lundi 21 mai 2018

Johann Knauth


En écho avec ce qu'écrivait Fabien sur la journée d'hier, je voudrais mentionner cette visite du "livre" de la cathédrale de Strasbourg avec Jean-Jacques, un ami d'Irène, qui a passé trente ans de sa vie à déchiffrer les significations secrètes des portails, gargouilles, statues, inscriptions et autres détails qui forment la texture de cet édifice extraordinaire. Nous avons passé toute la matinée et une grande partie de l'après-midi à écouter ce "sage" qui nous a fait traverser l'œuvre au noir. Nous avons vécu ces moments comme une sorte d'initiation aux mystères de la cathédrale, mystères qui n'ont rien à voir avec la divinité ou même avec l'Église, mais qui, manifestement, ont jailli des réseaux de connaissances et des croyances entremêlées qui façonnaient la vie locale des bâtisseurs de cathédrale.  J'ai été très intéressé par l'histoire de Johann Knauth, qui fut le maître d'œuvre de la cathédrale de Strasbourg en 1871 et qui a fait un travail absolument remarquable pour sauver cet édifice en renforçant avec du bèton armé ses assises souterraines. Cet homme génial a été rejeté par ses compatriotes après la défaite allemande de 1918, et rejeté par les Français pour avoir été l'un des notables du Strasbourg germanique entre 1871 et 1918. Il est mort dans la misère. Une plaque apposée en 2014 sur l'un des murs de la poste de la cathédrale, le reconnaît comme le "sauveur de la cathédrale". Sans lui, celle-ci n'existerait plus aujourd'hui.

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