mardi 8 décembre 2015

Science games

J'ai donc participé au jury de master de Joao Cao dont le titre était Can we play science ? Travail intéressant mais qui n'est pas sans poser quelque problème. En effet, les jeux de science dont il était question sont tous des jeux sur internet : Foldit, Polymath, etc. Ces jeux impliquent une communauté de joueurs, souvent ce sont des scientifiques, il est difficile de penser, quand on voit la complexité de ces jeux, que n'importe qui pourrait y entrer et... s'amuser en y jouant. Pourtant la question initiale de Joao était couplée à la problématique de la "science citoyenne" —citizen science— comme si ces jeux pouvaient offrir une occasion de communication scientifique particulièrement efficace. J'ai des doutes. Non seulement parce que les joueurs éventuels sont la plupart du temps des scientifiques aguerris, mais aussi, parce que, en invoquant le jeu on invoque une activité qui précisément vous dégage de toute responsabilité. Or, ce qu'on entend par "science citoyenne" est une affaire sérieuse qui tend à exiger des scientifiques une prise de conscience et un engagement vis-à-vis de leurs responsabilités sociales et politiques. N'y a-t-il pas contradiction entre les deux attitudes ici évoquées — jeux et responsabilité citoyenne — ?

Ceci dit, hier soir nous avons reçu Elise et Julien, qui habitent à Saint Denis et qui sont absolument adorables. Ils sont venus fêter l'anniversaire d'Elise à Lisbonne. Lui, travaille dans le domaine de la communication scientifique et elle travaille dans le social. Deux jeunes gens superbes par leur dynamisme, leur joie de vivre et leur gentillesse. Merci à Josiane qui nous a permis de dîner avec eux.


Je viens de voir un petit reportage sur TV5 Monde concernant les différences de performances en mathématiques des filles et des garçons. Le reportage montre clairement qu'il n'y pas vraiment de différences si ce n'est en raison des préjugés qui peuvent affecter les performances des filles. Quand on pose un problème à des groupes de filles et de garçons en leur disant que le problème s'adresse plus particulièrement aux garçons, les filles abandonnent très vite et l'image de leur cerveau montre que certaines zones liées aux émotions sont activées. Je ne sais pas dans quelle mesure de tels tests sont significatifs mais, alors que la résolution de problèmes présentés de la même manière aux deux groupes, donnent des résultats très semblables, dès qu'il y a un commentaire qui anticipe des résultats moins bons chez les filles, de grandes différences apparaissent dans les performances.

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