jeudi 29 septembre 2016

Anvers

Il y a bien longtemps que je n'ai plus évoqué mes rêves de la nuit. C'est vrai que, si on ne fait pas l'effort de se souvenir de ses rêves immédiatement après le réveil, il est plus difficile de les retrouver plus tard dans la journée. Mon rêve de cette nuit mettait en scène le droguiste du boulevard d'Anvers à Strasbourg, un homme tout-à-fait charmant, à qui je rendais visite, il m'ouvre la porte, il est entièrement nu, et court jusqu'au bout du couloir... juste auparavant, dans le même appartement, je recueille un tout petit chat noir qui, curieusement, va se blottir dans le giron de Zuky, notre grand chat de Lisbonne. Il semblerait que le mot important de ce rêve soit "Anvers" qui, bien "entendu", pourrait fort bien être "envers", ou même "en vers", ce qui rendrait compte de mes préoccupations poétiques du moment. A l'Hôpital Santa Maria où je suis allé hier me faire ausculter par la proctologue, j'avais emmené L'Arrière-pays d'Yves Bonnefoy, en prévision du temps passé en salle d'attente. J'ai retrouvé cette phrase magnifique que j'ai déjà citée, je crois, dans ce blog : "Saccades, inachèvements, lenteurs, élans aussi, rythmes qui se précipitent et se dénouent, c'est la terre même, à Amber, qui se prête aux mains qui trouvent le rythme, aux mots qui veulent la paix du coeur. C'est elle qui incite à chercher pourquoi c'est dans la durée qui se brise que se délivre parfois une saveur d'éternel." (p.55) C'est cette dernière phrase que j'ai déjà citée dans ce blog, le 6 avril dernier, sous le titre "Wisconsin". Mais, en reprenant le livre pour la recopier, je tombe sur la phrase précédente qui évoque Amber, cette ville située en Inde, qui s'appelle Jaipur depuis 1727, et dont la photo ci-dessus peut servir de fond d'écran, d'arrière-pays, quoi, pour les drogués d'informatique.

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