mercredi 11 mai 2022
Tristesse
J'ai appris aujourd"hui que mon frère aîné, Dominique, est au plus mal. Il est rentré chez lui. On l'a placé dans un lit médicalisé, devant son jardin. J'espère qu'il est calme et serein. Mais j'ai reçu un autre message, m'annonçant la mort de mon grand ami Paul Ginsborg, aujourd'hui même. Il était aussi le grand ami de mon beau-frère, Duncan. Nous avons vécu de merveilleux moments ensemble à York. Il était l'un de mes collègues, toujours chaleureux et plein d'humour. Toujours résolument à gauche. Nous avons milité ensemble, à York, dans l'IS, au début des années 70. Il était pour moi une lumière, un exemple. C'est lui qui m'avait fait inviter au Churchill College à Oxford en 1984. J'avais une grande admiration pour son intelligence si fine et si humaine, pour son œuvre également. C'est une grande perte, non seulement pour tous ceux qui l'aimaient mais aussi pour la communauté des historiens italiens.
Cher Baudouin
RépondreSupprimerJe me rappelle une grande ballade tous les trois dans Florence (on y était pour un colloque) avec Paul Ginsborg, que je te remercie de m'avoir fait connaître. Nous avions gravi un escalier et pris des photos. Il y avait quelque chose d'inoubliable dans cette excursion tranquille, qui semblait être ordinaire, mais qui était éclairée par une joie partagée, tranquille, rayonnante de votre ressemblance, de votre style commun d'intelligence et de douceur. Au déjeuner, partagé avec sa femme, il avait parlé du mouvement qu'il avait initié pour relocaliser la politique à l'échelon municipal. J'avais lu son ouvrage dans la foulée, envisagé des projets qui semblent parfois possibles et même aisés, et j'avais relié cette conversation à un tableau qu'on avait vu ensuite au couvent San Marc : une sainte conversation, de Fra Angelico, la conversation qui est ce que nous avons de si précieux dans nos vies. Celle qu'on entretient sans cesse même avec ceux qui sont loin.
Moi aussi j'ai de très bon souvenirs de notre rencontre avec Paul. Je me souviens de sa gentillesse, de son sourire, de ses attentions... Merci Joëlle pour ton commentaire qui me rapproche de toi. Comme tu peux l'imaginer, je suis très triste et je pense sans arrêt à mon ami, Paul.
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