mercredi 9 décembre 2015

Fascisme

Le triomphe électoral de Marine Le Pen et du FN en France, dimanche dernier, me semble très inquiétant. Pire encore, quand je vois la tête de l'angélique Philippot à l'écran, celui qui présidera sans doute la grande région de l'Est, je me dis que ce n'est pas possible. Je n'en reviens pas. Je l'imagine bien derrière un bureau, vérifiant des formulaires destinés à programmer des interrogatoires musclés, sans le moindre état d'âme : la jouissance du pouvoir, oui, c'est sans doute quelque chose qui existe et à quoi il est sans doute difficile de résister. Marine Le Pen, elle, me fait penser à une poissonnière sympathique, blaguant derrière son étal sur un marché ouvert, en train de vous refiler des harengs de la semaine dernière, sentant la triméthylamine. Quant à sa nièce en région PACA, je la vois bien se promener dans les couloirs d'un Hilton de province, la mèche blonde placée avec le plus grand soin d'une négligence calculée sur le devant de son épaule gauche, enfonçant dans les épaisseurs d'un tapis Ikea, les petites bottines noires qu'elle a aux pieds tandis que son sourire crispé s'adresse au gros général russe qui la tient par le bras en se disant qu'il va bien s'amuser ce soir.

Comment peut-on, en France aujourd'hui, croire que ces gens du FN vont améliorer la vie difficile que l'on mène ? En réalité, les Français sont des gens pas contents. Ce ne serait pas si grave que ça, s'ils n'imaginaient pas qu'ils pourraient être plus heureux tout en restant pas contents.

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