mardi 20 octobre 2020

Matteotti

 Prénom Giacomo. C’est le nom de ce député socialiste qui, en juin 1924, s’est fait assassiner par les sbires de Mussolini, pour avoir, la veille de son assassinat, énoncer les faits qui démontraient la gestion catastrophique du gouvernement fasciste. Ce sont des pages terribles, les dernières de ce gros volume qui m’a tenu en haleine pendant quelques jours. Je lis ces pages tout en me tenant au courant de ce qui se passe aux États Unis et qui pourrait bien déboucher sur une violence analogue dans la plus grande de nos démocraties. En tout cas, le livre de Scurati est effectivement passionnant et je ne peux m’empêcher d’être impatient de lire la suite (trois volumes de plus en perspective !). Mais cette façon d’aborder l’histoire en reprenant le détail des événements, mois après mois, et parfois jour après jour, même si le style est celui d’une œuvre littéraire, me semble incroyablement juste. On vit ces moments tragiques de l’histoire de l’Italie sans vraiment se rendre compte qu’il s’agit d’une tragédie. On y est. On est pris par cette proximité du quotidien. C’est un livre dont je recommande chaleureusement la lecture en ces temps troublés par les dangers d’une violence qu’il sera difficile de maîtriser si jamais elle se déclenche. 

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