jeudi 19 février 2015

19 février : Léthargie

C’est dès 9 heures du soir que ces bouts de lumière que je comparais à des lucioles d’hiver se lancent à l’assaut des flancs de cette immense vache normande, la montagne, pour la parcourir de long en large afin d’y tracer des pistes de ski bien damées.  Les machines ont travaillé toute la nuit dans une espèce de ronronnement sourd, lointain.
Elles sont nombreuses à sillonner les grandes taches noires et banches de la forêt et de la neige.

Je ne suis presque pas sorti de l’appartement hier. Je ne me sentais vraiment pas bien. Et je n’avais même pas envie de sortir ou même de prendre un téléphérique pour aller voir ces sommets dont la beauté, surtout par beau temps, est saisissante. Je ressentais une sorte de léthargie paresseuse analogue sans doute à celle qui envahissait les nouveaux arrivants au sanatorium de la montagne magique. Rester allongé, contempler ces paysages de neige, bien remonter la couverture jusqu’au cou, prendre régulièrement quelque sirop ou comprimé, cela pourrait durer éternellement comme nous le suggérait Thomas Mann. Et cela dure en effet.


L’écriture du blog me soutient.

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