mercredi 31 août 2016

Alegria

Parti de la rua da Sociedade Farmaceutica à 7h30 ce matin, me voilà de retour à 9h45 après tout un tour qui m'a d'abord fait revisiter la Praça da Alegria, une jolie petite place avec de beaux grands arbres dont nous avions exploré les possibilités d'achat immobilier avant de jeter notre dévolu sur l'immeuble de la Calçada da Santana. Ensuite je suis descendu jusqu'au Tage et la place du Commerce, pour remonter ensuite par la rua Sao José et la rua Santa Marta.

Praça da Alegria, j'ai également pris cette photo où l'on nous promet un ami dans chaque coin... de Lisbonne. Il s'agit en fait d'un extrait de la chanson Grandola de J. Afonso, qui a déclenché les opérations ayant abouti à la révolution des Œillets le 25 avril 1974. A mon âge cependant, c'est de plus en plus difficile de se faire des amis. C'est pourquoi, tous les matins, je vais aux quatre coins de Lisbonne.

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Pour passer à autre chose : j'ai terminé hier la lecture de L'écharpe rouge d'Yves Bonnefoy. Il y a beaucoup de remarques fulgurantes sur ce qu'est, pour lui (mais aussi pour moi tant il réussit à dire quelque chose que l'on ne fait que pressentir à la fois vaguement et timidement) la poésie. J'aimerais citer encore d'autres passage de ce livre étonnant. En voici u
n : "Nombreuses sont les situations de la vie qu'un enfant au seuil encore de la pensée ne peut déchiffrer, et il n'y a plus aujourd'hui de mythes pour le nantir d'explications rassurantes ; et la parole pour rien, celle qui vaquera à l'exister quotidien sans désir d'intellection vraie ni d'échange, se répand alors dans la société, causant, entre autres périls, l'hypertrophie de la pensée conceptuelle. Car ce qui a découragé, c'est de croire que les mots sont sans prise crédible sur ce qu'ont d'inconnu les êtres proches, sans force pour en éclairer les besoins ou aider à en partager les désirs : alors qu'en cette carence de l'intellection de la vie le concept, peu enclin à ce qui n'est pas mesurable, peut explorer librement le simple dehors du monde. Il incite à des sciences qui parlent de la matière, nullement du temps vécu, de ses moments de malheur ou d'inquiétude, ou de joie." (p. 239)

L'écriture de Bonnefoy est très particulière. Je l'avais déjà remarqué en lisant L'arrière-pays dont j'ai parlé il y a quelque temps dans ce blog. C'est la syntaxe qui fait de son écriture un poème. Une syntaxe qui me fait penser au latin que j'apprenais au lycée Fustel en lisant Tacite notamment.

Enfin : je viens de recevoir le livre de mon ami Zbigniew Kotowicz. Bachelard, A Philosophy of the Surreal, qui vient de sortir aux University Press d'Edinburgh (2016). Sur la quatrième de couverture, on lira notamment : "This work will be of as much interest to the French as to the Anglophone reader. Kotowicz comes to Bachelard with a fresh look. What he has to say about Bachelard's views on history, atomism and time, as well as his closeness to a Buddhist way of thinking, will come as a surprise. A tremendous read." Baudouin Jurdant

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