vendredi 10 mai 2013

Le rêve du serpent court

J'entends Axel Kahn à France Inter. Il traverse la France en diagonale, du Nord-Est au Sud-Ouest, à pied. Il dialogue avec Jean-Christophe Ruffin qui, semble-t-il, vient de publier un livre (Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi) sur le Chemin, ou plus exactement sur le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, déjà évoqué dans ce blog (ou dans le précédent !). [Les thèmes qui reviennent ou qui insistent au nom des hasards de la vie, nous rendent attentifs. Il y a là des potentialités de questionnement qu'il peut être intéressant d'explorer.]

* * *

Une image de rêve qui me revient : un serpent couché, un serpent un peu trop court pour être tout-à-fait serpent. Il a une tête de bouledogue applati. Cette tête de serpent ressemble à celle d'un dragon faisant fonction de brûle-parfum, sur une petite table chinoise qui se trouvait dans la maison de mon enfance et dont mon frère Do. a hérité. Ce demi-serpent, ou plutôt ce "serpent court" [pourquoi me sens-je forcé d'insister sur cette formulation de "serpent court" au lieu de "demi-serpent" ?] se trouve sur le marbre d'un radiateur dans la maison d'A. à Strasbourg. Il y a une salle de méditation, avec une moquette rouge comme celle du bureau de D. Chacun a une place bien précise avec un tout petit tabouret en forme de pot de terre, retourné. On s'y assoit et si l'on a une envie, on retourne le pot, on fait, et on le remet en place. Cela laisse une petite trace ronde sur la moquette. Ce qui donne des points alignés, des petites taches rondes et noires, de la taille, très précisément, du porte-clé en cuir noir de la clé mystérieuse dont j'ai parlé hier.   A. vient ensuite avec un aspirateur pour nettoyer tout ça. 

Exercice de réflexivité : comment se trace l'écriture d'un récit de rêve. Il y a d'abord une image que l'on décrit. C'est parfois difficile. L'image est très présente mais c'est un mot qui la capture et lui donne une sorte de stabilité artificielle, parce qu'on sent très bien qu'elle est très instable, que ses bords sont flous, en fait elle n'a pas vraiment de bords. Et c'est en l'examinant de plus près, si je puis dire, que certains de ses aspects réapparaissent progressivement. (à suivre)
Mais le besoin d'une certaine cohérence distord le récit. Par exemple, ce "serpent court" à tête de dragon, au cours du rêve —tel que je m'en souviens— évoquait un chien applati. Dans le récit, j'ai mis "bouledogue" pour faire lien entre le serpent et le dragon, mais dans mon souvenir le chien n'avait rien à voir avec un bouledogue, c'était plutôt un petit chien, s'applatissant lui-même, comme pour jouer (à suivre).
Ensuite, il y a des couleurs, indéfinissables. C'est surtout leur succession qui ne se laisse pas appréhender. Au début, tout se passe dans un endroit sombre et plutôt bleuté, le serpent est vert, mais dès que l'intérieur d'une chambre (plutôt que d'une salle, d'ailleurs) apparaît, les couleurs changent : le serpent devient chien au poil noir et fauve, la moquette est rouge. L'intérieur est chaleureux.

* * *

Je reviens de l'Hôpital Santa Maria. Ils auraient dû me téléphoner lundi, mais Filomena, surchargée, a oublié. Ce qu'elle nous a dit c'est que l'hôpital n'était pas équipé suffisamment bien pour faire une brachythérapie à cet endroit là. En fait, ils n'en ont pas l'expérience et ne veulent pas faire de moi un cobaye. Donc, on se rabat sur le traitement préconisé dès le départ par le Docteur Quintela, à savoir, cinq semaines de radiothérapie combinée à deux semaines de chimio, la première au début du traitement radio et la deuxième à la fin du traitement radio. Début du traitement, le lundi 20 mai. Impossible d'avancer la date. Voilà ! Le traitement radio sera focalisé sur la tumeur ce qui veut dire que toute la zone ne sera pas brûlée. Je n'aurai de feu qu'au cul ! Bon ! Ça promet.

Martine vient de m'envoyer un mail dans lequel elle me signale le livre de Guibert Del Marmole, un chef d'entreprise belge qui, à 30 ans, a eu une tumeur au cerveau. Il a écrit un livre qui a l'air intéressant, Tomber plus haut, où il raconte comment il s'en est sorti, notamment en faisant beaucoup de sport, mais aussi en se rendant attentif à ce qu'il appelle son "intelligence intérieure". Intéressant !




1 commentaire:

  1. Dis mais, ton serpent court ressemble fort aux vers-à-soie que Charlotte a apportés hier : si petits avec une tête si disproportionnée et un appétit d'ogre :-)
    Helas je crains que cette fois-ci je ne puisse pas grand chose pour ton feu au cul. Dommage ! On essayera de trouver un coupeur de feu efficace en Suisse ou en France, il paraît qu'il y en a de bons.

    Quel silence par ici dans ce lieu de commentaires. C'était plus drôle avant quand il y en avait :-)

    RépondreSupprimer