lundi 24 août 2015

Hurler

C'était Jean-Pierre. Il hurlait. Le verbe, dans ce rêve, se confondait curieusement avec la mise en scène dont il émanait. Jean-Pierre, grabataire, presque sur le point de mourir, et au chevet de qui son frère Dominique et sa mère, tentant de le calmer. Il lisait une lettre que je lui avais écrite. Je lui parlais de Marie. Il hurlait de colère. Un voisin, Philippe C. en l'occurrence, en témoignait avec son regard légèrement ironique, me faisant comprendre que c'était sérieux. Fallait-il que j'aille le voir pour m'expliquer sur cette lettre ? Je me réveille au moment où je monte les quelques marches qui menaient à sa chambre. Repensant à ce rêve, je m'étonne encore de cet étrange statut que le verbe avait : image sans la moindre référence à la chose écrite, génératrice d'images très intimement associées au vocable lui-même.

A propos de l'affaire du Thalys, je ne comprends pas pourquoi le Français, dont on dit qu'il s'est emparé de la Kalachnikov du tueur et qui a été gravement blessé au cou en tentant de l'emporter dans un autre wagon n'est pas, lui aussi, traité en héros. Après tout, c'est grâce à son geste que les Américains ont pu intervenir. Je trouve ça curieux.

Je me suis lancé dans la lecture de Mathias Enard, Boussole, dont j'ai lu un bon compte rendu dans Le Monde. On y retrouve un peu le style d'Austerlitz. Une lecture rapide et facile même si l'auteur nous embarque dans le chaos de sa vie mentale très diversifiée entre les grands auteurs de musique classique et l'orientalisme.

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