dimanche 28 mai 2017

La haine

Trumperies internationales pendant le G7 qui se déroulait en Italie. L'article de Perraud dans Médiapart n'était pas tendre pour le président américain, confronté pour la première fois à ses interlocuteurs consternés. Un président élu par la haine. Celle-ci est si répandue, si générale qu'on ne peut guère ne pas se poser des questions : d'où vient ce fond de haine humaine dont l'expression sur les réseaux sociaux semble atteindre des sommets. Il n'y a pas que les réseaux sociaux, d'ailleurs. Quand on lit les commentaires des articles publiés dans la presse en ligne, on peut s'en faire une idée : dénigrements, insultes, propos virulents fusent contre les journalistes. Il est rare de lire des commentaires à la fois sérieux et positifs. Je ne comprends pas cette emprise de la haine sur l'esprit humain.

Le verbe "haïr" faisait partie de ma série intitulée Verbes, que je continue à nourrir de temps en temps. Voici ce que j'écrivais :
lée


Haïr est presqu’aussi difficile qu’aimer. En vouloir à l’autre non pas tant parce qu’il est, que parce qu’il insiste à être. Là. C’est son insistance qui me dérange infiniment. Et surtout, il le fait exprès, d’être. Je lui en veux de me faire le haïr. S’il est vrai que pour aimer il faut d’abord aimer l’amour, ce l’est aussi pour la haine qu’il faut haïr pour qu’elle existe. Ce serait donc dans la haine d’un soi haïssant que naît la haine. Avec la même exigence de réciprocité que dans l’amour.


Je lis actuellement Eichmann à Jérusalem d'Hannah Arendt. C'est évidemment très différent dans la mesure où Eichmann ne semblait pas nourrir son efficacité administrative d'une haine particulière des Juifs. En fait, c'est peut-être dans ce manque de réflexivité que le crime devient celui d'un monstre. Le monstre ne se montre pas comme tel. C'est peut-être pour cela qu'il fascine le cinéma. 
Je poursuivrai ma lecture d'Arendt aujourd'hui.




Une gorge sèche
Craquant comme du papier :
Questions chiffonnées


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