dimanche 29 septembre 2013

29 septembre : Où l'on parle de bureaux

Un ciel bourré de nuages ce matin, débordant sur les collines, peignant tout en gris, un ciel à gros bouillons de pluies à venir, un ciel où trempe le doigt des grues comme pour y goûter, un ciel sans ciel, pour tout dire, sans lumière et sans direction.

Hier soir, j'ai vu avec Isabel le film The Great Gatsby, avec Di Caprio dans le rôle de Gatsby. J'ai été frappé par la fidélité du film au roman. A part quelques détails, qui n'en sont peut-être pas d'ailleurs -- notamment l'ambiguïté des sentiments du narrateur pour Jordan Baker, cette championne de golf qui dispute au narrateur son rôle de médiateur et qui, dans le film, disparaît dans une insignifiance peu conforme au roman --, le film reprend mot à mot le fil du roman donnant à voir, souvent de manière un peu trop crue, ce que le lecteur ne pouvait qu'imaginer. Il faudrait maintenant que je voie les autres versions filmées du roman. Il doit y en avoir une demi-douzaine. Un programme pour quand je n'aurai plus rien à faire ! Pour ma retraite quoi ! 

Demain, prise de sang en prévision de mon RV du 3. Chaque fois que je retourne à l'Hôpital Santa Maria, je passe par le service de radiothérapie. Je vois ces gens qui attendent. J'étais l'un d'eux. Je me sentais concerné, comme eux. Maintenant, je passe. Je ne fais que passer. Des gens me regardent passer, d'un pas vif, le pas de ceux qui savent où ils vont. J'enfile les couloirs sans hésiter. Je me sens loin de celui que j'étais encore il y a trois mois. Sans même savoir si je suis vraiment guéri. Je fais tout comme. Sans doute est-ce aussi un peu pour me rassurer moi-même. 

Je viens de terminer le livre de Jenni dont j'ai parlé hier. Un peu déçu par les relâchements de l'écriture à la fin, dans les dernières pages. Mais le roman lui-même est magnifique.

6 commentaires:

  1. Le 26 septembre j'ai fait une conférence pour les étudiants de deux masteres sur les bureaux, à partir de Perec, d'une enquête que j'ai faite sur les bureaux de bibliothécaires et de chercheurs, et de la description détaillée qu'a écrit L à ma demande, de son bureau. C'était un très chouette échange après la conférence. J'aurais presque pu parler de ce rêve de bureau ! (le bureau de BJ).Et moi aussi je termine l'Art Français de la guerre, j'ai mis bien plus de temps que toi à la lire, c'est un magnifique livre, j'ai beaucoup pensé en le lisant à ce que la langue nous cache et nous transmet, et à cette revendication incroyablement originale de l'auteur de ne pas laisser la FRANCE, l'Armée, la Guerre d'Indochine, le Parachutistes, devenir un paquet de mots interdits prudemment laissés à la droite et aux fâcheux et pourrissant sans être revivifiés par une réflexion sensible.

    RépondreSupprimer
  2. Le bureau de BJ à Jussieu était une œuvre d'art en soi. J'en ai d'ailleurs conservé une photo qui doit se trouver quelque part sur mon bureau (mais où?).
    Dr T

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tous les bureaux de Baudouin me frappent: heritage de son pere? oeuvre d'art sans cesse en mouvements?... qui ne trouvera jamais son ordre, expression d'une curiosite jamais rasasiee. Moi, toujours emerveillee!

      Supprimer
    2. J'ai publié, à 18 ou 19 ans, une description du bureau de mon père, quand celui-ci a reçu le prix international de poésie. Je l'ai relue récemment. L'atmosphère y était.

      Supprimer
    3. Raconte-nous comment il était le bureau de ton père quand tu avais 19 ans.

      Supprimer