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jeudi 31 janvier 2019

Négation

Charlotte devait commenter un texte de Jeremy Bentham, hier soir, un texte sur l'utilitarisme et la convergence entre ses devoirs et ses intérêts. Il y avait dans ce texte une phrase particulièrement difficile à bien comprendre dans la mesure où elle se structurait autour de trois négations successives. Je n'ai pas la phrase en tête mais c'était du style "nul ne peut guère ne pas nier que..." enfin, quelque chose comme ça, en plus compliqué encore. 

Dans une heure et demi, un taxi vient nous prendre pour nous conduire à l'aéroport, Isabel et moi. Un petit voyage à Paris pour voir l'exposition sur Freud et quelques amis. Il semblerait qu'il y fasse très froid. 

mercredi 30 janvier 2019

Bruine

Temps maussade. Les gens descendent la rue en face de ma fenêtre, abrités sous leur parapluie. Pourtant il ne pleut pas vraiment. C'est cette bruine, cette humidité à trois dimensions, à laquelle pas un seul coin de nous-même n'échappe, qui nous fait glisser sur les pavés de Lisbonne, la quintescence d'une fin d'hiver qui n'a pas encore commencé, la bruine nous fait grimacer parce qu'on ne sait pas trop par où la prendre, surtout qu'elle estompe les contours de tout. On serait devant la mer qu'on parlerait de crachin.

mardi 29 janvier 2019

Müntzer

Je viens de lire le petit livre d'Eric Vuillard, La guerre des pauvres (Actes Sud, 2019), qui raconte l'histoire de Thomas Müntzer et cette révolte des "gilets jaunes" de l'époque, au début du XVIe siècle en Thuringe.  J'apprécie toujours le style de cet auteur bien que parfois il soit trop élliptique, à mon goût. 

Ce matin, nous sommes allés sur le chantier et nous nous apercevons que les travaux ralentissent. Il n'y a presque pas eu de progrès depuis mardi dernier. C'est un peu angoissant.

*  *  *

Je voudrais revenir sur cette question de l'anonymat pour faire l'hypothèse qu'il est en rapport direct avec des expressions de haine. Je ne crois pas que les gens soient naturellement portés vers la haine. En fait, j'ai le sentiment contraire. Les gens ordinaires sont plutôt portés vers la solidarité et l'entraide dans la vie réelle. Ces expressions de haine que l'on trouve sur internet à foison ne doivent peut-être leur existence qu'en raison du support médiatique qu'ils utilisent. Seul devant son ordinateur ou son smartphone, que peut-on faire dans cette situation d'impuissance complète, sinon haïr. L'anonymat détruit l'amour et la tendresse, par contre, il augmente l'efficacité de la haine en la faisant voir potentiellement, à tout le monde. Plus elle est publique et anonyme, plus la haine est facile. Pas besoin d'avoir de l'esprit, même pas besoin d'être soi-même, personnellement méchant, pas besoin de faire preuve d'intelligence. Comme si la haine pouvait se partager plus aisément que l'amour. 

lundi 28 janvier 2019

Anonymat

Je suis étonné qu'il y ait encore des gens, des intellectuels, des juristes, des artistes sans doute, qui soient en faveur d'un recours à l'anonymat pour faire passer des messages à autrui. Par exemple, il est question, pour combattre les "fausses nouvelles" d'interdire l'anonymat sur les réseaux sociaux. Je ne sais pas comment cela serait possible mais il me semble que ce serait une mesure excellente pour lutter contre toutes les conneries qui foisonnent sur internet, instagram, etc. A partir du moment où je serais obligé d'assumer vis-à-vis des autres ce que je ressens ou ce que je pense, il me semble que je deviendrais plus prudent avant d'exprimer ce qui me turlupine. L'anonymat rend irresponsable. Je ne comprends pas que l'on ne prenne pas cette question plus au sérieux pour lutter contre la délation, la haine, les accusations gratuites, le harrassement et la rumeur, les trahisons faciles, etc., dont on constate tous les jours les effets dévastateurs. "Sous couvert de l'anonymat", il peut se passer n'importe quoi. Il y a quelques années, j'avais même pris position contre cet usage dans l'enquête anthropologique que nous avions entreprise au CERN. Je disais aux physiciens que j'interviewais : "Nous ne prendrons en compte ce que vous nous dites qu'à la condition que vous assumiez complètement vos propos." Beaucoup de mes collègues trouvaient cette position contre-productive et maladroite. Comment apprendre quoi que ce soit d'intéressant si vous ne protégez pas vos sources ? C'est le principe même du journalisme d'investigation. Il est possible que l'anonymat soit parfois justifié en considération de l'importance des informations utiles que son usage rend disponibles. Comment les lanceurs d'alerte pourraient-ils nous informer sans cette protection au départ ? C'est vrai. Mais les lettres anonymes, comme celle qui prétendait confondre l'amnésique de Collegno en le dénonçant comme "simulateur génial", les corbeaux de toute sorte qui accusent, insultent, prétendent savoir et envoient des textes déguisés pour clamer la "vérité" me remplissent de suspicion, et souvent aussi, de dégoût.

dimanche 27 janvier 2019

Anniversaire

Mon frère aîné, Dominique, a 80 ans aujourd'hui. Je n'ai pas souvent eu de ses nouvelles car il est plutôt taiseux comme on dit en Belgique. Il est retourné vivre au pays depuis ses 16 ans. On s'est vu de temps en temps et j'espérais bien qu'une grande fête nous réunirait tous à nouveau autour de lui, aujourd'hui. Mais voilà. Peut-être que ce qui lui fait le plus plaisir, c'est justement d'échapper aux agitations superficielles, fatiguantes et souvent trop arrosées suscitées par les célébrations. Il a toujours été discret, voire secret. Il a fait des études d'architecture à Saint Luc à Liège. Il a construit la maison qu'il habite encore. Il a eu deux garçons. Je pense à lui comme quelqu'un qui avait beaucoup d'humour, cet humour belge si particulier, plein d'autodérision. Je lui souhaite un bon et joyeux anniversaire quand même.

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Je viens de terminer la lecture du très beau livre de Joseph Joffo, Un sac de billes, (Lattès, 1973) qui raconte les aventures de deux enfants juifs en fuite à travers la France pour échapper à la fois aux Allemands et à la police française qui collabore avec les Nazis. C'est un livre vraiment passionnant, très bien écrit, plein d'intelligence et d'humour. Un "must", comme on dit aujourd'hui.

samedi 26 janvier 2019

Lemonde

Frédéric Lemonde était l'un de mes étudiants de DESS faisant partie de la première promotion CISTEM (Communication et Information Scientifique, Technique et Médicale) dont j'ai été responsable à Paris VII. Je viens d'apprendre son décès par l'un de ses camarades de promotion, Dar Soklar. Il est mort d'un cancer. C'était un bon vivant, natif de Bourgogne, plein d'humour et absolument passionné par son métier. Je regrette de ne pas avoir repris contact avec lui, surtout pendant le combat qu'il a mené contre cette maladie qui peut parfois être terriblement cruelle. Je vois sur internet qu'il a passé de longues années comme responsable de communication à Sanofi mais que plus récemment, il y a environ trois ans, il fut responsable du service média de BNP Paribas.

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Je crois que Frédéric était, comme moi, amateur de polars. J'en ai lu un hier. J'avais été attiré par le fait qu'il avait été récompensé par le Prix du Quai des Orfèvres 2019. Il s'agit du roman de Paul Merault, Le Cercle des impunis, chez Fayard. C'est un très mauvais roman, mal écrit, avec une intrigue invraisemblable, un chirurgien machiavélique qui se fait amputer des deux mains, un va et vient Londres-Marseille peu crédible, bref, on se demande comment ce polar a pu obtenir un prix. Sans doute une façon pour le Quai des Orfèvres d'honorer un complice. Une magouille, quoi.

vendredi 25 janvier 2019

À part

"Appartenir et se tenir à part", c'est ce que vient de dire Delphine Horvilleur, rabbin-philosophe interviewée aujourd'hui dans Les Chemins de la philosophie, pour caractériser sa position par rapport à la communauté juive et qui, semble-t-il, lui a été inspirée par Jacques Derrida. Elle a publié Réflexions sur la question antisémite, chez Grasset. Son interview me donne très envie de lire cet ouvrage.

jeudi 24 janvier 2019

Lövestam

Aujourd'hui, j'ai terminé la lecture d'un excellent petit polar : Chacun sa vérité de Sara Lövestam, traduit du suédois et publié en 2016 chez Laffont. Voici un détective sans papier, un émigré iranien qui commence une enquête sur la disparition d'une petite fille de six ans. Tout le roman tourne autour de ces êtres invisibles qui peuplent nos villes dans la crainte, justement, d'être repérés par la police. Êtres invisibles proches de la folie mais dont la vie quotidienne, bien que pleine d'embûches, est semblable à la nôtre. Ce roman a obtenu le grand prix de littérature policière. Récompense bien méritée.

Ce soir, Charlotte et Johni ont sauvé un petit chaton noir qui miaulait désespérément parce qu'il était coincé dans les branches d'un arbre que l'on venait d'abatttre dans la rue d'à côté. Ils l'ont conduit chez un vétérinaire qui a pris soin de sa patte vraisemblablement cassée.

Tubeuf

Encore des insomnies et des rêves cette nuit avec un phénomène onirique assez particulier : dans un premier rêve je me trouve accroché à l'extérieur de la rampe d'un escalier parisien pour voir un spectacle de monocycle présenté par notre ancien voisin, Alain B. Je ne suis pas le seul à me poster ainsi en un équilibre précaire pour contempler les performances de notre voisin. Après cela, il y a une grande distribution de crèmes glacées, dont certaines sont des sorbets au cassis —ma glace préférée— que je me vois déguster avec délectation. Je me réveille pour me plonger très vite dans un autre rêve qui n'avait rien à voir avec le premier, mais, tout-à-coup, j'aperçois un récipient rempli de quelque chose que j'identifie comme de la crème glacée couleur café, et je me dis : "Tiens, il reste de la glace de mon rêve précédent !"

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J'entends pour le moment, dans Les chemins de la philosophie sur France Culture, la voix de mon ancien prof de philo, André Tubeuf, dont je suivais les cours en 1960 au Lycée Fustel de Coulanges. Parfois, en guise de cours, il nous chantait des airs d'opéra avec une très belle voix de tête, nous apprenant ainsi l'art d'écouter en silence. Il vient de dire : "Laisser parler les choses." ... et c'est la voix d'Elisabeth Schwartzkopf que l'on entend entre deux commentaires de Platon. Il a un peu vieilli certes —il vient d'entamer sa 89e année— mais il a gardé ce regard légèrement ironique qu'il me lançait de temps en temps, tout comme il a gardé une voix dont le timbre est magnifique.

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Je n'ai pas bien compris l'article de mon fils aujourd'hui (Library) car on dirait qu'il oublie que le gouvernement met effectivement à la disposition de tous ceux qui veulent travailler des médiathèques et des bibliothèques publiques, nationales, départementales ou municipales, qui accueillent volontiers tous ceux qui désirent s'y réfugier pour travailler. Faudrait-il qu'il y en ait encore plus ? Pourquoi pas, certes, mais elles sont déjà très nombreuses. 

mercredi 23 janvier 2019

Rouge

Finalement, après ma journée d'examens à l'hôpital, j'ai repris hier la lecture de Michel Houellebecq et j'ai pris connaissance de la moitié qui manquait et qui, d'ailleurs, est beaucoup plus intéressante que les 160 premières pages. Le récit est à la première personne et il est difficile de ne pas voir la dimension "autobiographie de mes pensées" de l'auteur. Pourtant elle est triste, cette deuxième partie : le héros survole une révolte des agriculteurs —il sort lui-même d'Agro, ce qui lui donne une position ambiguë par rapport à cette révolte au cours de laquelle son ami se suicide— se souvient de l'amour qu'il a éprouvé pour Camille, qu'il pourrait retrouver, il est tout près de reprendre contact avec elle, mais il se défile et entame tristement, une fin de vie qui a dû commencer à sa naissance. 

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Ce matin sur France Culture, dans la Fabrique de l'histoire, les invités ont parlé de l'Alsace-Lorraine en 1919, après la défaite allemande et les complications engendrées par une population divisée par des références identitaires très opposées. J'ai bien aimé la mention qui dit que le 13 novembre 1918, c'est le drapeau rouge au sommet de la cathédrale qui devient le dénominateur commun entre les activistes de tous les bords. Intéressant.

Une longue insomnie cette nuit qui m'a permis de repenser à certains épisodes de mon passé. 

mardi 22 janvier 2019

Détails

Ce matin, je suis allé sur le chantier avec Isabel. Les choses avancent en effet. Mais il y a encore beaucoup à faire et notamment les détails : où va-t-on placer ces horribles climatiseurs que tout le monde nous dit nécessaires quand on vit directement sous un toit chauffé souvent à 40° par le soleil de midi à Lisbonne ? bonne question, en effet ; à quelle hauteur va-t-on situer, dans la douche, une petite étagère destinée à rendre disponibles shampoings, savons, dentifrice et brosses à dents, voire même crème à raser, blaireau et rasoir ? par où doivent passer les tuyaux d'évacuation des nombreuses toilettes qu'il y aura dans cet immeuble, et notamment celui du 4ème étage où les toilettes n'avaient pas été prévues par l'architecte ? où placer la cheminée à bois qui doit permettre aux gens assis dans le salon de rêvasser devant les flammes comme le fit Friedrich August Kékulé von Stradonitz pour découvrir la structure chimique du benzène ? pourra-t-on superposer deux machines à laver dans l'endroit prévu à cet effet pour gagner une peu de place sur la troisième terrasse, la "terrasse aux machines" qui nous donnera la lumière venue de l'Ouest ? quelle couleur pour le damier de carrelage dans notre salle de bains ? etc., etc... 

lundi 21 janvier 2019

RAS

Mon examen ce matin à l'hôpital Santa Maria s'est déroulé sans problèmes et sans anesthésie générale, comme je le pensais. Mais, a priori, les résultats sont encourageants, la caméra qui s'est baladée dans mon corps n'a rien trouvé d'inquiétant. Bref rien à signaler. Je suis un peu dans les vaps, à cause de la demi sédation qu'ils m'ont administrée mais ce n'est pas désagréable.

Hier, dans le train, j'ai d'abord lu rapidement le splendide petit livre de Jean Giono sur L'homme qui plantait des arbres (NRF, 1983), livre qu'il faudrait apprendre par cœur pour pouvoir le raconter à d'autres. Après quoi, j'ai commencé la lecture de Sérotonine de Michel Houellebecq. Après en avoir lu la moitié, je me demande si je ne vais pas le laisser en plan.

*  *  *

Vendredi soir, je n'ai pas mentionné ma lecture de Chaunes, Le vrai Shakespeare (Aux Poètes français, 2018), drame en cinq actes et un tableau qui contextualise très finement l'argumentaire de Lamberto Tassinari (voir ici) pour faire de John Florio, l'auteur véritable des pièces et des sonnets que l'on attribue depuis plusieurs siècles à William Shakespeare. La pièce de Chaunes montre les influences scientifiques qui se sont exercées sur Florio, sa fascination pour le modèle géohéliocentrique de Tycho Brahé, et bien d'autres aspects très convaincants pour soutenir la thèse de Tassinari. Cette querelle a une portée beaucoup plus grande que celle qu'on aurait tendance à lui accorder. En effet, au moment où le Brexit nous signale une sorte de nationalisme identitaire chez nos amis anglais, nationalisme que nourrit la conviction d'être à l'origine d'un des plus grands auteurs de tous les temps, voilà qu'à travers l'argumentaire de Tassinari, complété magnifiquement par la prise de position de Jean-Patrick Connerade (alias Chaunes), ce génie de la littérature n'est plus un fleuron de la culture britannique, mais bien un personnage hybride et très secret qui cumule des racines dans l'Italie du Quatrocento, la juiverie de l'époque, et l'Angleterre évidemment, bref un authentique et remarquable génie Européen en la personne de John Florio. Les Anglais croient dur comme fer en la spécificité de leur identité culturelle alors qu'ils sont sans doute les plus dignes représentants de ce que peut être l'identité européenne. Quand donc en prendront-ils conscience ?

dimanche 20 janvier 2019

Hasard

Alors que je venais de descendre les escalators, Gare du Nord, vers la voie 42 où l'on embarque pour Orly, je m'apprête à demander à un couple sur le quai si c'était bien le train qu'il fallait prendre. L'homme me regarde. Il a des cheveux gris et des yeux bleus qui me jettent un regard scrutateur. Je me dis : je connais ce visage. Alors qu'il s'était détourné pour parler à la femme avec qui il était en couple, je le tape légèrement sur l'épaule. Il me scrute à nouveau. Regard légèrement méfiant, mais tout-à-coup, je le reconnais et je dis, interrogateur : Werkmann ? Étonné, il me dit oui. On se regarde. La femme se tourne vers moi et me reconnaît. Françoise et Jacques Werkmann, des amis que je n'ai pas revus depuis au moins dix ans ! On s'engouffre tous les trois dans le train qui était à quai et l'on se congratule, tous sourires dehors, on échange les nouvelles, on s'informe de nos santés respectives, j'apprends que Françoise devient luxembougeoise, j'en viens, dis-je, et Jacques continue à travailler au Brésil six mois par an, et alors Bolsonaro ? il chasse les intellectuels hors du pays, etc., jusqu'à Denfert-Rochereau, où on se sépare, non sans s'inviter. Venez à Lisbonne. Nous vous recevrons dans notre nouvelle maison. Jacques est tenté : Pourquoi pas ? me dit-il, je ne connais pas Lisbonne. Françoise paraît aux anges.

Neige

Voilà ! je suis dans le train qui va m'amener, à travers les champs de neige de la campagne française,  à Paris, d'où je prendrai le RER pour aller directement à Orly Ouest. Mon avion partira à 16h45. La journée d'hier a été très "famille", avec un déjeuner chez Marianne avec Patrick et Françoise. Un délicieux poulet avec une compote de pommes fabriquée par Patrick. Ensuite, je suis allé voir Dali avec Françoise. Sur mon chemin vers la rue du Ballon où j'allais dîner, je donne rendez-vous à Bernard et nous avons le temps de nous donner des nouvelles pendant une demi-heure environ.

*  *  *

Hier, dans le train qui m'a conduit de Luxembourg à Strasbourg, j'ai lu un excellent article de David A. Bell, "The Many Lives of Liberalism" publié dans la New York Review of Books, article qui passait en revue trois livres récents sur la démocratie et les droits de l'homme. L'un de ces livres est celui publié par James Miller, Can Democracy Work ? : A Short History of a Radical Idea, from Ancient Athens to Our World (Farrar, Strauss and Giroux), qui nous rappelle la constitution élaborée par Condorcet : "And he has particular praise of the Marquis de Condorcet's draft constitution of 1793, which would have given local assemblies unprecedente power to challenge and curb the actions of a national legislature (the draft was never approved, still less implemented). Miller argues that this French plan represents perhaps the most promising model for democracy ever devised." Peut-être qui les gilets jaunes devraient se réclamer de Condorcet et exiger l'adoption de cette constitution particulièrement apte à donner toute son importance au local ? C'est Macron qui serait étonné d'une telle revendication. Pas seulement lui, d'ailleurs. 

vendredi 18 janvier 2019

Bodyguard

Hier soir, j'ai vu les derniers épisodes de la série Bodyguard. Je ne sais si c'est un effet de ce film mais j'ai fait un rêve qui, d'un certaine manière, y faisait référence. Dans ce rêve, je me promenais avec Andrée T-K. Nous revenions de je ne sais quel événement et nous faisions route ensemble. Elle m'a demandé si j'étais d'accord pour donner quelques cours en psycho et, bien entendu, j'étais d'accord. Notre itinéraire n'était pas tracé d'avance et je m'orientais plus par intuition qu'à partir d'une connaissance objective du terrain. Il nous fallait aller jusqu'à la passerelle de l'Orangerie. Nous ne connaissions pas le chemin mais la direction était bonne. Nous traversions des terrains vagues, j'aidais Andrée qui marchait avec des chaussures à hauts talons, totalement inappropriées. Parfois, elle vacillait et je lui prêtais mon bras. Il a fallu que nous traversions un lycée. C'était le lycée Parmentier. Le lycée Parmentier ou le Lycée Vauban ? Je m'interrogeais encore en me réveillant.

jeudi 17 janvier 2019

Sousa Martins

Morphée n'a pas voulu de moi cette nuit et ce n'est qu'à cinq heures du matin que j'ai pu m'endormir après avoir regardé les deux premiers épisodes de Bodyguard, une série britannique, si britannique d'ailleurs, que m'a chaudement recommandé Eric. Auparavant, dans l'avion, j'ai lu le petit livre de José Cardoso Pires sur Lisbonne (Gallimard, 1998, traduction de Michel Laban). Ce petit livre est très instructif surtout quand on connaît déjà un peu la ville dont l'auteur nous parle. On se promène avec lui dans les rues, on en traversant des places et en s'arrêtant de temps en temps pour contempler, par exemple, la statue de Don Pedro IV qu'un sculpteur français peu scrupuleux apparemment a envoyé à la ville en utilisant une statue déjà faite de l'empereur Maximilien, ou celle du Dr Sousa Martins près de la Fac de Médecine, aux pieds de qui s'accumulent les ex voto, d'une multitude de gens reconnaissants pour avoir, grâce à lui, retrouver la santé.  

mercredi 16 janvier 2019

Défaite

Une grande défaite pour Theresa May, mais qui s'en souciera ? Dirons-nous que Corbyn va devenir premier ministre ? En tout cas, la Grande Bretagne fait face aujourd'hui à une situation terriblement compliquée. J'ai entendu un argument intéressant à propos du Brexit : si, finalement, il ne pouvait avoir lieu, ce serait très intéressant pour l'Europe. Un non-Brexit pourrait devenir l'antidote aux populismes européens. 

Je m'apprête à aller à l'aéroport où je dois prendre l'avion pour Luxembourg. Réunion de l'ex-CEIP. 

mardi 15 janvier 2019

Drone

J'arrive au bout de ce long roman de journaliste, bien écrit, ou plutôt, écrit clairement, qui relate l'histoire de Gary Gilmore, un assassin qui a défrayé la chronique aux Etats Unis en 1976/77. 

*  *  *

Ce matin, je suis quand même allé sur le chantier où j'ai rencontré Carlos, notre architecte, et deux des ingénieurs qui viennent chaque semaine à cette réunion. Deux amis de Carlos étaient là également. L'un d'eux s'amusait avec un tout petit drone qui prenait néanoins d'excellentes photos. Ce drone a fortement intrigué un groupe de mouettes. Elles tournaient autour de cet objet suspendu dans leur domaine privilégié. L'une d'entre elles s'était d'ailleurs attaqué à l'objet avant que je n'arrive. En tout cas je les ai vues tournoyer autour de cet intrus en poussant toutes sortes de cris d'alerte. Quand j'ai pris moi-même la photo du drone, elles avaient disparu.

lundi 14 janvier 2019

Chimio n°11

Aujourd'hui, je vais subir ma onzième chimio, l'avant-dernière. À 14 heures. C'est aussi aujourd'hui que Daniel Borrillo va nous quitter après un séjour d'un mois chez nous. Il reviendra sûrement. C'est le parrain de Charlotte. 

J'ai passé beaucoup de temps à lire hier. L'histoire de Gary Gilmore est, semble-t-il, une histoire vraie. Elle est en tout cas très américaine. Par là, je veux dire qu'on ne peut guère imaginer que cela puisse se passer en France, en Italie ou ailleurs.

En écoutant les informations sur France-Culture ce matin, il y a de quoi s'inquiéter sur la situation en Europe et la montée des nationalismes, l'exacerbation des revendications identitaires, ingrédients essentiels à un retour au monde ancien, le monde des guerres. Est-ce cela que l'on veut ? Revenir à la possibilité de "bonnes petites guerres" pour former la jeunesse à tout ce qu'il y a de mauvais dans l'humain et pour fabriquer quelques nouveaux héros, pour abîmer encore plus notre environnement fragile. Hier encore j'ai lu un article qui argumente sur le fait qu'il est tout-à-fait probable que la vie sur notre planète soit un phénomène singulier et sans doute unique dans l'univers. Nous serions bien seuls. Aucun petit homme vert ne viendra un jour nous consoler de la perte de notre propre planète. 

samedi 12 janvier 2019

Quotidien

Le monde, très américain, dans lequel Norman Mailer nous fait entrer avec son roman Le Chant du bourreau, est un monde étrange : sexe et dollars, voitures et armes à feu, circulation et trafics, tout y est. L'écriture de Mailer est assez séduisante. Elle est sans le moindre artifice. C'est une écriture brute en quelque sorte. 

Pour midi, aujourd'hui, j'ai préparé un gigot d'agneau avec des flageolets noirs et des pommes de terre au four. Il y aura trois invités. 

Sinon, je poursuis mes activités quotidiennes : cinq minutes de douche froide le matin, entre 3 et 4 minutes de planche, un regard de moins en moins fréquent sur l'ordinateur et les messages que je reçois, assez rarement, il faut le dire, les courses —si possible au dessus de 5000 pas— et la cuisine : je suis un retraité bien occupé par le quotidien. Il est probable que je fais les choses moins vite ce qui fait que ça prend plus de temps dans le temps.

vendredi 11 janvier 2019

Barbara

Tiens...?! j'ai sauté un jour sans m'en apercevoir. Il faut dire que j'ai été très occupé pendant toute la journée d'hier : j'ai fait de longues courses à pied le matin, je suis allé à la Fac à midi pour déjeuner avec Isabel S. et Elisa afin de s'entendre sur les dernières décisions à prendre pour le Colloque de septembre en l'honneur de notre ami Z., après quoi je suis revenu à la maison pour préparer une soupe et faire la cuisine pour le dîner. A 18h, je vais rejoindre l'Institut français de Lisbonne où se réunit notre groupe de lecteurs/lectrices —nous avions presque tous lu Dix-sept ans de Fottorino dont j'ai déjà parlé et la plupart d'entre nous, avons critiqué très sévèrement cet ouvrage que j'ai trouvé mièvre et sans grand intérêt— nous sommes maintenant 2 lecteurs pour une douzaine de lectrices —le nouveau venu étant lui-même un écrivain qui nous a parlé du livre Arcadie d'Emmanuelle Bayamak-Tam, ce qui m'a donné envie de l'acheter —c'est encore un gros livre... Je suis rentré à la maison à 21h pour terminer la préparation d'un repas qui fut très apprécié. 

Ce matin j'ai eu le plaisir d'écouter Barbara Cassin dans "Les Chemins de la philosophie" sur France-Culture. Je me sens très proche de son attitude philosophique. Nous nous étions rencontrés au cours d'un séminaire sur le Cratyle de Platon et elle m'avait littéralement fasciné. C'est Antonia Soulez qui m'avait invité à ce séminaire passionnant. Barbara Cassin, au delà de sa passion pour la traduction, est aussi une personne engagée notamment avec une association de défense des migrants. J'ai vraiment eu beaucoup de plaisir à l'entendre notamment sur Gorgias et la sophistique.

J'ai adoré le dessin humoristique du Boston Globe d'aujourd'hui.

mercredi 9 janvier 2019

Mailer

J'ai commencé la lecture du livre dont j'avais fait cadeau à Richard et qu'il venait de terminer. Il s'agit d'un roman fleuve de Norman Mailer, Le chant du bourreau, Robert Laffont, 1980. C'est un livre d'environ 1500 pages qui se lit facilement. Après La mort c'est mon métier, de Robert Merle, c'est tout un programme. Parrallèlement, je continue à lire Castaneda, le soir, avant de m'endormir. Il fait très froid à Lisbonne actuellement, malgré un beau soleil pendant toute la journée. Mais le froid dans des maisons mal chauffées est assez insupportable.

mardi 8 janvier 2019

Vik Muniz

Le médecin qui soigne mon deuxième cancer à l' Hôpital Santa Maria était très souriant hier quand il nous a annoncé que jusqu'ici, tout va bien, mais qu'il ne faut pas baisser la garde et revenir tous les trois mois pendant deux ans, ensuite tous les six mois pendant au moins deux ans, ensuite une dernière fois pour être déclaré guéri après cinq ans de surveillance. En mars prochain, je saurai si mon premier cancer est "guéri".

*  *  *

Hier, sur le conseil de Charlotte, j'ai vu le fim Waste Land de Vik Muniz, un artiste qui fait des tableaux composites où la photo, le dessin, les collages, se côtoient pour sortir les Brésiliens les plus pauvres, se chargeant eux-mêmes du tri des ordures dans d'immenses décharges en plein air, de leur misère en les associant intimement à sa démarche artistique. C'est un film très émouvant qui montre la joie de ces plus pauvres que pauvres quand ils se rendent compte qu'ils peuvent voir le monde autrement que selon la perspective qu'ils sentaient leur être imposée par un déterminisme socio-économique implacable.

Le soir, j'ai regardé Le Voleur de Louis Malle avec Jean-Paul Belmondo.

*  *  *

Partie nulle aux échecs avec Richard qui avait les blancs.  La partie a été intéressante d'un bout à l'autre, malgré quelques mauvais coups. Mais j'ai bien compris l'efficacité de s'approprier le centre de l'échiquier.

lundi 7 janvier 2019

Monnaie

Dans le rêve de cette nuit, je donnais un cours sur la monnaie. Je précisais d'ailleurs que je ferais appel aux conceptions d'Aristote pour rendre compte de ce que la monnaie fait à l'échange entre les hommes. Un brouhaha lié au départ de quelques étudiants appelés à suivre un autre cours ailleurs et à l'arrivée d'autres étudiants m'empêcha de conclure. 

J'ai toujours du mal à conclure, à finir un travail, un article, un livre.  Comme si cela signifiait une sorte d'abandon. 

Actuellement, je lis Robert Merle, La mort est mon métier qui retrace la vie de Rudolf Hess. Tout au long de ma lecture, j'ai l'impression d'avoir déjà lu ce livre. Mais je ne me souviens absolument pas de quand j'aurais pu le lire. C'est une impression assez étrange. 

J'entends à l'instant dans les "Chemins de la philosophie" à France Culture, une reprise de l'allégorie de la caverne de Platon et bien entendu, il ne mentionne pas l'idée selon laquelle le texte de Platon constitue une réponse à la mise enscène d'une autre caverne, dans le Livre II de La République

dimanche 6 janvier 2019

Clivages

Il semblerait que le parti qui aurait le plus à souffrir d'une liste "gilets jaunes" aux européennes, serait le parti de Marine Le Pen. La composante populiste d'extrême droite est donc apparemment très importante dans ce mouvement qui bouscule notre clivage traditionnel droite vs gauche. Daniel, avec qui je discutais du mouvement il y a quelques jours, disait que ce clivage était de facto remplacé par l'opposition entre conservateurs et progressistes. Mais cela ne me satisfait pas non plus car le progressisme dont il se réclame lui-même ne me semble pas porteur d'un avenir durable s'il reste accroché à l'idée de croissance. Et comment pourrait-il s'en détacher ? Il faudrait réinventer des concepts susceptibles de mieux saisir les singularités de la situation actuelle. Je me sens libéral anarchiste de gauche. Défenseur des libertés individuelles à condition qu'elles n'empiètent pas sur celles d'autrui et qu'elles ne constituent pas une menace sur l'intégrité de nos environnements naturels. Comment pourrait-on appeler ça ? 

samedi 5 janvier 2019

Retrait

Beaucoup de rêves cette nuit.

Hier soir, nous avons reçu Christian, un ami de Daniel, à dîner. Un excellent dîner d'ailleurs avec un potage aux betteraves pour commencer, le risotto aux herbes qui est une spécialité d'Isabel et, pour finir un gateau à l'orange, très portugais, que Daniel est allé chercher dans l'une des meilleures pâtisserie de Lisbonne. Pour finir, des demi-coings au porto. Je suis resté très silencieux pendant cette invitation. Il faut dire que Daniel parle volontiers ainsi qu'Isabel. Je me suis senti légèrement en retrait, moins concerné par ce qui se disait que je l'aurais pensé car les sujets abordés, et notamment sur la cause animale, m'intéressaient. Pourquoi étais-je silencieux ? Je n'avais rien de particulier à dire, sans doute. C'est une raison possible. Il peut y avoir des causes plus profondes à ce retrait. Je dois préciser qu'il s'agissait d'un retrait parfaitement tranquille et serein. J'avais plaisir à écouter les propos qui émergeaient. Sans désir d'intervention. 

vendredi 4 janvier 2019

Incongru

"Je vois le monde comme quelque chose d'incongru qui suscite ma stupéfaction", dit Houellebecq sur France Culture ce matin dans un entretien sur son nouveau roman Sérotonine chez Flammarion (2019). Le roman traite ainsi de l'hormone du bonheur et c'est vrai que les photos que l'on découvre sur internet autour de l'événement le représentent tout souriant, un sourire quelque peu ironique, certes, mais sourire quand même.

Sur France-Culture encore, mais un peu plus tard, Jacques Darriulat, professeur de philosophie au Lycée Henri IV pendant des dizaines d'années, dit : "On ne peut pas vivre sans philosopher..." Je suis allé visiter son site sur internet et je vois qu'il a publié un très long commentaire de La République de Platon mais il n'y aborde pas la question des deux cavernes.

Nous sommes le 4 janvier, jour anniversaire de la mort de ma mère au début de l'année 1960. Souvenir douloureux, surtout de n'avoir pas pu l'embrasser au moment même de sa mort. On pourrait presque dire qu'elle est morte à distance, seule, loin de nous, les sept enfants, qui formions un cercle silencieux autour d'elle, allongée sur son lit d'hôpital, cherchant sa respiration par moments de plus en plus longs, entre chaque souffle.

jeudi 3 janvier 2019

Recoins

À trois heures et demi du matin, je me suis réveillé. Mon insomnie a duré jusque vers 6h30 et j'ai eu le temps, pendant ces trois heures, de penser à des tas de choses. J'ai évoqué, pour moi-même, des souvenirs d'enfance. Il s'agissait principalement d'images, relativement fixes, qui, chacune, mettaient en scène un événement du passé. Ce sont bien des souvenirs-écran comme le disait Freud. L'image est bien là, mais il est très difficile de faire bouger ces éléments principaux. Quand je fus perdu, dans une fête foraine à Liège, je me vois derrière un stand de forains, dans un étroit passage entre deux baraques. Je me vois voir les lumières de l'allée centrale, des gens qui passent, ma famille peut-être, mais je suis tout seul... L'image d'après c'est un Commissariat de police où vient me chercher mon parrain, le frère de ma mère. Je vois son étonnement. Le commissariat lui-même est éclairé au néon. Je suis assis sur un banc. On me pose des questions mais je ne me souviens plus de ce qu'elles voulaient me faire dire. Il y a donc ces deux moments, associés par un lien flou et fragile dont je ne réussis pas à défaire les nœuds, malgré mon ardeur à explorer tous les recoins de ma mémoire. Cela m'a lancé sur une réflexion intense sur la notion même de recoins. Les recoins sont des lieux secrets, ou plutôt, non visités depuis longtemps et par là, mystérieux malgré leur dimension intime. Je me disais qu'il serait peut-être intéressant de travailler ces lieux plus ou moins sombres de mon histoire singulière, ses derniers recoins. On explore les recoins de soi-même. Pas facile.

Ce matin je suis allé à l'hôpital Sanla Maria pour une cytoscopie. Pas très agréable mais j'ai pu voir la caméra inspecter les parois de ma vessie. "Nothing suspicious", me dit le médecin. Rendez-vous dans trois mois.

mercredi 2 janvier 2019

Décider

Pas de résolutions particulières pour moi en 2019. Je ne crois guère en leur efficacité. Autant je suis partisan des décisions comme celle que j'ai prise, il y a environ 25 ans, d'arrêter de fumer. Pour moi, la décision a un caractère d'irréversibilité. C'est un engagement qui nous transforme nous-même, qui met en risque l'identité de celui que l'on croyait être jusque là. Les résolutions expriment une bonne volonté alors que les décisions relèvent sans doute plus d'une volonté brute. Encore que, prise au bon moment —qu'est-ce que le bon moment ?—la décision n'est peut-être rien d'autre qu'un aboutissement inéluctable, façonné par toutes sortes de préparations latentes : simplement il faut savoir saisir ce moment, il faut s'être rendu sensible à la convergence d'énergies silencieuses, souterraines, inconscientes... il faut sans doute avoir contribué à ce travail de forces que l'on ne connaît pas bien mais qui irriguent notre vie quotidienne.

mardi 1 janvier 2019

Sasha

Il fait un temps splendide à Lisbonne depuis ce matin. Frais mais très ensoleillé. Je suis allé chercher Sasha à l'aéroport et nous sommes allés manger ensemble chez Senhor Fernando, des filets de poulpe avec du riz et des épinards. Délicieux. Puis, après une conversation qui m'a appris beaucoup de choses sur elle, son goût des rencontres et son désir de mieux comprendre le monde des shamanes, je l'ai ramenée à l'aéroport où elle a pris l'avion pour Salavador au Brésil d'où elle repartira en avion pour la Colombie. C'est une femme intelligente et en pleine maîtrise de ses grandes capacités. Elle est très épanouie et ça me fait plaisir de faire un peu partie de sa vie. 

Hier soir nous avons réveillonné avec quelques amis. Foie gras, salades et fromages. L'une des amies d'Isabel avait apporté des "pets de nonne" excellents. J'en serais vite devenu addict, si vers deux heures, je n'avais pas été dormir, après le départ de Lucia et Pedro, des amis portugais qui, chaque fois que je les vois, m'enchantent. Daniel était là aussi ainsi que Paula, Mafalda et son ami Tò, que je ne connaissais pas. Ce fut une soirée très réussie et sans le moindre débordement alcoolique, bien sûr. Il y avait également un autre Tò, un ami d'Isabel qui vient souvent aux petites fêtes qu'Isabel organise de temps en temps.