jeudi 30 septembre 2021

Frugalité

 J’ai mangé un œuf à la coque ce matin. À midi, nous avions des invités et j’ai mangé un peu de tzatziki en entrée, et une minuscule portion de spaghettis assaisonnés au pesto  maison d’Isabel, qui est vraiment très bon. Comme dessert, j’ai goûté celui que nous avaient apporté nos invités, un sorte de gâteau aux œufs et à la cannelle qui est une spécialité de l’Alentejo, venue de Goa. Bref je reviens très lentement à une alimentation normale tout en me promettant d’être plus frugal qu’auparavant. 

Parmi nos invités, il y avait Amadeu Lopes Sabino, un écrivain auteur d’une vingtaine de livres, qui m’a offert son dernier roman, Tempo de Fuga, Porto Editora, 2021. C’est, semble-t-il un roman d’espionnage qui a des résonances philosophiques inspirées par les travaux d’Ernst Bloch. Amadeu veut absolument écrire un livre sur mon père. Ce personnage (mon père) le fascine. Je lui ouvrirai volontiers mes archives paternelles si cela peut l’aider.

mercredi 29 septembre 2021

Chapoutier

Ce matin, George Chapoutier nous parlait, dans les chemins de la philosophie sur France Culture, des souris et des rats. Je le signale, parce que, si j’ai bonne souvenance, Chapoutier fut, lors de son passage à Strasbourg dans les années 60, très amoureux de ma belle-sœur de l’époque, Pauline ! Mais il est possible que je me trompe. Cela fait si longtemps. 

Je suis heureux de publier la photo de l’un des buissons fleuris de notre terrasse Est.



mardi 28 septembre 2021

Rupture

 Rupture de jeûne, hier soir vers 22h30, après quatre jours de jeûne sec. Tout allait bien quand je me suis mis à avoir vraiment soif et j’avais un peu mal aux reins. Du coup, je suis allé prendre quelques gorgées de l’eau de coco qu’Isabel m’avait achetée en prévision de cette rupture de jeûne. J’ai continué à prendre quelques gorgées mais sans exagérer et ce matin je n’ai pas encore repris d’aliments solides. Je bois de l’eau, par petites gorgées. Je me suis préparé un bouillon de poulet pour midi. Une tasse bien chaude. Rien de plus.

J’ai appris ce matin que Ludovic Garattini, l’un de ces anciens étudiants que j’ai accueillis pour qu’il puisse faire sa thèse dans de bonnes conditions et sous la direction de Joëlle, va enfin, après quelques dix années d’un travail bourré d’intermittences, soutenir sa thèse de doctorat. J’en suis ravi pour lui et aussi pour sa directrice de thèse qui l’a soutenu pendant si longtemps.

lundi 27 septembre 2021

Quatrième…

 …jour de jeûne sec. Je commence à avoir soif mais ce n’est pas encore une obsession. Les fruits sont ce qu’il y a de plus attirant. Mais, dans le cadre d’un jeûne sec, il faut savoir résister. Les témoignages que l’on peut lire sur internet constituent une aide précieuse pour poursuivre. 

Nous avons enfin reçu le papier de la mairie qui légalise notre occupation de la maison que nous avons restaurée à Lisbonne. Le nom de l’architecte que nous avions choisi et qui a fait tous les plans, n’est même pas mentionné. Il faut dire qu’il nous a abandonnés à la fin des travaux tout comme notre entrepreneur qui nous avait laissé tomber bien avant la fin de ces travaux. 


dimanche 26 septembre 2021

Troisième

 C’est mon troisième jour de jeûne sec et je me sens très bien. Contrairement à de précédentes tentatives, je n’ai pas de maux de tête et je dors très bien, peut-être mieux que d’habitude dans la mesure où ma vessie me laisse plus tranquille. Je salive abondamment ce qui fait que je n’ai pas la bouche sèche. Je me suis levé plus tard que d’habitude également. Ce matin, j’ai eu la surprise de voir Guychou, assis dans son fauteuil roulant, chez lui, devant sa maison, souriant au soleil. Un vrai bonheur !

Évidemment, mes sœurs Françoise et Martine, s’inquiètent un peu. Françoise est très sceptique et j’apprécie son scepticisme mais parfois, si l’on n’est pas informé, on croit des choses qui sont loin d’être vraies. Par exemple, qu’au bout de trois jours sans boire ni manger, on meurt. Je suis la preuve vivante de cette erreur très largement partagée. Je n’ai aucune envie de mourir. 

samedi 25 septembre 2021

Tournesols

 C’est sans doute grâce à mon jeûne sec mais je me sens beaucoup mieux maintenant. Comme je crois l’avoir évoqué il y a quelques jours, nous avons acheté deux pieds de tournesol dans un magasin bio. L’un de ces tournesols a fait rapidement long feu : il a pourri sur pied, non sans nous offrir une jolie fleur. L’autre, qui payait moins de mine au départ, a magnifiquement fleuri et maintenant, il produit des boutons de fleurs tout au long du bout de sa tige. J’en ai compté 6. Je me demande s’ils vont continuer à fleurir aussi bien que le premier. J’ai pris une photo



Panne ?

 J’ai failli déclarer ce blog en panne. Je n’avais plus envie de continuer de raconter des histoires qui n’ont pas véritablement de sens, des histoires du quotidien, d’un quotidien malmené par l’ennui et la répétition. Toujours est-il que jeudi soir, j’ai entamé un jeûne sec qui se poursuit actuellement. Ce qu’il ne faut pas faire pour briser les routines !

jeudi 23 septembre 2021

Merkel

À la veille du départ d’Angela Merkel, Courrier international publie un long article sur la carrière de cet « homme » politique très particulier. L’article est traduit du portrait publié dans Die Zeit, le 25 août dernier sous la plume de Bernd Ulrich, « Angela, vous êtes quelqu’un de bien ». L’auteur de cet article ne cache pas son admiration pour celle qu’il considère avant tout comme une « bonne personne » par quoi il faut entendre une personne qui n’a pas été corrompue par le pouvoir. C’est tout-à-fait exceptionnel, selon l’auteur et j’aurais tendance à le suivre sur ce point. 

mercredi 22 septembre 2021

Muriel

Je viens de lire Plateau de Franck Bouysse (Livre de Poche, 2016). Un roman policier qui se passe sur le plateau de Millevaches, sans policiers, d’ailleurs. C’est une histoire un peu particulière qui se déroule dans une campagne rude et mystérieuse quant aux rapports entre les hommes qu’elle fomente. L’écriture est belle mais je ne suis quand même pas convaincu. 

 Gabriela et son fils Vincent sont partis hier. Avant de partir, Vincent m’a demandé conseil sur les livres qui pourraient lui redonner le goût de la lecture. Il m’avait dit qu’il aimait assez les romans policiers. Je lui ai prêté un Simenon et un Wagner, l’auteur dont j’ai parlé récemment et qui situe les histoires qu’il raconte en Finlande. On verra si cette incitation à la lecture pourra être considérée comme efficace. Dans quelques jours, évidemment.

Nous recevons aujourd’hui Muriel, la fille de Jacqueline, ma chère cousine d’Ottignies, la fille du frère de mon père. 

J’ai découpé le Reishi que j’avais ramassé dans une forêt à proximité de la Quinta dos Girassois à Ferreira do Zezere, et je l’ai transformé en poudre dans mon ancien moulin à café. J’ai obtenu une espèce de mousse ultra légère, au goût très amer. Il est conseillé de l’ingérer avec du café justement. C’est ce que j’ai fait et cela n’a fait que souligner un peu plus la légère amertume de mon expresso sans sucre. 


mardi 21 septembre 2021

Zbyszek

 Il y a quatre ans déjà, dans la nuit du 18 au 19 septembre 2017, notre grand ami philosophe Zbyszek est mort à l’Hôpital Santa Maria. Je pense bien souvent à lui et à ce poème magnifique que nous avons lu sur sa tombe, le 22 septembre, quand nous l’avons accompagné au cimetière avec pour arrière fond musical la musique « Litania » interprètée par Stanko. Le poème était celui de Wislawa Szymborska, « Conversation avec la pierre » :

Je frappe à la porte de la pierre // « C’est moi, laisse-moi entrer // je viens te voir, te visiter // sentir ton souffle » //

 « Va-t-en, dit la pierre // je suis fermée à clé. // Même brisée en morceaux // nous resterons toujours fermés, // même réduite en sable // nous ne laisserons entrer personne. » // 

Je frappe à la porte de la pierre // « C’est moi, laisse-moi entrer. // Je viens par simple curiosité // et la vie est l’unique occasion. // Je voudrais seulement me promener dans ton palais // avant d’aller visiter la feuille et la goutte d’eau. // Je n’ai pas beaucoup de temps // car je n’ai qu’une vie. //

— Je suis faite de pierre, dit la pierre. // Je dois rester sérieuse. Va-t-en, // tu vois bien que je n’ai pas les muscles du rire. //

Je frappe à la porte de la pierre // — C’est moi, laisse-moi entrer. // On dit qu’il y a chez toi des grandes salles vides // majestueuses et sans bruit de pas // que personne n’a jamais vues. // Avoue que tu ne les connais pas toi-même. //

— De grandes salles vides c’est vrai // mais il n’y a pas de place, dit la pierre // Belles, peut-être // mais pas d’une beauté perceptible à tes sens. //Tu peux me savoir, mais jamais me connaître. // Tu me vois en apparence mais pas dans mon essence // Je frappe à la porte de la pierre // — C’est moi, laisse-moi entrer. Je te promets de ne pas m’éterniser chez toi // ni prendre refuge // Je ne suis pas malheureuse et j’ai un domicile. // Et puis le monde vaut la peine qu’on y retourne. // J’entrerai chez toi et ressortirai les mains vides // sans toucher à rien. // 

Comme preuve de ma visite // j’écrirai seulement quelques mots // et d’ailleurs personne ne me croira. //

— Tu n’entreras pas, dit la pierre. // Tu n’as pas le sens du partage // et aucun autre sens ne peut le remplacer // pas même la clairvoyance de l’au-delà // Tu n’entreras pas, // tu ne connais pas le partage // tu n’en as qu’une image lointaine. //

Je frappe à la porte de la pierre // — C’est moi, laisse-moi entrer. // Je ne peux pas attendre deux mille siècles // pour venir chez toi. //

Si tu ne me crois pas, dit la pierre // demande à la feuille, elle te dira la même chose, // et la goutte d’eau te dira comme la feuille. // Tu peux même demander à un cheveu de ta tête, si tu veux. // Tu me fais rire, tiens. D’un immense éclat de rire // comme si j’avais appris à rire. //

Je frappe à la porte de la pierre // — C’est moi, laisse-moi entrer. //

—  Je n’ai pas de porte, dit la pierre.




lundi 20 septembre 2021

Enfin…

 Je viens de recevoir un coup de fil d’Isabel (qui est actuellement chez sa sœur dans le Nord) qui m’annonce que la mairie nous a enfin enregistré comme habitant légitimement là où nous habitons depuis environ deux ans. Nous avons un numéro. C’est comme une nouvelle naissance. Nous sommes reconnus comme existant en effet là où nous existons. 

Ce matin, France-Culture nous a parlé d’Eric Zemmour par la voix de Gérard Noiriel, un historien de Nancy, auteur de l’ouvrage Le venin dans la plume, publié à La Découverte, livre qui retrace les carrières de ces deux pamphlétaires très particuliers que furent Édouard Dumont dans les années 1880 et Éric Zemmour aujourd’hui. Après avoir écouté Gérard Noiriel sur France-Culture et après avoir lu l’avant-propos de l’historien, j’ai très envie de lire la suite. Zemmour est quelqu’un d’absolument détestable, à la pensée nourrie de slogans faciles et d’une démagogie impardonnable.

dimanche 19 septembre 2021

Voilà…


 …le poupon vomissant ! C’est un peu tiré par les cheveux, je sais, mais c’est ce que je vois depuis longtemps dans le carrelage de ma salle de bains. Il est vu de trois quarts et a le regard tourné vers la gauche. Mais il y a beaucoup d’autres formes à reconnaître dans ce chaos.

samedi 18 septembre 2021

Veto

Je suis chez le vétérinaire pour Zuky. Depuis quelque temps, il n’avait pas l’air bien du tout. Il est très maigre et boîte légèrement.  Nous sommes dans la salle d’attente et il y a un gros chien avant nous. 

Hier soir nous sommes allés à un concert. Notre amie Véra a interprété au piano des œuvres de Satie , Beethoven, Bach, Mozart, etc. Ce qu’il y avait de spécial, c’est qu’elle se faisait accompagner par des percussions qui soulignaient le rythme des morceaux avec beaucoup d’élégance et de délicatesse. Ils étaient deux percussionnistes, dont l’un disposait d’instruments très spéciaux, dont un adufe, une sorte de tambourin carré traditionnel mauresque qui produit des sons très agréables à entendre et qui est pratiqué au Portugal et en Galice. J’ai bien apprécié ce concert que j’ai cependant trouvé un peu long.


vendredi 17 septembre 2021

Rorschach

 Ma sœur Françoise, à qui j’ai téléphoné ce matin, m’a dit : « Alors ? Il n’y a pas de blog aujourd’hui ? » (Elle lit toujours le matin le blog que j’ai écrit la veille.) Et pourtant, hier, j’y ai pensé à plusieurs reprises mais j’ai commencé à ranger mon bureau et cela m’a pris un peu de temps. Je voulais même parler de quelque chose de précis : le carrelage de notre salle de bains, que je contemple assez souvent, la nuit, quand ma vessie exige qu’on s’occupe d’elle. J’ai fait une photo qui donne une idée de ce monde étrange. Comme on le voit, ce carrelage présente un motif abstrait : des taches, apparemment sans signification, un peu comme une sorte de Rorschach en grand.



 Or, à force de contempler le sol de ma salle de bains, je me vois en train de reconnaître de multiples visages, certains grimaçants, d’autres, sérieux, un enfant en train de vomir, le dos d’une femme, etc. Je sais évidemment que c’est mon cerveau qui cherche des formes dans l’informe. Mais c’est étonnant de voir à quel point cela fonctionne. Merci Rorschach ! Je me demande si certains de mes lecteurs vont voir ces visages. Je serais curieux de savoir si leur cerveau fonctionne un peu comme le mien ! J’ai pris ce bout de salle de bains parce que, précisément, on peut y distinguer les traits d’un enfant en train de vomir. Le voyez-vous ?


mercredi 15 septembre 2021

Lectures

 Hier, j’ai lu le polar d’Hervé Le Corre, Du sable dans la bouche (Rivages/noir, 2016) qui raconte les turbulences d’un groupe de terroristes basques en pleine action. Pas mal. Aujourd’hui, je viens de finir un roman de Georges Siméon, L’escalier de fer, qui décrit, du point de vue du mari, la vie d’un couple pétri par les habitudes de la vie commune, les non-dits qui se devinent à travers des signes quasi-imperceptibles, la peur de l’autre, la peur de la trahison, l’angoisse tout simplement, liée à cette intimité irremplaçable avec l’autre qui reste, malgré tout, un inconnu, une inconnue…

mardi 14 septembre 2021

Évaluation

Le ciel est gris. De gros nuages y labourent nos âmes. Il fait plus frais. La pluie de la nuit n’a quand même pas réussi à mouiller deux de nos chats, réfugiés sous la table pour se protéger. 

J’ai un article à évaluer pour une revue canadienne. Normalement, ce genre de travail est protégé par l’anonymat aussi bien de l’auteur de l’article que de l’évaluateur, mais j’ai reconnu celui qui a écrit cet article, évidemment. Par le sujet qu’il a traité et par la manière dont il le traite. J’aurai pas mal de choses à dire sur ce travail, très certainement.

J’ai pensé à Sasha ce matin en écoutant « Les chemins de la philosophie » sur France Culture, l’émission qui est animée depuis la rentrée par Géraldine Mosna-Savoye. Pendant toute cette semaine nous aurons des réflexions sur le feu. 


lundi 13 septembre 2021

Bouquet

 Je déguste l’écriture de Samuel Beckett. Quelques pages, le soir, avant de m’endormir. En plus, le livre me tient « par les couilles » oserais-je dire, parce qu’il parle de la mort, d’une mort qui vient, à travers des broussailles de souvenirs. Un livre très actuel.

Hier soir, j’ai vu Le Cercle rouge, de Jean-Pierre Melville avec une rétrospective de la carrière de ce réalisateur solitaire et hors-norme, qui a pas mal contribué à la construction du mythe « Belmondo ». Un homme étonnant. 

Charlotte nous a envoyé une photo des premiers bouquets qu’elle a réalisés dans sa nouvelle école. Elle a obtenu un 17/20 pour cette œuvre !



dimanche 12 septembre 2021

Juliana

 Hier à midi, nous avons organisé un brunch pour Juliana et ses étudiantes en diététique. Qui est Juliana ? C’est l’une de mes anciennes doctorants de Paris 7 qui a écrit une thèse sous ma direction sur une comparaison entre le traitement médiatique du lait maternel en France et au Brésil. Ce fut un long parcours qui a finalement abouti au bout de six ans. Venue des sciences naturelles, il a fallu qu’elle s’initie à la littérature en sciences humaines et qu’elle lise Bourdieu, Latour et quelques autres, ce qui n’a pas toujours été facile. Jusqu’à très récemment, elle sollicitait mes compétences sur la vulgarisation scientifique pour la seconder dans les cours intensifs qu’elle organisait à Porto pour des étudiantes brésiliennes. Isabel a préparé un brunch magnifique sur la terrasse avec rien que des produits et du vin portugais. Ce fut un bon moment de plaisir à la fois social, culturel et gastronomique ! 


 
Et, hier encore, nous avons accueilli Gabriella, la cousine d’Isabel, avec son fils Vincent, qui vont occuper la chambre de Charlotte pendant une semaine.

Enfin, le soir, j’ai pu voir les deux documentaires d’Arte, l’un sur Kepler —intéressant et instructif, bien que pas assez détaillé sur le plan strictement scientifique —, l’autre sur Galilée, avec encore moins de détails sur l’histoire de ses découvertes en astronomie.

samedi 11 septembre 2021

Courbe


Hier, à midi, nous sommes allés déjeuner chez Pedro et Lucia dans leur magnifique petit jardin plein de magnificence verte avec notamment un arbre dont l’une des branches trace une très belle courbe horizontale qui m’a fait penser à celle que nous avions dans notre jardin de la rue Gœthe et que notre voisin du deuxième étage, correspondant assez bien au stéréotype de l’allemand amoureux de l’ordre et de la régularité, muni d’une scie, avait coupée près du tronc, ce qui nous a privé de cette croissance un peu fantaisiste d’un arbre déviant. 

vendredi 10 septembre 2021

Français

 J’ai donné hier mon premier cours de français. Mon élève s’appelle Nathan. Il a trente ans et est né à Sao Paulo. Il est brésilien. C’est un artiste qui veut apprendre notre langue pour pouvoir aller à Paris et vivre sa vie d’artiste (performer) dans cette ville qui fait bon accueil aux gens qui sont comme lui. Je le verrai deux fois par semaine. 

Sur France Culture, pour le moment, nous n’avons droit qu’aux commentaires commémoratifs du 11 septembre, les héros, les méchants djihadistes, et surtout : les victimes. Elles sont déjà très présentes dans le discours public depuis l’ouverture du procès lié à l’attentat du Bataclan. Nous vivons dans un monde de victimes, les victimes de toutes sortes de violence. Malheureusement, on parle peu des victimes invisibles, celles qui souffrent quotidiennement de l’accroissement des inégalités, de la violence liée au système capitaliste, aveugle à tout ce qui ne relève pas d’une logique de profit. 

mercredi 8 septembre 2021

Irène

Sur le chemin de retour de l’hôpital, nous nous sommes arrêtés à la Nouvelle Librairie Française où j’ai acheté Lune de glace, du même auteur allemand —Jan Costin Wagner— que Le Silence dont j’ai parlé hier. Je viens de le terminer et je n’ai pas été déçu. C’est un excellent polar, dont l’action se passe en Finlande à nouveau, dans une atmosphère de glace et de neige extrêmement prenante. Petit interlude au milieu de ma lecture de Samuel Beckett. 

C’était l’anniversaire d’Irène aujourd’hui et j’ai bien apprécié les photos que m’a envoyées Célia. Ce matin, quand je lui ai téléphoné, Irène croyait avoir atteint les 79 ans. Elle s’était trompée et semblait très heureuse de rajeunir d’un an. 

mardi 7 septembre 2021

Vide

 Ce matin, à 7 heures, j’ai téléphoné à Charlotte pour la réveiller mais, quand je l’ai eue au téléphone, elle m’a dit qu’elle s’était déjà réveillée. Il faudra que je lui demande si je dois l’appeler demain encore une fois. 

L’écriture de Samuel Beckett est fantastique. Pendant ma lecture, je pense souvent à Zbyscek, mon ami qui est mort il y a bientôt quatre ans. Zbyscek était un grand admirateur de Beckett. Il m’en parlait souvent.

Je me sens un peu vide aujourd’hui. En fin d’après-midi, j’irai à l’hôpital pour mon traitement. Ce sera l’avant-dernière fois.

lundi 6 septembre 2021

Finlande

 Autant le polar de Miranda m’a déçu, autant j’ai été heureusement surpris par celui de Jan Costin Wagner, Le Silence (Babel noir, 2009, pour la traduction de l’allemand par Marie-Claude Auger), une histoire qui se déroule en Finlande, ce pays où l’on parle peu, où les regards et les attitudes sont déterminantes pour donner au tissu de la vie ses motifs les plus pertinents. Bref un roman excellent, bien écrit, et qui réussit superbement à vous connecter aux mœurs de cet étrange pays. J’ai très envie de lire ses autres livres, Lune de glace, et L’Hiver des lions. En attendant, je me suis mis à lire, de Samuel Beckett, Malone meurt, (Ed de Minuit, 1951/2004). 

dimanche 5 septembre 2021

França

 J’ai enfin terminé le polar de Miguel Miranda. C’est un un roman de 400 pages qui vous fait regretter de l’avoir commencé. D’habitude, je n’ai aucun mal à abandonner les livres que je ne trouve pas très bons, mais cette fois-ci, peut-être parce qu’il s’agissait de la ville de Porto, j’ai tenu à aller jusqu’au bout. Le détective qui mène l’enquête, contrairement à la plupart des détectives privés de fiction —qui sont souvent d’anciens flics ratés, presque toujours alcooliques et déprimés, fréquemment en situation d’échec et se faisant cogner et abuser soit par leurs propres clients soit par les malfrats qu’ils tentent de piéger— ce détective donc, qui s’appelle França, se dit le meilleur du monde, vante ses propres mérites —dont cette intuition géniale qui le dispense de se fourvoyer dans des impasses— se fait payer des honoraires mirobolants, séduit la plupart des femmes qu’il rencontre, bref, est tellement infatué de lui-même que cela en devient gênant. Est-ce que cet écart par rapport aux normes implicites du polar, rend celui-ci plus intéressant ? Non, pas du tout. Le lecteur ne peut qu’être énervé par les vantardises et la prétention de ce détective si imbu de ses propres qualités.

Hier soir, Isabel me dit : « Comment ? Tu n’as pas écrit ton blog aujourd’hui ? — Eh non ! Cela m’arrive de temps en temps. » Elle était manifestement frustrée de ne pas avoir sa petite dose quotidienne de lecture. Il doit y avoir quelque chose d’addictif dans ce blog. C’est ce que me disait L., il n’y a pas très longtemps. 

Avant-hier j’ai acheté deux tournesols en pot qui fleurissent magnifiquement sur notre terrasse Est.

vendredi 3 septembre 2021

88542

 Ceci est le code postal que j’ai inventé lors d’une réponse à une enquête américaine proposée par les Démocrates. Ce code me situe à El Paso. J’ai déjà évoqué cette appartenance virtuelle au parti de Joe Biden. Depuis deux ou trois jours, je reçois beaucoup d’e-mails qui me proposent non seulement une interview mais également de devenir membre d’un comité de 10 membres du parti destiné à présider aux stratégies des démocrates à El Paso. Voici l’un des nombreux messages que j’ai reçu :

« Since  you’ re a top El Paso Democrats, you’ve been selected to participate in our Infrastructure Assessment. We’ve  only selected 10 El Paso Democrats, so please respond ASAP to inform our strategy  for Texas. » Écrit en rouge et souligné !

C’est assez drôle. Bien entendu, ils me demandent chaque fois une contribution financière d’au minimu 5 dollars pour contribuer au succès des Démocrates à toutes les élections qui auront lieu dans un avenir proche ! Ils doivent me considérer comme extrêmement radin ! 

Le polar que je lis et dont j’ai parlé hier me déçoit un peu. L’écriture est agréable mais l’imagination convoque tous les poncifs de notre époque troublée : les terroristes, le pape François, les banlieues pleines de gitans qui se font la guerre, la disparition d’un espion allemand depuis la dernière guerre, les menaces qui pèsent sur la vie  de la maîtresse d’un oligarque russe, etc. Ça en fait un peu trop. 

jeudi 2 septembre 2021

Guy

 Je viens de voir sa photo s’afficher sur mon écran. Il a l’air en forme avec ce regard malicieux qui nous le fait tant aimer. On dirait qu’il vient de nous faire une blague. C’est merveilleux de le voir ainsi, assis presqu’au soleil, sur le pas de la porte de sa maison peut-être. Quel bonheur ! 

Actuellement je lis un polar écrit par un auteur portugais, Miguel Miranda. Cela se passe à Porto. Et je trouve intéressant de visiter cette ville en se mettant à la poursuite des méchants grâce au détective privé, « le meilleur du monde » dit-il de lui-même dans le roman ! 

J’apprends cependant une triste nouvelle : la mort de ce magnifique musicien grec, Mikis Theodorakis. Les Grecs sont en deuil. 

mercredi 1 septembre 2021

Marche

 Pendant la nuit, chaque fois que je me suis réveillé, j’avais l’impression d’avoir deux jambes de bois. Mes muscles étaient très durs. Au réveil, cependant, après avoir réveillé Charlotte par téléphone à 7 heures, je me suis senti étonnamment bien. J’ai monté les escaliers sans problèmes. Je m’attendais à de vilaines courbatures. Et bien, non… Je sens effectivement que mon corps a produit un effort conséquent mais il n’a pas l’air d’en souffrir. L’exercice est à prolonger comme me le conseille ma fille Célia. 

J’entend les chats remuer derrière le bloc cuisine. Je vais voir et je trouve Gaston et Maïs en train de jouer avec un petit oiseau mort. Je pense que c’est Maïs qui a réussi à l’attraper. Je suis triste pour l’oiseau mais aussi content de savoir que ce sont de vrais « chats sachant chasser sans chaussettes », encore que Gaston a bien des chaussettes blanches comme son père et… comme moi, en été !