mercredi 12 juillet 2017

Jarmusch

Le papier du ciel
D'Est en Ouest, premier pli
D'un origami ?


Je n'ai finalement pas écrit mon haïku quotidien hier. Le soir, je suis allé voir le film Paterson de Jim Jarmusch, film qu'Isabel et moi avons beaucoup aimé. Ce film sur la poésie est un vrai poème dont la versification visuelle est à la fois fine et subtile. Paterson, l'acteur, est habité, ou plutôt, visité par les mots que son attention aux choses et aux êtres invite dans son champ de conscience. Les mots s'invitent chez lui, ils insistent et il les accueille comme ils sont, sans y rajouter sa propre pensée. Il accepte la pensée propre des mots, s'en surprend lui-même, sans y attacher une importance plus grande qu'à son travail de conducteur de bus. Certes quand le chien lui déchiquète son carnet secret, il a l'air malheureux. Non pas qu'il se prenne pour un génie. Il regrette la disparition non pas tant de ses mots à lui que de la manière dont les mots le font vivre. C'est un très très beau film. Il fallait un creux dans la manière dont les mots me visitent moi, tous les jours avec un haïku, pour laisser à Jarmusch une place dans mon quotidien.

* * *

Je viens de terminer le polar de Mechtild Borrmann, Le violoniste, Ed. du Masque, 2014, et, dans la foulée, la petite fiction imaginée par Marc Augé, La Sacrée semaine qui changea le monde, Odile Jacob, 2016. Le livre de Borrmann se lit facilement. Le héros de ce roman est un Stradivarius qui fut donné par Alexandre II, le tsar de toutes les Russies, à un violoniste de génie qui le lèguera à ses enfants dont l'un deviendra un autre violoniste de génie en URSS. Malheureusement, ce violon sera convoité par le méchant professeur qui fera interner arbitrairement son possesseur dans un camp en Sibérie pour pouvoir s'emparer de l'instrument fabuleux. S'ensuit la quête d'un petit fils pour récupérer la vérité sur le bannissement de son grand père, et le violon. 
La fiction de Marc Augé, bien qu'un peu naïve, ne manque pas d'intérêt. Le 1er avril 2018, le pape François déclare urbi et orbi, que Dieu n'existe pas. Après une période d'intense désarroi de toutes les religions monothéistes, le calme, la paix et le bonheur reviennent sur terre grâce aux neurosciences. 

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