samedi 27 janvier 2018

Zweig

Je viens de lire La confusion des sentiments de Stefan Zweig dans la traduction d'Olivier Bournac et Alzir Hella au Livre de Poche. Fred l'avait lu quand il est venu à Luxembourg pour le CEIP et j'ai retrouvé le livre dans la salle commune de l'internat à Sigefroid. Livre passionnant qui parle de l'amour d'un vieux professeur pour cet étudiant qui, plein d'admiration pour l'esprit de son maître, lui redonne l'enthousiasme pour écrire l'ouvrage qu'il n'a jamais pu terminer sur l'Histoire du Théâtre du Globe, celui de Shakespeare.

J'ai trouvé ce passage qui me semble pouvoir s'appliquer à moi-même — qui suis aussi un "vieux professeur"— :

"Enfin il s'approcha de moi, me regarda longuement et ses lèvres tremblèrent plusieurs fois avant de s'entrouvrir légèrement ; puis sortit le douloureux aveu : "Je ne puis pas mener de grands travaux. C'est fini : seule la jeunesse forme des projets aussi hardis. Maintenant je n'ai plus de ténacité. Je suis (pourquoi le cacher ?) devenu un homme au souffle court ; je ne peux pas persévérer longtemps. Autrefois j'avais plus de force ; maintenant elle n'existe plus. Je ne puis que parler : là je suis parfois inspiré, quelque chose m'élève au-dessus de moi-même ; mais travailler, assis, dans le silence, toujours seul, toujours seul, je ne le peux plus." (p.60-61)

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