mardi 18 septembre 2018

Transmission

J'ai fini mon roman norvégien hier soir. Un livre très étrange en effet dont le thème est, comme on pouvait l'imaginer, l'aléatoire et la dose d'absurdité qu'il recèle quand on est obligé de l'affronter pour faire sens. 

Ce matin, nous sommes allés sur le chantier et malheureusement, nous n'avons pas pu monter jusqu'au troisième étage. Je n'ai pas encore pu faire de photos de notre nouveau toit. Mais cela ne devrait pas tarder. Les ingénieurs ont des problèmes avec le 1er étage. En effet, l'épicerie du rez-de-chaussée n'a pas l'intention d'interrompre son business. Du coup, comment faire pour reconstruire le 1er étage si on ne peut pas démolir le plancher qui, évidemment, correspond au plafond du magasin ?

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Le dernier numéro des la revue Sciences Humaines contient un dossier sur le thème de la transmission —"Que transmettre aujourd'hui ?— avec des interventions de quatre philosophes contemporains : Edgar Morin (transmettre la lucidité), Marcel Gauchet (transmettre tout à tous), Philippe Meirieu (relier les savoirs aux valeurs) et Jacques Rancière (Transmettre ? Une fiction).

Le site me donne accès à quelques passages de leur réflexion et j'avoue que c'est Jacques Rancière qui me semble le plus juste et le plus radical. Voici un extrait de ce qu'il écrit :

"Reste que, à la vérité, le mot « transmission » est un leurre. Platon déjà se moquait de cet auditeur qui se collait à Socrate pour ne rien perdre de l’enseignement du maître : rien ne passe d’un cerveau dans un autre. Dans ce qu’on appelle transmission, il y a le rapport entre deux exercices ou, pour reprendre les termes de Joseph Jacotot, entre deux aventures intellectuelles. L’aventure intellectuelle de celui ou celle qui occupe la fonction de maître est de provoquer celles et ceux qui lui font face, à répondre, à engager leur propre chemin pour apprendre. Cet effet est crucial pour les individus : au hasard d’une leçon entendue, d’un exercice proposé, ils peuvent y saisir la chance de départs neufs et de trajets inédits sur le terrain du savoir. Ils peuvent y devenir des individus émancipés qui décident de mettre en œuvre cette capacité qui appartient à tous et qu’ils reconnaissent en tous. »

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