J’ai pratiquement terminé la correction du Métier à penser. C’est un travail assez pénible car j’ai tout relu en y prêtant beaucoup d’attention et malgré ça, je suis sûr que certaines coquilles m’ont encore échappé.
Je m’aperçois que je me répète assez souvent dans les articles qui sont repris dans cet ouvrage. Bon ! Mais je me dis que ce n’est pas plus mal, en fait car les formulations sont quand même assez différentes d’un article à l’autre.
Maïs va être opérée aujourd’hui et Gaston, son fils, sera vacciné. Isabel ira chez le vétérinaire dans une heure avec les deux chats. Richard est en train de nous faire un tiramisu avec très peu de sucre. La météo nous avait prédit une semaine de pluie mais il fait grand soleil. Certes, il y a de gros et beaux nuages, gris et blancs, qui passent à travers le ciel. Ceci me fait penser à ces films documentaires qui nous montrent presque toujours le passage des nuages en accéléré. J’ai absolument horreur de cette habitude idiote. Dieu merci, le petit film avec Abram —dont j’ai revu le début hier matin— respecte scrupuleusement la lenteur des choses de la nature. C’est tellement plus beau que ces accélérations artificielles qui n’ont aucun sens !
Hier soir, j’ai vu le film de Gus van Stant, Will Hunting, qui traite des problèmes que peut poser pour un jeune adolescent le fait de disposer d’une intelligence exceptionnelle. Très émouvant.
Je suis en train de corriger les épreuves du Métier à penser, mais je suis souvent bloqué par des détails qu’il m’est difficile de résoudre par moi-même. Heureusement Richard m’a enseigné quelques trucs importants pour pouvoir progresser dans cette tâche. Je pense que j’aurai fini à la fin de cette semaine.
En attendant, j’ai beaucoup de travail avec ma bibliothèque qui n’est toujours pas complètement rangée et enregistrée dans Excel ! Cela va me prendre beaucoup de temps.
Première réunion ensoleillée sur la terrasse avec plein d’amis et amies autour de la table et chacun ayant amené de petites choses à grignoter ; l’ambiance est très gaie, nous avons des œillets pour chacun et chacune, il y a du vin, des discussions passionnées sur l’histoire du Portugal, notre petit chat Gaston, endormi sur ma veste, et Richard, qui est parti chercher des cigarettes et beaucoup de soleil malgré les prévisions très pessimistes de la météo...
Ce matin, je suis allé chez notre voisin, le boucher et pour 26 euros, j’ai pu acheter :
- Une cuisse de dinde ;
- quelques minces steaks de poulet fermier ;
- un lapin entier, déjà découpé ;
- un morceau de fllet de bœuf à griller ;
- quatre cailles entières pour nos chats ;
- et quelques cous de poulet pour nos chats également (surtout Maïs et Zuky !)
Je suis conscient du fait que mes lecteurs végétariens vont sans doute désapprouver de telles dépenses. Certains vont sans doute crier au scandale. Mais nous allons quand même nous régaler avec ça pendant toute une semaine.. Et nos chats aussi.
Andreas est parti mais déjà de nouvelles personnes s’annoncent en mai et en juin. Nous serons heureux de les voir.
Je suis passionné par le roman de Chimamanda Ngozi Adiche, malgré la dimension minuscule des caractères, ce qui m’oblige à un effort particulier. Il me faut beaucoup de lumière sur la page que je lis. Hier, j’ai lu sur la terrasse, avec les rayons du soleil pour éclairer mes pages de lecture. C’était vraiment agréable. Hier encore, dans la soirée, nous avons vu la série La Salamandre sur Arte. Ça se passe en Belgique et le suspense est garanti.
Aujourd’hui, l’air est gris et un vent froid balaye nos terrasses. Deux de nos chats (Zuky et Tatou) sont quand même sortis. Ils ne reviendront que ce soir pour manger. Ils se baladent sur les toits du voisinage et c’est amusant de les voir explorer l’univers.
Ce matin, Isabel a essayé de faire fonctionner le kit de goutte à goutte que l’on a acheté hier à Leroy-Merlin. Échec total. Ça ne fonctionne pas. On a tout essayé. Rien à faire, l’eau n’arrive pas jusqu’au bout des petits tuyaux qui doivent étancher la soif de chaque plante. Bon. ! Comme il va pleuvoir très bientôt, les plantes boiront l’eau venue du ciel !
Andreas est allé se faire faire un test Covid pour pouvoir rentrer à Berlin. En principe, il part demain.
Hier, Isabel et moi sommes allés faire des courses. Nous avons acheté un kit de goutte à goutte pour nos plantes de la terrasse Est et ce matin, Isabel a percé les trous adéquats dans les tubes qui doivent transporter l’eau vers chacune de nos plantes. Nous n’avons pas encore mis le système en marche parce que la météo prévoit de la pluie pour toute la semaine prochaine à partir de cette nuit. Il faudra d’ailleurs que je pense à mettre mon cactus à l’abri des déluges qui s’annoncent. Pour le moment, cependant, il y a beaucoup de soleil et il fait très chaud.
Le cactus que Sasha nous avait offert en revenant du Mexique, malgré sa triste mine quand il pleuvait à verses sur Lisbonne —il était tout gris et semblait agonisant— a fait éclore une très jolie petite fleur. Cela m’a ému de voir que malgré toutes les vicissitudes de notre climat tempéré, il nous a généreusement offert cette magnifique fleur. Cela m’a rendu très heureux. Je la prends pour un signe de renouveau et de prospérité. Merci Sasha, merci le cactus, merci le ciel et le soleil, merci le monde..
Je viens de commencée le roman que m’a recommandé Sasha : Half of a Yellow Sun par Chimamanda Ngozi Adichie (Harper/Collins, Londres, 2017). C’est malheureusement imprimé en caractères très petits ce qui fait que ma lecture est un peu lente. Mais je trouve ce roman très bien.
Andreas a prolongé son séjour de quelques jours. Cela lui permettra d’aller à son concert le 19 avec un pianiste célèbre qui interprétera Chopin et Rachmaninoff.
Le temps est au beau fixe depuis hier. Un ciel très bleu et un soleil très chaud déjà.
J’ai eu le plaisir, hier après-midi, de rencontrer les deux fils de la fille de ma sœur, Martine. Deux beaux gaillards qui se passionnent pour les échecs, ce qui me donnera la joie de jouer avec eux dès que je les rencontrerai en vrai. Ils sont magnifiques et se passionnent également pour Napoléon, comme leur grand-père, je crois. C’est aujourd’hui l’anniversaire de Justine. Je vais appeler Martine incessamment.
Hier, nous sommes allés voir une exposition des photos de Vivian Mayer au Centre culturel de Cascais avec Andreas et Sonia. Je n’ai pas été convaincu par les photos de Vivian Mayer. Par contre le déjeuner que nous avons pris au restaurant du Centre a été délicieux.
Vers 2.00, nous avons souhaité un bon anniversaire à Haavard Nilsen, que j’ai connu quand il est venu comme étudiant de Master à Strasbourg. En attendant des retrouvailles plus chaleureuses soit à Oslo soit à Lisbonne. D’ailleurs, je ne sais pas s’il est à Oslo. Je crois qu’il a un poste de professeur dans une autre université norvégienne.
Hier après-midi, j’ai également participé à mon groupe de lecteurs/trices de l’Institut français de Lisbonne. J’ai présenté le livre de Jean-Didier Vincent sur Élysée Reclus, livre que j’ai beaucoup aimé et qui m’a convaincu de la justesse de cette attitude anarchiste qui se méfie de toutes les formes du pouvoir. Sur ce plan, la vie d’Elysée Reclus me semble exemplaire.
Hier nous sommes allés voir Richard au Couvent. Il s’agit en fait d’un ancien couvent transformé en hôtel de luxe dont s’occupe l’une de ses amies, Wanda. Nous y sommes allés avec Sonia et Andreas. Nous y avons mangé un délicieux déjeuner préparé par Luisa et qui s’est terminé par un tiramisu préparé par Richard, sans œufs. Une atmosphère très agréable malgré le mauvais temps qui persiste aujourd’hui à nous tenir enfermés dans la maison.
Je termine aujourd’hui le livre de Laurent Tillon. C’est un livre magnifique.
L’AF, c’est l’arbre fabuleux dont j’ai rêvé cette nuit. J’étais avec Irène et nous découvrons dans une cour de faubourg parisien, un arbre énorme, dont le tronc était penché de telle sorte que l’on pouvait atteindre les branches très facilement. Quand on montait dans l’arbre on découvrait de véritables salles, avec parquets, d’où sortaient de grosses branches qui se prolongeaient vers le haut et qui soutenaient d’autres salles. Nous rencontrons deux personnes avec qui nous discutons un peu mais je m’aperçois que l’un d’eux m’a volé mon porte-monnaie qui se trouve toujours dans la poche arrière droite de mon pantalon. En fait, c’est lui qui me dit qu’il l’a volé. Je réagis en lui faisant tâter la force de mon parapluie dans le dos : un bon coup pour lui apprendre !
Nos discussions avec Andreas sont toujours passionnantes. Andreas est un grand lecteur, doué en outre d’une mémoire exceptionnelle : il se souvient de tout. C’est un plaisir de discuter avec lui. Il a les idées claires sur tous les sujets qu’il maîtrise, et notamment sur la psychanalyse dont il est devenu l’un des spécialistes les plus reconnus dans le monde.
Notre zoom familial d’hier a été très réussi. Il y avait de la joie à se retrouver ainsi pendant une heure par écrans interposés. Certes, ce n’est pas l’idéal mais dès que l’on pourra voyager à nouveau, j’irai à Paris, Strasbourg, Luxembourg, et quelques jours chez Martine en Grande Bretagne. Vivement que cela puisse se faire.
Je lis en ce moment le merveilleux livre de Laurent Tillon, Être un chêne. Sous l’écorce de Quercus (Actes Sud, 2021). C’est un livre qui nous parle de la vie d’un arbre, né d’un gland en 1780 et dont on suit la croissance jusqu’à aujourd’hui. Même si c’est parfois un peu compliqué quand il aborde les processus chimiques qui sont impliqués dans la croissance de l’arbre, dans ses défenses contre les milliers de tout petits animaux qui profitent de son existence de géant, dans ses relations avec les autres animaux et surtout les humains, le livre est absolument passionnant. Je le recommande vivement.
J’ai donc reçu une première injection du vaccin de Pfizer, hier en fin d’après-midi. Après l’injection, il a fallu attendre une demi-heure avant de pouvoir rentrer chez nous. Aucun effet secondaire jusque maintenant. Je me sens bien et, ce matin, je me suis levé assez tôt pour aller chercher des carcasses de poulet pour nos chats. Je leur ai acheté également quatre cailles. Maïs adore ça et elle les mange en entier. Les autres chats ont moins l’habitude de croquer des carcasses. Isabel a trouvé un boucher qui nous vend dix kilos de viandes déjà préparées avec des os et tout ce qu’il faut pour les chats. Depuis qu’ils mangent exclusivement ce genre de nourriture nos chats ne font plus d’excréments qui puent dans toute la maison. La vie commune avec les chats est devenue beaucoup plus agréable. Nous sommes très contents de ne plus leur donner la bouffe industrielle dans laquelle il y a sans doute toutes sortes de déchets peu ragoûtants !
Nous revenons de chez la vétérinaire avec Maîs. Isabel me dépose alors qu’une sirène stridente résonne dans la maison. La chatte veut sortir de son « panier », évidemment. Nous sommes assourdis par les sons stridents qui nous casse les oreilles. Il faut que je me débrouille avec le tableau électrique : trouver la clef qui doit me permettre de faire un « reset » mais je n’ai pas mes lunettes sur le nez et je dois trouver le bon bouton. Je plonge dans mes poches pour trouver mes lunettes, ah ! Les voilà ! Maintenant où se trouve ce foutu bouton, ah ! Le voilà ! J’appuie...ouf, nos oreilles sont enfin débarrassées de cette musique encombrante. Et cela me fait penser au rêve de cette nuit : une branche de mes lunettes s’est détachée, je veux réparer et j’étale sur un plateau les petites vis, les ressorts minuscules, les petits boutons, comme s’il s’agissait de l’intérieur démonté d’une montre, en plus, Charlotte, qui doit avoir 9 ans, fait bouger le plateau ce qui peut renverser toutes ces petites pièces de l’appareil, ah, lala ! Que faire ? C’est un travail minutieux et de précision qui m’attend... heureusement je me réveille avant de connaître le résultat de ce que je tentais de faire !
Là, j’attends mon tour pour me faire vacciner avec Pfizer. Ils vont m’appeler incessamment.
Drôle de rêve cette nuit : je rêve que je suis en train de dormir et que mon sommeil est perturbé par les chats. Il y a notamment Maïs, qui souffre beaucoup de ses chaleurs en ce moment, qui est allongée près de moi et qui me parle en anglais. [Aurais-je pris pour de l’anglais, ses appels réitérés et très bruyants au matou qui lui a donné ses quatre chatons ?]
Je me suis fait cette nuit la réflexion que je me trouvais à côté de ma propre vie. Que celle-ci se déroulait sans que j’y prenne réellement part. Comme s’il y avait entre moi et l’être vivant que je suis sans doute, un écart —non pas entre celui qui s’observe en train d’agir, de parler, de bouger et celui qui observe— car je ne suis certainement pas un champion de la lucidité, mais comme si la vie m’était quelque peu étrangère, comme si ma vie était celle d’un étranger, que je connais mal. Comme si je faisais semblant d’être.
Je suis allé chercher Andreas à l’aéroport. Il avait son gros manteau d’hiver car il neigeait à Berlin quand il en est parti. Je le dépose devant notre porte avec ses valises et je refais un tour pour garer la voiture. À mon retour, Andreas était en short avec une chemise toute légère et il était allé sur la terrasse ce qui a permis à Maïs de s’échapper pour retrouver son matou. J’espère qu’ils n’ont pas eu le temps de s’accoupler car cela nous ferait de nouveau avoir quatre chatons ou plus. J’aurais dû prévenir Isabel que je déposais Andreas devant la porte.
Ça y est ! Nous avons reçu un coup de téléphone qui me proposait la vaccination. J’ai dit oui. Donc, vendredi après-midi, j’irai me faire vacciner à l’Ecole polytechnique. Je ne sais pas quel type de vaccin ils vont m’inoculer mais je présume qu’on peut leur faire confiance.
Avec Richard, j’ai commencé à faire le répertoire de tous mes livres sur un tableau Excel. C’est une lourde tâche car j’indique un certain nombre de renseignements (éditeur, traducteur, genre, dates, etc.) pour chaque livre. Mais j’y viendrai à bout. Cela rendra beaucoup plus facile le démembrement de cette bibliothèque après ma mort !
L’an dernier nous avons acheté ici au Portugal un cassissier à planter sur notre terrasse Est. Nous l’avons planté au début de l’été. Nous avons vainement attendu un bourgeon, le début d’une feuille nouvelle, rien... Notre cassissier dépérissait lamentablement. Si bien que, en revenant de Paris, l’an dernier en octobre, nous nous sommes arrêtés à Fleurance chez un pépiniériste, à qui j’ai demandé s’il avait des plants de cassis. Et oui ! Il en avait. J’en ai acheté deux, me disant que cela remplacerait avantageusement notre premier essai. Nous les avons plantés aussitôt, sans pour autant nous débarrasser du premier qui arborait ses maigres membres tout secs et décharnés. Or, ne voilà-t-il pas que, maintenant, notre premier cassissier s’est couvert de feuilles d’un beau vert tendre tandis que les deux plus tardifs n’exhibent chacun qu’un petite feuille fort timide à leur pied ! Ils semblent avoir produit quelques bourgeons mais ceux-ci n’ont pas l’air de vouloir fleurir. Patience. Le temps du jardinier n’est pas celui du jardin. Et c’est ce dernier qui compte.
Je continue à lire le roman de Bronner, La meute, qui reprend le thème et même certains des personnages du premier livre que j’ai lu de cet auteur, Les initiés. Je m’attendais à quelque chose de différent mais non, cet auteur, qui a un certain talent, tire sur le même ficelle. Je crois que je vais abandonner la lecture de ce livre. J’en ai bien d’autres à lire, qui paraissent mériter mieux le temps que je vais y passer.
J’ai fait un rêve aujourd’hui, très près de cette illusion de réalité qui caractérise certains rêves par rapport à d’autres, de réalité moins vivace ! Mon père voulait absolument m’emmener dans sa voiture alors que je voulais aller en vélo. Finalement il m’emmène. Où ? Au Conseil de l’Europe : il voulait que je travaille dans un bureau pas trop loin du sien. Je me retrouve avec mon vélo dans un couloir du bâtiment mais il faut que je cadenasse mon vélo et je n’ai pas de cadenas. Alors ? Je vois un cadenas délaissé mais qui devait sans doute servir à quelqu’un d’autre. Je le vole pour attacher mon vélo. Mon père n’est pas tranquille avec ça, mais il me laisse faire. Le cadenas était une sorte de fer-à-cheval en plastique noir qui n’avait pas de clef. Un cadenas sans clef ! Intéressant.
J’ai trouvé cette petite réunion sur Zoom avec tous les gens qui m’ont accompagné et soutenu si souvent au cours de mon passé professionnel, très intéressante et finalement assez vivante malgré les écrans interposés. C’est surtout à la fin que j’ai ressenti une sorte d’émotion un peu bizarre. C’était un peu comme si nous nous parlions d’outre-tombe. Mais cela m’a fait chaud au cœur de voir ces visages si ouverts, si bienveillants. Au fond, c’est peut-être ça la marque de ce regroupement : une bienveillance totale, les uns envers les autres, ce qui n’empêche aucunement la critique, au contraire.