lundi 23 novembre 2015

Boormann

J'ai vu hier sur Arte La Forêt d'émeraude de John Boormann, un film qui retrace l'histoire de l'enlèvement d'un petit américain par la tribu des Invisibles au coeur de la forêt amazonienne. L'enfant grandi et est élevé par la tribu. Il considère le chef de cette tribu comme son père. Il chasse, il pèche, il épouse une jeune fille de la communauté... Au bout de dix ans, son 'vrai" père finit par le retrouver dans des circonstances particulièrement dramatiques. L'enfant, qui est maintenant un beau jeune homme, refuse de le suivre pour revenir dans sa société d'origine. Il reverra brièvement sa mère mais restera avec ce qui est devenu sa communauté.

Il est possible que le témoignage recueilli par Frank Bruce Lamb de Manuel Cordova-Rios et qui a été publié sous le titre Un Sorcier dans la forêt du Pérou (Editions du Rocher, 1996 pour la traduction française) soit à l'origine de l'inspiration de ce film mais c'est peu probable. Celui qui deviendra le sorcier des Huni Kuis du Pérou, avait environ 20 ans quand il a été enlevé. Et, il n'y a pas cette histoire invraisemblable de barrage que le père fait sauter à la dynamite pour rendre le fleuve à son fils devenu membre de la société des Invisibles.

Le film de Boormann n'est pas mal : il y a de très belles images de la forêt et l'histoire de cet enlèvement est tout-à-fait vraisemblable. Il a d'ailleurs obtenu plusieurs prix. Mais beaucoup de détails sont trop marqués par les nécessités d'une compréhension très occidentale des choses. En fait, le film est inspiré d'une histoire vraie qui s'est déroulée sur le chantier du barrage de Tucurui au Brésil.

Aujourd'hui, je m'envole pour Luxembourg. Je vais retrouver Charlotte. Je me réjouis. Elle m'a téléphoné ce matin à 7h pour me dire avec ravissement : "Papa, il y a du givre sur les carreaux !" Magnifique, n'est-ce pas ? ai-je répondu.

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