samedi 30 avril 2022

Contraforte


 Hier soir, ont commencé les séminaires de psychanalyse "Contraforte" avec l'intervention de Fabien Fajnwaks, psychanalyste argentin, devant une quinzaine de psychanlystes portugais/brésiliens, chez nous au 131 de la Calçada de Santana. Je n'ai pas assisté à la présentation de Fabien Fajnwaks mais j'ai pu parler un peu avec lui, en français, au moment de l'apéritif et j'ai trouvé cet homme très remarquable parce que vraiment attentif à son interlocuteur. J'espère qu'il reviendra.

Il y eut auparavant un excellent dîner que j'ai partagé avec les psys. Ensuite je suis allé dans mon bureau avec les chats, puis au lit avec un cachet de Metamizol, pour pouvoir dormir plus sereinement. J'ai quand même dû me lever toutes les heures, réveillé par des urgences urinaires fort désagréables.

vendredi 29 avril 2022

Dilemme

J'ai passé une nuit relativement calme. J'avais pris un cachet de Métamizol qui a diminué la fréquence de mes réveils. En fait, je ne suis allé au lit que vers 2h00 du matin aorès avoir vu le film sur Noureev. Ce film m'a fait réfléchir à la différence des valeurs qui caractérise l'organisation idéologique du monde aujourd'hui. Côté occidental, nous défendons la liberté des êtres humains en tant qu'individus. C'est, selon ces valeurs, notre bien le plus précieux. C'est la raison pour laquelle Noureev choist l'Occident plutôt que de retourner en URSS où l'individu est contraint par des règles soi-disant établies pour défendre le bien-être des communautés. Le dilemme semble être : préserver la liberté de l'individu ou bien préserver le bien-être de la société dans son ensemble, quitte à sacrifier l'individu. Cette dernière approche pose problème car qu'est-ce que le bien-être social ? Comment et par qui est-il défini ? Et pour qui ? Le bien-être social ne peut pas faire l'objet d'une définition hors contexte ou hors histoire. C'est sans doute ce que le marxisme a cherché à faire, pourtant, en transformant le mouvement de l'histoire en quelque chose qu'il appelle la lutte des classes. Car autant il est hasardeux de vouloir définir le bien-être social (avec le PIB par exemple !), autant il est aisé de constater un "mal-être social" c'est-à-dire un mal-être qui peut affecter la vie des individus et dont l'origine peut bien être la société... (à suivre)

jeudi 28 avril 2022

Bus

 C'est décidément un blog en pointillé pour le moment. Cette nuit j'ai fait un rêve qui me revient aisément avec beaucoup de détails. Je devais prendre un bus. L'arrêt, bizarrement, se trouvait dans l'un des sous-sols de mon propre appartement. Je descends et j'emprunte de longs couloirs qui me font arriver à la station de départ du bus. Le prochain devait partir dans douze minutes. Je commence à attendre. Au bout de 4 minutes, je me dis que j'ai encore le temps de remonter ches moi pour faire pipi. J'y vais en marchant vite. Je suis suivi. Au bout d'un moment j'arrive à une porte verrouillée. Celui qui me suit me rattrape devant la porte et je sens qu'il glisse sa main dans mon entre-jambe. Je n'aime pas ça et je fouille fébrilement dans mes poches pour retrouver la clé que je retrouve enfin. Je la glisse dans la serrure. C'est une lourde porte moitié en fer, moitié en verre épais. J'ouvre avec cette drôle de clé qui s'emboîte parfaitement dans le trou de serrure. Quand j'ouvre, mon suiveur veut entrer avec moi. Je réussis à le repousser avec difficulté. Il est coincé dans l'ouverture mais je pousse la porte et il est obligé d'abandonner la poursuite. Je fonce chez moi pour revenir très vite prendre mon bus. Malheureusement, les 8 minutes qui me restaient avant le départ ont passé et je vois que la prochain bus est attendu dans 12 minutes à nouveau. Bon ! il me faudra attendre plus longtemps. Ce n'est pas grave. 

Ma santé n'est pas brillante et j'ai appris par ma sœur Françoise que mon frère aîné venait d'être hospitalisé avec un cancer du larynx. Le prognostique vital n'est pas engagé, semble-t-il. je crois qu'une opération est prévue pour mardi. Il faut s'assurer qu'il n'y a pas de métastases. 

lundi 25 avril 2022

25 avril

Isabel a organisé une grande fête pour célébrer comme il se doit, avec des œillets notamment, les 48 ans de la révolution portugaise. Une cinquantaine de personnes ont répondu à l'appel. Nous étions censés admirer le traditionnel feu d'artifice. Or, il y a un an environ, les élections municipales ont propulsé un mec de droite à la tête de la ville. À minuit, nous nous sommes tous précipités sur la terrasse pour admirer le spectacle. Malheureusement, de spectacle, il n'y en eut point. Quelques éclairs de lumière au delà du Tage dans des communes situées à gauche. Comme me l'ont confirmé les amis de la soirée, la municipalité de Lisbonne, située à droite, refuse de célébrer la révolution des œillets. C'est comme si une ville française située à droite, refusait d'organiser le feu d'artifice du 14 juillet. J'ai trouvé ça incroyablement mesquin. 

Isabel a passé une nuit blanche il y a deux jours. Elle accompagnait l'une de ses amies qui a donné le jour à un petit garçon magnifique. Mais cela n'a pas été facile. La péridurale n'a pas fonctionné correctement ce qui fait que cette jeune mère a beaucoup souffert. 

Ma santé laisse toujours à désirer. Je ne me sens pas bien. Et j'ai l'impression que cela va durer, cet état de déprime somnolente qui m'empêche de prendre plaisir à être. À la soirée d'hier, je n'avais guère d'entrain. Les gens venait me dire gentiment bonjour mais ils ne s'attardaient pas en ma compagnie, sans doute un peu trop silencieuse.

vendredi 22 avril 2022

Lacan

 Dans le paquet envoyé à Isabel par son amie Sylivie, il y avait un instrument culinaire destiné à la fabrication des spaetzele —que l'on ne trouve pas au Portugal— et, en plus, deux petits livres graphiques sur la psychanalyse dont l'un est une introduction à l'œuvre de Lacan. Ce sont de petits guides écrits en anglais et illustrés. Je me suis plongé dans le livre sur Lacan, écrit par Darian Leader et Judy Groves.  Cela m'a replongé dans les études que j'ai faites à la fin des années 60 et au début des années 70 sur la psychanalyse en lisant Freud, Lacan, Safouan, Leclerc, Roustang, Allouche et bien d'autres auteurs plus ou moins proches des enseignements de Lacan. 

jeudi 21 avril 2022

Patience

Mes progrès sont très lents. Ils sont là, certes, mais j'ai du mal à voir quand je pourrai me dire complètement rétabli. La nuit dernière je ne me suis levé que 3 fois. La nuit d'avant, c'était toutes les vingt minutes que je devais me lever pour aller pisser trois gouttes. Et chaque fois que je me remettais au lit, je me rendormais et faisais un rêve. Mais cette sorte de nuit est très fatigante et, pendant la journée, ma tête tombe sur ma poitrine et je me mets à somnoler.  J'ai du mal à m'occuper d'autre chose que de ce corps qui trahit ma confiance.  J'ai bientôt fini mon traitement aux antibiotiques. J'espère que cette fois-ci, cela marchera et que mes fonctions habituelles seront rétablies. 

mardi 19 avril 2022

Escherichia


Je continue d'essayer de surmonter les conséquences de mes opérations du 21 mars et du 7 avril. Ce n'est pas évident et je suis obligé de me bourrer d'antibiotiques pour arrêter mon infection urinaire à l'Escherichia coli. Je vais devoir reporter mon voyage à Luxembourg car je ne me sens pas suffisamment en forme pour affronter le voyage que je projetais. J'en suis désolé, non seulement pour mes amis de Luxembourg, mais aussi pour les gens de ma famille qui m'attendaient à Strasbourg. Le chirurgien m'avait présenté l'opération comme absolument nécessaire et relativement anodine, ce qui n'a pas été le cas. Nécessaire, sans doute. J'attends encore les résultats de la biopsie de ce qu'ils ont enlevé. Mais le coût psychologique de ces opérations est plus grand que je ne le pensais. 

lundi 18 avril 2022

Écologisation

Le programme de Marine Le Pen fait frémir. Et, comme me le disait très justement Isabel ce matin, "s'opposer en s'abstenant c'est s'abstenir de s'opposer". Autrement dit le vote Macron s'impose. Ce n'est certes pas de gaieté de cœur. La situation actuelle, très dangereuse en raison de la volonté de Macron d'affronter à nouveau Le Pen pour être élu, résulte de calculs politiciens douteux. Les choses auraient été tellement différentes si Mélenchon avait réussi à atteindre le deuxième tour. Au moins, on aurait eu droit à des débats de fonds un peu plus subtils que ceux que l'on va nous servir à la télé. Bon, essayons de rester optimiste. Macron nous prépare une mandature écologique et sociale. Cette écologisation en dernière minute de Macron nous rend un peu sceptique mais il vaut mieux y croire pour pouvoir voter pour lui. La certitude d'un désastre avec Le Pen contribue quelque peu à nous donner la foi.

dimanche 17 avril 2022

Rêver

J'ai fait deux rêves intéressants cette nuit.  Le premier était fort étrange. J'étais dans une voiture, une marque américaine du type de celles que l'on peut voir dans les films de Clint Eastwood. Je suis dans cette voiture qui, à un moment donné s'arrête. On vérifie ce qu'il y a dans le coffre et l'on découvre, sous des couvertures, un enfant mort. Je suis ensuite dans une autre voiture de même marque américaine (Dodge, Plymouth ou Chrisler...) , et quand on ouvre son coffre, on y voit, cachés, des livres dans la même position que l'enfant mort du coffre de la première voiture.

Dans le deuxième rêve, je vois mon fils, Fabien, tout jeune et qui me dit fièrement qu'il pèse 66 kgs. Il est mince et très beau. 

Aujourd'hui, Isabel a fait un repas de Pâques pour 11 personnes. Elle a cuisiné un excellent cabri. 

Ma santé s'améliore très progressivement. Je suis de nouveau sous antibiotiques en raison d'une infection urinaire qui me fait parfois passer de sales moments.  Je ne sais pas si je pourrai me rendre à Luxembourg le 25 comme prévu. Il faudrait que je me rétablisse très vite si je voulais respecter cet engagement. Je pense beaucoup à la mort de mon ami Jean-Paul Fitoussi.

vendredi 15 avril 2022

Fitoussi


 Je viens d'apprendre la mort, à 79 ans, de Jean-Paul Fitoussi, mon collègue à Strasbourg, qui m'avait accueilli très chaleureusement à mon retour de York, à l'université Louis Pasteur, en me chargeant des enseignements de philosophie des sciences, assurés auparavant par Bernard-Henri Lévy, le champion toutes catégories des entartés de Noël Godin. Jean-Paul a également été mon directeur de thèse sur le thème "écriture, monnaie et connaissance", thèse que j'ai soutenue en 1984. C'était quelqu'un de très chaleureux et vivant. Il était souvent ironique dans sa façon de vous répondre, d'une ironie jamais méchante ou arrogante. 

jeudi 14 avril 2022

Silence

La nuit dernière a été exécrable. Je n'ai pu m'endormir qu'à 5h. Pour me réveiller à nouveau deux heures plus tard. Bref, une nuit parmi d'autres sans doute et qui, comme le disait Shkespeare, trouve à la fin le jour,  bien que ce jour m'a trouvé moins disponible que d'habitude. Pendant mon insomnie, je tissais des alexandrins sur ma vie quotidienne, l'état de mon corps, mes difficultés de mouvement... puis, s'est imposée à moi, une expression qui est revenue hanter mes associations d'idées jusqu'au réveil : "Quand il y aura le grand silence, le grand, grand silence, celui de la montagne à peine visible dans la brume, le silence des images comme des feuilles mortes, le silence des corps et du vivant..." Etc., etc. 


mercredi 13 avril 2022

Ouf

 Je suis allé au Centre de santé ce matin et une infirmière très compétente m'a retiré mon cathéter, libérant ainsi, au bout de plus de trois semaines, mon zizi. J'avoue que le petit oiseau aurait bien aimé s'envoler après avoir été ainsi pris au piège du cancer pendant si longtemps. Je suis évidemment très content de cette conclusion d'un épisode maladif qui j'espère, ne se reproduira pas. Il faudra quand même que j'essaye un long jeûne (28 jours, minimum) pour me débarrasser définitivement de ce parasite.

Hier nous avons vu sur ARTE, les quatre documentaires sur l'histoire de l'antisémitisme. Passionnant. 

mardi 12 avril 2022

Varia

Encore une journée difficile. Pourtant, cette nuit, il me semblait que j'allais mieux, grâce à l'eau que je buvais chaque fois que je me réveillais. Cet après-midi, j'ai eu une longue discussion intéressante avec notre voisin Jérôme.   

Charlotte est malade à Paris. Une grippe apparemment.

lundi 11 avril 2022

Husum

 Tandis qu'une majorité de vieux votaient pour Macron, les jeunes par contre ont largement plébiscité Mélenchon. Je suis content d 'être parmi eux, du haut de mes 80 ans. Mélenchon a été très clair : pas une voix pour Le Pen au second tour. Beaucoup de gens auraient aimé une confrontation entre mélenchon et Macron. Pour cela il fallait donner une chance à Mélenchon d'être au deuxième tour. 

Sur les conseils de Joëlle, j'ai commandé le livre de Lionel Duroy. Le livre est arrivé. Et puis, je ne me décidais pas à l'entamer. Ne l'avais-je pas déjà lu ? Pour en avoir le cœur net, je fais une recherche "duroy" sur mon blog. Bingo ! J'ai lu cet ouvrage le 20 juin 2018. J'ai eu le temps d'oublier complètement cette lecture mais dès les premières lignes, j'ai su que je connaissais cette histoire. Et j'ai l'impression que ce sont les noms propres qui m'ont alerté : Husum, dans le Schlessvig-Holstein, au nord de l'Allemagne apparemment. 

dimanche 10 avril 2022

Kennedy

 Je viens de voir une émission sur le violoniste Nigel Kennedy et son interprétation des Quatre saisons de Vivaldi. Quelle musique magnifique et surtout quel musicien magnifique.. 

Nous attendons les premiers résultats de cette élection présidentielle. Je ne suis pas très optimiste. 

samedi 9 avril 2022

Mitomycine


J'ai retrouvé mes chats. Gaston ne me quitte plus. Il se met sur ma poitrine quand je m'allonge, la tête près de mon visage.  Parfois il se retourne pour me masser le bas-ventre. Sa queue me fait une grosse moustache rousse. Le cathéter est toujours en place et cela provoque des crises intermittentes.  Mais, d'après les chirurgiens, l'opération s'est bien passée. Ils ont pu enlever ce qu'ils voulaient enlever. Ils ne m'ont pas épargné cependant le traitement à la mitomycine, ce produit chimiothérapeutique de couleur bleue sombre —comme de l'encre de Chine épaisse— qu'ils m'ont injecté dans la vessie juste après l'opération. J'ai dû garder ce produit pendant une heure : un quart d'heure sur le dos, un quart d'heure sur le flanc gauche, un quart d'heure sur le flanc droit et un quart d'heure sur le ventre, pour que le produit imprègne bien toutes les facettes internes de ma vessie. C'est un traitement très douloureux que j'ai déjà subi en octobre 2019 (le 8 ou le 9 octobre) et que j'ai évoqué dans les mêmes termes qu'aujourd'hui.


jeudi 7 avril 2022

Attendre


 Je suis à l’hôpital. Tout bien préparé avec ma toge de malade verte et mon bonnet de papier, vert également. Je ne sais pas pourquoi l’attente est si longue. J’espère seulement que la personne qui m’a précédé dans le bloc opératoire n’a pas de problèmes. Il s’agit d’une jeune femme qui était là juste avant moi. En principe c’est le Dr Pe Leve qui doit m’opérer. J’attends.


mercredi 6 avril 2022

Hiver

J'ai commencé le petit livre que m'avait recommandé FZ : Sur le chemin des glaces par Werner Herzog (Payot, 1978). C'est l'histoire d'une marche, de Munich à Paris, quand il apprend que l'une de ses grandes amies, Lotte Eisner, gravement malade, va peut-être mourir et pour conjurer cette issue fatale, 'auteur se met en marche en espérant qu'arrivé à Paris, son amie sera encore vivante. On est en plein hiver et le marcheur doit affronter le froid, la neige, la méfiance des rares personnes rencontrées. C'est un carnet de voyage. 

mardi 5 avril 2022

RDA


  Encore un film dont la dimension anthropologique est importante : Solo Sunny (1980) du réalsateur de l'Allemagne de l'Est, Konrad Wolf, et qui est passé sur ARTE hier soir. J'ai trouvé ce film remarquable par la vision qu'il nous donne de la vie en RDA dans les années 80. Les intérieurs pauvres, les vinils, les ragots de quartier, l'importance de la musique, les dialogues sans fioritures, le bruit des trains juste sous la fenêtre, la pollution avec ce brouillard quasi-permanent, une atmosphère de désespérance soutenue qui n'exclut pourtant pas les joies de la fête et de l'amour. 

lundi 4 avril 2022

Droite

La perspective de répéter la farce de 2017 d'un débat entre Macron et Le Pen me désole. Ce matin sur France Inter, au cours d'un mea culpa bien tardif, Macron avoue son échec à tenter de limiter l'audience de l'extrême droite en France. Mais c'est de la pure mauvaise foi. Il a tout fait pour que cet ultime débat le confronte à un représentant de l'extrême droite, ce qui veut dire qu'il n'a rien fait pour laminer ces mouvements auxquels il dit s'opposer. Au contraire. La garantie de son deuxième mandat, il se l'est offerte en ouvrant un boulevard aux extrémistes de droite. Ce serait quand même autre chose si Macron devait affronter Mélanchon. J'espère encore que c'est ce que nous réserve la dernière ligne droite.

dimanche 3 avril 2022

Iceland

 Hier soir j'ai entamé une nouvelle série qui se déroule dans un petit village islandais. Titre de la série Trapped C'est une histoire policière assez compliquée mais ce n'est pas ça qui me fascine dans les images que l'on nous offre. En réalité, il s'agit d'un document anthropologique vraiment passionnant sur cette petite communauté islandaise, leurs manières de se parler, les jeux de leurs adolescents, leurs silences, leur façon de vivre dans un décor à la fois magnifique et terrifiant : le froid omniprésent à l'extérieur, la glace, la neige, les tempêtes, les avalanches, les montagnes tout autour, le port où se trouve un ferry danois, immense et blanc, bloqué par une affaire de meurtre, mais aussi l'intérieur des maisons, le mobilier un peu désuet, les cuisines, les repas souvent très silencieux... Bon ! je présume que les réalisateurs (islandais) de cette série n'ont pas voulu remettre en question les fantasmes que l'on peut nourrir sur la vie dans cette grande île du Nord, mais l'absence totale d'effets esthétisants donne à cette série une portée documentaire vraiment intéressante.

J'ai encore quelque spasmes qui me rappellent l'existence de mon pénis entubé, ou pluôt "intubé", mais dans l'ensemble, cela va mieux. Plus pour longtemps, malheureusement, puisque tout recommence jeudi prochain.

samedi 2 avril 2022

Forêts

Excellent article de Jonathan Cook dans Chronique de Palestine : "Ukraine : les mains occidentales sont aussi sanglantes que celles de Poutine" où l'auteur critique notamment les éditos de George Monbiot qui est éditorialiste au Guardian et dont, habituellement, j'aime beaucoup les positions. 

Cette nuit, j'ai vécu plusieurs heures d'insomnies avec des images qui revenaient sans cesse, de pierres noires et blanches, dont la taille variait au gré d'une fantaisie dont je n'arrivais pas à saisir les raisons.        Cela me faisait penser aux trottoirs de Lisbonne. 

Quel plaisir, malheureusement rare actuellement, que de pouvoir oublier complètement son corps, de le savoir fidèle à un fonctionnement non problématique. Cela fait maintenant plus de dix jours qu'il sollicite mon attention quasi constante, parce qu'il est source de douleurs latentes et variées qui s'annoncent n'importe quand, sans prévenir. Je ne l'oublie que dans mon sommeil, et encore...

Hier soir, pendant qu'Isabel régalait son groupe de psychanalystes, j'ai commencé à regardé une série sur Netflix. Titre de la série : "La forêt". Cela se passe tout près de la frontière avec la Belgique, du côté de Charleville. Le scénario n'a pas beaucoup d'intérêt mais les images de la forêt, une forêt qui ressemble étrangement à celles que j'arpentais le week end à la recherche de champignons quand j'habitais à Strasbourg, ces images me remplissent de nostalgie. Je reconnais des endroits —alors que je ne suis jamais allé de ce côté là du monde— avec ces tapis de feuilles mortes et humides, ces talus qui longent des fossés qui font croupir des eaux oubliées, ces pentes soudaines qu'il faut gravir sans glisser dans la fange, ces petites clairières pleines de fougères, barrées de troncs abattus qui nous offrent de petits exercices d'équilibre, etc. Les forêts se ressemblent toutes.

vendredi 1 avril 2022

Métamorphose

 

 Hier, j'ai regardé The White Diamond, de Werner Herzog, dont j'ai aussi commandé le livre qui m'a été recommandé par FZ, récemment. Le film raconte la mise au point en Guyana, d'une petite montgolfière blanche destinée à l'étude de la canopée de la forêt amazonienne. Werner Herzog participe à cette aventure et sera embarqué lors du premier vol de cet engin très élégant qui vogue juste au dessus des grands arbres dans une sorte de brume qui estompe tous les contours. 

*. *. *

Célia m'a envoyé un petit texte de l'un de ses amis, prof de math à Fustel —que de souvenirs !—, Laurent, un texte intitulé "métamorphose" qui me semble d'une grande justesse. En voici quelques extraits :
1) "Comme toujours, le politique est en retard sur les mouvements de fonds qui s'opèrent dans la société. Et c'est bien normal, puisque les métamorphoses du corps social progressent lentement, et n'émergent dans les sphères des pouvoirs, souvent en leur imposant d'autres formes, que lorsque la métamorphose est quasiment achevée."
2) "...nous vivons dans une terre abîmée. Abîmée par la société de l'hyper-consommation, thermo-industrielle, enivrée de ses produits, saturée de ses déchets. Abîmée par une société néo-libérale qui a fait de de la concurrence, du profit et de l'enrichissement (d'un petit nombre), l'alpha et l'oméga de toute politique publique, une société de la grande accélération, qui a oublié qu'elle-même a produit, il y a déjà 50 ans, des rapports  scientifiques prédisant l'effondrement."
3) "Mais pour maintenir (parfois sans succès) les taux de croissance, les rendements des fonds spéculatifs,  elle [la politique actuelle] sacrifie peu à peu les acquis sociaux conquis de haute lutte au cous du 20ème siècle, au nom de la concurrence non faussée, rabotant les services publics, pliant les travailleurs, au moins disant social, écologique, humain." 
4) "Nous devons nous transformer, nous métamorphoser pour devenir un "homo" capable de prendre soin des vivants (des humains et non humains)..."
5) [Que faire ?] "Résister, certainement aux sirènes d'un statu quo, façon "business as usual", exercer l'esprit critique, face à des médias peu divers ey largement sous influences, lire et écouter les penseurs éclairés."
6) "À me lire, si vous êtes arrivés jusque-là, vous aurez compris que seule une législature portant les couleurs écologistes et sociales peut à mon sens, incarner le début de cette nécessaire métamorphose. Écartant EELV qui peine à développer un discours cohérent (Jadot restant hésitant face à la critique du capitalisme financier), je me rallie à la force de la France insoumise. Son discours est solide, à la fois inscrit dans une tradition de lutte sociale et dans une ambition écologique réelle."
7) "On peut ne pas apprécier Mélenchon, mais il est, à mon sens, le seul à viser aussi haut, et dans une cohérence de vue aussi claire, assumant cette nécessaire bifurcation, qui pourrait accompagner la métamorphose."