vendredi 7 novembre 2014

Cortazar

Hier, pendant toute la matinée, Isabel et moi sommes retournés à l'Hôpital Santa Maria. Nous y sommes allés en voiture. Mal nous en prit : arrivés là-bas, nous sommes pris dans un maelstrom de voitures qui tournent autour des bâtiments gris de l'hôpital comme une nuée de doryphores autour d'un macchabée (orthographe variable, semble-t-il !). D'ailleurs les doryphores, c'est plutôt les pommes de terre. Mais je présume qu'il y en a de toutes les sortes. En fait, je pensais à ces petites bêtes au dos bombé et noir luisant, qui circulent lentement, parfois avec des charges étonnantes (brindilles de bois, ou cadavres de papillon, bien plus gros qu'eux-mêmes) que l'on trouve dans la forêt, à proximité de vieux champignons. Comme eux, nous tournions dans la grisaille autour des bâtiments pour trouver une place. A l'hôpital, je devais faire faire un examen de résonance magnétique de ma région pelvique — mon corps divisé en régions — en vue de mon rendez-vous avec ce cher Quintela, le 12. On m'injecte un produit intraveineux pour immobiliser mes viscères afin d'obtenir des images plus nettes. Faut-il en déduire que nos viscères bougent tout le temps, qu'elles ne restent pas en place, se contorsionnant toute la journée dans le plus profond silence, comme un noeud d'anguilles dans le seau du pêcheur ? Enfin bref, tout s'est bien passé !

L'après-midi, j'ai lu quelques nouvelles de Julio Cortazar et ai retrouvé avec délices cette nouvelle, "Axolotl", que j'ai lue il y a longtemps et qui m'a poussé, il y a quelques années à Paris, à aller au Jardin des Plantes pour y contempler les axolotls. Il y en avait deux, bougeant avec cette extrême parcimonie de gestes si bien décrite par Cortazar. J'étais ravi. J'y suis retourné quelque temps après, avec Charlotte, pour lui montrer cet animal extraordinaire. Ma lecture a ravivé ce souvenir.

J'ai continué à lire Cortazar et je suis tombé sur "L'homme à l'affût". Il s'agit de la relation entre un critique de jazz, appelé Bruno, et un saxophoniste nommé Johnny Carter. Ce dernier personnage ayant été inspiré par le vrai saxophoniste Charlie Parker. Cortazar était un passionné de jazz. Comme mon ami Z. qui est venu manger avec moi aujourd'hui et à qui j'ai préparé une excellente salade de pommes de terre aux harengs fumés !

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