jeudi 28 novembre 2013
28 novembre
Il fait toujours beau mais aussi toujours froid. Ce matin je me suis réveillé avec un rêve tout au bord de ma conscience. Il était là, à proximité, juste derrière... derrière quoi ? je ne sais. C'est étrange ce sentiment que ce à quoi on veut penser est là, tout près, à portée de conscience pourrait-on dire. Mais dès qu'on veut attraper ce qui est là tout proche, la chose s'éloigne et on a le sentiment qu'elle s'éloigne pour de bon et qu'on ne pourra jamais plus s'en saisir. C'est une sensation étrange.
mercredi 27 novembre 2013
27 novembre : Travail
Ce matin, Charlotte me dit : "J'ai rêvé de toi, cette nuit. – Ah ? Raconte ! – J'ai rêvé que tu étais mort." Impossible d'avoir plus de détails. Mais c'est déjà pas mal car généralement, Charlotte ne se souvient pas de ses rêves.
Voilà ! Je lui ai prouvé que j'étais bien vivant en lui faisant son jus d'orange et en lui apportant une tartine grillée avec une bonne couche de Nutella, comme elle les aime ! Après quoi je l'ai amenée en voiture à l'école. Il faisait très beau et il fait encore très beau. Beau mais assez froid. Nous avons allumé nos radiateurs électriques à huile.
J'ai beaucoup de travail en ce moment. Je dois préparer mon intervention au Colloque international de philosophie des sciences du Centre de Philosophie des Sciences de l'Université de Lisbonne, je continue la rédaction de notre "destructionnaire", je corrige le texte de la dernière thèse de doctorat dont je suis responsable (beaucoup de problèmes avec cette thèse peu ordinaire), j'essaye de reprendre les cours de Portugais que j'avais eu l'an passé, je commence à retravailler la communication que Joëlle et moi avons présentée au Colloque sur Benet en mai dernier, j'ai un autre texte à écrire pour le bulletin de l'Escale de recherche dont je m'occupe à Luxembourg, etc., etc., bref peu de temps pour la lecture de "Wool" de Hugh Howey, malheureusement.
mardi 26 novembre 2013
Le canapé de Patrick
Voilà bien un long silence. J'espère que les quelques lecteurs qui me suivent encore ne m'en voudront pas. A Strasbourg, j'ai ouvert le colloque qui célèbre les 40 ans du GERSULP/IRIST avec l'évocation des premiers temps de l'équipe et surtout la manière dont je justifiais l'importance de la parole dans le projet d'une anthropologie des sciences, projet qui a été repris en mains par Catherine avec beaucoup de tact et de fermeté. J'ai pu aussi travailler un peu avec Joëlle sur notre papier sur Benet. Travail efficace et, je dois dire, assez enthousiasmant. Puis, samedi soir, un dîner de famille avec Patrick, Françoise et la fille de Patrick, Julie, très en forme et joyeuse. Cela m'a beaucoup plu. Nous avons aidé Patrick à remettre son canapé Empire en place. Nous étions tous très contents d'être passé à l'action.
Au cours de la semaine passée, j'ai lu ce mauvais Goncourt de Pierre Lemaître. Très décevant. Par contre j'ai bien aimé le polar de Jérémie Guez "Du vide plein les yeux". Beaucoup d'action et une écriture rapide. J'ai aussi fini "Gilead", nom d'un petit village de l'Iowa où un vieux Révérend tient son journal en s'adressant à son fils pour réfléchir à sa propre vie entièrement vouée à la religion. Une vie calme certes, mais pas du tout dépourvue d'inquiétudes majeures. Un beau livre, plein de compassion.
De retour à Lisbonne avec la joie de retrouver Isabel et Charlotte. Charlotte grandit très vite. Elle prend son travail à l'école à coeur et ses résultats sont bons. Il faut absolument que je me procure le film "Comment j'ai détesté les maths" de Peyon. Un film très poétique apparemment dont je viens de voir la bande-annonce et qui donne vraiment envie.
J'ai commencé "Wool" de Hugh Howey (traduit en français sous le titre de "Silo", une dystopie assez pessimiste qui fait suite à "1984" d'Orwell et "Le meilleur des Mondes" de Huxley. Les dystopies constituent un genre très apprécié des adolescents aujourd'hui semble-t-il. Cette nuit j'ai fait un joli rêve érotique que je ne raconterai pas.
lundi 18 novembre 2013
Au revoir Lemaître
J'ai presque terminé "Gilead" de Marilynne Robinson. Mais j'ai également entamé le dernier Prix Goncourt de Pierre Lemaître, "Au revoir là-haut" qui, jusque maintenant, me déçoit beaucoup. Surtout après avoir lu "La Chambre des officiers" de Marc Degain. Il y a d'ailleurs d'étranges similitudes entre Pierre Lemaître et Marc Degain et je compte bien regarder cela de plus près.
samedi 16 novembre 2013
16 novembre : Le gratin, dauphinois et lisboète
Aujourd'hui, ce fut la célébration de l'anniversaire de Lucia, une chanteuse d'opéra. Nous sommes arrivés avec un gratin dauphinois que j'avais préparé ce matin et où j'avais mis, en plus du fenouil, des copeaux de céléri rave, mélangé aux pommes de terre. Avec ail et noix de muscade bien entendu. Ce fut très apprécié. Beaucoup de monde, des gens très sympathiques. J'ai notamment rencontré un ancien chanteur allemand avec qui j'ai bu discuter de la caverne de Platon. Il m'a confirmé l'intérêt de la "scola da ponte" dont m'avait déjà parlé Ana. Une école qui me paraît très semblable au lycée Ermesinde. Il faudrait vraiment que j'aille voir.
Demain à la première heure, je prends l'avion pour Paris puis le train pour Luxembourg. Il semblerait qu'il fasse très froid là haut.
Je prendrai toutes les précautions vestimentaires qu'il faut.
vendredi 15 novembre 2013
15 novembre
Une chambre de rêve dans un hôtel de rêve au bord d'une rivière avec foie gras et glaces à volonté pour 300 euros par nuit... dans le rêve de cette nuit, justement. Charlotte voulait qu'on la prenne mais j'ai préféré chercher ailleurs. Malheureusement c'était le seul hôtel à proximité de l'endroit où l'on devait être. Et je me suis réveillé !
J'ai fini hier "Confiteor" de Jaume Cabré. Pas mal, sans plus. Un peu trop sentimental et pleurnichard dans les 200 ou 300 dernières pages. C'est plus l'histoire d'un objet, ce violon du XVIIe siècle, le Vial, que celle de la vie du héros. En tout cas tout ce qui se passe autour de cet objet est plus intéressant que ce qui se passe autour d'Adrià.
J'ai enfin reçu "Gilead" de Marilynne Robinson qui m'a été vivement recommandé par PB.
jeudi 14 novembre 2013
La plainte
Une bande dorée illumine les immeubles à droite de ma fenêtre. Pas un nuage dans le ciel. Encore une belle journée en perspective, pas trop chaude mais très ensoleillée. Dans trois jours je m'envole à nouveau pour Paris. Puis trois jours à Luxembourg et trois jours à Strasbourg pour fêter le quarantième anniversaire de l'IRIST-GERSULP, une équipe dont j'ai été le responsable pendant une vingtaine d'année entre 1976 et 1997. J'y retrouverai sans doute des collègues que je n'ai pas vus depuis longtemps, vieillis comme moi sans doute, certains bonifiés par l'âge, d'autres aigris et amers, pestant contre les dérives... les dérives ? quelles dérives ? Mais voyons, toutes les dérives... Serions-nous dans un monde dérivant ? Rien ne va plus, mon bon monsieur : les jeunes ne sont plus jeunes, les vieux ne sont plus vieux, les femmes ne sont plus femmes, quant aux hommes... bref, bref, bref. On peut se lover dans la plainte, se calfeutrer dans ce ton et ces yeux aux couleurs délavées comme un ciel pollué. Heureusement qu'il y a aussi ceux qui restent bien vivants, à l'écoute des battements du monde et qui pensent ne pas encore avoir vécu toute leur vie.
mercredi 13 novembre 2013
Confiteor
Hier, j'ai commencé "Confiteor" de Jaume Cabré, un auteur catalan. Livre intéressant qui, comme Deville dans "Peste et Choléra", mélange les temps. Deville mélangeait les temps biographiques de Yearsin, Cabré mélange les époques historiques tout en poursuivant la même trame romanesque. C'est un peu déconcertant quand, dans un même paragraphe, au détour d'une phrase, on passe d'Auschwitz à l'Inquisition avec des personnages qui se superposent de manière relativement appropriée, ou plutôt, compréhensible. Au fond, ce sont des romans qui défendent une conception du temps très particulière. Le temps n'existe pas en soi. L'histoire lui donne une forme, celle de la successivité des événements et parfois, de leur causalité. Ici, par contre, le temps est bien celui de la lecture et rien d'autre. Il n'y a plus que les instantanés qu'elle fait exister. Pourtant, derrière ce mélange des contextes historiques, il reste une trame temporelle, celle de la biographie d'Adrià, justement, le héros surdoué du récit, qui fait l'objet d'une description chronologique relativement cohérente ce qui n'était pas le cas chez Deville avec Yearsin. Mais j'aime bien le héros de Cabré : linguiste polyglotte et violoniste distingué qui, par dessus tout, aime lire.
Aujourd'hui, nous allons à l'hôpital Santa Maria pour prendre mes rendez-vous avec l'IRM afin d'examiner plus attentivement, mon nodule prostatique. J'espère encore que ce n'est rien de grave mais je reste un peu inquiet. Sinon, je n'ai toujours pas retrouvé une sérénité sphinctérienne totale. J'espère beaucoup que cela s'améliorera encore, car ce n'est pas tous les jours facile.
Je continue le "destructionnaire" de préjugés. Je ne sais pas si cela donnera finalement quelque chose. Beaucoup de mes tentatives d'écriture n'ont finalement pas abouti. Même les articles que j'ai publiés me semblent généralement inachevés. Comme s'il y avait quelque chose qui me retenait de conclure. Il ne s'agit pas de peur comme on pourrait le croire. Il s'agit plutôt d'une insatisfaction maladive. Je ne crois pas non plus à ce perfectionnisme que Martine me reproche gentiment de temps en temps. C'est autre chose. Une sorte de conscience que l'inachèvement fait intrinsèquement partie de la vie et qu'il est normal que ce soit ainsi. Il faudra que je revienne sur cette question.
lundi 11 novembre 2013
Les derniers champignons du 11 novembre
J'aime bien cette date, dernier marquage du temps avant les fêtes de Noël. Elle était faite de grisaille et de feuilles mortes quand j'habitais Strasbourg. Souvent du brouillard. Comme c'était férié, c'était aussi l'une de nos dernières sorties aux champignons dans les Vosges. L'humus de la forêt dégageait des odeurs fortes, surtout quand, presque rampant sous les broussailles, j'avais le nez à terre, comme un truffier, sans les truffes évidemment. Mais au détour d'un vague sentier, parfois, un groupe de coulemelles rassemblées comme pour prendre leur envol. Je devinais le pas lent des pieds de mouton un peu plus loin, les pépites de girolles, et plus loin encore, dans un autre coin, les trompettes de la mort que l'on faisait sécher sur un fil qui traversait les pièces de l'appartement. Le soir, après identification des spécimens inconnus grâce à plusieurs livres qui n'étaient pas forcément d'accord avec les couleurs, on passait au choix des recettes : des golmottes glacées au champagne, des russules verdoyantes au four, des agarics des bois à la casserole, avec leur léger parfum d'anis...
Le tout bien arrosé de vins différents et d'amitiés chaleureuses.
dimanche 10 novembre 2013
Kessel
Je reviens de chez Leroy-Merlin où j'ai acheté des prises de courant pour refaire une installation dans la cuisine. J'ai évidemment fait sauter les plombs. Je devrai attendre demain pour faire ce petit travail ménager.
Je relis "Le Lion" de Kessel pour pouvoir aider Charlotte dans ses devoirs. Ce n'est pourtant pas de la grande littérature mais, ça passe. C'est mieux que des livres traduits de l'anglais comme Harry Potter par exemple.
Aujourd'hui, Isabel ne se sent pas bien. Je crois qu'elle a attrapé une grippe. Elle a mal au dos et aux articulations. Elle prétend ne pas avoir de fièvre mais cela ne devrait pas tarder. Bien entendu, nous risquons de l'avoir tous. J'espère que non !
Je continue le fameux "destructionnaire". Je dis fameux alors qu'il est loin d'être terminé et publié. J'anticipe sans doute sur le succès qu'il aura. Mais c'est assez intéressant d'écrire un destructionnaire, même si je trouve le titre un peu trop négatif. Il faudrait faire en sorte qu'il y ait quelque chose de positif d'emblée. J'ai une idée que je soumettrai prochainement à Jeannot.
jeudi 7 novembre 2013
Données effacées
Hier je suis allé chez iServices, la boutique Apple qui a réparé mon ordinateur. J'avais un problème avec le scanner de mon imprimante HP. Malheureusement, l'informaticien qui m'a servi (et finalement m'a aidé à résoudre mon problème) a éteint mon ordinateur avant que j'aie pu sauvegarder mon travail des derniers jours. Ce qui fait qu'à nouveau un certain nombre de données ont été effacées. Décidément, j'ai pas mal de malheurs avec cet ordinateur. Ce que j'ai perdu représente plusieurs heures (voire journées) de travail sur le "destructionnaire de préjugés" dont je rédige les entrées avec Jeannot. Je suis vraiment embêté. En tout cas, cela définit mon programme de la journée : tenter de ré-écrire les entrées qui ont disparu. Je sais que c'est un peu de ma faute. J'aurais du sauver le texte avant d'aller voir cet informaticien. Mais, voilà ! on est distrait. On ferme l'ordinateur sans se rendre compte que tout n'a pas été sauvé et la catastrophe survient. Je pense cependant que je vais pouvoir retrouver certaines des idées que j'avais consignées. Leur formulation sera différente. Peut-être meilleure qu'auparavant. C'est avec cet espoir que je me remets au travail. Bonne journée !
mercredi 6 novembre 2013
Mercredi 6 novembre : Merci, Tom Wolfe !
Donc, hier, comme prévu, j'ai fini The Bonfire of the Vanities de Tom Wolfe, fresque remarquable de la société new yorkaise des années 90. J'ai notamment beaucoup apprécié les observations linguistiques du romancier sur les différents accents des différentes communautés cohabitant dans cette immense ville de 8 millions d'habitants (à l'époque). C'est également passionnant en ce qui concerne le système judiciaire américain, le rapport aux avocats, le "grand jury", les accords tacites entre professionnels d'une même spécialité, les différences de classe, de quartier, la manière dont les "Britts" se retrouvent au Leicester, leur alcoolisme, très distinct de n'importe quel autre alcoolisme, les intérieurs de maisons de riches, les réceptions, le Bronx évidemment, tout dans ce livre est instructif. Je sais qu'il est déjà relativement ancien mais je le recommande à tous ceux qui ne l'auraient pas encore lu.
A part cela, Lisbonne est grise ce matin, très grise. Je dois aller aujourd'hui essayer de faire débloquer mon iPhone. La première fois que j'y suis allé ils m'ont demandé de payer 174 euros alors que je ne fais que changer d'opérateurs après une période de fidélisation de deux ans. En tout cas, il n'est pas prévu que je paye cela. Ce débloquage du téléphone devrait être complètement gratuit.
lundi 4 novembre 2013
Brunch portugais
Beaucoup de monde chez nous, hier, pour un brunch qui a commencé à 12h et s'est terminé vers 19h. Ce fut très gai et j'ai fait la connaissance d'une philosophe extrêmement sympathique qui enseigne la philosophie aux enfants. Elle est très amie avec un philosophe portugais, qui a travaillé longtemps au Brésil et qui organise des réunions sur l'éducation avec rien que des gens extérieurs à l'éducation : des physiciens, des chimistes, des historiens, etc. mais pas un seul pédagogue. Elle va me dire quand auront lieu les prochaines réunions et je me promets d'y aller. Je pense que cela pourra être intéressant. Il semblerait que ce philosophe aient des idées très semblables à celles de Jeannot. Il faudra organiser une rencontre.
Z. était là, bien sûr, avec toute sa gentillesse habituelle. Nos invités nous ont apporté plein de choses délicieuses à manger. Beaucoup de gâteaux mais l'un des amis d'Isabel avait apporté une grande casserole où mijotait un plat angolais qui fut très apprécié de tout le monde. Et beaucoup de bons vins qui furent eux aussi, très appréciés !
dimanche 3 novembre 2013
Tom Wolfe
Je suis complètement pris par le monde mis en place par Tom Wolfe dans The Bonfire of the Vanities. C'est un roman très passionnant avec des détails sur la vie à New York, les "Brits" dans cette ville qui les fascine, le Bronx, Wall Street, les associations, les Porto-Ricains, les Noirs, les "Wasps", les Juifs, le monde de la justice, de la finance, des religions... C'est une fresque littéraire détaillée et très prenante.
Aujourd'hui, un grand brunch à partir de midi avec une quarantaine d'invités, pour l'anniversaire d'Isabel.
Au niveau santé, j'ai de nouveau des ennuis avec mes nerfs sciatiques. J'ai du mal à me lever après être assis longtemps dans certains fauteuils, notamment le canapé du salon, dont il est difficile de s'extraire quand on y est resté à lire pendant deux ou trois heures. Peut-être devrais-je arrêter de lire pour me guérir de ces douleurs sciatiques ?
samedi 2 novembre 2013
Le 2 novembre
J'ai longuement parlé au téléphone hier en fin d'après-midi avec une lectrice de mon blog qui se trouve en Grèce. J'étais très heureux d'apprendre qu'elle continuait à le lire malgré les interruptions nombreuses et plus ou moins longues de cet été. Elle m'a recommandé "l'Histoire d'une vie" d'Aharon Appelfeld. Je le lirai en anglais. Actuellement je lis The Bonfire of Vanities de Tom Wolfe. Il est cité par Feyerabend dans le livre que je viens de traduire. Je viens de le commencer et c'est vraiment intéressant. Belle écriture.
De la nuit, je retiens un rêve qui consistait en une seule image, celle d'un visage immobile, venu de Prague, immobile et silencieux pendant longtemps, c'est-à-dire, si je repense à ce que je disais hier à propos de Bachelard, pendant juste un instant, pas plus, ce qui peut être très long, en réalité. Il suffit de penser à l'instant de la mort. Mais Bachelard le disait déjà semble-t-il, l'instant peut très bien être l'éternité.
Je suis tombé hier également sur un site qui a capturé mon attention pendant quelques instants (!). Le site est Y-Jésus. Il s'exprimait notamment sur la conscience que le Jésus historique pouvait avoir de sa propre divinité. Mais il y avait beaucoup d'autres aspects évoqués. Notamment le problème de la résurrection : quels sont les éléments qui militent en faveur de la réalité de l'événement, aussi incroyable puisse-t-il figurer à nos yeux ?
Devant moi, une matinée de courses à Macro en vue du brunch que nous aurons demain en l'honneur de l'anniversaire d'Isabel.
vendredi 1 novembre 2013
Hors-temps
C'est râlant ! Je viens d'écrire deux longs paragraphes sur mon blog et ils ont disparu. J'y racontais notamment le rêve de la nuit avant-dernière. Un rêve curieux. Charlotte m'avait déjà réveillé deux fois cette nuit-là et finalement je me rendors pour rêver qu'elle vient encore une fois me réveiller, ce qui me fâche vraiment. J'essaye de la frapper mais ma main s'arrête au moment de la toucher. Je n'y arrive pas. Cette nuit, c'était différent : j'étais dans un hôpital où j'aidais les malades d'une manière ou d'une autre. Je les conduisais à leur lit, je les rassurais au moment de la piqûre, je les aidais à marcher. Une vieille femme arrive, toute petite mais surchargée d'habits de dentelles, de châles, chapeau, manteau, etc. et je m'aperçois que pour l'aider vraiment, le seul moyen serait de la porter sur mon dos, ce que je fais. J'ai l'impression qu'elle me dit des choses à l'oreille mais je ne comprends pas ce qu'elle dit. Elle est ici pour sa fille et j'ai du mal à passer avec elle à travers des portes étroites, surtout dehors, à travers ce qui m'apparaît comme un labyrinthe de jardins ouvriers. Juste auparavant, dans une grande salle j'avais aperçu mes vieux amis et notamment Henri Millot, médecin-poète avec qui j'échangeais des réflexions sur la poésie quand j'avais 16-17 ans.
Tout cela pour me conduire, hier en fin d'après-midi, au cours du séminaire de Z. sur Bachelard, à une réflexion qui faisait suite à la remarque d'un autre participant, psychiatre retraité de Coïmbra, qui avait fait la remarque que le rêve est un instantané hors-temps. Or, cela correspondait tout-à-fait à la description que Z. nous avait présentée de "l'instant bachelardien" tel qu'il apparaît dans l'ouvrage "L'intuition de l'instant". Bachelard aurait certainement refusé une telle assimilation. L'instant est un moment de conscience, soulignait Z. Certes, mais le rêve est aussi quelque chose de conscient et nous savons aujourd'hui qu'il est à la fois instantané, malgré l'apparence qu'il revêt dans le récit qu'on en fait, et qu'il est précisément "hors-temps". A suivre.