jeudi 11 février 2016

Vendredi

Je sais, nous ne sommes que jeudi mais le titre de ce message se réfère au livre de Tournier dont j'ai relu de longs passages hier matin pour tenter d'y saisir justement la manière dont l'auteur présente la nature à travers la conversion de Robinson, quand celui-ci quitte ses vêtements et sa barbe, laisse ses cheveux pousser librement et s'adonne au culte du soleil. Le mot "nature" revient assez souvent sous la plume de Tournier, justement pour désigner cette conversion. On se souvient d'ailleurs qu'au moment de choisir entre un retour à la civilisation et son île, c'est bien la "vie sauvage" à Speranza qui aura la préférence du naufragé solitaire tandis que Vendredi par contre, quitte l'île pour la civilisation, se faisant remplacer, sans le savoir, auprès de Robinson par le moussaillon rebaptisé Jeudi. La postface de Gilles Deleuze est également très intéressante.

Dans le droit fil de cette préoccupation, j'ai repris La vigne de Cesare Pavese où là également nous voyons un écrivain décrire une sorte de retour à la nature, non, plutôt un désir de se fondre, nu, dans un bout de nature, à la campagne avec la même volonté d'offrir sa peau au soleil afin qu'elle devienne de plus en plus foncée, presque noire. Se fondre ? Ce n'est justement pas ce qui arrive. Au contraire. La nature ? Une île déserte, de plus en plus déserte, au milieu de l'océan des humains ?

J'ai repris également le livre de François Jullien, De l'essence ou du nu (Paris, Seuil, 2000) à la lumière de cette préoccupation particulière : "ce que la nature a à voir avec la nudité". L'étude comparative du nu dans la peinture occidentale et en Chine —où il n'existe pratiquement pas— est hautement instructive à ce sujet.

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Par ailleurs, je viens de voir dans Le Monde, que les scientifiques sont tout près d'annoncer la découverte des signes qui pourraient témoigner de l'existence des ondes gravitationnelles. Un grand moment de la physique, je présume, aussi important que la mise en évidence du boson de Higgs en 2012.

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