dimanche 14 mai 2017

Ta-Nehisi Coates


Christine m'a offert le livre de Ta-Nehisi Coates, Une colère noire. Lettre à mon fils, publié en 2015 en anglais sous le titre Between  the World and Me, Spiegel & Grau. Je l'ai lu dans l'avion qui me ramenait à Lisbonne et j'ai trouvé ce livre curieux et intéressant dans la façon dont l'auteur insiste sur le "corps noir", son propre corps en l'occurrence mais aussi, le corps noir dans l'Amérique d'aujourd'hui et la volonté des "Rêveurs blancs", toujours très présente, de s'emparer de ce corps, de le faire souffrir et de s'en débarrasser en fin de compte.  Il y a des passages très éloquents sur la rue et l'école : "La rue n'était pas mon seul problème. Elle était une chaîne  attachée à ma jambe droite ; l'école entravait la gauche. Si tu ne pouvais pas comprendre les règles de la rue, tu pouvais dire adieu à ton corps sur-le-champ. Mais si tu ne comprenais pas le fonctionnement de l'école, tu pouvais aussi lui dire adieu un peu plus tard." (p. 45) "J'en suis venu à considérer la rue et l'école comme les deux bras d'un même monstre. L'une profitait du pouvoir officiel de l'Etat tandis que l'autre s'appuyait sur son approbation implicite. Mais c'est la peur et la violence qui constituaient leur arsenal. Si tu échouais dans la rue, les bandes profitaient de ta chute et s'emparaient de ton corps. Si tu échouais à l'école, tu en étais renvoyé et tu finissais par atterrir dans cette même rue, où les bandes s'emparaient, à peine un peu plus tard, de ton corps." (p.54) "Notre monde est un monde physique. Il faut que tu apprennes à jouer défensif : ignorer ce que dit la tête et ne pas quitter le corps des yeux." (p.55) "J'apprenais la poésie comme un artisanat, une façon plus intense de pratiquer ce que ma mère m'avait appris tant d'années auparavant : l'artisanat de l'écriture en tant qu'art de la pensée. La poésie vise à une économie de la vérité. (...) La poésie, ça consistait à analyser mes réflexions jusqu'à ce que les scories du raisonnement disparaissent pour laisser place aux vérités froides et brutales de la vie." (p.77)

Bon... je ne vais pas recopier le livre. Je ne l'ai pas encore entièrement lu. 



On veut parfois dire
Deux ou trois choses, mais quoi ?
A quelqu'un, mais qui ?

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