dimanche 28 septembre 2014

28 septembre : Barbe bleue

La météo nous avait prédit un weekend pluvieux. Le ciel est uniformément bleu. Pas la moindre petite buée blanche à l'horizon. Une vraie journée d'été. Il fait déjà chaud et je pense que je vais m'habiller plus légèrement.


Hier soir, nous avions de nouveau une grande soirée sur le thème des contes de fée. Isabel avait cuisiné de merveilleux gâteaux au chocolat et de fines tartes aux pommes avec de la cannelle. Délicieux. Il y avait beaucoup de monde. Isabel a également fait une petite présentation sur la psychanalyse. Mais je n'ai pas entièrement compris son portugais. Il y avait beaucoup de gaieté dans l'atmosphère, une gaieté un peu trop alcoolisée malheureusement. Au fur et à mesure que la soirée se déroulait, les gens se mettaient à parler de plus en plus fort, à produire d'éclatants éclats de rire et on ne s'entendait plus. Mais les participants étaient tous des gens très charmants et pleins d'énergie.

En réfléchissant à ce thème des contes de fée, je pense que la psychanalyse a en effet beaucoup de choses à dire sur ce qui les inspire. Quant à moi, je les crois profondément liés à nos fantasmes si l'on considère ceux-ci comme ce qui couvre les bruits de fond de notre conscience avec des récits ajustés aux thèmes que ces bruits de fond font gronder dans les ténèbres de l'inconscient : dévoration, inceste, toute puissance, omniscience, meurtre, multiplication polymorphe des élans sexuels, morcellement du corps, etc... Ces contes confèrent une espèce de permanence étonnante et assez paradoxale aux formes sémantiques qui s'inventent à travers eux.


samedi 27 septembre 2014

Fraîcheur matinale

Les matins se rafraîchissent. Je trouve cela très agréable. Et puis, le samedi matin, tout est silencieux pendant plus longtemps que les autres jours. Je viens de lire Mémé de Philippe Torreton, acteur-auteur vraiment intéressant. Il a un style qui désarçonne au départ, pratiquant à merveille l'ellipse ce qui donne à son écriture un rythme rapide et très évocateur. C'est Guy Chou qui m'a fait cadeau de cet ouvrage étincelant à plusieurs titres. On ne peut pas s'empêcher de penser à nos propres mères grand, nées à la fin du XIXe, toujours vêtues de noir, avec parfois une voilette légère accrochée à leur chapeau noir et leur couvrant la moitié supérieure d'un visage aux rides tendrement profondes. Elles étaient mystérieuses et savaient raconter des histoires mystérieuses. On les voyait sortir des églises à petits pas, pas seulement le dimanche, un chapelet enroulé dans leurs mains jaunies par le temps. Elles portaient des blouses de soie, avec des cols de dentelle blanche, très discrets. On sentait le parfum, discret lui aussi, qu'elles s'étaient mis derrière les oreilles, d'un geste furtif, devant le miroir. Leurs yeux ne regardaient pas, ils ne faisaient que voir avec cette tranquillité des gens qui ont pris l'habitude d'être vivants sans en faire toute une affaire.

J'ai repris mes méditations. Une heure le matin. Aujourd'hui de 5h30 à 6h35. Adhitthana, "strong determination", où le corps se coule dans l'immobilité d'une pierre, ce qui ne manque pas de créer de petites révoltes ici ou là, des piccotements, des vibrations, des tensions musculaires, par lesquelles on peut continuer à penser qu'on n'est pas fait de marbre !

La traduction de The Tyranny of Science de Paul Feyerabend a paru au Seuil. Beau travail d'édition. A lire évidemment.

vendredi 26 septembre 2014

26 septembre : Lisbonne

Retour à Lisbonne. 27° ! Soleil !
Bonne nouvelle aujourd'hui : Z. a obtenu un contrat avec Edimburgh University Press pour son livre sur Bachelard. Je suis très heureux pour lui.
Je pense déjà à mon prochain voyage en octobre. Le 17, j'ai rendez-vous avec mes soeurs et mon frère Patrick à Paris pour partir en Bretagne avec les cendres de JP que l'on dispersera dans la mer au large de Cap Coz. Peut-être que Dominique nous accompagnera. Ce serait formidable. Je suis en train de faire les démarches pour qu'un bateau nous emmène loin de la côte. Grâce à Eric qui a mobilisé ses amis pour que nous puissions effectivement satisfaire aux dernières volontés de Jean-Pierre.
De retour à Lisbonne, j'ai beaucoup de choses à régler. Non seulement le séminaire qui doit commencer le 7 octobre mais également l'obtention d'un prêt de la banque pour commencer les travaux de notre immeuble. Et reprendre contact avec Jeannot pour finir notre livre sur l'éducation.
J'ai repris mes méditations matinales. Cela fait du bien.
Zuky vient vers moi et met sa patte sur mon bras. Il a faim. Il a toujours faim ce chat !
Puis, j'ai reçu cette image intéressante :

mardi 23 septembre 2014

23 septembre : Strasbourg

Me voilà à Strasbourg, au début de l'automne, sous un ciel lumineux, immergé dans une fraîcheur matinale et brumeuse, agréable. Hier, c'était la soutenance de l'HDR de Catherine. Soutenance agréable, non-problématique, excellente occasion pour les vieux amis de se retrouver pour parler surtout du passé et des épreuves que notre vie académique nous oblige à traverser (notez l'ironie légère avec laquelle vous lisez cette dernière phrase!).  Ce soir, je vais dîner chez ma soeur Marianne avec Françoise, Catherine et son mari, Guy. Il est possible que Patrick nous rejoigne. J'espère que tout se passera bien. Je dis ça, parce que, au téléphone, Patrick a mentionné sa brouille avec Marianne. J'ai essayé de lui suggérer de considérer cette dispute comme vraiment de peu d'importance. Bon ! Soyons optimiste et, en tout cas, ne craignons rien.
J'apprends qu'Air France est en grève. Or, pour une fois, j'ai pris des billets "Transavia" qui est au centre des problèmes. J'ai l'impression qu'il n'est pas exclu que je sois obligé de rester quelques jours de plus en France, ce qui m'ennuierait énormément. J'ai vraiment hâte maintenant de revoir Isabel et Charlotte.
Demain je dînerai avec Guy Chou. Je me réjouis.

samedi 20 septembre 2014

Vipassana

H2, J3 : Telles étaient les coordonnées de mon existence de moine au Centre de Dhamma Mahi  près de la petite ville de Laroche-Migennes en Bourgogne ! H2 : ma petite chambre, à vrai dire, assez confortable où je passais mes nuits de 21h30 à 4 heures du matin. J3 : Colonne 3, ligne J, le lieu de mon tapis de méditation, un tapis bleu, dernière case du damier de méditation, sur lequel je passais environ 10 heures par jour ! La méditation Vipassana n'est pas une méditation facile. Il faut de la détermination pour tenir jusqu'au bout de cette période de 10 jours, entouré, immergé même dans le "Noble Silence" qui ne se rompt qu'à la fin de la dixième journée. Le protocole suivi par ce stage est fixe. L'enseignement s'y fait par l'intermédiaire de DVD que l'"enseignant" déclenche pour nous faire entendre la voix du Maître, S.M. Goenka, ce sage indien né en Birmanie (et qui est mort l'an dernier) qui a a pris en charge la diffusion mondiale de cette méditation, dans toute la pureté qui s'est transmise de génération en génération depuis le Vème siècle en Birmanie grâce aux envoyés du roi Açoka qui y débarquèrent à cette époque. Je reviendrai sur cette histoire intéressante. En tout cas mon expérience de Vipassana est importante pour moi et j'essayerai plus tard d'en dire un peu plus car je dois maintenant me rendre à un rendez-vous avec mon cher Andreas, que je n'ai plus vu depuis très longtemps. A demain, sans doute !

vendredi 5 septembre 2014

5 septembre : Départ de Sasha et Balthazar

Ce matin, ma petite fille Sasha s"en retourne au beau pays de France avec son compagnon, Balthazar. Hier soir, avons mangé ensemble un excellent dîner japonais. Et à midi, nous avons déjeuné avec Z.
Le matin, je suis allé me faire refaire le pansement destiné à protéger les points de suture qu'il a été nécessaire de faire après l'enlèvement de mon cathéter. Lundi matin, juste avant de prendre l'avion, j'irai me faire enlever les fils.
De bonnes discussions avec Sasha et Balthazar. Sasha est toujours bien indécise quant à son avenir. Elle a été acceptée à Oxford et je crois qu'elle décidera finalement d'y aller malgré son envie de rester à Paris. Je crois qu'elle fait bien. Pour se mettre à l'anthropologie, il faudra qu'elle lise beaucoup. Le calme sérieux et serein d'Oxford devrait pouvoir l'aider à se mettre à jour de ce côté là. Elle n'aurait pas non plus ce souci du logement qui risque d'empoisonner sa rentrée à Paris.
Je viens de lire le polar de Didier van Cauwelaert, Double identité, roman assez bien ficelé qui se laisse lire agréablement. Certainement pas un chef d'oeuvre mais bon ! suffisant pour ne pas regretter d'avoir passé un peu de temps à le lire.
Je suis allé conduire Charlotte au Lycée ce matin. Elle est entrée en 4e mais elle n'a pas encore trouvé son rythme. Manifestement, elle se sent encore un peu en vacances. Il fait si beau à Lisbonne.
Charlotte évolue bien pour le moment. Elle perçoit bien ce qui se passe autour d'elle et, quand elle intervient, c'est généralement pertinent.



lundi 1 septembre 2014

Retour à Santa Maria

Voilà ! Ce matin, j'ai revu la jolie chirurgienne qui m'avait posé un cathéter veineux central par voie sous-claviculère dans le corps pour instiller des produits chimiques dans l'une de mes veines allant directement au coeur. Mais cette fois-ci, c'était pour l'enlever. Elle m'a tout de suite reconnu. Nous avons parlé pendant toute l'opération qui a duré un peu plus longtemps que prévu. Après avoir farfouillé longuement dans mon corps, elle a finalement réussi à sortir l'engin pour me l'exhiber fièrement en disant : "Bravo ! C'est un garçon !" Et en effet il était muni de cette tige très fine qui a fait circuler les produits dans mon corps pendant 6 semaines, l'an dernier. "Champagne !" m'a soufflé l'infirmière qui assistait à l'accouchement. Bref, nous avons ri.
Sasha et Balthazar sont arrivés hier soir. En pleine forme. Ravis. Et nous n'avons pas attendu longtemps pour nous lancer dans de grandes discussions philosophiques ! Evidemment, je leur ai parlé de David Abram et Sasha m'a immédiatement emprunté le bouquin pour le lire. Je pense que c'est un livre qui pourra l'aider à trouver une voie intéressante au carrefour de l'anthropologie, la philosophie et l'écologie. Ils sont maintenant partis à la plage rejoindre Charlotte qui, ce matin, a fait sa dernière sortie avec les copains avant la grande rentrée, la rentrée en 4ème.
Comme il était cité dans un passage du Tunnel de Sabato, l'essai Opium de Cocteau a fait mes délices pendant qu'on attendait notre tour à l'hôpital. Il y a une sorte de fraîcheur poétique et profonde dans les pensées de Cocteau. J'aimais déjà avant, mais là, j'ai apprécié encore plus.
J'ai fait ce matin une heure de méditation. L'infirmière qui vérifiait mes fonctionnements me signale que j'ai une tension très basse 84/61. Etait-ce l'effet de la méditation ? Peut-être !