mardi 28 mars 2017

Disparition

Cette disparition concerne la colline juste en face de la fenêtre de mon bureau. Plus rien. Deux trois immeubles à proximité mais l'arrière-plan habituel de tous ces "coffres de pierre", comme les appelle l'auteur de Papalagui, serrés les uns contre les autres comme pour se protéger d'on ne sait trop quoi—de la civilisation mortifère qui les a installés là peut-être ?—, cet arrière-plan donc, a disparu complètement, gommé de cette page blanche du ciel qui ne présente plus que quelques ratures, ces râteaux d'antennes qui n'ont sans doute plus aucune image à ratisser dans le vide matinal de ce mardi.

La nuit a pourtant été très riche en images justement. Un premier rêve me figurait sur une scène avec un révolver dans ma besace de cuir, révolver qui serait vite découvert si la personne chez qui j'étais s'avisait d'y jeter un coup d'œil. C'est pourquoi je décidai de changer cette arme de place. Il fallait que je la mette dans ma poche, geste compliqué s'il devait ne pas se laisser entrevoir par cette personne. Je n'étais pas seul. Je faisais partie d'un groupe et chacun avait une arme bien camouflée sur lui. Mais c'était sans doute moi le plus angoissé.


Il y eut ensuite un rêve où j'étais censé donner un cours de chimie dans une grande école. J'avais décidé de montrer aux étudiants un processus d'électrolyse. J'avais mes deux tubes en verre et j'avais déjà fait un essai qui m'avait permis de recueillir quelques molécules d'hydrogène (H2) d'un côté et d'oxygène (O2) de l'autre. Le dispositif électrique était en place bien que, par inadvertance, j'eusse coupé accidentellement le fil qui devait être branché sur le secteur. Qu'importe me disais-je, je réparerai ce fil avec du chatterton dès que ce sera nécessaire.


Et maintenant le haïku du jour :

Sur fond blanc de ciel
Les râteaux TV ramassent
Des images mortes

Excellent article d'Olivier Roy dans Le Monde d'aujourd'hui intitulé "le djihadisme des "loseurs".

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