espèces. Alors on insiste pour que rien ne nous ressemble ! Jusqu'à très récemment, on ne voulait même pas accorder une conscience aux chimpanzés, encore moins aux chiens ou aux dauphins. Mais seulement à l'homme, vous comprenez : seul l'homme pouvait en savoir assez pour vouloir des choses. Mais croyez-moi : les arbres veulent quelque chose de nous, comme nous avons toujours voulu quelque chose d'eux. Ça n'a rien de mystique. l' "environnement" est vivant : c'est un réseau fluide et changeant de vies animées d'un but et interdépendantes. L'amour et la guerre ne peuvent pas être dissociées. Les fleurs façonnent les abeilles autant que les abeilles façonnent les fleurs. Des baies peuvent être en rivalité pour être mangées plus que les animaux ne rivalisent pour ma,ger les baies. Un acacia épineux produit des friandises aux protéines sucrées pour nourrir et asservir les fourmis qui le protègent. Des arbres fruitiers nous manipulent pour qu'on dissémine leurs graines, et ce sont les fruits mûrissants qui nous ont fait accéder à la vision en couleurs. En nous apprenant comment trouver leur appât, les arbres nous ont appris à voir que le ciel est bleu. Notre cerveau a évolué pour déchiffrer la forêt. Nous avons façonné et été façonnés par les forêts depuis bien plus longtemps que nous ne sommes des Homo sapiens." (p. 481)


jeudi 1 novembre 2018

Cadeaux

Rendez-vous ce matin avec les ingénieurs pour l'électricité et le chauffage de la maison (emplacement des prises, radiateurs, air conditionné). En fait, je laisse ces décisions à Isabel. Ce sont des aspects très concrets et importants mais à propos desquels je n'ai aucune compétence. J'ai quand même pu constater que les travaux avancent bien malgré la pluie. Celle-ci s'infiltre encore dans l'immeuble ce qui pose quelques problèmes à notre épicier qui se trouve au rez-de-chaussée. Heureusement, nous nous entendons très bien avec lui et aujourd'hui, j'ai pu ramener quelques bananes gratuites à la maison. Il nous fait toujours de petits cadeaux quand on passe voir les travaux. Auparavant, il m'offrait toujours une ou deux bouteilles de vin. Depuis qu'il sait que je ne bois plus d'alcool, il nous donne des fruits et des légumes.  

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J'ai entrepris la lecture du roman de Richard Powers, L'arbre monde, (Ed. Cherche  Midi, Paris, 2018, traduction de Serge Chauvin), livre dont j'avais fait cadeau à Richard et qui me l'a prêté pour que je puisse le lire aussi. La première partie du livre, intitulée "Racines", est consacrée à la présentation des personnages. Chacun d'entre eux est associé à un arbre particulier. Il semblerait que dans la deuxième partie, intitulée "Tronc", ces personnages se rencontrent. En tout cas, les arbres sont très présents dans cet étrange récit qui défend l'importance de l'écologie dans le monde d'aujourd'hui.