dimanche 3 janvier 2016

Splendeurs...

... et misères de la prostitution entre 1850 et 1910. Nous avons vu cette exposition très bien commentée et qui nous offre beaucoup de tableaux très connus de Toulouse-Lautrec, Monet, Forain, Degas, Picasso, Kupka et bien d'autres nous montrant le Paris de la séduction commercialisée avec beaucoup de femmes à demi (ou parfois complètement) dénudées pour le plaisir d'un regard masculin plein de concupiscence. J'ai pris une photo avec mon téléphone portable d'un petit tableau sous vitrine que j'ai trouvé particulièrement érotique et suggestif.

Le soir nous sommes allés voir le documentaire Demain de Mélanie Laurent et Cyril Dion. J'ai trouvé ce film très intéressant, très clair et précis sur les solutions actuellement mises en œuvre un peu partout dans le monde (en Inde, aux USA, en Angleterre, en France, en Islande, etc.) pour pallier aux désastres provoqués par la mondialisation du capitalisme. Toutes ces solutions passent par un ré-ancrage dans la dimension locale et concrète de la vie : une agriculture qui fait fonctionner la diversité comme un moteur, une démocratie qui révoque les représentants au moindre soupçon de corruption et qui parie sur le tirage au sort pour garantir la représentation du peuple, des entreprises qui réussissent à rallier tout le personnel à ses objectifs, etc. J'ai particulièrement apprécié les exemples qu'il nous donne d'une école en Finlande, où les enfants sont absolument libres de leurs mouvements et du temps qu'ils peuvent mettre à accomplir telle ou telle tâche. Là-bas, les adultes sont très proches des enfants. Ils mangent ensemble. Ils se respectent les uns les autres. Et l'on voit bien que cette proximité ne nuit absolument pas à leur autorité. Pourquoi croit-on que l'autorité a besoin d'une distance pour se faire reconnaître ? C'est un pur préjugé qui nous conduit bien souvent à des abus. Dans le film, on voit le directeur faire sauter les enfants, s'amuser avec eux sans que cela ne nuise en rien à son ascendant ou sa dignité. Dans cette école également, il est clairement énoncé que c'est la diversité elle-même qui encourage la créativité et l'excellence des performances. J'ai été frappé par le fait qu'en Finlande, l'Etat s'est directement inspiré des grands réformateurs de l'éducation scolaire —Montessori, Decroly, Freynet, Dewey— pour changer l'école. Le directeur qui est mis en scène dans le film dit clairement que l'école finlandaise n'est plus du tout basée sur l'évaluation : les élèves ne sont pas évalués, les profs ne sont pas évalués pas plus que les établissements eux-mêmes. Cela change tout, mais ces changements ont pris du temps : entre dix et vingt ans. Aujourd'hui la Finlande peut s'enorgueillir des meilleures performances de ses élèves au niveau mondial tout en maintenant leur capacité à être heureux.

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