jeudi 18 août 2016

Le juif Süss

Encore sur Arte, j'ai vu un documentaire sur la manière dont Goebbels a commandité le film intitulé Le Juif Süss (1940), d'après le roman historique de Lion Feuchtwanger, paru en 1925. Il s'agissait d'un film de propagande nazie pour inciter les Allemands à la haine des Juifs. Le film se focalise sur l'acteur choisi par Goebbels pour incarner le personnage principal, Ferdinand Marian, (en veste blanche sur la photo ci-jointe, avec Goebbels au premier plan) dont la performance sera saluée par le peuple allemand mais qui ne pourra pas éviter les tourments d'une culpabilité latente en tant qu'instrument de propagation de l'antisémitisme en Allemagne. Le personnage principal fait référence à la réalité historique de Joseph Süss Oppenheimer, qui, au milieu du XVIIIe siècle, rencontre le futur duc de Wurtemberg, et réussit ainsi à exercer une influence déterminante sur les affaires de l'Etat. Après le film j'ai eu droit à un documentaire sur les films maudits du IIIe Reich. En effet, sous l'impulsion de Goebbels et Hitler, le IIIe Reich a été très prolixe en matière cinématographique, produisant de nombreux films de propagande, dont la diffusion aujourd'hui est limitée et contrôlée.

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A propos de ce que j'ai écrit le 16 août (Cf "Kubrick") concernant la dévotion religieuse, je voudrais citer ce passage du livre de David Abram, Becoming Animal, que je continue à lire régulièrement :
"Prayer, in its most ancient and elemental sense, consists simply in speaking to things—to a mapple grove, to a flock of crows, to the rising wind—rather than merely about things. As such, prayer is an everyday practice common to oral, indigenious peoples the world over. In the alphabetized West, however, we've shifted the other toward whom we direct such mindful speech away from the diverse beings that surround us to a single, all-powerful agency assumed to exist entirely beyond the evident world. Still the quality of respectful attention that such address entails—the steady suspension of discursive thought and the imaginative participation with one's chosen interlocutor—is much the same. It is a practice that keeps one from straying too far from oneself in one's open honesty and integrity, a way of holding oneself in right relation to the other, whether that other is a God outside the world or the many-voiced world itself."

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