jeudi 11 avril 2019

Lapon

J'ai terminé hier le livre d'Olivier Truc, que m'avait recommandé Joëlle, Le dernier Lapon (Métailié, 2012). Non seulement l'intrigue se tient, mais encore ce livre nous fait découvrir la Laponie, à cheval sur plusieurs frontières —Norvège, Suède, Finlande, Russie— et les traditions qui permettent à ce peuple de traverser la modernité sans y laisser trop de plumes. En fait, je me demande ce qu'il en est aujourd'hui : les troupeaux de rennes font-ils encore la transhumance ? Les exploitations minières (Kiruna, par exemple) n'ont-elles pas réussi à défaire les liens sociaux ? Les Samis parlent-ils toujours leur propre langue ? Je crains que la modernité n'ait là encore fait quelques dégâts. 
Ci-contre, une photo d'un tambour sami ancien, comme celui qui se trouve au cœur de l'intrigue policière du roman d'Olivier Truc.

3 commentaires:

  1. Ravie que tu aies aimé Le Dernier Lapon. Il y a toujours les migrations des rennes même si les barrages, les exploitations industrielles et touristiques, entravent constamment les trajets des animaux et des hommes. Les Samis sont liés aux rennes et au nomadisme et ils sont en lutte permanente. Une partie de la Laponie est inscrite au Patrimoine mondial non plus comme paysage naturel comme le voulait l'Etat suédois mais comme paysage habité et créé aussi par les rennes et les samis, ce qui protège au moins en principe par l'avidité des politiques et des industriels est comme partout illimitée. Je mets un lien vers un petit article de Marie Roué, spécialiste des Samis https://fr.unesco.org/courier/2019-1/samis-jokkmokk-au-defi-modernite

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  2. C'est lié aux échanges précédents. Les samis s'organisent au plan international contre l'intégration dans des cadres politiques et économiques qui sont de toutes façons destructeurs pour la Laponie et ses habitants (il y a un manque de savoirs trop important de la part des "experts", et les savoirs autochtones sont absolument liés au milieu, ils ne sont pas transposables en catégories figées) et cherchent à s'organiser dans un cadre nature/culture. Quand nous y étions, à Jokkmokk, il y a deux ans, il y avait un congrès avec des représentants Samis venus de Suède Norvège Finlande Russie et même Ecosse, avec les chiens, les enfants...

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  3. Merci Joëlle pour ces précisions importantes. C'est bien cette généralisation des cadres politiques et économiques de l'Occident qui ruine les communautés autochtones, pas seulement chez les Samis, mais partout ailleurs : en Amérique latine, dans le grand nord du Canada, en Polynésie, en Afrique, etc... Pourtant, ce sont certainement ces communautés qui sont le mieux armées pour survivre à l'effondrement.

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