Pascaline

 Nous avons eu une bonne discussion hier après-midi avec Pascaline et son mari Christophe. Nous avons beaucoup parlé de l’enseignement primaire et de la future école Nicomaque sur laquelle le gouvernement luxembourgeois ne donne toujours pas de réponse, comme si le ministère hésitait à donner son accord sur une école qui échapperait à son contrôle. 

Ce matin, après une prolongation de la discussion d’hier mais durant laquelle certains désaccords sont apparus, je suis allé à mon rendez-vous avec Céline pour me faire soigner les pieds dans l’entreprise qui s’appelle l’Académie de beauté. Céline m’a également coupé les cheveux ce qui devenait très nécessaire.

Luxembourg

 Voilà. Ma petite valise/sac à dos est pratiquement prête. Il ne manque plus que mon rasoir mais j’en aurai encore besoin avant de partir demain’ dès l’aube. Mon avion part à 7h25 ce qui fait que je dois être à l’aéroport vers 6h00. La nuit sera courte d’autant plus courte d’ailleurs que je tiens à voir le western au programme d’ARTE ce soir. 

Je n’aurai malheureusement pas encore terminé Conversation à la Catedral de Vargas Llosa. C’est un roman assez surprenant. Une écriture magnifique pour faire parler un fouillis de personnages extrêmement divers avec pour arrière fond, une lutte de pouvoir entre deux tyrans. Cela se passe au Pérou. 

Bromance

Hier je suis allé avec Isabel voir un film assez étrange : Seek Bromance de Samira El Algoz (2021) qui raconte la liaison entre deux "trans", deux ex-femmes aux prises avec la masculinité, un film qui dure quatre heures mais au bout de deux heures, ma vessie et moi avons décidé d'interrompre une soirée qui s'anonçait trop longue aussi bien pour l'une que pour l'autre, c'est-à-dire moi. Ce que j'ai vu du film était très intéressant. J'en suis sorti en me demandant si la sexualité n'était qu'un jeu où la séduction joue un rôle important. Or dès que la séduction entre en scène nous avons affaire au pouvoir et là, le jeu peut se terminer assez mal. En tout cas c'est un film à voir car il porte témoignage de façon très concrète et pertinente de l'expérience "trans". 

Eros

Cette nuit j'ai fait un magnifique rêve érotique. Une belle jeune femme avec de longues boucles blondes —pourtant je préfère les brunes— et une jolie robe blanche est venue vers moi pleine de désir. C'était merveilleux. Elle était comme une fée. Nous nous sommes bien entendus. Ce genre de rêve est devenu assez rare dans ma vie onirique et quand ça arrive, c'est une vraie fête qui me rappelle, autrement qu'à travers de petites douleurs ou des maladies, que j'ai un corps et que ce corps fonctionne encore assez bien.

Johni

Nous avons eu la visite de Johni aujourd'hui l'ex petit ami de Charlotte qui revenait de Berlin. Il était en pleine forme et avait beaucoup amélioré son anglais. Il était parfaitement fluent. Il nous a apporté plusieurs petits cadeaux, essentiellement des friandises. Du chocolat très noir, comme je l'aime. Il va retourner au Brésil pour un mois environ. Il vient pourtant d'obtenir sa carte de résident permanent au Portugal.

Sec

Aujourd'hui je fais un jeûne sec. Et je poursuivrai avec un jeûne intermittent : abstinence le soir. Cela me permettra d'être plus tranquille pour mon voyage à Luxembourg, lundi prochain.  À Lisbonne, il commence à faire bon. 17° hier dans la journée. Tous les matins je fais un tour sur notre terrasse avec les chats, pour sentir l'atmosphère, voir le ciel et les nuages, écouter les oiseaux, respirer l'air frais... 

J'ai repris Conversations à la Cathedral, de Vargas Llosa mais c'est une lecture difficile avec tous ces personnages qui s'entrecroisent sans qu'on puisse vraiment comprendre les enjeux de leurs interactions. Mais d'après Paula, cela s'éclaircit à mi-parcours. Je n'y suis pas encore.

Lacan

Tout est calme aujourd'hui, dimanche. Hier après-midi, Isabel recevait d'anciens camarades de classe. Il y avait de nouveau pas mal de monde et je me suis réfugié dans mon bureau 

La nuit dernière j'ai rêvé de Lacan. Nous faisions un tour des librairies parisiennes et celles-ci étaient ordonnées selon un arc de cercle dessiné à partir de la circonférence de la terre. À la fin du parcours nous arrivons à une "librairie" qui vend des poissons. Ceux-ci sont rangés, accrochés et alignés comme des livres en hauteur. Lacan me propose un poisson "Sesimbra" qui n'est pas un nom de poisson mais le nom d'un village dans la péninsule de Setubal. Le poisson coûte 3000 euros. Je trouve que c'est trop cher. Lacan vient alors aevc un plat en terre cuite et des poissons déjà cuisinés et chauds. Il m'offre ce plat mais je me pose la question de savoir comment je vais pouvoir l'emmener. Pas de réponse !

Afonso Costa

 Hier soir, nous avons reçu 31 personnes qui s’étaient inscrites pour le salon du contrefort pour écouter notre amie Lucia Lemos sur la politique du Portugal au début de la république telle qu’elle fut menée, notamment par son arrière grand père, Afonso Costa, républicain, anti-clérical et franc-maçon… une personne hautement recommandable.

Mentir

En lisant le Monde, ce matin, j'ai lu un certain nombre d'articles sur la désinformation, les fake news, les mensonges multiples dans tous les domaines. Cette place du mensonge à notre époque est devenue centrale. Les Russes mentent, ils le disent eux-mêmes en ajoutant que tout le monde ment. Belle excuse ! Si tout le monde ment, pourquoi serais-je le seul à ne pas mentir ? Même si les bénéfices du mensonge "sistémique" —est-ce ainsi qu'il faut le qualifier ?— sont loin d'être évidents. Le mensonge est une affirmation de soi car il est toujours intentionnel alors que la vérité nous efface, elle n'a pas besoin de nous pour être ce qu'elle est. 

Houellebecq

Étonnante cette notoriété de Houellebecq dans les cercles du pouvoir comme le relate un article de Libération daté d'aujourd'hui. On le compare à Céline (Wauquiez) voire à Balzac. Mais non ! J'ai lu pas mal de romans de Houellebecq —et j'en ai apprécié certains, mais certainement pas Anéantir— mais je ne peux pas concevoir qu'il puisse représenter ce qu'il y a de mieux dans la littérature française d'aujourd'hui. On ne peut pas ériger la provocation en style littéraire, ou alors je ne sais pas ce que veut dire "écrire". C'est vrai qu'écrire, dans un certain sens, c'est toujours provoquer, à condition toutefois que ce ne soit pas l'intention de provoquer qui prime. Je pense à Artaud ou Genet, ou même Sartre dans certains de ses textes. Le fait que Houellebecq puisse séduire Sarkozy, Wauquiez ou Bruno Le Maire me le rend antipathique comme si le pouvoir réussissait à s'accommoder d'un certain type de provocation, une provocation toute en surface et qui n'ébranle rien, qui ne met rien en question comme le fait Annie Ernaux sans que cela soit son but. 

Varia

J'ai enfin terminé les 500 pages du livre d'Aslak Nore, Le Cimetière de la mer, un roman intéressant sur la résistance allemande et la collaboration en Norvège au début de la IIème gerre mondiale. Mais c'est surtout l'histoire d'une famille d'armateurs norvégiens, très riche. 

J'ai lu également la deuxième partie de l'article de Michel Callon sur le parcours de Bruno Latour. D'une très grande clarté et assez émouvant dans la manière dont il raconte. une amitié qui a duré toute une vie. Il s'agit d'un témoignage très vivant sur la vie et les idées du grand homme.

Ce matin, je suis allé dans un laboratoire à Cascaïs, pour un examen tomographique de mon bassin. Cet examen pourra-t-il révéler l'évolution de ma vessie ? Je l'espère. Mais cela n'empêchera pas l'opération prévue pour me reconstituer une urètre convenable et fonctionnelle.

Ce soir j'ai écouté le discours que Mélenchon a prononcé devant une assistance nombreuse à l'Institut La Boétie. Excellente analyse de l'obscurantisme qui se trouve intimement lié au fonctionnement du capitalisme néo-libéral.  Un discours qui ne peut manquer de faire réfléchir. J'ai également lu dans le Guardian, l'analyse que Samantha nous propose pour mieux comprendre les enjeux politiques et sociaux des milices privées qui se multiplient en Russie. Quand la violence illégitime tend à se confondre avec la violence légitime. Cela nous ouvre sur un monde où la sauvagerie humaine n'aura plus de limites. 

Amoreiras

Je suis toujours dans le roman d'Aslak Nore, lécrivain norvégien qui me fait me souvenir de mes brefs séjours à Oslo, une ville que j'aime beaucoup mais qui est malheureusement trop loin pour que j'y fasse un saut de temps en temps ! 

Cet après-midi, nous sommes allés faire des courses à Amoreiras. Quelques myrtilles et autres nécessités pour boire et manger.

Nore

Aslak Nore, auteur norvégien d'un roman, Le Cimetière de la mer (Le bruit du monde, 2023) que je lis en ce moment. C'est un livre qu'Isabel a acheté pour moi à Marseille. Il traite de l'importance de la famille en Norvège. Intéressant mais littérairement peu brillant.

Tesson

J'avais bien aimé Dans les forêts de Sibérie, même si j'avais quelques doutes sur l'authenticité de l'expérience telle qu'elle était racontée par l'auteur. Sur les chemins noirs m'avait plu. Mais je n'avais pas du tout aimé sa lecture d'Homère —Un été avec Homère (cf 17 juillet 2018)— et le livre qu'il en avait tiré et que j'avais trouvé très superficiel. Pourtant, aujourd'hui, au moment de conclure ma lecture de L'axe du loup, récit dans lequel il raconte son périple de la Sibérie à l'Inde sur les traces de Slavomir Rawicz, un Polonais évadé du goulag et auteur de l'histoire de son immense voyage intitulé À marche forcée, réédité chez Phebus en 2002, aujourd'hui donc, je me vois contraint de réviser mon jugement précédent, un peu hâtif sans doute. Le récit de son parcours à pied —parfois à cheval ou à vélo— à travers la Sibérie, les steppes de l'Asie centrale, l'Hymalaya est très prenant et admirable par le courage et la détermination dont il a dû faire preuve pour arriver au bout de son parcours.

Turbots

Juste avant 13 heures je suis allé chez le poissonnier qui s'est installé récemment à une cinquantaie de mètres plus bas dans notre rue. Le poisson y est frais. Comme il allait fermer j'ai pris le premier poisson venu : deux pregados, à savoir, deux turbots pour un déjeuner à trois. C'était manifestement trop et nous en avons mangé un. Le deuxième sera pour demain. Je le mangerai avec Joã Pedro qui habite chez nous pour le moment. C'est lui qui le cuisinera.

Hier j'ai commencé le roman de Vargas Llosa, Conversation à la Catedral (NRF, 2015). C'est un gros livre qui me prendra un certain temps sans doute.

St Gaston

C'est la Saint Gaston aujourd'hui, mais notre chat homonyme est déjà revenu hier soir, tout content de nous voir apparemment. Il ne m'a pas quitté d'une semelle depuis hier soir. Juste maintenant, il est allé faire un tour sur les toits.  

C'est assez agréable de revenir chez soi. Il faisait assez bon à Lisbonne quand on a débarqué mais maintenant, malgré le soleil, il fait encore très frais. Notre séjour à Marseille s'est déroulé à merveille. Constantin toujours aussi gentil avec cet humour parisien un peu caustique qui fait toujours plaisir. Au départ de Marseille nous étions un peu juste. Mais au final, nous nous sommes retrouvés côte à côte dans l'avion. 

Le livre d'Arthur Schnitzler est très intéressant. Il me fait penser à la situation dans laquelle Francis, le mari de ma sœur Françoise, s'est retrouvé il y a un an. C'est l'histoire d'un homme auquel les médecins ont dit qu'il n'en n'avait plus que pour un an à vivre. 

Inquiétude

Aujourd'hui, avant de prendre l'avion pour revenir à Lisbonne, j'ai terminé le polar de David Goodis, Cassidy's Girl, une histoire bien menée qui met aux prises un homme avec son épouse. C'est un roman assez noir. Dans l'avion j'ai lu L'art de la guerre de Sun Tse, un classique qui est d'une grande actualité. J'ai aussi commencé un petit roman d'Arthur Schnitzler, Mourir (Stock, 1986), roman dont je compte poursuivre la lecture ce soir.

De retour à Lisbonne, nous retroiuvons Maïs mais aucune trace de Gaston. Je suis inquiet. 

Canne

 J’ai terminé le roman de Marc Dugain, Paysages trompeurs. Je suis très déçu. C’est une histoire d’espionnage qui n’a pas grand intérêt. L’écriture est assez belle mais elle n’est pas suffisante pour que ce livre soit à recommander. À part mon temps de lecture nous avons fait pas mal de choses au cours de la journée d’hier. Nous sommes allés à la galerie Artcade où Charlotte animait des ateliers avec de petits enfants. Elle se débrouille très bien. L’après-midi, nous sommes passés devant un brocanteur et lui avons demandé s’il avait des cannes à vendre. Il nous en a montré plusieurs dont l’une, en acajou semble-t-il, avec  un joli motif d’argent incrusté dans le pommeau, qui m’a bien plu. Nous avons acheté cette jolie canne avec laquelle j’ai marché dans Marseille une partie de l’après-midi. Est-ce qu’elle m’a été utile ? Comme j’ai parfois des vertiges, cet appui a un effet rassurant. Je crois que c’est surtout psychologique. 

9 x 9

 « Nove vezes nove oitenta e um sete macacos e tu ès um fora eu que não sou nenhum. »

Voilà : je me suis réveillé aujourd’hui avec cette nursery rhyme portugaise qu’Isabel me murmurait à l’oreille. Pour écrire cet article aujourd’hui je me suis connecté au wifi que Charlotte et Constantin ont fait réparer il y a moins d’une heure. Ce matin, nous avons fait des courses après avoir déjeuné sur une terrasse au soleil à Marseille. Il faisait délicieusement bon. Nous avons ensuite fait plusieurs librairies pour acheter le livre de Vargas Llosa, Conversation à la cathédrale que je cherche depuis longtemps. Je me suis rabattu sur un roman de Marc Dugain, Pyasages trompeurs (NRF, 2022) dont j’ai entamé la lecture dans une excellente pâtisserie marseillaise en mangeant des gâteaux, avec plein de crème fraîche et de mousse de matcha. C’est pas mal d’avoir 81 ans !

Marseille

Dans deux heures environ, nous partirons pour Marseille. Nous y fêterons mon 81e anniversaire. Quatre jours chez Charlotte et Constantin. Je me réjouis de manger des huîtres le soir du 2. Et d'aller dans des librairies françaises. Je voudrais racheter Conversations dans une cathédrale de Vargas-Llosa. J'avais essayé de me le faire envoyer par Book Depository mais le Brexit a compliqué les choses pour recevoir des paquets de la Grande Bretagne. Ainsi je n'ai rien reçu et j'aimerais bien lire ce livre. Peut-être y aura-t-il d'autres ouvrages à ramener à Lisbonne.