mercredi 1 juillet 2015

Tibet

Magnifique "thema" sur Arte hier, consacré au Tibet et au Dalaï Lama, mais principalement le Tibet, ses relations avec la Chine, son indépendance antérieure et la manière dont Mao à partir de 1953 l'a progressivement envahi, soutenu par une détestable propagande qui présentait les Tibétains comme de véritables sauvages, maltraitant ses soi-disant esclaves, retardés à la fois culturellement et technologiquement. Ils ont longtemps été protégés par l'absence de routes au travers du pays. En 1959, le Dalaï-Lama, qui avait été bien toléré par les Chinois auparavant, se sent obligé de fuir dans le Nord-Est de l'Inde. Depuis, la mise au pas du pays par les Chinois s'est poursuivie à un rythme accéléré. Parsemé de temples auparavant, le Tibet est maintenant peuplé de casernes et d'usines de productions d'armes et de matériel militaire. Fleuves et torrents sont domestiqués par une multitude de barrages qui pourraient un jour déboucher sur de véritables catastrophes, pour peu qu'un séisme mal placé introduise des failles dans les montagnes de ciment requises par ces constructions gigantesques.

Par ailleurs, j'ai entamé la lecture des 1000 pages de Thomas Picketty, Le Capital au XXIe siècle, Seuil (2013), sur le Kindle. L'unanimisme des éloges ayant salué cette publication me rend un peu méfiant mais je dois avouer que l'auteur sait écrire clairement même si c'est parfois un peu long. J'ai trouvé 108 commentaires de l'ouvrage sur le Kindle. Noté cinq étoiles (parfois quatre) par la plupart des critiques, il y a néanmoins quelques lecteurs mécontents ou déçus. Je relève notamment G. de Lagasnerie dont je cite le passage suivant : "...l'objectif de diminuer les inégalités de patrimoine ne s'inscrit pas dans un projet général de mise en question des inégalités ; il s'agit au contraire de redonner du sens et de refaire jouer leur rôle à d'autres inégalités, que Picketty perçoit comme les bonnes inégalités, les inégalités "nécessaires à l'intérêt de tous" (sic) : les inégalités de salaire assimilées à des inégalités de mérite. Ce ne sont donc pas les inégalités et leur niveau extravagant qui posent problème. C'est leur nature et leur type. Tout le projet de ce livre pourrait être résumé ainsi : atténuer les inégalités de patrimoine pour "redonner du sens" aux inégalités de salaires, pour re-légitimer et donc perpétuer ces inégalités. Il s'agit de trouver un moyen de restaurer la paix sociale afin de "rendre acceptable" le monde capitaliste." Je trouve cette critique très pertinente, intéressante et cruelle pour un auteur, en l'occurrence Picketty, qui semble revendiquer son appartenance à la gauche.

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