vendredi 31 décembre 2021

Covidés


Isabel et moi terminons l’année avec le Covid, seul invité à notre réveillon. Isabel me dit qu’il y aura quand même un feu d’artifice. Nous le regarderons de notre terrasse sud. Ce matin j’ai passé quatre heures assis dans un fauteuil des « urgences Covid » de l’hôpital Sao Jose (juste à côté de chez nous), pour obtenir une confirmation « PCR » du diagnostic que nous avions déjà hier avec des « auto-tests anti-gène ». La photo montre les deux tests. Celui à droite exprime mon résultat. À gauche, c’est celui d’Isabel qui, lui, est négatif, mais dès hier soir, plusieurs symptômes « Covid » sont apparus ce qui fait qu’elle est aujourd’hui aussi malade que moi. Il semblerait que mes poumons soient intacts. Heureusement. Par contre ma gorge continue de me faire souffrir. J’ai du mal à avaler quoique ce soit. Résultat : je jeûne. Il n’y a pas de mauvais jour pour jeûner et le 31 décembre ne fait pas exception. 

jeudi 30 décembre 2021

Amitié

 C’était aujourd’hui à 13 heures qu’une petite cérémonie funèbre a eu lieu au crématorium de la Robertsau à Strasbourg pour honorer Francis, le mari de ma sœur Françoise et qui fut mon meilleur ami il y a plus de cinquante ans. J’ai retrouvé une photo de cette époque-là. Nous allions souvent nous promener dans ces endroits sauvages qu’il y avait autour de Strasbourg. Je crois que c’est Irène qui a pris cette belle photo. Il y avait beaucoup de vent. Je ressens encore cette poussée d’un vent d’hiver froid qui veut vous bousculer, sans trop y croire d’ailleurs. Cette photo représente assez bien l’amitié qui nous unissait.

Hier soir, dans l’avion qui nous ramenait à Lisbonne, nous avons regardé un film de Netflix. Nous avons ainsi vu le film Geronimo de Walter Hill (1993). Pas mal, sans plus. Mais par contre, en reprenant ma lecture interrompue de La diagonale de la joie, je tombe à nouveau sur Geronimo, sujet de l’une des visions que l’auteure a eues au cours de certaines de ses transes. « Synchronicité », c’est ainsi que ça s’appelle et j’aime bien ça !

mercredi 29 décembre 2021

Montorgueil

  J’ai passé une nuit difficile, avec des rêves qui revenaient constamment et qui me réveillaient. Quand je me suis réveillé pour de bon, j’avais l’impression de ne pas avoir dormi du tout. J’avais mal à la gorge et ma voix était caverneuse. Je suis quand même allé chez Fabien pour voir, ne fut-ce que quelques instants, ma famille : Célia, Hendrik, Joacquim, Ruben, Zephira et son ami Ian, l’adorable Julien, Fabien, Louis, Irène, Fianna… Julien aurait voulu que nous parlions un peu philosophie. Je me réjouis à l’avance du jour où nous pourrons effectivement parler « philosophie » au sens propre et profond du terme. Cela viendra certainement. J’espère qu’ils viendront tous pour mon 80ème anniversaire, le 2 février prochain !

Nous prenons l’avion ce soir et je quitte avec regret Paris et la rue de Montorgueil, si animée, si pleine de jeunesse et de bonnes choses. Mais c’est avec beaucoup de plaisir que j’anticipe le moment où je rentrerai chez moi, à Lisbonne, et où je saluerai mes chats !

mardi 28 décembre 2021

Picasso

 Cet après-midi, après un délicieux déjeuner avec Charlotte, nous sommes allés visiter l’exposition sur Picasso, l’étranger, au musée de l’immigration (anciennement, le musée des colonies) avec Régis et Teresa. Une belle exposition qui nous présentait l’artiste comme quelqu’un qui a demandé la nationalité française à plusieurs reprises sans avoir jamais pu l’obtenir en raison de ses positions politiques. Les Français sont quand même très mesquins.

Ce matin nous sommes passés à la pharmacie pour nous faire tester. Nous sommes tous les deux négatifs au Covid-19. Nous allons pouvoir prendre l’avion du retour, demain soir, vers 21 heures.

lundi 27 décembre 2021

Pyjama


Hier soir, Isabel et Charlotte sont revenues rue Marie Stuart et Isabel avait un cadeau pour moi. Je lui avais dit que j’aimerais bien avoir un pyjama en soie, noir de préférence. Pourquoi en soie ? Un goût soudain et improbable de luxe ? Un caprice de vieux ? Rien de tout cela. La raison principale était qu’un pyjama en soie est non seulement très léger, mais en outre cela prend une place minime dans les bagages rudimentaires que j’emmène avec moi, notamment quand je vais à Et voilà : elle avait trouvé ce que je voulais, encore plus beau que celui dont je rêvais car il est bleu nuit, presque noir à vrai dire mais pas tout-à-fait. J’étais content comme un enfant qui voit son plus beau cadeau. Je ferai une photo, ce soir ou demain matin pour montrer à quel point c’est en effet le plus beau pyjama du monde !

dimanche 26 décembre 2021

Francis

 Ma sœur Françoise vient de me téléphoner. Elle m’annonce la mort de Francis qui, avant d’être le mari de ma sœur, a été l’un de mes grands amis quand j’avais 18/20 ans. Nous avons fait les 400 coups ensemble. Nous avons eu plein de discussions passionnantes. Francis était très intelligent mais aussi très égocentrique. Je n’oublie pas que c’est grâce à lui, indirectement, que j’ai eu mon poste de teaching and research fellow à l’université de York en Angleterre, en 1969. Je crois que c’était quelqu’un qui avait des gestes magnifiques de générosité spontanée. Il aimait les belles choses. Il était courageux et ne manquait pas d’audace dans ses entreprises. Il aimait prendre des risques dans la vie. Il adorait son frère aîné, Michel, qui, après Normale Sup à Ulm, a écrit plusieurs livres remarquables de philosophie heideggerienne. En même temps, il voulait lui aussi devenir « Quelqu’Un », en empruntant des voies très différentes. Il a réussi. Il a été si proche de notre famille qu’il s’est mis à la détester. Ce qui ne l’empêchait pas de rester généreux. Il avait un besoin essentiel de reconnaissance. Ce besoin, qui caractérise aussi les intellectuels, ressemble un peu à cette avidité sans fin des gens très riches qui en veulent toujours plus. Ce besoin de reconnaissance doit venir de loin et ne peut jamais être satisfait complètement. J’en ressens l’aiguillon comme beaucoup de mes collègues, mais, curieusement, ce n’est certainement pas ma préoccupation principale dans la vie.

samedi 25 décembre 2021

Vert

 Des éclats de vert tendre brisent mon regard à travers les carreaux du rêve. Je me suis réveillé au cours de la nuit dernière avec cette phrase en tête. Une image accompagnait ces mots : je voyais à travers une fenêtre un petit pin en pot (celui que nous avons donné à la sœur d’Isabel et qui grandit dans sa ferme des Girassois). De nouvelles branches d’un « vert tendre » avaient poussé à son sommet. L’image était très nette.

Hier, nous avons fêté Noël chez Martine à trois. Nous avons acheté de bonnes choses chez Picard et nous avons festoyé dignement jusqu’à minuit. Ce fut un plaisir de voir Charlotte, très en forme malgré ses nombreuses heures de travail : elle s’était réveillée à 5 heures pour être à 7 heures au magasin, magasin qu’elle n’a quitté qu’à 20h30 avec une heure d’interruption pour le repas de midi que nous avons pris ensemble dans un restaurant Thaï du coin. Cela lui fait des heures sup qui lui sont évidemment payées, mieux que les heures normales. 

vendredi 24 décembre 2021

Arom

 
Voici le fleuriste chez qui Charlotte fait son apprentissage. Il s’agit d’Arom, avenue Ledru-Rollin. L’un des clients nous a dit (pendant qu’on attendait que Charlotte soit libérée pour pouvoir déjeuner avec elle) : « Je viens toujours ici, parce que ce sont des artistes. »
Voilà qui augure bien de sa formation actuelle, même si, comme elle nous le rappelle assez souvent, elle n’a aucune envie de devenir fleuriste plus tard ! Allez comprendre !

Ceci dit, Paris est une ville épuisante. On y marche beaucoup avec des jambes —en ce qui me concerne— et des chevilles surtout, quelque peu vacillantes. Je suis allé à la FNAC des Halles. Il y avait un monde fou, des gens qui couraient dans tous les sens pour faire leurs derniers achats de Noël. Bien sûr, j’ai dû aller aux toilettes au milieu de ma quête du livre de Corine Sombrun, La diagonale de la joie, Albin Michel, 2021, que je vais enfin commencer à lire. Et cette interruption m’a fait monter et descendre des escalators dans un véritable labyrinthe sans repère pour s’y retrouver. C’est angoissant.

jeudi 23 décembre 2021

Pete

Pete (ou Peter), c’est le nom de l’un des personnages de mon rêve de cette nuit. Il s’agit du membre de la cellule communiste universitaire dont j’ai fait partie de 74 à 76, à Strasbourg, qui, un jour, après l’exposé que j’avais fait sur un livre paru à l’époque sur la « science moderne dans la société d’aujourd’hui », essai que j’avais trouvé fort mauvais alors qu’il avait été écrit par un membre du « comité central », est intervenu après les deux premières minutes de ma présentation en disant : « Écoute, camarade Jurdant, Marx a dit… » ; ont suivi les références qu’il fallait rappeler pour ne pas heurter la sensibilité outragée de ce « camarade » transformé en gardien de l’orthodoxie du Parti. Il était maigre, pâle et hostile dans le souvenir que j’en garde. Par contre, il était devenu beaucoup plus accommodant dans mon rêve, sympathique même. Il était venu avec une femme dont les trois petits enfants étaient les miens. Je lui ai demandé de me rappeler le nom de ses (mes) enfants. Ils s’amusaient comme des chatons sur le lit. En tout cas l’intervention de Pete m’a complètement dégoûté et j’ai quitté le Parti peu après, surtout en raison de la politique préconisée par la nouvelle union de la gauche de l’époque vis-à-vis des étrangers. J’étais encore belge à ce moment-là et je me suis senti exclu.

Nous sommes sur le départ pour Paris où nous arriverons ce soir vers 20 heures. 

mercredi 22 décembre 2021

Queue

 Trois heures de queue en plein air, heureusement pas sous la pluie malgré un ciel chargé de gris et prêt à déverser sur nos têtes une bonne drache comme on les aime en Belgique ou dans les romans de Simenon, trois heures de queue donc pour obtenir les tests qui devraient nous permettre de passer Noël à Paris. En plus, au moment où cela devait être notre tour, je m’aperçois que je n’ai pas mes papiers d’identité. Que faire ? Ils voulaient absolument un papier d’identité avec photo. Finalement ils se sont contentés de ma carte Vitale, où il y a effectivement ma photo. Ouf ! 

Je viens de recevoir un coup de fil d’Isabel qui, elle-même, venait de recevoir les résultats de nos tests Covid. Nous sommes tous les deux « négatifs ». Nous pourrons donc partir. Mais, pourrons-nous revenir ?

Nous attendons la sœur d’Isabel, Elsa, qui passera Noël dans notre maison. Quant à nous, nous serons dans l’appartement de Martine à Paris avec Charlotte qui termine son travail demain à 20h. Nous arriverons à Charles de Gaulle à 20h également. 

Hier soir, nous avons reçu la visite de Sandrine, une amie d’Isabel de Strasbourg. Elle est hôtesse de l’air pour Air France. Nous la connaissons depuis très longtemps et cela fait toujours plaisir de revoir de vieux amis. Le même jour à midi, nous avons reçu Joanna, l’amie de Charlotte ainsi qu’un autre de ses amis, Filipe, un Colombien qui habite à Paris et qui est pour quelque temps à Lisbonne !

mardi 21 décembre 2021

Reprise

 Je crois que c’est la première fois depuis longtemps que je passe deux jours de suite sans écrire quelque chose sur mon blog. J’ai fait quelques courses hier. La matinée a été extrêmement pluvieuse et j’avais envie de ne rien faire que lire les nouvelles et résoudre des problèmes aux échecs. J’ai trouvé l’attitude de Joe Manchin (celui qui vient de torpiller le plan Build Back Better de Biden) détestable. Combien lui a-t-on donné de dollars pour qu’il trahisse ainsi son propre camp ? Car les raisons qu’il invoque pour justifier son No sont bien peu convaincantes. J’ai lu également quelques descriptions assez sanglantes de la déconfiture politique de Boris Johnson en Grande Bretagne. Heureusement qu’il continue à faire rire mais cela risque de ne pas durer longtemps. D’après ma sœur Martine il ne réussit même plus à amuser ceux qui l’ont élu parce qu’il était amusant justement. 

samedi 18 décembre 2021

Littérature

 Hier, j’ai commencé et terminé le roman de Mohamed Mbougar Sarr. J’ai trouvé ce roman remarquable et diablement intéressant sur cette grande question qu’il aborde à travers de multiples personnages et de multiples situations, la question de la littérature, de ce qu’elle est, de ce qu’elle nous fait à nous, lecteurs et à eux, auteurs, de ce qu’elle fait au temps et à la mémoire, « la plus secrète mémoire des hommes ». Il mérite son prix, largement. Je recommande vivement sa lecture à tous mes lecteurs. C’est un très beau livre ! 

Aujourd’hui, Isabel va aller chez un brocanteur dans la campagne avec Lindsay et, pendant ce temps, j’irai faire quelques courses pour Noël. En finissant le livre de Sarr hier, je me trouve à court de livres récents. Il va falloir que je replonge dans le passé de mes achats. Ah ! Je n’ai pas encore lu le dernier livre de Vargas Llosa. Peut-être vais-je m’y mettre aujourd’hui, après les courses, bien entendu !

vendredi 17 décembre 2021

Sarr

 J’ai commencé le livre de Mohamed Mbougar Sarr, La plus secrète mémoire des hommes (Philippe Rey, 2021), prix Goncourt 2021. Après un début un peu lent et pas très engageant, je suis maintenant pris par l’écriture de cet auteur, une écriture très réflexive mais qui se lit bien c’est-à-dire, aisément. J’ai vu l’auteur dans l’émission « 28 minutes » hier soir sur Arte. Il n’a pas dit des choses particulièrement surprenantes mais comment serait-ce possible à la télévision quand on ne nous donne le temps de rien dire.

Hier soir, j’ai également vu Le Comte de Monté Christo avec Un Jean Marais tout jeune et magnifique. Malheureusement, nous n’avons pas eu droit à la deuxième partie, quand Edmond Dantes se venge de ses ennemis. Dommage !

mercredi 15 décembre 2021

Jaune


 Je retire les soupçons que j’ai nourris pendant longtemps contre le citronnier que Richard nous a confié avant de repartir pour Paris. Je le soupçonnais de porter des citrons verts, ce qui, entre nous, me convenait parfaitement puisque j’en prends tous les matins. Mais non, les fruits de notre arbre sont d’un très beau jaune-citron comme on le voit sur la photo que j’ai prise aujourd’hui. On pourra bientôt les cueillir pour agrémenter quelque poisson grillé, une sole par exemple, cela fait longtemps que nous n’en avons plus fait à la maison.

J’ai visionné la conférence liégeoise de Jean-Dominique Michel et, malgré les mises en garde que j’ai reçues concernant la fiabilité de cet intervenant assez prolixe, il faut le dire, j’ai trouvé cette conférence pleine de bon sens, tout en gardant à l’esprit que le bon sens aussi peut se tromper.

mardi 14 décembre 2021

Insom…gnaque

 J’ai eu une longue insomnie cette nuit et j’en ai profité pour me relancer dans le livre que j’aimerais publier un jour et dont le titre avait été suggéré (sur le modèle du Parti pris des choses de Francis Ponge) par Guychou, Le parti pris des verbes. C’est ainsi que j’ai rajouté, en pensée seulement pour le moment, plusieurs verbes à ma collection comme border, louper, viser, couvrir, etc… Il faut maintenant que j’écrive ces petits textes. Je ne suis pas sûr de pouvoir me rappeler toutes mes formulations, mais, cette nuit, certaines d’entre elles m’ont bien amusé !

lundi 13 décembre 2021

Mussolini


Isabel est toujours au lit. Cela va mieux mais ce n’est pas encore parfait. Quant à moi, je poursuis ma lecture de Scurati. Ce volume n’est pas aussi passionnant que le premier mais il est plein d’informations sur cette émergence de la dictature du fascisme de Benito Mussolini en Italie. Comment il a induit la soumission de tout un peuple à travers la doxa du fascisme. Ce qui est très déprimant c’est de voir à quel point cela ressemble à ce que nous vivons aujourd’hui à travers l’épidémie.

dimanche 12 décembre 2021

Dans l’arbre

Un rêve étrange : je suis dans un immeuble et des gens en veulent à ma peau. Je dois me cacher. Je trouve un moyen pour me retrouver dans un garage plongé dans les ténèbres. Mais les gens risquent de venir me débusquer. Je distingue une sorte de trou en bas de l’un des murs du garage. Je m’y blottis comme je peux et me couvre de poussière, d’une poussière noire, mais elle ne vient pas du charbon. Une femme blonde descend dans ce garage. Je la vois regarder dans ma direction mais elle ne me voit pas. Elle a les traits d’un visage effrayé. Je réussis à sortir du garage et me mets à grimper dans l’arbre immense qui se trouve à côté de l’immeuble. Il faut que je rejoigne le dernier étage. C’est très haut. De grosses branches mortes se brisent dès que je les touche. Elles tombent sur le sol et j’ai peur de blesser quelqu’un. Je suis agile et très à l’aise dans les branches. Pourtant, quand je regarde vers le sol, j’ai un léger vertige. Je vois les branches tomber.

Hier soir j’ai regardé les deux vidéos de Jean-Dominique Michel sur notre épidémie de Covid. Il parle de manière sensée et les craintes qu’il manifeste quant aux règlementations exceptionnelles qui inspirent les politiques pour soi-disant lutter contre cette « terrible » épidémie, me semblent fondées. Je suis en train de lire le second volume d’Antonio Scurati sur la vie de Mussolini, L’homme de la providence (Les Arènes, 2021). On y apprend les mécanismes qui président à l’installation d’une dictature : l’intensification du culte pour un homme, le redoublement des violences d’Etat, l’étouffement de toute dissidence, etc. Nous vivons une époque qui ressemble à celle que décrit l’auteur.

1ère partie : https://crowdbunker.com/v/zsnjoNWFK5  à partir de la 50è minute.
2nde partie : https://crowdbunker.com/v/VRiyMqj7Mw  (c’est la discussion)

samedi 11 décembre 2021

À vélo

 Isabel est restée au lit ce matin. Elle est mal en point. Elle renifle beaucoup, tousse de temps en temps, a mal aux yeux et à la tête, écoute les émissions de Lacan, et me demande de lui apporter des tartines de miel, ce que je fais volontiers. J’ai filé à vélo pour lui chercher un médicament avant que les pharmacies ne se mettent à fermer. Le vélo, ce n’est pas très facile à Lisbonne. Il y a des endroits véritablement dangereux, avec des pavés, des trous, des rails de tram, des voitures qui claxonnent derrière vous, des scooters déchaînés, des petites vieilles qui traversent brusquement, etc… Mais il faisait si beau que je n’ai pas pu m’empêcher de prendre le vélo et de faire un grand tour en ville. C’est au retour que les rues deviennent vraiment hargneuses. 

vendredi 10 décembre 2021

Sapin

Hier soir, nous avons décoré le sapin pour Noël. Isabel s’est réveillée avec un mal de gorge assez aigu. Je suis allé faire les courses en voiture. Cela m’a pris pas mal de temps parce que le boucher de Pingo Doce n’avait pas de mao de borregho, prévue au menu du dîner des psychanalystes ce soir. J’ai dû aller jusqu’à Corte Ingles pour trouver cette fameuse « main de brebis ». Comme je n’étais pas loin de la librairie, je suis allé retirer les deux livres que j’avais commandés avant mon départ pour Strasbourg, il y a quinze jours : La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr (Philippe Rey, 2021) et le second volume du livre d’Antonio Scurati, M L’homme de la providence (Les Arènes, 2021), une biographie très détaillée de Mussolini. Cela devrait suffire jusqu’à notre départ pour Paris, car ce sont de gros livres.

J’ai pris la photo promise dans mon message d’hier. Il s’agit de notre tête de lit. Nous aurons chacun une petite lampe qui devrait nous permettre de lire sans déranger le voisin ou la voisine. C’est Isabel qui est à l’origine de cette composition intéressante. On aperçoit Gaston, notre chat, prêt à sauter du lit.

jeudi 9 décembre 2021

Arnaque

 Dans l’avion, j’ai lu le livre de Frederick Busch, Filles, Folio, NRF, 2000, un roman policier et psychologique que j’ai trouvé très bon. Une fois à Lisbonne, j’ai pris un taxi et je me suis fait arnaquer comme un vulgaire touriste par le chauffeur et ceci, malgré ma méfiance. Je lui avais demandé de voir le compteur et il m’a indiqué l’engin qui était tourné de telle sorte que l’on ne pouvait pas voir ce qu’il affichait. J’ai eu tort de payer les 18 euros qu’il m’avait demandés. Normalement cette course me coûte au maximum 10 euros. J’étais furieux. Ceci dit, j’étais content de rentrer et de retrouver la maison et Isabel qui m’attendait, assoupie dans un fauteuil. 

Aujourd’hui, Gautier, le menuisier français qui nous a été recommandé pour installer notre tête de lit qui se présente comme un puzzle dont les morceaux ont été tirés des coffres en acajou que Laurent avait fabriqués pour moi mais qui étaient devenus inutiles et surtout, très lourds et encombrants. Je prendrai cet ouvrage en photo demain.

mercredi 8 décembre 2021

Communiquer ?

 Dans le rêve de cette nuit, je me trouvais à l’initiative d’une manif. J’étais au premier rang et, avec Josiane à mes côtés, nous avons commencé à marcher et des gens nous ont suivis. Nous sommes arrivés devant une église et nous avons décidé de passer à travers. Dans l’église, nous avons vu des nonnes s’affairer dans le chœur d’une chapelle à gauche et j’ai commencé à crier : « Les nonnes, avec nous ! » Nous sommes arrivés à un endroit où il y avait des corps de saints dans des vitrines qui ont été brisées. J’ai aidé le personnel de l’église à mettre ces corps à l’abri. Leur peau avait une couleur verdâtre et mes mains glissaient en les empoignant. Isabel était avec moi. Nous avons aperçu un peu plus loin des nonnettes habillées de tuniques blanches qui les recouvraient totalement. J’ai eu peur que des gens s’en prennent à elles et j’ai entraîné la manif dehors.

Hier soir, j’ai dîné avec Jeannot et notre discussion a porté sur l’existence de paroles vides. Alors que dans la nature, tout est communication, comme l’a bien dit Watzlawick, je reste persuadé que l’une caractéristiques des êtres humains, dotés de cette fabuleuse « faculté de langage », est justement de pouvoir, grâce au langage, se soustraire à cette loi de la nature qui veut que tout soit communication. Le langage nous offrirait cette possibilité inouïe d’échapper à la communication, par le bais d’une « parole vide », d’une parole qui ne dit rien, n’exprime rien, ne veut rien… Comme nous nous le disions, Joëlle et moi, lorsque nous étions en train de travailler notre article sur le savoir chez Juan Benet, la communication pour les êtres humains, est un miracle, le « miracle de la communication ».

lundi 6 décembre 2021

Voyages

 En fait, je voudrais parler des voyages en hiver, quand on est obligé de mettre plusieurs couches de vêtements, dont les poches sont remplies de papiers indispensables : cartes d’identité, passeport, billets de trains, cartes d’embarquement pour les avions, passé sanitaire, test PCR, etc., sans compter les clés des divers endroits où l’on a été gentiment reçu, les cartes bancaires, le porte-monnaie, les cartes de visite récemment reçues, les lunettes, le téléphone, bref, toutes ces « choses » qu’il faut transporter et montrer quand on vous demande de les voir : « Mais où ai-je mis ce foutu billet ? » On cherche fébrilement, on retourne ses poches desquelles se déversent des flots de papiers impertinents, quelle guigne !, bref, voyager en hiver n’est pas une mince affaire ! Et comme vient de me le  faire remarquer ma fille Célia, il y a encore les masques à rajouter à cette liste à la Prévert, sans raton-laveur évidemment !



Arrivé à Luxembourg, j’ai été accueilli par Jeannot qui est rentré chez lui à vélo. Le voici avec Philippe (à droite) équipé de pied en cap pour affronter la grisaille des routes luxembourgeoises sur leur bicyclette !


dimanche 5 décembre 2021

Werlé

 Hier soir, Josiane m’a montré quelque œuvres d’une artiste alsacienne, Petra Werlé, qui fait des mini sculptures en mie de pain. Elle a ainsi composé une scène qui fait énormément penser à Jérôme Bosch. J’ai pris une photo mais tout l’art de cette artiste se trouve effectivement dans la minutie des expressions des petits personnages qu’elle façonne et que l’on ne distingue pas bien sur la photo que j’ai prise. Regardez :


Ce dimanche, au lieu d’aller me geler à l’internat à Luxembourg, je suis allé voir Guychou au Bois de Champ avec Josiane. Ils nous ont invités à déjeuner et ce fut un vrai plaisir de voir les progrès de Guy, son incroyable vivacité, il peut marcher tout seul, il a retrouvé l’intégralité de sa parole, il a ce sourire d’ironie bienveillante qui accompagne l’attention avec laquelle il écoute tout ce qui se dit autour de la table. C’est merveilleux de le voir en si bonne forme. 

samedi 4 décembre 2021

Bleu

À midi, je suis allé déjeuner chez mon frère Patrick. Il y avait ma sœur Marianne et ma filleule Julie que j’ai eu beaucoup de plaisir à revoir. Elle m’a dit qu’elle essaierait de venir à mon anniversaire le 2 février prochain mais elle n’est pas vaccinée et cela risque de poser quelques problèmes. Marianne a déjà pris ses billets d’avion pour Lisbonne. En principe elle viendra avec sa fille Alexandra et sa petite fille Margaux. Je suis ensuite allé voir l’expo des œuvres d’Alexandra, Val et Tamara chez Marianne qui avait vidé son salon et sa salle à manger de tous leurs meubles pour accueillir cette expo. 

Dans l’après-midi, je suis allé visiter une autre exposition sur le thème « les arbres et les oiseaux » qui nous était offerte par une petite galerie située dans le quartier de l’Esplanade. J’y suis allé avec Josiane et sa sœur Martine. J’ai trouvé les peintures de Caroline Lafforgue assez intéressantes. On peut voir ci-contre un ara bleu . La couleur bleue est rare dans la nature si l’on excepte évidemment le ciel et la mer. Mais il y a aussi des fleurs et des oiseaux. Il n’y a pas d’arbre bleu. Je pense qu’il doit exister également des poissons bleus. 

vendredi 3 décembre 2021

Vertige académique


 Je n’ai plus vraiment l’habitude des colloques académiques, même quand ils sont aussi intéressants que celui qui me tient en haleine depuis hier matin. Cette succession apparemment interminable de réflexions profondes me donne une sorte de vertige. Les intervenants lisent leurs interventions. C’est dommage pour rendre hommage à quelqu’un qui a si ardemment défendu la parole. 

jeudi 2 décembre 2021

ATK

 J’ai passé toute la journée au Colloque organisé en hommage à Andrée Tabouret-Keller qui a été déterminante dans la manière dont ma carrière s’est déroulée depuis mon engagement en sociolinguistique au Bélize (qui s’appelait encore à l’époque, le British Honduras). J’ai évoqué brièvement cette épreuve du « terrain » dont la grande enquête organisée par Bob Le Page et Andrée m’a permis de faire l’expérience. Je suis resté toute la journée pour écouter les communications de tous ces gens qui ont été proches d’Andrée. Certaines de ces communications étaient passionnantes.

mercredi 1 décembre 2021

Transe


J’ai pris le tram ce matin pour aller chez Josiane. Ligne directe de la Robertsau à Illkirch. C’est Josiane qui m’a fait suivre cet article du Monde (que j’ai envoyé ensuite à Sasha et quelques autres). C’est un article sur « la transe » et les chamans  du monde moderne. Il parle beaucoup de Corine Sombrun qui a appris ce genre de pratique avec les chamans de Mongolie. L’article mentionne également l’ouverture d’un enseignement à Paris VIII. Cela me semble très intéressant. Corine Sombrun a écrit plusieurs livres que j’aimerais bien lire évidemment. Il y a notamment La diagonale de la joie qui, après La diagonale d’Alekhine, devrait m’enchanter.