vendredi 17 août 2018

Duras

Quand je n'ai plus rien à lire —en réalité, il y a toujours à lire dans une maison, ce qui fait que le moment tel que je viens de le définir est en fait l'expression d'un sentiment ou d'une impression sans fondements— j'explore les ressources cachées de ma bibliothèque. Là, je suis tombé sur La douleur de Marguerite Duras (NRF, 1985). Je remarque le nom d'une personne sur la première page de garde : Rachel Co. ou Lo., nom qui ne me dit rien. J'ai bien une ex-nièce par alliance qui s'appelle Rachel mais je ne crois pas que c'est d'elle qu'il s'agit. J'ai lu ce livre hier avec beaucoup d'intérêt. Le premier récit témoigne de l'attente de la narratrice (Marguerite Duras, elle-même) juste après la victoire des Alliés en 1944, du retour de son mari, Robert L., interné à Dachau et qui s'était évadé, avait été repris, restait introuvable parmi les rescapés revenus, finalement récupéré à Dachau par D., l'ami de la romancière, dans un état proche de la mort (38 kg)... Il s'agit d'un témoignage authentique, de même que les trois récits suivants, "Monsieur X. dit ici Pierre Rabier", "Albert des Capitales" et "Ter le milicien". Le premier de ces textes parle de la relation très particulière que la narratrice a entretenu à la fin de la guerre avec un Allemand, celui-là même qui avait procédé à l'arrestation de son mari, Robert L et qu'elle dénoncera à ses amis de la Résistance à la libération. Ce qui m'a frappé, c'est la différence de style entre ces quatre récits et les deux suivants qui s'avouent eux-mêmes comme appartenant à la fiction et que j'ai beaucoup moins aimés que les premiers. Comme quoi, quand on écrit à partir d'un vécu authentique, l'écriture est différente de celle qui résulte seulement de l'imagination. 

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