mardi 9 juillet 2013

9 juillet 2013***Les signes du lointain

Une bonne nuit avec un seul réveil à mi-parcours. J'ai toujours l'impression de récupérer rapidement. Mais je ne sais toujours pas où en est Dudule. Ayons confiance dans la médecine, comme le dit Joëlle. Pour le moment il n'y a pas d'alternative.

Pour ce qui est de mon régime alimentaire, je le diversifie à nouveau très progressivement. Je ne mange pas encore de légumes mais je mange des yaourts et avant-hier j'ai bu quelques verres de Vinho Verde. Il faut dire que par cette chaleur, c'est un vrai délice. C'est frais, pétillant, léger. Avec des coquilles Saint Jacques, le soir sur la terrasse... c'était parfait !

* * *

Je viens de lire un article d'Yves Citton sur "l'économie de l'attention" publié dans La Revue des Livres du 11 mai 2013. Le 24 mai dernier, je m'interrogeais sur le "sens de la vie" et je disais que, pour moi, ce n'est pas tant de sens dont la vie aurait besoin que d'attention. Mais l'attention à laquelle je fais référence est indissociable d'un rapport de proximité maximale, indissociable des lieux de notre vie quotidienne dont "l'économie de l'attention" justement, tente de nous écarter. Le lointain multiplie ses signes d'appel pour capturer notre attention, pour la détourner de nos lieux de vie quotidienne, pour la détourner de notre voisinage immédiat, là seulement où nous sommes vivants. Ce détournement rend notre attention monnayable, d'où cette idée d'une "économie de l'attention". 
Pour moi également, le "lointain" c'est plus loin que l'horizon, c'est ce qui n'existe qu'à travers des signes. Des signes d'appel dont toutes les religions font leur beurre.

J'ajoute que "l'appel du large", comme on dit, c'est bien autre chose. Le large c'est justement ce qui est vide de signes. Et l'attention requise pour naviguer est celle qu'il faut porter à l'embarcation elle-même, à son maintien sur les flots, et aux étoiles dont la proximité devient alors surprenante. Comme si elles définissaient notre voisinage concret le plus immédiat. Y a-t-il une différence entre les étoiles du navigateur et celles de l'astronome ? 


1 commentaire:

  1. Dear Baudouin, after an Alexanderlesson where we spoke about ageing and melancholy, Célia gave me the link to your blog. At first, I intended to read all subsequently from the beginning on, but then I had to realize, I couldn´t afford all that time necessary because of my deficient french, so I "crossed" your blog. I admire the way you handle all that, especially the wit and humour, and your delicate eloquence, how hou speak about all those physical difficulties and pecularities.
    Here, this text moves me to comment:
    I totally agree what you say about attention towards our nearest neighbourhood, I even would say the WE DESERVE to give our first attention to that immediate circumfeerence. Willingly I do also follow your thought about navigation as the means to connect to the wide world. But the stars - together with the sun - can give us no more than the (geographic) coordinates of our position at that moment. Navigation however means moving into a certain direction or towards a selected goal, and for that we need an order, a task, a wish, desire or some longing. And for that we need something like "le lointain" or "le large". And - imagine - driven away by a storm into areas we got no map - let us be aware of it´s metaphoric sense - even our exact position there is of no value: Then we need signs of some "lointain": let that be a single cloud on the horizon in an otherwise complete clear sky: That cloud might signify an island that is below - an island far "behind the horizon".
    And - imagine this situation, please - if you are in the utmost necessity to find some rescue - wouldn´t you sail towards that cloud? - independently of being an experienced sailor or of simply following some "rule". That rule we might call: Our "instinct", or some inherent "logical" feeling - or "re - ligio" (which, for me is something else than religion....).
    I wish you good dreams and -above all - good recover and good health.
    As, yesterday - unexperienced in that medium - I lost all data in trying to send the comment NOT anonymous, I repete here that anonymous way: Klaus Osterholt

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