dimanche 9 juillet 2017

Claudel

Mur nu de bèton
Eclaboussé de soleil
La prison, peut-être 



... de son prénom, Philippe, membre de l'Académie Goncourt et auteur de ce qu'il appelle un roman, mais qui ressemble quand même étrangement à un récit autobiographique centré sur la mort d'un ami, Eugène, producteur des films qu'il réalise. C'est le titre de ce roman qui m'a attiré L'arbre du pays Toraja Paris, Ed. Stock, 1916). Cet arbre, "remarquable et majestueux, [...] se dresse dans la forêt à quelques centaines de mètres en contrebas des maisons. C'est une sépulture réservée aux très jeunes enfants venant à mourir au cours des premiers mois. Une cavité est sculptée à même le tronc de l'arbre. On y dépose le petit mort emmailloté d'un linceul. On ferme la tombe ligneuse par des entrelacs de branchages et de tissus. Au fil des ans, lentement, la chair de l'arbre se referme, gardant le corps de l'enfant dans son grand corps à lui, sous son écorce ressoudée. Alors peu à peu commence le voyage qui le fait monter vers les cieux, au rythme patient de la croissance de l'arbre." (p. 11)

Les premières pages du livre m'ont parues un peu lourdes, comme si l'auteur devait prendre son élan pour aller plus loin. Mais, au fur et à mesure qu'on avance, on entre dans la demeure de l'écrivain, dans les replis de son amitié avec Eugène, qui meurt joyeusement d'un cancer, dans les plis que son amour pour deux femmes ont creusé dans sa vie... Il y a également de très belles remarques sur les distances entre les gens, la difficulté de leur ajustement.

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