mardi 31 décembre 2013

Avant le jour de l'an, juste avant

C'est le moment de le dire : 2013 fut pour moi l'année du cancer, du blog, de la lecture de Benet et du destructionnaire. C'était aussi l'année du Serpent dans le cadre de l'horoscope chinois. Pas encore tout-à-fait terminée. Je signale les choses qui m'ont sans doute changé un peu, ou plutôt, qui ont un peu changé certaines de mes perspectives sur le monde. Mais c'est tous les ans, pareil ! Il y aura bientôt l'année de la nouvelle maison. Je dis "bientôt" parce que je l'espère vivement. Dans deux ans peut-être. Si je trouve l'argent.
Je me suis fait une réflexion assez surprenante ce matin. J'ai fait des tas de rêves cette nuit qui m'ont fait halluciner beaucoup de personnages de ma vie, surtout de ma vie professionnelle. Et je discutais avec eux. On pourrait croire que, dans le rêve, tous les personnages ne sont rien d'autre qu'une partie de vous-mêmes. Un peu comme dans un roman, les personnages créés par le romancier ne peuvent guère avoir l'autonomie d'une altérité radicale par rapport à l'auteur. Puisqu'ils viennent tous de sa propre imagination. Bien sûr, beaucoup d'auteurs ont témoigné du fait que leurs personnages acquièrent à un moment donné une autonomie qui les surprend eux-mêmes. C'est peut-être ce qui s'est passé dans le rêve de cette nuit. Les rencontres que j'ai faites dans mon rêve ne semblaient en aucun cas venir de ma propre imagination. Les personnes avaient gardé toute leur indépendance d'êtres autres que moi. Elles me présentaient des arguments qui ne pouvaient pas venir de moi et auxquels je me sentais tenu de répondre avec toute mon énergie argumentative personnelle. D'ailleurs, la même remarque vaut pour moi-même. Dans le rêve, je ne suis pas le moi que je crois être dans la vie "réelle". C'est quelqu'un d'autre qui m'apparaît. Le "je" de mon rêve n'est pas plus moi que celui de la veille. Comment dès lors sais-je que c'est de moi qu'il s'agit, quand je dis "je" dans le rêve ?
Tout cela est très évident mais mes réflexions de ce matin avaient une évidence plus nette que celle qui vient de la simple conscience du phénomène.

Zuky, depuis que j'ai changé son alimentation grâce aux conseils skypés d'Anouk, semble plus alerte. J'ai trouvé du "Gourmet - Gold" qu'il semble apprécier. Hier, il a pris son temps avant de s'y mettre. Lui qui n'avait connu que les croquettes de vétérinaire dans sa vie, était visiblement surpris d'un changement si brusque. Mais ce matin, quand je lui ai donné sa boîte de "Gourmet - Gold", il y a été de bon coeur. Il s'est presque mis à ronronner, lui qui ne ronronne pratiquement jamais, si ce n'est d'une manière si discrète qu'on ne s'en rend pas compte.

Cette nuit, 2014 commence. Actuellement Lisbonne est dans le coton d'un gros nuage pluvieux et froid. Pas très engageant. L'appartement est très froid. Mes pieds sont gelés, je vais aller prendre ma douche. Ce soir nous avons invité une vingtaine de personnes pour fêter le passage de 2013 à 2014. Je souhaite une bonne et heureuse année aux lecteurs de ce blog !

lundi 30 décembre 2013

30 décembre

Irène et Pierre s'envolent aujourd'hui pour Strasbourg avec une étape à Bordeaux. Peu à peu, notre appartement se vide de ses invités de Noël. Il nous reste quatre personnes, dont deux s'en iront le 1er janvier, après la fête du Nouvel An que nous organisons. Une petite fête avec quelques invités portugais. Louis et Ruben seront encore là.
Le travail va reprendre et le rythme quotidien nous emmener vers de nouvelles aventures. Celle de la maison, pour commencer. Il faut vraiment que nous puissions entamer les travaux.
Beaucoup de rêves cette nuit, entrecoupés de réveils qui ne duraient pas longtemps.
Hier également j'ai "Skypé" Anouk qui m'a donné plein de renseignements intéressants sur les chats. Je vais essayer de changer son régime et de le faire redevenir carnivore et non plus "croquettivore" comme il l'a été depuis qu'il est avec nous. Je lui ai donné deux petites boulettes de viande de boeuf haché auxquelles il n'a pas touché hier soir. Ce matin, je lui ai remis quelques croquettes sur la viande d'hier et, manifestement, poussé par la faim sans doute, il a mangé quelques croquettes et goûté à la viande ce qui n'avait pas l'air de lui déplaire. Mais je vais lui acheter quelques pâtés "Gourmets Gold" avant de lui laisser un cou de poulet cru dans son bol. Je suis sûr qu'il va retrouver la santé avec une alimentation un peu plus conforme à ce qu'il est, un chat !

samedi 28 décembre 2013

Journée spéciale

Hier a été une journée très spéciale. Ca a commencé avec la machine à café. La pompe ne voulait plus se réamorcer. La veille, le broyeur ne fonctionnait plus. Puis, ce fut au tour de la boîte internet qui n'assurait plus notre ouverture sur le monde. L'imprimante déclarait également forfait, faute d'une cartouche couleur. Et le rêve que j'ai fait cette nuit était lui aussi très spécial : je devais présenter une pièce de théâtre que j'avais écrite et montée avec Charlotte. Malheureusement, j'avais complètement oublié mon texte. Je me mettais à balbutier des propos sans queue ni tête. Evidemment, la lecture du livre de Pascal Mercier, Le Silence de Perlmann, n'était pas totalement innocente dans la fabrication de ce rêve très vif, avec une sensation très marquée de la réalité des événements rêvés. Mais je reviendrai certainement sur cet ouvrage passionnant.

vendredi 27 décembre 2013

Sami

Le brouhaha des fêtes de Noël s'atténue. Hier nous avons fait une ballade organisée par Pierre. Ce fut magnifique : la mer, les falaises, une large bande d'écume éblouissante, une lumière brumeuse, blanche avec des nuances de gris, un piquenique au bord du chemin suivi d'une marche très tranquille avec des compagnons ou des compagnes différentes à différents moments de la ballade, bref une belle journée de 26 décembre. Au retour, nous avons pris un "raccourci" qui nous a plongé dans une forêt broussailleuse où le chemin se perdait. Il a fallu passer sous des arbres tombés, dans des amas de branches inextricables, fouettés au visage par de souples brindilles qui se remettent en place après le passage du marcheur précédent, perdant parfois l'équilibre en enjambant les troncs... nous suivions Charlotte, Julien et Joaquim qui, plus petits, se faufilaient beaucoup mieux que nous dans cette petite jungle improvisée. Nous avons finalement retrouvé un espace plus dégagé que nous avons reconnu pour y être passés à l'aller. Une fois rendus dans notre appartement, Fabien s'est attaqué à la cuisson des volailles que nous avions achetés : trois faisans farcis aux champignons et trois faisans farcis aux pommes et aux olives accompagnés d'une délicieuse polenta. Un festin dans une atmosphère familiale très joyeuse.

Sami m'a fait un très beau cadeau : un agrandissement d'une de ses photos que j'avais particulièrement appréciée. Je vous envoie une reproduction de cette oeuvre.


Aujourd'hui, 21 juillet 2015, après presque deux ans, je tiens ma promesse. Voici la photo que Sami m'a offerte le 26 décembre 2013. Nous l'avons faite encadrer.

jeudi 19 décembre 2013

Le Cavalier Bleu

Je suis à Luxembourg et nous avons eu une longue discussion hier sur la manière dont on pourrait implanter le système de l'école mutuelle au Lycée Ermesinde. C'était tout à fait passionnant.
Aujourd'hui, je dois travailler avec Jeannot sur notre "destructionnaire". Plusieurs personnes se piquent au jeu et nous envoient des entrées possibles. C'est un travail assez passionnant. Il faut absolument que je contacte Le Cavalier Bleu pour voir quelles seraient les chances de le voir publié par cette maison d'édition, plus ou moins spécialisée dans ce genre de texte.

samedi 14 décembre 2013

14/12/13 : Ecrire ou ne pas écrire ?

Je suis allé cherché l'ordinateur de Charlotte qui a maintenant un disque dur de 500 GBs ! Elle va pouvoir mettre en boîte tous les films qu'elle voudra !

Je pars demain pour Paris et ensuite Luxembourg. Je ne reviendrai que le 21. Certains membres de la famille seront déjà là. Tant mieux !

Je continue à rédiger les entrées de notre "destructionnaire". Il me semble que ça commence à tenir debout.

A part ça, je n'ai pas grand chose à écrire. Ce n'est pas faute de pensées évidemment ! Mais il y a des choses qu'on ne peut pas vraiment écrire. Bizarre de dire cela après avoir été si peu regardant quant à mon intimité physique. Mais justement, ce n'est pas une question d'intimité.

vendredi 13 décembre 2013

13/12/13***La lecture et le visage

Je viens de conduire Charlotte à l'école. Il fait gris sur Lisbonne, le ciel caresse les collines et gomme le graffiti des grues. Tout est calme, même cette sombre rumeur de ville qui intègre les bruits d'avion à l'arrivée et que secouent parfois d'intempestifs klaxons. La ville repose encore dans les lenteurs, les langueurs du matin. Même les grondements sont calmes comme des souffles sonores, amortis par cette couche de ciel gris dans laquelle la ville se blottit encore, dans une sorte de demi-sommeil tardif.

Il est probable que ce soir, nous retrouvions Zuky. D'après la vétérinaire, il a bien supporté les actes médicaux qui doivent le remettre sur pied. Notre appartement va récupérer son chat.

Hier, Josiane me signale une émission de France-Culture, en fait une conférence de Stanislas Dehaene, enregistrée à l'Ecole Normale Supérieure, sur la lecture et le cerveau. Il y a trente ans, je travaillais sur les mêmes questions et mes intuitions semblent avoir été largement corroborées par les techniques d'imagerie cérébrale que le laboratoire de Dehaene utilise. Ce qui me frappe le plus, c'est la connexion entre la lecture et la reconnaissance des visages. J'en parlais déjà à l'époque, à partir d'une spéculation sur l'importance du visage et de la voix de la mère pour le nouveau-né, une spéculation nourrie par la lecture d'un article de Lacas. Dehaene et son équipe n'en sont pas encore arrivés à cette hypothèse de l'existence de ce qui, rétroactivement – c'est-à-dire au moment où l'enfant apprend à lire – se pose comme un choix entre le visage et la voix, ce qui entraînerait, selon mes idées de l'époque, une différenciation des stratégies cognitives associées à des modalités de lecture distinctes. Attendons ! Nous y arriverons peut-être !



jeudi 12 décembre 2013

12/12/13

Isabel et Charlotte sont allées rendre visite à Zuky hier vers midi. Il avait mangé et bu et se portait beaucoup mieux. Il n'est pas complètement sorti d'affaire mais son état est de plus en plus rassurant. Il reviendra peut-être chez lui vendredi soir, si tout va bien.

Une épaisse couche de nuages sombres couvre Lisbonne ce matin. Il fera sans doute un peu plus chaud, sous cette couverture qui nous promet quelques moments humides.

J'ai repris le livre d'Anne Querrien sur l'école mutuelle en vue d'intégrer certains éléments dans notre destructionnaire. C'est un livre très bien fait et dont l'écriture, simple, sobre et précise est remarquable. On a rarement l'occasion de lire des essais qui ont un contenu important dans une forme parfaite. En tout cas j'apprécie. Je connais l'auteur qui est une femme discrète et intense. Je la reverrai peut-être au séminaire d'Andrée et Gabrielle, en 2014. Je l'espère en tout cas.

Je ne suis toujours pas complètement rassuré sur le fonctionnement de mes tripes qui parfois me lâchent.
Cela devient presque agaçant alors que je devrais remercier le ciel d'avoir si bien récupéré jusqu'ici.

mercredi 11 décembre 2013

11 décembre***Zuky

Notre chat, Zuky, est très malade. Il est à la clinique vétérinaire et il y restera sans doute trois jours s'il survit à sa maladie. Pendant trois jours, il n'avait ni bu ni mangé. Je l'ai amené chez la vétérinaire qui a immédiatement diagnostiqué une vessie beaucoup trop gonflée. En fait il n'avait pas uriné depuis trois jours et c'est ça qui le rendait malade. On lui a mis un cathéter pour qu'il puisse enfin se débarrasser de ça. La vétérinaire m'a dit qu'il avait beaucoup souffert pendant ces trois jours. Mais il ne se plaignait pas. Il était couché près du radiateur électrique dans la chambre de Charlotte, la tête reposant sur le tapis de côté, l'air un peu absent, déprimé comme le mentionnait son vétérinaire. Charlotte est très affectée. Elle ira le voir à la clinique vétérinaire aujourd'hui à midi. J'espère que nous le retrouverons bientôt chez nous, en bonne santé. Mais il semblerait que les chats aient les reins fragiles. La maladie de Zuky est assez courante chez les félins.

A part le fait de m'être occupé de Zuky, j'ai aussi amené Charlotte chez l'ostéopathe pour son coccyx. Il semblerait que ça aille beaucoup mieux. Elle va pouvoir reprendre ses cours d'éducation physique à l'école et ses cours de gymnastique. Son ostéopathe est un homme charmant malgré des idées politiques très conservatrices et libérales. Il défendait les riches, le pauvre – qui, entre nous, n'inspirait guère la pitié de ce côté là –. Pour lui, tout le monde devrait être imposé à 10% de ses revenus, les riches comme les pauvres. Il faut traiter tout le monde de la même manière. Je crois qu'il n'a pas apprécié l'expression sceptique que je devais avoir.

mardi 10 décembre 2013

10 décembre

Hier soir j'ai eu O.D., D, et Z. à dîner. J'avais préparé un gigot d'agneau assez énorme et il n'en reste plus rien. C'est dire qu'il était bon ! Piqué à l'ail avec petites pommes de terre nouvelles et tomates-cerises + haricots verts. Tout le monde a apprécié. Soupe de carottes en entrée selon recette internet.
O. voudrait acheter un appartement à Lisbonne pour sa retraite. Il prospecte. Si ça continue comme ça, Lisbonne va devenir une ville de retraités, un peu comme Nice ! En tout cas, c'est assez chouette de voir venir les amis.

Hier également j'ai commandé et payé pour l'arbre de Noël. Arbre vivant que l'on rendra à l'entreprise après les fêtes. Il sera alors replanté avec ses copains et je suis sûr que tous ces arbres replantés auront des tas de choses à se dire après avoir passé 15 jours dans des familles portugaises différentes.

Hier également j'ai commencé à lire une collection d'articles sur l'éducation de Dewey. Passionnant. Je me demande d'ailleurs si parfois, on ne devrait pas donner la parole à des auteurs comme ça dans le "destructionnaire". J'en parlerai à Jeannot la semaine prochaine.

lundi 9 décembre 2013

L'air d'un crime

J'ai rêvé toute la nuit de la famille comme si j'anticipais leur arrivée à Noël. Et quand j'ai réveillé Charlotte, elle m'a dit la même chose. Elle avait rêvé de la famille.
Une couverture de nuages presque transparents ont blanchi le ciel de Lisbonne. Il fait encore très beau mais toujours assez froid. Mais cela peut changer d'ici Noël.
Hier j'ai relu "L'air d'un crime" de Juan Benet. C'est, semble-t-il le seul roman policier qu'il ait écrit. L'écriture est magnifique qui dénote un sens inouï de la description. C'est souvent le détail que personne ne songerait à insérer dans la description qui rend celle-ci particulièrement éloquente. Ce que Barthes appelait "l'effet de réel". Il y a en effet une énigme à résoudre mais c'est à peine si on la reconnaît comme une énigme quand elle est posée. En tout cas ce n'est qu'à la fin que l'on comprend quelle était l'énigme. Entretemps, nous battons la campagne de Region en compagnie du capitaine Medina à la recherche de deux évadés. Nous sommes très loin du polar traditionnel. Je vais également relire "Le Chevalier de Saxe" du même Benet.

J'ai voulu comparer le polar de Benet avec un polar traditionnel. J'ai choisi "Mort sur le Nil" d'Agatha Christie. Les deux expériences de lecture sont complètement différentes en effet. Dans le polar d'Agatha Christie, on finit par oublier complètement la forme pour s'attacher à l'action et au raisonnement d'Hercule Poirot. L'écriture doit se faire oublier comme écriture précisément. Elle doit opposer le moins d'obstacles possibles à une lecture qui ne s'intéresse pas du tout à elle. Chez Benet, c'est le contraire : l'écriture se fait sentir en tant qu'écriture à la lecture et c'est pour cela que l'on communique vraiment avec celui qui écrit. On est avec lui dans le processus même d'écrire. L'écriture est là pour surprendre la lecture, pour l'obliger à ne rien manquer. Le contraste est frappant.

dimanche 8 décembre 2013

8 décembre

Alors, voilà ! Il faut se préparer à recevoir toute la famille avec les "ex" et leurs conjoints. Quand je raconte ça à des amis (intimes et peu nombreux, évidemment) au Portugal, au Luxembourg ou en France, c'est généralement une surprise. On se demande comment ça peut marcher. Comme dirait Fabien : "Pas de problème !" Nous serons 17 au plus fort de cette période de Noël et Irène a pris l'organisation des repas à cuisiner en mains. J'espère qu'il fera beau. En tout cas je me réjouis de vous recevoir tous.

samedi 7 décembre 2013

7 décembre : Aïe, aïe, aïe, l'école !

Une légère insomnie cette nuit, ce qui m'a permis de travailler entre 2h30 et 4h30. J'ai rajouté quelques milliers de signes à notre "destructionnaire" qui a maintenant 100.000 signes. Nous avançons rapidement. Certains articles sont vraiment bien écrits et me semblent frapper juste là où il faut. Quand je pense qu'en France on est en train de mettre en chantier la "refonte des programmes", j'ai l'impression que cela ne s'arrêtera jamais. On bricole le système mais on ne touche pas aux principes organisateurs de l'école (les programmes, les manuels, l'inspection, les horaires, les classes, la multiplication des enseignants et des éducateurs, bref tout ce qui a été à la base du système créé au XIXe siècle et que l'on continue à faire fonctionner à peu près comme avant, sauf que ça ne marche plus !) C'est difficilement croyable. Sans doute que le système s'étant étendu à toute la planète, il est difficile de penser qu'il n'est pas bon. Et PISA d'invoquer le magnifique succès de la Corée et du Japon qui ont remporté la palme des performances en mathématiques. Ce sont les premiers de la grande classe dans laquelle se retrouvent tous les adolescents du monde. Auguste Comte doit s'en réjouir dans sa tombe ! Il ne pouvait rêver mieux.

vendredi 6 décembre 2013

Les dents de Charlotte

Ce matin, je vais avec Charlotte chez le dentiste qui doit lui enlever les fils de l'opération qu'elle a subie vendredi dernier. Elle va donc manquer l'école pendant toute la journée puisque son coccyx l'empêche également de faire de la gymnastique et de l'éducation physique. J'emmènerai l'ordinateur de Charlotte pour voir pourquoi sa batterie, qui est neuve, ne fonctionne pas. L'informaticien chez qui j'ai acheté cette batterie n'est pas trop loin du dentiste.
L'atmosphère s'est pas mal réchauffée à Lisbonne et il y a toujours grand soleil. C'est très agréable. J'espère que ça va durer au moins jusqu'à Noël !

jeudi 5 décembre 2013

5 décembre : Rien à dire

J'ai présenté ma communication hier au Colloque du CFCUL. Z. était président de séance. Je pense que je me suis fait comprendre. Il y avait pas mal de monde. J'ai eu droit à deux ou trois questions mais le temps était court. 20 minutes pour parler et 5 minutes de questions. De là, je suis allé directement à l'Hôpital Santa Maria pour me faire faire une prise de sang. Je suis revenu au Colloque pour participer à la session sur Bachelard présentée par Z. avec plusieurs interventions en portugais mais je comprenais le sens général de ce qui se disait. Et puis, Bachelard n'est pas un auteur qui m'est totalement inconnu. Ensuite, nous sommes allés voir Isabel à la "loja" puis nous avons dîner ensemble avec une soupe et des tartines comme dans mon enfance à la maison. Ce matin je vais voir le Dr Quintela à 9 heures et donnerai des nouvelles ce soir sans doute. Charlotte a de nouveau passé une nuit tranquille, sans peurs et sans réveil au tout petit matin. Elle est d'ailleurs plutôt de bonne humeur quand elle ouvre les yeux ce qui n'est pas dans son habitude.
La journée s'annonce magnifique avec un grand grand soleil. Je crois aussi qu'il fera plus chaud aujourd'hui.

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Comme prévu, le Dr Quintela nous a reçus aujourd'hui matin. Il a consulté attentivement les résultats des divers examens effectués auparavant : IRM, TAC et analyse de sang. En tout cas je n'ai rien aux poumons, rien à l'abdomen et on ne voit plus rien non plus dans la région pelvienne. Mon nodule prostatique n'a pas disparu mais il n'a pas augmenté non plus. Nous attendons toujours un rendez-vous avec un urologue de l'hôpital. Isabel pense que le mieux serait d'avoir une consultation privée avec l'un des urologues de l'hôpital pour faire démarrer la machine. En tout cas le Dr Quintela était content. Il prévoit de me faire enlever mon cathéter dans six mois, disant que si j'avais quelque chose à la prostate, de toute manière cela ne se soignerait pas de la même manière. 
Voilà ! Pour le moment donc, tout va bien.

Au moment où le médecin regardait les résultats en fixant l'écran d'ordinateur qu'il avait devant lui, on ne peut pas s'empêcher d'essayer de "lire" les expressions de son visage, de scruter des signes... Le moindre froncement de sourcils, le moindre changement d'expression du regard, la moindre tension, font l'objet d'une interrogation intérieure : "Que voit-il ?". Je le voyais en train de voir. Et il doit effectivement savoir que ses patients le scrutent ainsi avec une attention particulière. J'avoue que le Dr Quintela est particulièrement impassible mais j'ai quand même l'impression que, conscient du regard scrutateur de ses patients, il doit parfois modifier son expression juste pour voir l'effet que ça peut produire sur le regard du patient. Parce qu'effectivement, cette modification, aussi ténue soit-elle – on pourrait même dire que plus elle est ténue, presque imperceptible, plus elle suscite une vague inquiétude – donne envie de poser des questions : "Que voyez-vous, docteur ? Que voyez-vous dans ces images qui vous montrent l'intérieur de mon corps ? Vous ne dites rien ? Pourtant c'est mon corps qui vous offre ces signes qui vous font tiquer ? Alors, dites-moi..." 
"Rien à dire ! " nous dira-t-il à la suite de son examen de l'écran, "tout est bien". 

mardi 3 décembre 2013

3 décembre : TAC

Hier, je suis allé à l'hôpital me faire faire un (ou une) TAC (tomographie axiale calculée) qui doit compléter l'IRM de la semaine dernière. Le corps entier se trouve enfilé dans un anneau assez large comme pour l'IRM sauf qu'avec l'IRM ça ressemble plus à un tube qu'à un anneau. Il faut être à jeun depuis six heures. On vous fait boire trois grand verres d'un liquide laiteux légèrement sucré qui est censé améliorer les contrastes des images qui seront recueillies et analysées ensuite. On vous injecte également de l'iode ce qui provoque des rougeurs sur la peau. A un certain moment, on ressent une chaleur interne qui vous monte à la tête. Heureusement qu'ils préviennent avant car cela m'aurait sûrement un peu inquiété s'ils n'avaient rien dit. Je n'ai pas pris de photo de l'appareil qui est assez impressionnant.

Demain, je me fais faire une analyse de sang juste après la communication que je dois faire au Centre de Philosophie des sciences de l'Université de Lisbonne. On me donne 20 minutes pour cette communication. J'ai l'impression que le temps d'intervention s'est raccourci avec l'usage des Powerpoint. Comme disait l'autre, une image en dit cent fois plus que tout ce qu'on pourrait en dire. Mais comme je n'utilise jamais ces moyens informatiques, je me sens quelque peu handicapé pour tenir un raisonnement en vingt minutes. En fait, cela devrait suffire largement pour lancer une ou deux idées. Mais je ne suis pas sûr que les idées soient vraiment ce que recherchent les participants à ces Colloques. Je me sens vraiment ringard à ne pas me servir de Powerpoint mais, bon ! je crains que je ne m'y ferai jamais. En plus, j'ai l'impression que j'ai le droit de ne pas m'y faire. L'âge sans doute ! En d'autres temps et d'autres lieux, j'aurais sans doute été traité d'iconoclaste. Pour quelqu'un qui vient de se faire faire des images IRM de son corps, c'est un peu fort !

lundi 2 décembre 2013

2 décembre

Hier soir nous sommes allés à Alcochete, au delà du Tage, pour acheter ce dont Charlotte, qui grandit, a besoin : une doudoune d'un rouge éclatant qui lui va très bien, des bottes fourrées pour ne pas avoir froid aux pieds cet hiver et les "Converse"dont elle rêvait depuis qu'elle a huit ans. Nous avons mangés là-bas. Et sommes revenus par le Pont Vasco de Gama qui m'émerveille à chaque fois que je le prends. Cette nuit, Charlotte nous a réveillés à plusieurs reprises. Elle a peur dans sa chambre. J'espère qu'elle n'est pas hantée. Je lui ai mis autour du cou la protection du Dalaï Lama que Jigmé m'avait donnée pour elle à Luxembourg. Elle s'est finalement rendormie.

dimanche 1 décembre 2013

1er décembre

Bon ! Je viens de faire un commentaire du 28 novembre disant que je ne réussissais plus à écrire de nouveaux posts. Or, tout à coup, ça s'est débloqué. La semaine qui s'annonce va être mouvementée. Le 4 décembre, j'interviens dans le colloque international du Centre de recherche en Philosophie des sciences de Lisbonne, le 5, je vois le Dr Quintela qui me fera un commentaire de l'IRM que j'ai fait faire jeudi dernier. J'espère aussi pouvoir aller à la Fabrica cette semaine avec Z. J'expliquerai ce que c'est après y avoir été.

Vendredi, je retourne chez le dentiste avec Charlotte pour qu'il puisse enlever les fils. Charlotte a bien supporté l'opération. Elle a encore une petite gêne mais cela semble se cicatriser rapidement. L'opération n'a pas été facile parce que la dent de Charlotte qu'il fallait remonter au niveau des autres était vraiment très loin, il a fallu creuser beaucoup pour la faire remonter. Enfin, maintenant, c'est fait. J'espère que les choses ne pourront plus que s'améliorer.

Je viens de terminer "A Chinese Life" par Li Kunwu et Philippe Ôtié. C'est une longue bande dessinée qui retrace la vie de Xiao Li depuis la révolution de 1949 jusqu'à aujourd'hui. Livre passionnant dont les dessins sont d'un style très déconcertant mais très parlant en même temps. Le traitement des événements de la place Tienanmen est très discret mais le nom est prononcé. Aucune illustration cependant de cet événement qui marque les représentations occidentales de la Chine moderne. Mais la révolution culturelle donne lieu à d'importants commentaires. Il doit exister une version française.