mardi 7 mars 2017

Réparer

Je viens de voir en streaming le film qui a été réalisé d'après le livre de Maylis de Kerangual, Réparer les vivants, livre que j'avais beaucoup aimé notamment en raison de cette écriture très particulière qui nous fait explorer des chemins de pensée au détour de phrases qui s'interrompent pour reprendre des séquences narratives où se rassemblent pour se diffracter à nouveau les multiples dimensions des événements racontés. Le film bien entendu ne peut pas suivre le rythme un peu fou de ces phrases. Ce serait plutôt le contraire. Les images semblent être fondées sur la singularité des émotions qu'elles expriment. Toute la complexité narrative d'un livre dont le personnage principal est mort mais qui suscite autour de lui l'agitation bien ordonnée des vivants est perdue au profit d'un récit qui donne trop de place à l'émotion, comme si c'était elle seule qui justifiait la séquence des différents tableaux que le film nous présente.  C'est là que l'on voit à quel point la littérature diffère du cinéma. Certes, le réalisateur a dû faire des choix. Il ne pouvait se permettre de suivre le film à la lettre. Mais dans ce cas-ci j'ai trouvé trop grands les sacrifices. (Cf mon article du 2 octobre 2014)

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