lundi 8 novembre 2021

Anarchie

Je viens d’écouter les « chemins de la philosophie » sur France-Culture, une émission consacrée à l’anarchie/anarchisme et qui nous a permis d’entendre Catherine Malabou dont le dernier livre porte précisément sur ce thème. L’ordre sans le pouvoir, le social sans domination, la coopération et l’entraide (Élysée Reclus) plutôt que la concurrence et la compétition, l’auto-organisation locale plutôt qu’un gouvernement central, la commune plutôt que l’État, telles sont les promesses de l’anarchisme, promesses qui ne pourraient être tenues qu’à la condition que l’on s’y mette tous, ensemble, sans exclure qui que ce soit. Serait-ce possible ? Comment se débarrasser de nos habitudes de dominants/dominés ? Nous croyons que le pouvoir est une nécessité parce que sans lui, ce serait la lutte de tous contre tous, comme le prétendait Hobbes, la loi de la « jungle »… Mais de quelle « jungle », de quelle « nature » parlons-nous ? Où avons-nous cherché la croyance selon laquelle il n’y aurait pas d’ordre dans la nature alors que c’est tout le contraire. L’interdépendance universelle des éléments de la nature, leur coordination spontanée pour faire en sorte que la vie puisse exister, tout devrait nous convaincre que la nature est bien ordonnée et que l’anarchie en serait l’expression humaine par excellence. David Graeber, avec son dernier livre posthume, pourrait sans doute nous aider à changer nos idées sur ces questions.

Hier, j’ai lu le dernier roman de Patrick Modiano, Chevreuse (NRF, 2021) où l’on retrouve cette belle capacité que l’auteur a de faire s’entrechoquer des noms propres de personnes et de lieux pour faire vivre la mémoire, la montrer à l’œuvre pour rendre compte d’un temps qui n’a plus rien de linéaire, d’un temps décousu dont le texte reprend les trames diverses pour y retrouver des motifs cachés.

1 commentaire:

  1. nous? 'The species may have come into the world by chance, but it can set goals for its future development. In reality, however, they will be the goals of particular human groups. Rather than humankind acting as a single agent, some human beings will appoint themselves as humankind’s representatives. This group will then identify its values with those of humankind. Almost inevitably, human beings who do not accept these values will be regarded as less than fully human.'

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