Roue

Jeudi soir, j’ai vu un documentaire magnifique sur la vie et l’œuvre de Johnny Clegg dont la chanson Asimbonanga sur Mandela est particulièrement belle. Lui (avec sa musique qui réunit la culture Zoulou et sa culture « occidentale » d’origine) a été déterminant pour en finir avec l’apartheid en Afrique du Sud. Et vendredi soir, j’ai vu le film tchèque « Vétéran » de Jan Hrebejk que j’ai bien apprécié également.

Cette nuit j’ai fait un autre rêve. Je courais avec un groupe parmi les membres duquel il y avait un ministre qui courait très vite. Nous étions à Strasbourg et nous allions voir une personne importante je ne sais plus pour quelle raison. Nous traversons les Contades et au moment d’arriver rue Ohmacht, je prends un raccourci qui me fait gagner du temps. Nous allons vers une villa très moderne en béton au milieu de la campagne, et au retour, pour aller plus vite, on nous donne une roue. Cette roue en plastique noir, assez grande, il suffit de la porter sous le bras pour qu’elle vous permette d’accélérer de manière fantastique. Je suis très étonné par cette performance inventive. 

1960

 Je n’ai presque pas dormi cette nuit. Suffisamment cependant pour que je fasse encore un rêve un peu chaotique mais qui est resté très vif au réveil. J’étais avec une jeune fille qui me fait penser à la fille de mon professeur d’italien au Lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg. Monique. Elle m’entraînait derrière elle avec une force surprenante. À un moment donné, nous nous retrouvons tous les deux au sommet d’une immense échelle qui dépassait en hauteur l’appui qui la maintenait en place. Nous étions dans le vide. Monique était une fille que j’aimais bien. Je me souviens d’un bref dialogue que j’ai eu avec elle en juin 1960, place Kléber en face du bâtiment de l’ancienne Maison Rouge maintenant occupée par la FNAC. J’avais un pull gris clair un peu passé. Elle m’interpelle pour m’inviter le soir même à une « surboum ». C’est la première fois que j’étais invité à ce genre de choses et, après avoir prévenu que je ne savais pas danser, j’ai dit que je viendrais. C’est là que j’ai connu Irène, ma première épouse. 

Si je n’ai pas bien dormi c’est sans doute en partie à cause de Maïs qui, vers 2 heures du matin, est venue m’apporter deux de ses petits chatons. Elle les a déposés tout contre. Moi et s’est elle-même allongée près d’eux, laissant les deux autres dans le panier douillet qu’Isabel leur avait préparé dans notre chambre. Bref, Maïs voulait dormir avec nous sans se séparer de deux de ses petits. C’était mignon mais pas forcément confortable. Du coup, on a mis le panier au milieu du lit. 

Eczéma

Cela fait quelque temps que je voulais mentionner un constat à propos des douches froides. J’avais repris cette habitude début janvier et cela me convenait, sauf que j’ai constaté que je sortais de la douche rouge comme une écrevisse, mais surtout que l’un de ses effets était de récidiver l’eczéma aux genoux dont j’avais souffert l’année dernière. Mon amie Christine de Rome me conseillait vivement d’arrêter cette pratique qu’elle trouvait barbare. Alors, j’ai essayé autre chose : je commence avec une douche chaude, ce qui est très agréable. Je me rase sous cette douche sans savon à barbe —parfaitement inutile quand on a de l’eau sur le visage— et puis, je mets brusquement l’eau la plus froide possible pendant que, sous cette eau glacée, je me lave énergiquement les dents. Ce nouveau régime semble avoir arrêté net l’eczéma de mes genoux. Ce qui me ravit.

Rêve

Il y a longtemps que je n’ai plus raconté de rêves. Or, cette nuit j’en ai fait un auquel j’ai repensé au réveil.    C’est à nouveau un rêve chaotique qui n’a pas l’air d’avoir un sens quelconque (et peut-être n’en a-t-il aucun). Le sens ne lui vient que du récit que l’on peut en tirer, évidemment. Rien n’a de sens en soi, faut-il le rappeler. Bref, j’étais hébergé dans une maison que ses occupants avaient quittée. J’étais donc seul et de plus, à l’extérieur de cette maison qui me faisait penser à la maison que notre famille a pu louer, à Strasbourg, en 1950, quand nous avons quitté la petite ville de Visé, près de Liège et de la frontière avec les Pays-Bas. Nous habitions donc la rue Ohmacht, n°2. J’ai essayé d’escalader le mur donnant sur la petite cour qui menait au garage. J’ai déformé une tringle qui barrait l’une des fenêtres. Je la répare comme je peux. Un cheval blanc apparaît. Je me retrouve avec un ami sur un chemin de campagne. Nous marchons ensemble et j’ai passé mon bras autour de ses épaules. Nous nous dirigeons vers une sorte de villa moderne où m’attendent mes anciens collègues du GERSULP. Philippe C. Vient à ma rencontre. Il a pris du poids. Anne M. est là également. Ma place est réservée au bout de la table. 

Quatre

J’ai vu Maïs accoucher du premier chaton ce matin. Elle est venue dans notre chambre à coucher et a choisi de mettre bas dans la partie Isabel du lit. Elle n’avait pas l’air de souffrir du tout. Après, quand Isabel est venue voir comment ça se passait, une autre chaton est sorti de son ventre, puis deux autres. Tous les quatre sont roux comme elle mais il y en a deux qui sont d’une couleur plus foncée, presque marron. 

Efficaces ?

 J’ai lu ce matin un article qui visait à relativiser l’efficacité du vaccin de Pfizer, surtout pour les vieux de plus de 80 ans ! Mais on lit tellement de choses et leur contraire actuellement qu’il devient difficile de se faire une idée juste de cette pandémie et des moyens que l’on développe pour s’en débarrasser. Ce qui est étrange, c’est que la course au pouvoir continue à mobiliser les gens, les pays, les idéologies, etc.Je viens de voir que les Chinois ont développé un missile supersonique qui fond sur sa cible à 7.000 km par heure et qui est capable de transpercer une coque de porte-avions, par exemple ! Les armes pour détruire sont de plus en plus efficaces mais celles qui devraient nous sauver le sont beaucoup moins.

Verboyer

Il faut que je m’y remette. À quoi ? Aux verbes avec ce titre que m’a soufflé Guychou : « Le parti pris des verbes », un peu à la manière de Ponge. J’y pense très souvent et je tiens beaucoup à traiter du verbe vaciller. Il y a aussi épanouir et évanouir qui sont dans la liste de mes inspirations prochaines. Il serait de bon ton que je verboye autour de confiner, particulièrement pertinent en ces temps de Covid. Mais j’avoue ne pas prendre beaucoup de goût au ressassement de nos misères planétaires. Par contre, cette action que je viens d’inventer avec « verboyer », mériterait sans doute quelques éclaircissements !

Sensationnalisme

Toujours pas de chatons ! Nous les attendons avec impatience. Maïs Maïs ne semble pas si pressée et elle mange beaucoup plus que d’habitude.

Actuellement je passe pas mal de temps à résoudre des problèmes aux échecs. Je fais encore beaucoup d’étourderies, ne réussissant pas à « voir » certains coups qui sont pourtant évidents. Pourtant, petit à petit, je m’améliore doucement. 

Ventura, le candidat d’extrême droite à la présidence portugaise, a fait une percée lors des élections de dimanche. C’est vraiment un type populiste et vulgaire dans ses attitudes, un peu le genre « Trump » ou « Bolsonaro ». Du coup je ne comprends pas les médias, portugais et étrangers, qui le mettent à l’affiche, transformant ses 11% en un « exploit », lui assurant ainsi une publicité gratuite très efficace.  Ne vaudrait-il pas mieux minimiser ce score ? Le rendre aussi peu significatif que possible ? La réélection de Marcelo (centre droit) au premier tour, avec plus de voix que lors de son premier mandat, n’est-elle pas plus intéressante que cette émergence d’un populisme d’extrême droite ? C’est comme si l’on traitait les informations politiques comme des faits divers. Quand les médias se guériront-elles de cette maladie du sensationnalisme ?

Encore !

Nouveau départ ce matin : Sasha nous a quitté pour aller rejoindre sa mère dans le Gers. Nous sommes donc tous les deux, Isabel et moi, dans cette grande maison plaine de chats, avec la perspective d'augmenter la population féline de quelques éléments supplémentaires très bientôt.

Au revoir...

... Charlotte, que nous avons amenée à l’aéroport —un aéroport pratiquement désert qui m’a permis d’acheter Le Canard enchaîné ce que je n’avais plus fait depuis bien longtemps— pour qu’elle reprenne le fil de ses études à Paris. Certes, elle a travaillé un peu quand elle était à Lisbonne mais ce n’est certainement pas la même chose quand on peut discuter avec ses amis des cours que l’on suit même si c’est en « distanciel », comme on dit aujourd’hui. Durant ce séjour portugais, Charlotte a remis en cause son choix d’études. Elle va s’informer sur les formations théâtrales que je crois effectivement plus à même de satisfaire son goût pour l’échange, la communication, les rencontres tout en prenant en compte ses résistances vis-à-vis de la lecture. J’espère vivement qu’elle trouvera une formation qui lui plaît. En tout cas je l’ai vue repartir pour Paris avec un petit pincement au cœur. Je joins deux photos récentes de Charlotte, photos qui ont été prises par notre voisin d’en face, Jérôme.

Biden

J'ai regardé la cérémonie d'installation de Joe Biden en tant que 46ème président des Etats Unis, hier, pendant presque toute l'après-midi, à la télévision. C'est l'une des raisons qui m'a empêché de produire ma portion quotidienne d'écriture. Tout s'est heureusement bien passé. On pouvait craindre une dernière tentative sauvage d'empêcher cet événement d'advenir mais les précautions avaient été prises. Et tout aussitôt, on sent l'atmosphère changer légèrement. Tout d'abord, nous ne sommes plus confrontés au nom "Trump" étalé vulgairement dans tous les médias, ouf ! C'est fou comme la répétition sans fin de ce nom partout peut devenir obsessionnellement agaçante. Il est possible cependant, que l'on entende encore parler de lui trop souvent. C'est une mine d'or pour les journalistes en mal de ragots.

Musique

 Je lis actuellement un livre assez volumineux sur la musique. C'est une œuvre de fiction signée Frank Conroy. Ce livre, Corps et âme (Gallimard, 1991), m'a été prêté par notre ami Eliott qui s'occupe de la revue francophone Le Lisboète, dans laquelle nous devrions prochainement intervenir. Le roman de Conroy n'est pas mal fait mais je ne le trouve pas aussi exceptionnel que me le faisait penser le lecteur qui me l'a prêté. Mais il y a de belles pages sur la musique, sur la passion que celle-ci peut inspirer... À plusieurs reprises, l'auteur montre à quel point la musique a été salvatrice pour cet enfant né à New York d'une femme alcoolique et vivant dans un minuscule sous-sol. J'ai pensé à mon ex beau-frère, Georges, pour qui la musique a aussi été un recours pour maintenir son équilibre dans la vie.

Rien

 J’ai enfin reçu les résultats de la biopsie de ce que les chirurgiens m’ont retiré de la vessie en novembre dernier : à l’instar de la fois d’avant, il ne s’agit pas d’un cancer. C’est rassurant. La suite c’est néanmoins toujours les mêmes contrôles qui vont s’espacer petit à petit. Le prochain aura lieu en février, puis, six mois après, si tout va bien. En février également, je devrai subir un examen plus approfondi de mon pancréas pour vérifier cette « tâche » repérée le mois dernier. Bon ! Depuis le début de mon jeûne, il y a une douzaine de jours, je n’ai pas bu la moindre goutte d’alcool. Cela aussi est assez positif.  

J’ai également eu des nouvelles de Luxembourg. Le CEIP, qui devait se réunir au cours de cette semaine, est reporté pour le mois de juin. Espérons qu’à ce moment-là nous serons tous en mesure de voyager et de reprendre nos travaux. J’en serais très heureux.

Souris

 Toujours pas de chatons en vue. 

Tatou a attrapé une souris aujourd’hui. Elle a joué avec pendant pas mal de temps. Elle l’a sans doute ramenée de ses errances sur les toits du voisinage. Elle a joué avec pendant une heure ou deux, puis elle l’a ignorée jusqu’à ce que Charlotte l’attrape par la queue et la mette, non pas dans l’huile, mais dans la poubelle !

Pas moyen de remettre « Office » dans mon Mac qui va beaucoup plus vite maintenant qu’il a été débarrassé de tout ce qui l’encombrait, grâce aux compétences informatiques de ma petite fille, Sasha. Merci à elle ! 

Bug

Les services informatisés, c’est pas mal mais quand ça « bug », cela devient vraiment compliqué et parfois impossible à résoudre. Je viens d’en faire l’expérience avec Paypal : voulant payer quelque chose avec ce service je me connecte et je m’aperçois qu’ils ont ajouté un zéro à mon numéro de téléphone qui commence par 9 et non par 0, et qui doit être précédé de l’indicatif du Portugal. Du coup, je demande comment je peux modifier mon numéro de téléphone. Et là, c’est la galère, parce qu’ils me donnent un code qu’il faut transcrire sur la vérification qu’ils entreprennent en se servant de mon mauvais numéro de téléphone. Bref, impossible de modifier ce numéro. C’est vraiment mal foutu.

Coco

Je ne raterai plus rien à partir d’aujourd’hui après mes sept jours de jeûne. Sasha est allée me chercher de l’eau de coco qui est le meilleur aliment pour rompre un jeûne. J’ai pris la décision parce qu’en me levant ce matin, je me suis senti très faible. Je me suis dit que ce n’était pas le moment d’être vulnérable et j’ai donc décidé de manger à nouveau en faisant les choses de manière très progressive. J’en suis à mon deuxième demi-verre d’eau de coco depuis ce matin. C’est évidemment délicieux. En fin de parcours mon poids était de 74 kg, ce qui correspond au poids que j’avais à trente ans. Malheureusement j’ai gardé un petit ventre qui ne diminuera qu’avec des exercices de marche plus réguliers.

Rater

 Ce matin, sur les conseils de mon amie Christine qui m’a téléphoné de Rome, j’ai pris une douche chaude avant de passer au froid. C’était très agréable et le choc quand on passe du chaud au froid est tout-à-fait supportable. C’est aujourd’hui mon septième jour de jeûne. À ce propos, mon fils Fabien qui a aussi l’habitude des jeûnes, me disait quelque chose de très juste : quand, pendant le jeûne, on voit les autres manger de bonnes choses, on a l’impression de rater quelque chose, ce qui est un peu ridicule dans la mesure où, bien évidemment, dès qu’on cessera de jeûner, toutes ces bonnes choses seront de nouveau à notre disposition. Cette impression est très forte et on la ressent même pour des mets pas forcément gastronomiques comme une simple tranche de pain par exemple, ou une tranche de mortadelle, ou un kiwi... C’est comme si la nourriture qui s’offre à nos yeux devait disparaître et avec elle toute nourriture future ! D’où cette idée de rater quelque chose pour toujours ! Curieux !

Vaciller

 Je vacille un peu quand je me lève trop brusquement mais au bout de cette sixième journée de jeûne, je me sens assez bien. J’ai parfois de très légers vertiges mais cela ne dure pas. Mon poids est de 75,5 kg ce qui est à peu près mon poids normal. 

Hier soir j’ai vu Mr Klein de Joseph Losey. Film intéressant avec Alain Delon.

J’essaye de résoudre mes problèmes de banque mais ce n’est pas facile. Il faudrait que j’aille les voir mais, pour le moment j’hésite à sortir de la maison.

Noisettes

Cinquième journée de jeûne. Tout va bien même si, hier soir, j’ai dû lutter pour ne pas craquer devant les galettes qu’Isabel avait magnifiquement préparées. Elles étaient dorées, l’une fourrée aux amandes et l’autre aux noisettes pour faire plaisir.à nitre voisin d’en face qui est un grand amateur de noisettes. J’espère que j’y aurai droit quand je terminerai mon jeûne. Beaucoup de gens me demandent combien de temps je vais continuer à jeûner. Ma réponse est que je n’ai pas décidé de terme précis. 

Notre petite chatte, MaIs, qui est enceinte depuis quelque temps, est de plus en plus pensive. Son accouchement ne devrait pas tarder.

Hiver

 Troisième journée de jeûne. Tout va bien. Je n’ai pas faim et je suis débarrassé de la nécessité d’aller aux toilettes trop souvent. Demain après-midi, nous recevrons plusieurs amis pour le goûter. Je prendrai du thé. Je crois qu’Eliott nous apportera du Earl Grey. Pourquoi pas ? 

Dans la maison il fait froid et, ce matin, sous la douche, je n’en menais pas large. Mais au bout de quelques minutes, on s’y fait. Nous sommes tous les quatre —Sasha est avec nous et prépare le dîner pour Isabel et Charlotte— au quatrième étage, autour du feu car notre pompe à chaleur ne fonctionne pas. Nous sommes en hiver. L’hiver existe, même au Portugal. Heureusement qu’il ne pleut pas.

Éternité

J’ai entamé hier matin un jeûne hydrique : je bois du thé vert et de l’eau mais j’ai arrêté de manger. C’est donc ma deuxième journée aujourd’hui. J’ai aussi repris, depuis le 1er janvier, les douches glacées du matin que j’avais interrompues en décembre en raison de mes problèmes de vessie. Avec le jeûne, on se sent tout de suite beaucoup mieux. Il faut cependant lutter contre le froid qui sévit à Lisbonne actuellement.

Samantha —qui était chez nous depuis lundi dernier— reprend l’avion ce matin pour Toulouse. Elle est un peu anxieuse à l’idée de retrouver sa grande maison froide mais elle nous a promis de revenir très vite pour habiter à Lisbonne pendant quelque temps avec ses chats et son gentil chien, Stanley. Sasha reste avec nous.

J’avance très lentement dans le livre de Martin Hägglund que je trouve toujours aussi intéressant et très déterminant. Sa critique de la vie éternelle telle que la plupart des religions nous la promettent me semble très pertinente. On ne peut rien faire d’une vie éternelle si cela correspondait à une réalité quelconque. Comment pourrait-on avoir envie d’une éternité ?

Trumplotisme

Je devrais évoquer les événements du Capitole qui ont impliqué cette meute hurlante et complotiste que Trump a délibérément excitée pour tenter de faire plier les institutions de la démocratie américaine. Il s’agit d’un phénomène si extraordinaire qu’il est difficile de l’ignorer. Et pourtant, cet épisode du trumplotisme ambiant me semble si détestable que j’aimerais le passer sous silence. 

Georgia

 Les résultats définitifs ne sont pas encore connus mais il semblerait que les deux sièges de sénateurs en jeu en Géorgie vont revenir aux Démocrates ce qui permettra à Joe Biden de gouverner de façon plus aisée. Je me sens, comme beaucoup de gens dans le monde, très concerné par ces élections qui permettront peut-être aux États Unis de retrouver la crédibilité internationale qu’ils avaient perdue avec Trump. C’est quand même très étrange cet enregistrement du coup de téléphone où il demande explicitement à Raffensperger, le directeur des élections en Géorgie, de fausser le résultat du vote du 3 novembre. Non seulement l’enregistrement est étrange mais l’autorisation de le diffuser est également étrange, comme si cela pouvait inciter certains Républicains à aller aussi loin que lui dans l’illégalité. Trump donne l’exemple d’un comportement mafieux qui ne peut qu’exacerber l’audace de ses aficionados.

Feu

 Il fait de plus en plus froid à Lisbonne et je crois que je vais faire un feu dans la cheminée pour me réchauffer. Mais notre provision de bois s’épuise assez vite et nous ne savons pas si nous pouvons être livrés pour renouveler notre stock. Nous sommes au quatrième étage et les livreurs hésitent. Certes, il y a un ascenseur mais celui-ci ne démarre qu’au premier. Il faudrait alors mettre une demi tonne de bois de chauffe dans l’ascenseur. Pas d’un seul coup, évidemment. 

Cade

Je fais souvent brûler de la sciure de cade [cela s’appelle « Encens de Cade » distribué par Quésack] dans mon bureau pour lui donner cette odeur de bois que l’on sent tout de suite dès qu’on entre. C’est une odeur discrète et agréable qui n’a rien à voir avec ces bâtons de parfums indiens qui vous prennent à la gorge et font de l’atmosphère une poisse lourde qui vous poursuit jusqu’au soir. Mais c’est aussi là, dans la bibliothèque, que va dormir Sasha, la fille de mon fils. Elle m’a dit que cette odeur de cade ne lui déplaisait pas du tout. J’espère que cela lui fera faire de beaux rêves. 

Hägglund

J’ai commencé le livre —This Life. Why Mortality Makes Us Free, de Martin Hägglund (Profile Books, 2019)— que m’a envoyé Duncan et je trouve la problématique qu’il expose dans son introduction vraiment intéressante. En m’envoyant ce livre, Duncan démontre l’excellente connaissance qu’il a de mes préoccupations essentielles. Merci Duncan. I am very impressed by his concept of secular faith. Toutes les questions que l’auteur pose me semblent très pertinentes et je me sens complètement en phase avec sa manière d’argumenter. Je me réjouis de continuer ma lecture que j’ai interrompue pour écrire ce petit article.                          

Chats

Vers 18 h, les chats viennent me trouver. Ils ont faim. Zuky se promène avec impudence devant l’écran de mon ordinateur. Il essaye de me gêner dans l’activité qu’il veut interrompre pour que je le nourrisse. Les deux autres ont aussi leur stratégie. Maïs se fait bruyamment les griffes sur l’un des pieds de ma table. Elle apprécie particulièrement les bourrelets du bois sculpté. Tatou, fondue dans l’obscurité, apparaît brusquement, comme pour me faire peur. Ah lala, il va falloir y aller...

Joie

Hier à minuit, nous sommes sortis sur la terrasse pour admirer la vue. Le lendemain d’une pleine lune qui était encore toute rayonnante. Nous savions qu’il n’y aurait pas de feu d’artifice organisé par la ville de Lisbonne, ce qui me semblait une bonne chose. Mais nous avons quand même été surpris par ce qui se passait sur l’autre rive du Tage. Nous avons pu admirer une multiplicité de petits feux d’artifice locaux, qui n’avaient absolument rien de spectaculaire mais qui témoignait de la joie des gens du voisinage au moment de passer d’une année à l’autre. J’ai été beaucoup plus impressionné par ce spectacle multiple que par le spectacle grandiose de l’année dernière, qui faisait peur aux chats ! 

À tous ceux qui me lisent de temps en temps, ou souvent, ou même tous les jours, je souhaite une bonne et heureuse année 2021. Pourvu que cette année soit bonne et surprenante, qu’elle nous débarrasse de Trump pour de bon, qu’elle nous rende attentifs à nos voisins et à nos proches, qu’elle soit bonne et généreuse pour les réfugiés et les gens qui vivent en prison, qu’elle soit douce aux malades, qu’elle nous aide à nous recentrer sur les valeurs essentielles de liberté et de fraternité, qu’elle nous réconcilie avec les animaux sauvages et les plantes, qu’elle nous redonne la raison et la joie, etc., etc.