jeudi 18 janvier 2018

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J'ai été heureusement surpris avant-hier de retrouver László Kraznahorkai et l'une de ses très longues phrases dans le dernier numéro de la revue Alliage. J'avais lu Guerre et guerre, quand il est sorti, livre qui ne m'avait pas emballé à l'époque. Peut-être n'en avais-je pas bien compris le propos. En tout cas, ici, il s'agissait de courir "plus vite que la terre" dans son mouvement de rotation d'Ouest en Est : "...sachant que je courais désormais dans la bonne direction pour aller plus vite que la Terre, car la Terre est la pensée, pensais-je depuis le tout début, et je voulais aller plus vite que la pensée, distancer la pensée, telle avait été ma cible immédiate..." (p.11).

Par ailleurs, je lis mon quatrième récit d'Eric Vuillard, La Bataille d'Occident (Actes Sud, 2012) où l'auteur évoque avec des détails surprenants l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand et sa femme qui l'accompagnait, l'archiduchesse de Hohenberg, Sophie Chotek avec les conséquences que ce double crime a entraînées pour déclencher la première guerre mondiale. Ce qui est vraiment intéressant chez cet auteur, c'est qu'il prend les histoires de l'Histoire en y faisant vivre des détails qui rendent la vision que l'on pouvait en avoir, totalement différente. Quand on parle de l'assassinat de l'archiduc à Sarajevo, on ne dit rien, on parle de l'événement comme si celui-ci était une pure abstraction, vide de tout contenu, sans rien accrocher des détails qui font de lui quelque chose de réellement compliqué, concret et vivant.
En fait, le récit d'Eric Vuillard traite de toute la guerre 14-18 avec des pages magnifiquement ironiques sur les stratégies, le mouvement des armées, les tranchées, tout y est et travaillé par une écriture à la fois légère et grave car, cette guerre et ses millions de morts, ce n'est pas une blague.

Enfin j'ai lu dans Le Monde les "exploits" japonais en matière d'intelligence artificielle : ils ont réussi à "voir" dans le cerveau —et à transcrire sur support électrobique— la forme que la pensée donne aux choses que les yeux voient. Ils ne disent pas ce qui se passe, quand les yeux voient l'image que le cerveau fabrique quand les yeux voient une grenouille, par exemple.

Re-enfin, j'ai vu le Brésil apparaître dans mes statistiques de lecteurs. Je présume que Sasha a recomencé à lire mon blog ! 

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