mardi 6 janvier 2015

6 janvier 15 : "Etre plus léger"

Pas une seule étoile dans le ciel de Lisbonne. Si les rois mages devaient passer par ici, ils se seraient sûrement perdus.  Le beau temps est-il fini ? On ne peut pas encore le dire à cette heure.

Un peu déçu par Volodine, je suis allé sur le net pour regarder le livre Nous autres, de Zamiatine, cité dans un article que je lisais sur Bachelard. Je n'ai pas vraiment compris la raison de cette référence mais j'ai commencé à lire Zamiatine et sa description de ce monde étrange qu'il concevait dans les années 20, un monde totalement dominé par les mathématiques, par la rationalité mathématique, le découpage strictement rationnel du temps, l'universalisation d'une contrainte qui ne laisse plus aucune place au libre-arbitre. Dans le monde qu'il nous présente, les hommes ont réussi à se débarrasser de cette attitude primitive fondée sur une revendication de liberté, celle-ci étant la principale source des souffrances humaines.  J'ai "feuilleté" pour ainsi dire cet ouvrage, lisant les premières "notes" et les dernières mais j'y reviendrai certainement dès que l'occasion se présentera à nouveau.

J'ai également été attiré par le récit autobiographique de Maude Julien, récemment publié semble-t-il. L'auteur a été séquestrée par son père (et sa mère qui n'y trouvait rien à redire, apparemment) pendant 19 ans. Son père voulait l'endoctriner pour en faire une "super-woman" destinée à sauver l'humanité. Elle a grandi, passant d'épreuves en épreuves, sous la férule de ce père tyrannique, animé par des fantasmes de toute-puissance dignes d'un enfant de 5 ans.  En tout cas, le livre a l'air intéressant et je l'achèterai sans doute lors de l'un de mes prochains voyages en France.

Avec un ciel si bas à Lisbonne et ces évocations livresques, il semble que le thème de l'enfermement s'impose à mon attention aujourd'hui. J'y reviendrai.

"S'il y a une chose que j'ai apprise avec l'âge, disait Grothendiek (dans une émission de France Culture dont je donne l'adresse URL ci-dessous), c'est à être plus léger." Généralement pourtant, l'âge nous rend plus lourd et plus lent, comme en prévision de cette immortelle immobilité qui nous met tout entier et pour toujours entre les mains des lois de la gravité. Voici l'adresse promise :

http://www.franceculture.fr/emission-la-marche-des-sciences-entre-ombre-et-lumiere-alexandre-grothendieck-ou-la-vie-du-plus-gran

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J'apprends à l'instant la disparition, le 1er janvier dernier, à l'âge de 70 ans, d'Ulrich Beck, l'auteur de La Société du risque, un sociologue allemand qui avait beaucoup d'idées originales et une vision politique des évolutions du monde contemporain très intéressante et bien documentée. Triste nouvelle pour ceux qui sont encore là et qui se souviendront de lui.

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