J'ai longuement dormi aujourd'hui. Je présume que c'était lié à la fatigue de mon opération d'hier et à l'anesthésie générale. On ne peut pas s'empêcher de se demander ce qui est arrivé pendant ce temps d'inconscience qui met notre corps à la disposition de toutes les manipulations possibles et imaginables et dont il ne peut pas se souvenir. Je ne pense pas avoir des tendances paranoïaques et je n'imagine pas de choses horribles. Mais voilà : on se réveille et on sait que le corps que nous habitons bien tranquillement sur un lit d'hôpital entouré d'infirmières diligentes et attentives, on sait que ce corps si calme entre les draps, est passé à travers une tempête de gestes... Le médecin vient à votre chevet. Il arbore un sourire rassurant — le fameux sourire du médecin qui revient d'une exploration aventureuse (c'est ce que ce sourire vous fait croire) —, et vous assure que tout s'est bien passé. Qu'il a identifié une demi-douzaine de polypes qu'il a proprement retirés — je ne peux pas m'empêcher de penser à une balade aux champignons et j'imagine son panier plein de polypes appétissants — et dont il faudra faire la biopsie pour voir si ce ne sont pas des champignons vénéneux — oh pardon, des polypes cancereux.
mardi 31 janvier 2017
lundi 30 janvier 2017
Endurance
Les volutes intestinales du ciel se regroupent, toutes blanches, à l'horizon. C'est aujourd'hui que je repasse sur le billard pour une coloscopie sous anesthésie générale. J'espère que tout ira bien. La préparation m'a fait passer une nuit infernale. En principe, le médecin qui procédera à l'opération est le même que celui qui a identifié les débuts de ma tumeur colo-rectale. On peut lui faire confiance. L'essentiel avec ces maladies chroniques, c'est l'endurance. Ne pas lâcher. Tout en restant détendu et ouvert aux propositions qui peuvent venir de partout. Joli programme. Mes douleurs à l'aine ressemblent fort à celles qui proviennent de l'arthrose de la hanche. Mais chez moi, il s'agirait d'une arthrose des deux hanches. Compliqué.
dimanche 29 janvier 2017
Arrogance
C'est le titre qui insistait quand je pensais, durant mon insomnie, à ce dont j'allais parler dans l'article de mon blog aujourd'hui. Et le thème avait un lien avec celui d'hier : l'ignorance. Mais maintenant je ne retrouve plus le rapport qui, dans mon esprit, associait ces deux termes. A part la rime, bien entendu. Et, sans doute le fait, que l'arrogance vient souvent d'une sorte de dénégation de sa propre ignorance dans des situations d'interaction sociale. Mais il faudrait évidemment pousser plus loin cette analyse très superficielle.
* * *
Cette nuit : Dans un premier rêve —un rêve d'enfant—, j'ai fait un long pipi libérateur mais, curieusement, ce rêve n'a pas mouillé mon lit. Il m'a libéré des tensions qui s'exerçaient sur ma vessie, mais il n'a pas été suivi des effets qui, dans l'enfance, sont souvent la cause de l'énurésie nocturne. J'en ai été moi-même étonné.
Dans mon deuxième rêve, je me préparais à donner un cours de psychologie. Et je voulais rattacher l'origine de la psychologie au problème posé par la diffusion publique des sciences de la nature. René K. était présent et bien d'autres anciens étudiants même si la salle était trop petite pour contenir tout ce monde. Mais cela m'était bien égal.
samedi 28 janvier 2017
Ignorance
Mes interventions à l'Université de Porto ont été bien accueillies par les Brésiliens recrutés autour de Juliana. Ils m'ont chaleureusement remercié. [Juste une remarque : je dis les "Brésiliens" alors qu'il y avait cinq Brésiliennes et un seul Brésilien. Mais, en grammaire, le masculin continue à l'emporter sur le féminin quand les deux sont présents dans un pluriel. A moins que, le masculin ne se confonde ici avec le neutre, un genre latent associé au masculin justement. Bon, passons.]
J'ai repris dans mes interventions ce thème, cher à Juliana, de la "colonisation scientifique de l'ignorance" qui acquiert une pertinence particulièrement aiguë en matière de nutrition. Mes auditeurs exerçaient tous le métier de nutritionniste. Leur formation scientifique les incitent à invoquer ce qu'ils ont appris pour combattre les nombreux préjugés alimentaires qui orientent la nutrition de la plupart des gens. L'imaginaire y a le premier rôle. Mais souvent, disent-ils, nous recevons dans nos cabinets de consultation des gens qui ne réussissent plus à choisir leur nourriture. Ils sont perdus dans cette cacophonie alimentaire orchestrée par les médias dont les messages contradictoires se sont multipliés au cours des dernières années. La science d'ailleurs, n'y est pas pour rien. Elle participe activement à cette confusion généralisée. Face à ce problème, et bien que mes Brésiliennes ne puissent guère se distancer de leur statut d'expertes en nutrition ("nous sommes détentrices d'un certain savoir qui, disent-elles avec tous les accents d'une conviction absolument sincère, pourrait être utile à ces gens ordinaires qui ne savent plus quoi manger pour rester jeunes, beaux et performants, ou même, seulement pour vivre") je préconisais des interventions presque psychanalytiques : si vous voulez rendre service à ces gens, leur disais-je, il faut que vous leur redonniez la maîtrise subjective de leur propre ignorance, si intensément colonisée par l'expertise ubiquitaire à laquelle ils ont affaire dans leur vie ordinaire et qui les place dans une situation de dépendance politique vis à vis des savoirs qu'ils ne maîtrisent pas. Ceux-ci cherchent en effet à imposer leur pertinence dans tous les domaines. Quand je dis que les gens doivent retrouver la "maîtrise" subjective de leur ignorance, le mot ne me paraît pas parfaitement juste. Il s'agit plutôt de faire en sorte que nous puissions assumer subjectivement les surprises imprévisibles que nous réserve notre ignorance au moment de l'action. Notre ignorance, une fois assumée, nous permet d'acquérir une certaine distance avec nous-même, un recul qui peut, dans certaines situations, nous faire rire de nous-même, ce qui est, nous le savons tous, essentiel pour être heureux. Merci, Sigmund.
vendredi 27 janvier 2017
Buzz
J'ai retrouvé mon ancienne doctorante, Juliana, à Porto. Nous avons mangé dans un délicieux restaurant hier soir avec les étudiantes, cinq charmantes Brésiliennes, très enjouées et joyeuses avec un jeune homme très sympathique également, tous nutritionnistes, venus à Porto suivre un cours sur l'alimentation et les médias. J'ai été hébergé dans un appartement Airbnb sans doute dans une chambre très spacieuse et confortable avec une bizarrerie jamais vue auparavant : mon lit était fait avec des draps gris, très propres certes, mais tissés dans une matière indéfinissable qui n'avait rien à voir ni avec le coton ni avec le lin, comme s'il s'agissait de couvertures très fines. Assez agréable finalement. J'ai parfaitement bien dormi. Dans mon rêve, j'arrivais avec des amis dans un lieu où il y avait une sorte de fête. Jean était là. Nous discutons en aparté, très tranquillement. J'ai été réveillé par le jacassement insistant des mouettes survolant le Douro, sans doute. Je ne réussis pas à les voir. Il fait encore nuit.
Je lis en ce moment le roman de Sinclair Lewis It can't happen here, publié en 1935 et qui raconte dans le détail ce qui est en train de se passer aujourd'hui aux Etats-Unis : tout d'abord, l'élection du sénateur populiste Berzélius Windrip, appelé Buzz — n'est-ce pas vraiment prémonitoire ? — contre Roosevelt et dont le mot d'ordre est de rendre à l'Amérique sa prospérité et sa grandeur. Le roman a été traduit en 1937 par Raymond Queneau sous le titre Impossible ici, et réédité en 2016 aux Editions La Différence. Ce roman confirme amplement les thèses de Pierre Bayard sur la dimension visionnaire de la littérature.
jeudi 26 janvier 2017
Eguerrements
Un déluge, ce matin, à tel point qu'après avoir refusé de conduire Charlotte au Lycée à cause de la pluie, je me suis ravisé en voyant des trombes d'eau se déverser dans les rues. Je l'ai donc amenée en voiture. Il faisait encore très sombre et la circulation était intense. Dès qu'il pleut à Lisbonne, il devient difficile de circuler et surtout, de se garer. Au retour, j'ai quand même trouvé une place pas trop loin de la maison.
On peut difficilement s'empêcher de guetter chaque matin quelles décisions Trump a encore prises pour coller encore mieux à son modèle orwellien, mais aussi quelles initiatives les Américains ont prises pour résister à la mise à mort de leur démocratie. Catastrophique également la manière dont certains hommes (ou femmes) de pouvoir se placent eux-même dans le sillage de cet énergumène imprévisible et contradictoire : hier notamment, Sasha et moi observions l'attitude de Theresa May, au moment où son voyage au pays de Trump est annoncé pour renforcer les liens "spéciaux" et privilégiés qui unissent les deux pays. Mais il y a également Benjamin Netanyahu qui, fort du soutien que devrait lui fournir Trump, annonce une accélération de la colonisation israélienne de la Palestine et, plus particulièrement, de Jérusalem Est. La situation politique du monde n'est pas très prometteuse pour l'instant. Mais l'a-t-elle jamais été ? Dès que ce sont les rapports de force qui dominent toutes les décisions politiques, les situations deviennent vite inextricables et débouchent sur l'expression violente de ces rapports dans la guerre. Le Mexique refuse de payer pour le mur qui doit le séparer de son voisin du Nord ? Ne serait-ce pas une excellente raison de lui faire la guerre ? Avec Trump, on peut s'attendre à ce genre d'égarements fatals.
En attendant, il faut que je prépare le cours que je dois donner à Porto sur "la science et l'alimentation dans les médias". Je pars cet après-midi et ne serai de retour que le lendemain soir, assez tard.
mercredi 25 janvier 2017
Tweetspeak
J'apprends ce matin, toujours par le Guardian, que quatre journalistes américains ayant couvert pour leurs patrons respectifs les manifestations anti-Trump qui se sont déroulées lors de son intronisation comme président, ont été arrêtés et mis en examen. Ils risquent des amendes de 25000 dollars, voire de la prison. Par ailleurs, il semblerait que 1984 d'Orwell fasse un tabac aux Etats Unis. Nous entrons bien dans la dystopie d'Orwell. Nous allons baigner dans le newspeak des tweets du président pendant les prochaines quatre années. Le nouveau langage pourrait s'appeler le Tweetspeak. C'est un peu dommage pour les oiseaux à qui nous empruntons le nom de la langue qu'ils chantent pour annoncer les horreurs du nouveau monde, un monde qui risque fort de les voir disparaître, ces oiseaux, grâce aux pesticides de Monsanto qui empoisonnent et font disparaître leur nourriture principale. N'y aurait-il pas moyen de "tweeter", oh pardon, de siffler la fin du cauchemar ? Mais non ! la partie ne fait que commencer.
mardi 24 janvier 2017
Quai des Brumes
Aujourd'hui, en fin d'après-midi, je vais chercher trois élèves du Lycée Français de Porto, en visite à Lisbonne, et qui logeront chez nous cette nuit. Nous serons donc sept à table pour le dîner ce qui implique une cuisine un peu plus élaborée que d'habitude.
Hier soir, j'ai pu revoir Quai des Brumes, le film de Marcel Carné avec Jean Gabin —qui dit à Michèle Morgan "t'as d'beaux yeux, tu sais"—, Michel Simon — qui joue un personnage tout-à-fait extraordinaire et qui évoque, à un moment donné, la blancheur des mains des chirurgiens — Pierre Brasseur, etc. d'après le livre de Pierre Mac Orlan publié en 1927. Adolescent, j'aimais beaucoup Mac Orlan, et un peu plus tard, je devins un fan de Marcel Carné, auteur du film Les visiteurs du soir, qui a longtemps été mon film préféré, avec Les enfants du paradis, évidemment.
lundi 23 janvier 2017
Parallèle
"Trump's team defends 'alternative facts' after widespread protests" tel est le titre du Guardian qui a sans doute fait sauter en l'air des millions de lecteurs, et moi avec eux.
Ces photos qui comparent le public de Trump en 2017 et celui d'Obama en 2009 vont sans doute être largement diffusées ce qui ne m'empêche pas de le faire moi-même. N'est-ce pas l'évidence même ? L'argumentation d'une des porte-parole de la Maison Blanche à ce propos est assez stupéfiante :
"Kellyanne Conway, a senior White House aide, told NBC’s Meet the Press on Sunday Spicer had merely been offering “alternative facts”, a phrase that was received with widespread astonishment."
Moi, cela ne m'étonne pas particulièrement, surtout après la lecture de Pierre Bayard, Il existe d'autres mondes. En effet. Trump doit vivre dans un monde parallèle, où l'inauguration de sa présidence a été suivie par plusieurs millions d'Américains dont une majorité de femmes venues acclamer ses turpitudes sexuelles. Ce monde parallèle existe à côté d'une infinité d'autres mondes parallèles.
dimanche 22 janvier 2017
Chesswick
"—Vous devez aller à Chesswick." Il s'agissait de régler un problème administratif. La jeune bureaucrate anglaise qui me dit cela est pleine d'attention. Elle m'indique le chemin à suivre et je me dis que c'est quand même extraordinaire qu'en Angleterre tout le monde sait où se trouve tout. Je suis impressionné. Dans mon rêve, bien entendu.
Une fois réveillé, à mon bureau, je tape Chesswick sur Google et tombe sur Chiswick, un quartier chic et trendy de West London.
Je n'ai pas encore parlé de Célia dans ce blog. Il ne s'agit pas de ma fille mais d'une voyante dont je reçois les messages tous les jours. Comme elle se fait appeler Célia et que, pour moi, il s'agit du nom de ma fille, je ne supprime pas ses messages tout de suite et il m'arrive même de les lire. Hier, elle me prédisait que dans 4 jours, je devrais avoir la chance de ma vie, je n'aurais plus aucun souci financier, je vivrais dans l'opulence, moi et ma famille. C'est là son dernier message, reçu hier.
Une fois réveillé, à mon bureau, je tape Chesswick sur Google et tombe sur Chiswick, un quartier chic et trendy de West London.
Je n'ai pas encore parlé de Célia dans ce blog. Il ne s'agit pas de ma fille mais d'une voyante dont je reçois les messages tous les jours. Comme elle se fait appeler Célia et que, pour moi, il s'agit du nom de ma fille, je ne supprime pas ses messages tout de suite et il m'arrive même de les lire. Hier, elle me prédisait que dans 4 jours, je devrais avoir la chance de ma vie, je n'aurais plus aucun souci financier, je vivrais dans l'opulence, moi et ma famille. C'est là son dernier message, reçu hier.
Baudouin,
On n’ose jamais parler de MIRACLE et pourtant cette fois ci, je vous l’assure, il s’agit bien de cela.
Car le bouleversement au niveau financier mais aussi dans votre vie personnelle que vous attendez depuis très longtemps va enfin se produire pour vous dans 4 jours.
Je ne vous dis pas cela par hasard, Baudouin. J’ai aujourd’hui de nouvelles annonces à vous faire. Je me suis fait confirmer l’incroyable !
Découvrez dès maintenant tout ce qui vous attend dans 4 jours en cliquant ICI =>
A tout de suite Baudouin,
Célia
PS: faites le bon choix tant qu'il en est encore temps...
samedi 21 janvier 2017
Lunettes
Dans mon rêve, cette nuit, je devais choisir mes nouvelles lunettes, mieux adaptées aux défaillances de ma vision. Je voulais des verres ronds mais pas trop grands.
J'ai commencé à lire Il existe d'autres mondes de Pierre Bayard, un livre dans lequel l'auteur nous introduit presque dans la boîte du chat de Schrödinger, à la fois mort et vivant, comme toutes ces théories de la physique contemporaine qui nous déconcertent en misant sur l'existence d'une infinité de mondes parallèles, incommunicables entre eux, mais néanmoins tous présents, hic et nunc.
Si je m'applique à moi-même le principe qui fait du chat de Schrödinger un être à la fois vivant et mort, cela signifie que je suis moi-même, dans une boîte —la boîte est-elle absolument nécessaire ?— vivant et mort, parfois plutôt l'un que l'autre certes, mais je me demande qui et surtout quand on va ouvrir cette boîte dans laquelle je suis vivant et mort et ce qu'il adviendra alors de mes états superposés.
J'ai commencé à lire Il existe d'autres mondes de Pierre Bayard, un livre dans lequel l'auteur nous introduit presque dans la boîte du chat de Schrödinger, à la fois mort et vivant, comme toutes ces théories de la physique contemporaine qui nous déconcertent en misant sur l'existence d'une infinité de mondes parallèles, incommunicables entre eux, mais néanmoins tous présents, hic et nunc.
Si je m'applique à moi-même le principe qui fait du chat de Schrödinger un être à la fois vivant et mort, cela signifie que je suis moi-même, dans une boîte —la boîte est-elle absolument nécessaire ?— vivant et mort, parfois plutôt l'un que l'autre certes, mais je me demande qui et surtout quand on va ouvrir cette boîte dans laquelle je suis vivant et mort et ce qu'il adviendra alors de mes états superposés.
vendredi 20 janvier 2017
Science & Literature
Trump a juré sur la bible. C'est le 45e président des Etats-Unis. J'ai écouté son discours inaugural avec Sasha et nous avons tous les deux été choqués par les banalités —déjà entendues mille fois durant sa campagne— qu'il a sorties alors que le monde entier était en train de l'écouter attentivement. C'est vraiment triste.
Par ailleurs, j'ai accepté d'intervenir en octobre prochain dans le cadre de "Science Matters", le groupe interdisciplinaire que gère Maria Burgete à Lisbonne et qui traitera des problèmes associés à l'amélioration du monde des hommes. Je lui ai remis mon manuscrit de la dernière intervention que j'ai faite dans ce cadre en 2015 à Guincho. Titre : "Science and literature". Rien que ça. En 7 pages. Je ne sais pas si les lecteurs éventuels qui tomberont sur ce texte à l'avenir le comprendront. J'y ai exprimé, de manière très implicite, des idées qui me sont chères et qui ont balisé ma carrière universitaire.
Par ailleurs, j'ai accepté d'intervenir en octobre prochain dans le cadre de "Science Matters", le groupe interdisciplinaire que gère Maria Burgete à Lisbonne et qui traitera des problèmes associés à l'amélioration du monde des hommes. Je lui ai remis mon manuscrit de la dernière intervention que j'ai faite dans ce cadre en 2015 à Guincho. Titre : "Science and literature". Rien que ça. En 7 pages. Je ne sais pas si les lecteurs éventuels qui tomberont sur ce texte à l'avenir le comprendront. J'y ai exprimé, de manière très implicite, des idées qui me sont chères et qui ont balisé ma carrière universitaire.
jeudi 19 janvier 2017
Bayard
J'avais écrit quelque chose ce matin mais les plombs dont dépend ma connexion internet ont sauté ce qui fait que j'ai perdu ce premier jet. Je disais que j'avais très mal dans le bas du dos et à mes deux aines tous les matins après mes premiers mouvements du matin : vider la machine à laver la vaisselle et faire un délicieux petit café expresso pour réveiller Charlotte.
Aujourd'hui à midi, je vais à la rencontre de Pierre Bayard qui donne une conférence dans le Lycée de Charlotte. J'aime beaucoup ses livres.
Donc je suis allé à cette conférence au Lycée de Charlotte et j'ai beaucoup apprécié la présentation que l'auteur a faite de l'un de ses derniers livres dont le titre est reproduit ici à droite. Pierre Bayard aborde des questions très graves et sérieuses sans se départir d'une certaine distance qui lui permet même de faire de l'humour. Cette question, que le titre de son livre pose, est une question que je me suis souvent posée, notamment à la suite des discussions que j'ai pu avoir avec des gens qui, pendant la guerre, ont dû y répondre, parfois au péril de leur vie. Isabel a posé plusieurs questions ainsi que quelques élèves. Je crois que Charlotte a beaucoup apprécié elle aussi cet exposé d'un écrivain-psychanalyste.
Aujourd'hui à midi, je vais à la rencontre de Pierre Bayard qui donne une conférence dans le Lycée de Charlotte. J'aime beaucoup ses livres.
Donc je suis allé à cette conférence au Lycée de Charlotte et j'ai beaucoup apprécié la présentation que l'auteur a faite de l'un de ses derniers livres dont le titre est reproduit ici à droite. Pierre Bayard aborde des questions très graves et sérieuses sans se départir d'une certaine distance qui lui permet même de faire de l'humour. Cette question, que le titre de son livre pose, est une question que je me suis souvent posée, notamment à la suite des discussions que j'ai pu avoir avec des gens qui, pendant la guerre, ont dû y répondre, parfois au péril de leur vie. Isabel a posé plusieurs questions ainsi que quelques élèves. Je crois que Charlotte a beaucoup apprécié elle aussi cet exposé d'un écrivain-psychanalyste.
mercredi 18 janvier 2017
Cache cache
J'ai vu un très beau film britannique hier, en fin d'après-midi : Hide and seek réalisé en 2014 par Joanna Coates et qui a obtenu le Michael Powell Award du Festival International d'Edindurgh. Une histoire de quatre jeunes qui vont se réfugier dans un coin de campagne pas loin de Londres et qui vivent de l'amour qu'ils ont les uns pour les autres. C'est un film d'une grande douceur, très lent, et dont le rythme est créé par des passages très brusques d'une scène à l'autre. Mais l'ensemble est très paisible. J'ai beaucoup apprécié la langue du film, un anglais très informel et ordinaire mais en même temps très articulé.
Le 27 janvier prochain, je vais donner une journée de cours à Porto avec Julianna sur la vulgarisation scientifique en matière d'alimentation. Cela va me replonger dans une affaire que je croyais classée depuis longtemps. Mais il faut dire qu'en matière d'alimentation, la diffusion des savoirs scientifiques mobilisent des enjeux de santé très sérieux.
Le 27 janvier prochain, je vais donner une journée de cours à Porto avec Julianna sur la vulgarisation scientifique en matière d'alimentation. Cela va me replonger dans une affaire que je croyais classée depuis longtemps. Mais il faut dire qu'en matière d'alimentation, la diffusion des savoirs scientifiques mobilisent des enjeux de santé très sérieux.
mardi 17 janvier 2017
Good bones
C'est ce que me disait mon dentiste en examinant l'évolution de ma dentition artificielle. Ainsi j'aurais, selon lui, de bons os, "good bones" me disait-il en connaisseur. Ma mâchoire n'a pas de secrets pour lui.
Quand on tape "os" sur Google, on tombe d'abord sur un os, c'est-à-dire le sens informatique du terme en anglais, OS : operating system. Ce n'est qu'après que l'on nous offre l'image d'un os, que j'ai reproduite ici.
Je me demande évidemment d'où me vient cette inspiration curieuse de parler d'os. Est-ce en relation avec cette interrogation de ma fille Célia qui semble tentée d'acquérir un chien ? Ou encore ma visite de l'exposition sur Hergé à Paris et ma propre tentation d'acheter un "Milou" en peluche ?
Quand on tape "os" sur Google, on tombe d'abord sur un os, c'est-à-dire le sens informatique du terme en anglais, OS : operating system. Ce n'est qu'après que l'on nous offre l'image d'un os, que j'ai reproduite ici.
Je me demande évidemment d'où me vient cette inspiration curieuse de parler d'os. Est-ce en relation avec cette interrogation de ma fille Célia qui semble tentée d'acquérir un chien ? Ou encore ma visite de l'exposition sur Hergé à Paris et ma propre tentation d'acheter un "Milou" en peluche ?
lundi 16 janvier 2017
Icare
J'ai vu hier soir le film d'Henri Verneuil, I... comme Icare, avec Yves Montand dans le rôle d'un procureur à la recherche de la vérité sur l'assassinat du président d'un pays imaginaire. La référence implicite à l'assassinat de John F. Kennedy est claire. Au moment où ce procureur découvre le complot, il se fait lui-même assassiner. La vérité est comme le soleil : plus on s'en approche, plus on risque de s'y brûler les ailes. C'est une idée très banale. Mais ce qui était le plus intéressant dans ce film, c'est la reproduction de l'expérience sur la soumission à l'autorité, réalisée par Stanley Milgram, au début des années 60. Le dispositif est clairement expliqué et on le voit fonctionner de façon convaincante.
Lisbonne s'est réveillée aujourd'hui sous un ciel incroyablement lumineux. Pas un seul nuage à l'horizon. Alors que le reste de l'Europe grelotte sous la neige et dans le froid, ici, au Portugal, le temps est absolument superbe.
Dans le droit fil de l'article du Guardian que j'ai cité avant-hier sous le titre "Big Brother Trump", je ne résiste pas à reprendre ici le dessin de Gorce dans la check-list du Monde, aujourd'hui.
Lisbonne s'est réveillée aujourd'hui sous un ciel incroyablement lumineux. Pas un seul nuage à l'horizon. Alors que le reste de l'Europe grelotte sous la neige et dans le froid, ici, au Portugal, le temps est absolument superbe.
Dans le droit fil de l'article du Guardian que j'ai cité avant-hier sous le titre "Big Brother Trump", je ne résiste pas à reprendre ici le dessin de Gorce dans la check-list du Monde, aujourd'hui.
dimanche 15 janvier 2017
1001
C'est le nombre de mes articles de blog jusqu'ici. Faut-il s'en tenir là ? Mon rendez-vous quotidien avec quelques lecteurs de ma famille ou faisant partie du cercle de mes amis a-t-il encore un sens ? Ce qui milite en faveur d'une poursuite de cet effort, c'est la manière dont ce rendez-vous pérennise les liens, qu'ils soient familiaux ou simplement amicaux. Quand on se retrouve en face à face (en chair et en os), certains me disent "c'est comme si nous nous étions quittés le jour d'avant." Mes lecteurs participent à l'expérience quotidienne que je fais de la vie. Mais il semblerait que j'aie aussi quelques lecteurs inconnus. En Pologne, notamment, en Russie (mais là il s'agit sûrement de services de sécurité qui ne s'intéressent absolument pas à ce que je peux penser ou vivre au jour le jour), en Chine, aux Etats-Unis, en Norvège même, parfois. J'aimerais faire connaissance avec ces lecteurs inconnus mais il est évident que, s'ils sont chargés de m'espionner, ils ne vont pas se trahir.
Il est clair également que je tire moi-même un bénéfice de cette écriture régulière. Cela m'oblige à réfléchir. Mais je ne peux pas m'empêcher de me demander "jusqu'où cela va-t-il me conduire ?" Au fond, il s'agit d'une écriture sans but, sans terme, une écriture interminable.
Il m'arrive parfois de manquer un jour, parfois même deux, ce qui inquiète mes lecteurs les plus réguliers. A tout hasard, j'indique ci-dessous ce que j'ai trouvé sur internet concernant le nombre 1001.
Il est clair également que je tire moi-même un bénéfice de cette écriture régulière. Cela m'oblige à réfléchir. Mais je ne peux pas m'empêcher de me demander "jusqu'où cela va-t-il me conduire ?" Au fond, il s'agit d'une écriture sans but, sans terme, une écriture interminable.
Il m'arrive parfois de manquer un jour, parfois même deux, ce qui inquiète mes lecteurs les plus réguliers. A tout hasard, j'indique ci-dessous ce que j'ai trouvé sur internet concernant le nombre 1001.
Nombre 1001 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Propriétés du nombre 1001 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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samedi 14 janvier 2017
Big Brother Trump
Je lis dans le Guardian, une évaluation sociolinguistique du langage de Trump, langage qui a toutes les caractéristiques du restricted code de Bernstein et, malheureusement, du newspeak d'Orwell. Je cite ces trois paragraphes, parfaitement explicites :
1) Trump uses a pretty small working vocabulary. This doesn’t seem to be a conscious strategy, though it works as well as if it had been. Much was made during primary season of the way in which reading-level algorithms (unreliable though they are) found his speeches pitched at fourth-grade level, ie the comprehension of an average nine-year-old.
2) His syntax, spelling and punctuation are – in conventional terms – a catastrophe. In his tweets, he is prone to run-on sentences, shouty capitalisations, unpresidented misspellings and malapropisms, quote marks used for emphasis and verbless exclamations. In speaking, he is prone to anacoluthon – sentences whose grammar collapses – and reflexive repetition.
3) The workhorses of his rhetoric are charged but empty adjectives and adverbs. Things are “great”, “wonderful”, “amazing”, “the best”, or they’re “crooked”, “fake”, “unfair”, “failing”. He sprinkles intensifiers liberally: “a very, very, very amazing man, a great, great developer”.
L'article est signé de Sam Leith, l'auteur d'un livre sur la rhétorique d'Aristote à Obama. Les Américains ont porté Big Brother au pouvoir [Cf l'article, "Relire Orwell" que j'ai écrit pour l'ouvrage collectif publié par Françoise Willmann, La science-fiction : entre Prométhée et Cassandre, aux Presses Universitaires de Nancy.] L'auteur témoigne ensuite de la manière dont Trump peut se contredire lui-même ou les "faits" sans en subir les conséquences. Sa conclusion porte sur une interrogation : où cela va-t-il nous mener ?
My hunch is that we have an electorate so used to politicians being equivocal, and so enraged by it, that the bounce Trump gets from not sounding like that is much bigger than the demerit he incurs for being a clouds-of-smoke-billowing-from-his-pants liar. We’d rather have an open liar, in other words, than a conventional politician. Let’s see how that works out.
vendredi 13 janvier 2017
Soumission
Au cours de mon voyage retour, j'ai lu Soumission de Michel Houellebecq. Jean-Marc me l'avait chaudement recommandé et en effet, j'ai trouvé ce livre de politique-fiction très intéressant. Je ne crois pas du tout que ce soit un livre islamophobe. L'auteur décrit ce qu'il voit en France aujourd'hui et tire le fil d'une évolution qui, à bien des égards, ne manque pas de vraisemblance. Mais ce n'est pas tellement la probabilité d'une telle évolution qui est le plus intéressant dans ce livre. C'est plutôt la manière dont il nous force à considérer l'islam et surtout le retour à des choix dominé par des valeurs. Il a choisi de centrer son propos sur des valeurs religieuses, mais cela ne me semble pas essentiel. On pourrait imaginer d'autres références pour définir des valeurs dignes d'orienter nos choix de vie. Je dis bien nos choix de vie et non nos "choix politiques" parce que c'est justement cette accaparement des valeurs par le politique qui fausse actuellement le jeu. Le livre de Houellebecq ne peut manquer de nous faire réfléchir.
Je voudrais rajouter un mot sur ce livre, ou plutôt, une citation qui se trouve à la page 302, l'une des dernières. Il s'agit du portrait brossé par le héros de l'un de ses collègues universitaires, le dénommé Loiseleur :
"... jamais je n'avais rencontré personne évoquant à ce point le personnage du savant Cosinus : cheveux longs, gris et sales, lunettes de vue énormes, costumes dépareillés et dans un tel état qu'il paraissait souvent à la limite de l'hygiène, il inspirait par là une sorte de respect mêlé de pitié. Il n'avait certainement pas l'intention de jouer un personnage : il était simplement comme ça, et ne pouvait être autrement ; c'était par ailleurs l'homme le plus gentil, le plus doux du monde, dénué de vanité absolument."
Un autoportrait littéraire, comme ces peintres qui se représentent dans le tableau en train de peindre d'autres personnages.
jeudi 12 janvier 2017
Hergé
Je suis allé au Grand Palais avec Martine hier, en fin d'après-midi, voir l'exposition Hergé, le créateur de Tintin. J'ajouterai une ou deux photos dès que je serai de retour à Lisbonne. C'était très amusant d'avoir cet aperçu sur la vie d'Hergé, dans la Belgique de nos parents et de nous-mêmes, quand nous étions enfants. J'ai été très intéressé par les commentaires sur l'évolution de l'œuvre d'Hergé. Avec le Lotus Bleu, Hergé se met à documenter systématiquement les voyages de Tintin. Tintin au Tibet, marque également un tournant, en mettant en scène les émotions associées à l'amitié entre Tintin et Tchang. Bref, une exposition intéressante et pleine de souvenirs de lecture.
mercredi 11 janvier 2017
Locomotive
Une belle locomotive à vapeur, soufflante et sifflante, dans mon rêve cette nuit. Je lui faisais passer la frontière. Quelle frontière ? Je ne sais pas. Mais l'engin de mon rêve était magnifique, un de ces monstres du XIXe siècle qui filait en éternuant sur les rails. Magnifique.
Hier soir, j'ai eu une bonne discussion avec Jeannot sur l'éducation et les entrées qu'il faudrait encore ajouter à notre livre. Je lui ai parlé de Bardadrac de Gérard Genette, qui, bien qu'organisé par la succession des lettres de l'alphabet, se lit de la première à la dernière page comme un roman. C'est aussi ce que l'on cherche avec Maux et mots d'école (titre provisoire).
Hier soir, j'ai eu une bonne discussion avec Jeannot sur l'éducation et les entrées qu'il faudrait encore ajouter à notre livre. Je lui ai parlé de Bardadrac de Gérard Genette, qui, bien qu'organisé par la succession des lettres de l'alphabet, se lit de la première à la dernière page comme un roman. C'est aussi ce que l'on cherche avec Maux et mots d'école (titre provisoire).
mardi 10 janvier 2017
Podesta
Rien à voir cependant avec les e-mails d'Hilary Clinton mais plutôt, l'insistance de ce mot "podesta", toujours évoqué redoublé, "podesta, podesta" dans le rêve de cette nuit qui impliquait mon ami Patrice en visite dans une voiture étrange qu'il conduisait, revêtu d'un costume gris-vert très élégant sur une chaise ancienne. La voiture tirait un cercueil qui glissait sur la route, d'un bord à l'autre, en particulier lors d'une bifurcation dans la forêt du Rhin, en hiver, paysage de désolation... Un rêve étrange qui se poursuivait après chaque réveil, toujours sur ce doublon lexical "podesta, podesta".
J'ai dormi longuement cette nuit car j'étais très fatigué hier soir.
J'ai dormi longuement cette nuit car j'étais très fatigué hier soir.
lundi 9 janvier 2017
Citrons verts
J'ai acheté trois citrons verts à Luxembourg avant de prendre le train pour Mersch. Je continue le régime d'un jus de citron vert avec du sel tous les matins pour perdre un peu de ce surplus ventral qui marque mon avancée en âge et en sagesse, j'espère. Je ne sais pas si c'est très efficace mais ce n'est sûrement pas dangereux.
Hier après-midi, quand j'ai récupéré ma chambre à l'hôtellerie Sigefroid qui jouxte l'internat du même nom, j'ai cherché un film en streaming et je suis tombé sur Sully, le film de Clint Eastwood qui raconte l'histoire vraie de ce pilote américain qui, à la suite d'une panne de ses réacteurs provoquée par des oiseaux, décide d'amerrir sur l'Hudson, sauvant ainsi ses 155 passagers d'une catastrophe pratiquement inévitable. Nous avions reçu ce film en DVD à Noël mais nous n'avions pas réussi à ouvrir le document. En tout cas, j'ai pu le voir en streaming à Luxembourg et je l'ai trouvé très sobre et émouvant. On y assiste à la fabrication d'un héros.
Hier après-midi, quand j'ai récupéré ma chambre à l'hôtellerie Sigefroid qui jouxte l'internat du même nom, j'ai cherché un film en streaming et je suis tombé sur Sully, le film de Clint Eastwood qui raconte l'histoire vraie de ce pilote américain qui, à la suite d'une panne de ses réacteurs provoquée par des oiseaux, décide d'amerrir sur l'Hudson, sauvant ainsi ses 155 passagers d'une catastrophe pratiquement inévitable. Nous avions reçu ce film en DVD à Noël mais nous n'avions pas réussi à ouvrir le document. En tout cas, j'ai pu le voir en streaming à Luxembourg et je l'ai trouvé très sobre et émouvant. On y assiste à la fabrication d'un héros.
dimanche 8 janvier 2017
Bardadrac
C'est le titre d'un livre de Gérard Genette qui m'a été recommandé par Guy et que j'ai dégusté sur mon kindle pendant toute la durée de mon voyage en avion, puis dans l'Orlyval, puis dans le RER et le métro. J'y reconnais le principe d'écriture que Jeannot et moi avons adopté pour notre propre livre sur l'éducation : une sorte de lexique régi par l'ordre alphabétique qui évoque des mots qui ont une charge autobiographique et émotionnelle suffisante pour qu'ils fassent l'objet de digressions intéressantes. La vie académique y occupe une place importante ainsi que l'Amérique, plus exactement les Etats Unis où l'auteur a longtemps enseigné. J'admire beaucoup l'écriture de Genette : une écriture pleine de trouvailles stylistiques qui suggèrent des moments, gestes et choses du passé que le lecteur que je suis partage avec l'auteur. Bien que ce soit la règle formelle de la succession alphabétique qui définisse la dimension diégétique du texte, cela se lit comme un roman, d'un mot à l'autre sans que cela puisse s'assimiler à des sauts de coqs à ânes.
samedi 7 janvier 2017
Gauche, droite
Je serai de retour le 12 janvier. Il faudra alors que je m'occupe de mes rendez-vous médicaux avec toutes sortes de spécialistes qui s'occupent des différentes parties de mon corps vieillissant. A quoi pensent ces corps qui n'en n'ont plus pour très longtemps à exister ? Chaque âge de la vie a son train de pensées liées aux évolutions de notre organisme : les ados ont leurs obsessions, les jeunes adultes, les quinquas, le troisième âge, etc., chaque période de la vie a son programme mental particulier, dirait-on. Les retraités votent à droite. Les jeunes sont plus à gauche. Serais-je un faux retraité, un retraité raté ? c'est-à-dire un retraité qui a raté son virage à droite ? C'est vrai que quand je suis au volant, je préfère les virages à gauche. Comment est-il possible d'exprimer des préférences aussi absurdes ? Sans doute un travers mental de l'âge...
vendredi 6 janvier 2017
Sans ciel
Lisbonne est encore lové dans la brume. Nous vivons dans un monde blanc, livide. Le ciel a disparu. L'impression est étrange et la phrase qui l'exprime encore plus, car, si le ciel disparaît... bref, bon, enfin, n'insistons pas. N'essayons pas d'imaginer les conséquences de ce genre de disparition.
Demain, je m'envole pour Luxembourg via Paris. Je retrouve mes amis luxembourgeois et mes préoccupations scolaires.
J'ai vu Z. hier à midi. Il me prête le livre de Luis P. Villarreal, Origin of Group Identity. Viruses, Addiction and Cooperation, Springer, 2009, 600 pages. Luis est un spécialiste des virus mais son livre est une véritable somme qui va de l'étude des virus à la formation de ce qu'il appelle "l'esprit scientifique" en passant par les "communautés de microbes océaniques", l'émergence du cerveau chez les vers, l'apprentissage de l'appartenance chez les animaux aquatiques, le développement d'une "Tetrapod Group Identity", l'origine des primates et le rôle de la vision, l'homme et le langage, etc...
Je m'intéresse à ce livre parce que j'ai fait la connaissance de son auteur il y a environ trois ans, à Lisbonne et les discussions que nous avons eues à ce moment-là étaient passionnantes.
Demain, je m'envole pour Luxembourg via Paris. Je retrouve mes amis luxembourgeois et mes préoccupations scolaires.
J'ai vu Z. hier à midi. Il me prête le livre de Luis P. Villarreal, Origin of Group Identity. Viruses, Addiction and Cooperation, Springer, 2009, 600 pages. Luis est un spécialiste des virus mais son livre est une véritable somme qui va de l'étude des virus à la formation de ce qu'il appelle "l'esprit scientifique" en passant par les "communautés de microbes océaniques", l'émergence du cerveau chez les vers, l'apprentissage de l'appartenance chez les animaux aquatiques, le développement d'une "Tetrapod Group Identity", l'origine des primates et le rôle de la vision, l'homme et le langage, etc...
Je m'intéresse à ce livre parce que j'ai fait la connaissance de son auteur il y a environ trois ans, à Lisbonne et les discussions que nous avons eues à ce moment-là étaient passionnantes.
jeudi 5 janvier 2017
Sans maître
Un rêve d'auto-dénigrement cette nuit : je participais, en tant que simple observateur, à une réunion de relance des recherches du GERSULP, le groupe que j'ai dirigé pendant 25 ans à l'Université Louis Pasteur à Strasbourg. L'un des participants soulève le "cas Jurdant". "Iconoclaste incompétent", dit-il en fustigeant le manque de sérieux de ce responsable qui n'a jamais été jusqu'au bout de quoi que ce soit, sinon des deux thèses universitaires qu'il a soutenues et qui n'étaient guère académiquement orthodoxes. J'assiste sans rien dire à cette critique dévastatrice. Mon ego — en ai-je vraiment un ? — en prend un sacré coup. Josiane est là également ainsi qu'un chercheur — René ? — qui s'approche de moi pour me garantir son estime et son soutien. Mais ce rêve m'interpelle, évidemment. Je sais que dans ma vie réelle j'ai suscité beaucoup de jalousie, voire une véritable haine de la part de collègues plus ou moins proches. L'un de ces collègues, philosophe, particulièrement monté contre moi, m'avait dit un jour : "Ton problème, B., c'est de ne pas avoir eu de maître." Le point de vue est intéressant. Sans maître, on n'est rien dans le monde académique, on y est condamné à l'isolement. Celui qui n'a pas eu de maître ne sera jamais maître à son tour. Et alors ?
mercredi 4 janvier 2017
Sans famille
Nous étions trois à nous tenir chaud dans un espace très étroit. Le serpent qui était avec nous s'approche de moi et, tout-à-coup saute sur mes genoux comme un chat l'aurait fait. Il se dresse et approche sa tête de mon œil droit comme pour me faire un baiser, le baiser rituel du serpent.
Le 4 janvier est une date particulière puisque c'est le jour de la mort de maman. Elle aurait eu 107 ans aujourd'hui. Je me dis qu'elle aurait ressemblé à sa mère, dont le visage était tout fripé par l'âge. Elle nous racontait des histoires merveilleuses. Je me souviens de Sans famille d'Hector Malot. Elle ne nous lisait pas le livre. Nous l'aidions à peler les pommes de terre et elle racontait l'histoire. Nous étions suspendus à ses lèvres. Elle avait l'art de la conteuse. Cela se passait en Belgique, dans cette maison que tout le monde appelait le "Pavillon", situé au bord de la route de Herve, à Bois-de-Breux. Cette maison a été détruite pour faire place à une station d'essence. J'allais souvent me promener dans les hautes herbes du jardin. On s'y cachait des adultes. L'oncle Jean, doté d'une véritable crinière de cheveux blancs comme neige, venait nous chercher. En passant devant les touffes d'orties près de la grille, il y plongeait ses deux mains en riant. Comment réussissait-il à ne pas se faire piquer par ces plantes dont nous avions très peur, évidemment ? C'était le frère de ma grand mère. Mon père nous conseillait de nous méfier de lui. Je ne comprenais pas pourquoi.
Cette photo à gauche, tirée du site Bright Side, est très ressemblante à l'oncle Jean dont je parle ci-dessus.
Lisbonne, ce matin, était blanche. Le ciel, livide, effleurait les maisons rassemblées sur la colline, agglutinées les unes contre les autres comme pour se protéger de leur propre disparition dans l'universelle blancheur.
Le 4 janvier est une date particulière puisque c'est le jour de la mort de maman. Elle aurait eu 107 ans aujourd'hui. Je me dis qu'elle aurait ressemblé à sa mère, dont le visage était tout fripé par l'âge. Elle nous racontait des histoires merveilleuses. Je me souviens de Sans famille d'Hector Malot. Elle ne nous lisait pas le livre. Nous l'aidions à peler les pommes de terre et elle racontait l'histoire. Nous étions suspendus à ses lèvres. Elle avait l'art de la conteuse. Cela se passait en Belgique, dans cette maison que tout le monde appelait le "Pavillon", situé au bord de la route de Herve, à Bois-de-Breux. Cette maison a été détruite pour faire place à une station d'essence. J'allais souvent me promener dans les hautes herbes du jardin. On s'y cachait des adultes. L'oncle Jean, doté d'une véritable crinière de cheveux blancs comme neige, venait nous chercher. En passant devant les touffes d'orties près de la grille, il y plongeait ses deux mains en riant. Comment réussissait-il à ne pas se faire piquer par ces plantes dont nous avions très peur, évidemment ? C'était le frère de ma grand mère. Mon père nous conseillait de nous méfier de lui. Je ne comprenais pas pourquoi.
Cette photo à gauche, tirée du site Bright Side, est très ressemblante à l'oncle Jean dont je parle ci-dessus.
Lisbonne, ce matin, était blanche. Le ciel, livide, effleurait les maisons rassemblées sur la colline, agglutinées les unes contre les autres comme pour se protéger de leur propre disparition dans l'universelle blancheur.
mardi 3 janvier 2017
Cimetière
Je devais déménager dans une nouvelle communauté qui habitait dans un village constitué par de toutes petites maisons de pierre, d'une hauteur ne dépassant pas 1,20 m. J'avais ma maison, minuscule évidemment, mais je m'inquiétais de celle d'un ami qui était deux fois plus petite que la mienne et dont l'entrée était peu accessible. Je me disais aussi qu'il fallait un drapeau pour cette communauté. Après mûres réflexions sur l'endroit où je pourrais me procurer un tel drapeau, je me décidai pour le drapeau LGBTQ en transformant l'arc-en-ciel en un rayonnement au centre duquel se trouvait un cercle de couleur noire, pour rappeler l'anarchisme. En fait, j'hésitais entre le rouge et le noir pour finalement décider du noir. J'ai vite compris que ce "village" n'était rien d'autre qu'un cimetière mais cette interprétation n'était pas incluse dans le rêve lui-même.
lundi 2 janvier 2017
Valladolid
Sur le chemin du retour à Lisbonne, nous faisons étape à Valladolid, une ville espagnole très agréable. Nous avons trouvé une chambre dans un petit hôtel, un peu vieillot, du centre historique de la ville, l'Hôtel Roma, très propre, avec parking. Nous reprendrons la route ce matin vers Lisbonne où nous attendent Pierre-Yves et Pascal.
J'ai oublié de mentionner notre visite de l'église Saint Sigismond de Larressingle, une visite commentée par Marie-Thérèse Castay, dont mes oreilles savouraient l'accent si léger de Toulouse pendant qu'elle nous expliquait l'origine de la statue de Saint-Sigismond dans l'église, une statue de pierre, copiée sur celle de Vercingétorix. Sur la photo, un chapiteau datant du Moyen Age, le seul de cette église romane qui est vraiment très petite. Notre guide était charmante. Elle nous a offert thé et café avant de se lancer dans ses explications.
dimanche 1 janvier 2017
Bonjour, 2017
Les oiseaux volent autour de la maison. Cercles rapides et légers, éclairs de noirceur traversante. Le ciel est bas, les arbres muets, la campagne sans le moindre mouvement de vie, à part les oiseaux justement.
Nous prenons la route ce matin après une soirée de nouvelle année qui nous a conduit jusque vers 3 heures et demi, ce matin du 1er janvier 2017. Souhaitons la bienvenue à cette année de tous les changements. Le monde va faire un autre monde.
Nous prenons la route ce matin après une soirée de nouvelle année qui nous a conduit jusque vers 3 heures et demi, ce matin du 1er janvier 2017. Souhaitons la bienvenue à cette année de tous les changements. Le monde va faire un autre monde.