vendredi 3 avril 2015

'Obidos

Nous sommes à 'Obidos, au nord de Lisbonne, dans un hôtel à quatre étoiles. J'ai effectivement passé une bonne nuit. Hier soir nous avons mangé à l'hôtel. Repas sans intérêt gastronomique. Ce matin, petit déjeuner sans le moindre intérêt : fromage, jambon, saucisson, petits pains, croissants, chaussons aux pommes, tout est en plastique, artificiel. Certes le fromage pré-découpé est rangé de manière impeccable en tranches très fines sur un plateau qui brille, le jambon d'un rose uniforme sort lui aussi d'une cuisse de cochon militaire, au garde-à-vous, pas une couenne qui dépasse, Les fruits, pré-découpés également —les fraises en quarts de fraise de sorte que si vous prenez quatre morceaux vous avez l'air d'un goujat glouton alors que tout compte fait, vous n'avez pris qu'une seule fraise !— en fait, tout est pré-découpé... il n'y a que le prix qui est entier ! Non ! c'est vrai : j'ai payé un acompte — c'était une affaire ! —.

Nous sommes dans le royaume du luxe de masse. Des murs blancs sur lesquels se détachent des tableaux de peintres modernes et inconnus aux significations énigmatiques, de grandes baies vitrées partout pour délimiter les espaces intérieurs aussi bien qu'extérieurs (par exemple entre la chambre et la salle de bains, il y a une grande baie vitrée qui permet aux gens qui se lavent de voir les gens dormir dans leur grand lit et aux gens qui se reposent dans la chambre de voir les gens se laver sous la douche ou faire leurs besoins — n'est-ce pas merveilleux ? — il y a quand même des stores vénitiens que l'on peut baisser sur toute la surface de cette baie vitrée intérieure — tout est prévu ! même la sauvegarde de l'intimité de chacun ! un paradis quatre étoiles).

A part cela, j'ai appris ce matin la mort à 106 ans de Manuel de Oliveira. Une pensée pour ce réalisateur hors normes.

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