jeudi 15 septembre 2016

Steiner

George Steiner, Après Babel. Une poétique du dire et de la traduction, Paris, Albin Michel, 1978. Je reprends ce livre en vue de l'article que je devrai bientôt écrire avec Joëlle sur la traduction comme enquête. La traduction est un thème passionnant et difficile. J'en avais eu un aperçu quand j'ai lu Georges Mounin, et surtout quand je me suis moi-même mis à traduire différents textes de l'anglais : Needham, Feyerabend, Collins, Hacking, Pickering...

Ce matin, en conduisant Charlotte à l'école, elle me parle spontanément de son cours de français. "C'est compliqué", me dit-elle. Puis, un peu plus tard dans la voiture, je lui demande quels textes ils avaient étudiés en classe de français. Elle me répond : "Des poèmes de Baudelaire, entre autres...
— Lesquels, par exemple ? — "Le Corbeau", en tout cas, la traduction par Baudelaire du poème d'Edgar Poe, "L'Albatros" de Baudelaire aussi, "Le Crapaud" de Victor Hugo, je présume... C'est à ce moment-là que je lisais les commentaires d'Yves Bonnefoy sur les traductions du poème de Poe par Baudelaire et Mallarmé.

Coïncidences ? Un mot qu'il faudrait écrire comme ceci : coïncidanses !

Comme cette autre : Avant-hier, je consulte un livre que m'a prêté Z. il y a quelque temps. Il s'agit du livre d'Anthony Rudolf, Silent conversations. A reader's life, Seagull Books, 2013. Cet auteur est un grand ami de Z., traducteur d'Yves Bonnefoy entre autres. Il cite Z. à plusieurs reprises, et notamment son livre sur Pessoa. Or, avant-hier également, Anthony écrit à Z. pour lui faire part d'un poème qu'il a écrit sur lui, il y a quelques années dans un train. Le voici :

Z. KOTOWICZ READING BACHELARD IN A TRAIN

Half-awake
in the empty carriage
he almost sets
his jacket alight
with a cigarette.

Half-asleep, he sees,
in the window, someone
swift, nervous,
striking him:
ah, it is he himself
on the other side

gesturing
in the twilight:
the tiny flame
pinpoints a space
for reverie.

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